Texte intégral
Monsieur le Gouverneur militaire de Paris,
Madame la Présidente du conseil d'administration de l'Institution nationale des Invalides,
Monsieur le Directeur de l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense,
Monsieur le Directeur par intérim du Musée de l'Armée,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd'hui dans la cour d'honneur des Invalides pour inaugurer ensemble l'exposition « La Fayette, nous voilà ! Les États-Unis dans la Grande Guerre ».
Cette exposition est la première manifestation de la saison commémorative dédiée au Centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis.
Elle vient nous rappeler qu'il y un siècle, le 6 avril 1917, les États-Unis décidaient de sortir de leur neutralité pour s'engager auprès de la France et de ses alliés dans ce conflit qui devenait ainsi résolument mondial.
Chacun sait que les relations qu'entretiennent nos deux pays remontent à un temps plus long encore, et que les liens qui nous unissent se sont noués à la fin du siècle des Lumières, à l'aune des valeurs de liberté et de démocratie.
C'est cette étroite relation que veut souligner le capitaine Stanton en 1917 lorsqu'il s'écrit : « La Fayette, nous voilà ! ».
Ces mots, déclamés un 4 juillet, sur la tombe même de celui qui fut, pour chaque Américain, l'un des grands artisans de l'Indépendance, résonnent alors comme un hommage mais aussi comme la promesse d'une volonté de reconnaissance, un engagement solennel de réciprocité.
Notre présence aujourd'hui dans la cour d'honneur des Invalides n'est pas anodine.
Elle est même hautement symbolique.
C'est ici que le 4 juillet 1917, alors que les troupes de la First Infantry Division viennent d'arriver à Paris, Américains et Français fêtent ensemble l'Independance Day.
Cette célébration, en présence du général Pershing et des plus hautes autorités françaises, ainsi que des descendants de combattants de la guerre d'Indépendance américaine, symbolisait la solidarité de ces deux nations éprises de liberté.
Ce qui est moins connu, c'est que c'est au sein de cette même cour d'honneur que dès le 21 août 1914, les volontaires américains signent leur engagement pour rejoindre les rangs du 2e régiment étranger de la Légion française.
Car l'entrée en guerre des États-Unis, il faut le rappeler, a été précédée par le ralliement de beaucoup d'Américains.
Je pense aux médecins et infirmières bénévoles de l'American Ambulance Hospital de Neuilly qui dès 1914, accueillent des blessés et créent des structures dédiées au transport des soldats du front comme l'American Field Service.
Je pense aussi aux pilotes américains de l'escadrille La Fayette, dont nous avons célébré le centenaire à Marnes-la-Coquette, le 20 avril dernier, en présence de Mme Jane HARTLEY, Ambassadeur des Etats-Unis en France.
Cette cérémonie a permis de rendre hommage à tous les volontaires américains et de réitérer la permanence et la puissance des liens qui unissent nos deux nations.
J'ai à cette occasion pu rappeler l'importance de sensibiliser nos jeunesses respectives et de leur transmettre la force de l'histoire commune des États-Unis d'Amérique et de la France.
Ces jeunes, Américains et Français, seront pleinement intégrés aux cérémonies du centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis en avril prochain.
J'ai placé la jeunesse, vous le savez, au cur de mon action mémorielle et le Centenaire de la Première Guerre mondiale est l'occasion de réunir les jeunes de tous les pays, autour d'une mémoire partagée.
Le Président de la République a souhaité donner aux commémorations de la Grande Guerre une dimension internationale en conviant toutes les nations qui ont cette histoire en commun, à se souvenir ensemble.
Ce fut le cas en mai et juillet derniers lors de la célébration du centenaire des batailles de Verdun et de la Somme qui a vu la réunion des plus hautes autorités des pays belligérants.
Je forme à ce titre le vu et l'espoir que la nouvelle administration américaine maintienne l'étroitesse des relations transatlantiques et un même degré d'intérêt pour les questions de mémoire et pour la coopération, dans ce domaine, avec les pays européens.
Car le calendrier commémoratif à venir est riche, en France comme aux États-Unis, où je veux saluer l'excellent travail accompli par notre réseau culturel et consulaire, qui est mobilisé dans la préparation des célébrations.
Celle du 6 avril, date officielle de l'entrée en guerre des États-Unis, se tiendra sur le sol américain au mémorial de la Première Guerre mondiale de Kansas City.
En France, hommages et célébrations rappelleront sur tout le territoire, le tournant que représente l'arrivée massive des soldats américains sur le sol français en 1917.
Les villes de la façade maritime seront donc mises à l'honneur comme Boulogne-sur-Mer où le Général Pershing débarqua le 13 juin 1917 à la tête du corps expéditionnaire américain, ou encore Saint-Nazaire dont la région a été choisie par les Américains comme base de transit européenne et où arrivèrent environ 198 000 « sammies » en un an.
Je me rendrai également prochainement à Brest où la ville, en plus de l'arrivée des Américains, célèbre aussi celle du jazz.
Ce programme s'annonce riche, ambitieux et mobilise en région, toute l'énergie des collectivités territoriales dont je veux remercier l'important investissement.
Je sais également pouvoir compter sur la Mission du Centenaire qui coordonne la saison culturelle France-États-Unis 1917-2017 et dont je veux saluer l'engagement, tout au long du cycle commémoratif de la Première Guerre mondiale.
Je voudrais aussi souligner la coopération, concernant la préparation des temps forts du cycle franco-américain, de la Mission du Centenaire avec la Commission américaine du Centenaire.
Toutes deux ont labellisée l'exposition qui nous est présentée aujourd'hui au Musée de l'Armée.
Cette exposition illustre une nouvelle fois la richesse des programmations de ce Musée qui, après L'hyperbataille de Verdun et Rouget de Lisle & la Marseillaise en 2016, nous réunit une nouvelle fois au sein de la cour d'honneur des Invalides.
Je remercie en particulier le Directeur par intérim du Musée de l'Armée, M. David GUILLET qui nous montre, une fois encore, qu'il mérite pleinement une installation définitive à la tête du Musée de l'Armée.
Il nous livre ici, avec la collaboration de Sylvie PÉCOLET, commissaire d'exposition, et celle des historiens et scientifiques qui uvrent tout au long de ce cycle commémoratif, un parcours nourri et documenté.
Je sais la contribution de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et salue celle de la Library of Congress Washington qui a ouvert son fonds au Musée de l'Armée, au même titre que l'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (l'ECPAD).
Ce dernier a également ouvert ses collections à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives qui coédite avec les éditions Gallimard, et à l'occasion du centenaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis, un livre intitulé « Les Américains dans la Grande Guerre » à paraître le 16 mars prochain.
Cet ouvrage s'inscrit dans le prolongement de l'exposition qui nous est présentée aujourd'hui et qui marque le premier rendez-vous de la saison commémorative États-Unis-France 1917-2017.
Cette saison est une invitation pour chacune et chacun d'entre nous, à nous souvenir de l'histoire que nous partageons avec nos alliés américains et à rendre hommage à ces soldats venus du bout du monde, sur un autre continent, pour combattre aux côtés de la France, parfois jusqu'au sacrifice suprême.
Ensemble, nous nous souvenons.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 février 2017