Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur le marché des équipements sportifs, Bonneuil les Eaux le 3 février 2017.

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Qui aurait pu dire que cette entreprise deviendrait leader européen et mondial dans les domaines des tables de loisir et de compétition ?
Quand elle fut créée, ces domaines étaient encore largement inconnus.
C'était un pari, et manifestement un pari réussi.
Je suis frappé par votre audace, par votre agilité, par la capacité d'adaptation dont vous avez fait preuve.
Vous, salariés de Cornilleau, vous êtes les dépositaires de cette agilité. Elle est, pour l'avenir, un atout incomparable.
Cette réussite n'est pas tombée du ciel.
Vous la devez à cette exigence de perfection qui vous permet d'occuper des positions enviables sur vos principaux segments de marché.
Le sport et son impact économique n'est pas toujours perçu à sa juste mesure.
Les lieux communs vont bon train, quand il s'agit de décrire des sportifs, étroits d'esprit, ou de parler du sport comme d'une activité futile.
J'essaie partout où je suis invité de tordre le cou à ces poncifs.
Ici, avec cette belle visite j'ai de nouveaux arguments dans ma besace.
Votre réussite montre deux choses :
- un, comment le sport est un secteur d'activité économique à fort potentiel ;
- et deux, que l'innovation peut être mise au service de l'humain, j'entends ici, au service du développement de la pratique sportive.
On oublie aussi trop souvent quand on parle du sport, le potentiel économique qu'il représente.
Simplement deux chiffres pour s'en convaincre, encore qu'auprès de vous le travail ne soit plus à faire : le sport, c'est 2% de notre PIB national et c'est environ 50 milliards d'euros de dépenses pour l'organisation des grands événements sportifs internationaux.
Autant dire un marché considérable.
Et ce marché a de fortes potentialités de croissance, puisque jamais le nombre de français non pratiquants déclarant vouloir faire du sport, n'a été aussi élevé.
Convaincre ces français, c'est au-delà de l'impact positif sur leur santé, produire une résonnance majeure sur l'élargissement des marchés des équipementiers sportifs, des services, bref, sur toute la chaîne de valeur du sport.
Nous voulons que les entreprises françaises, qui sont déjà bien positionnées sur les marchés du sport, avec des leaders mondiaux, prennent encore davantage de place.
Pour cela, vous inventez ici de nouvelles offres, de nouveaux contenus. Et ce qu'il y a de formidable dans cette innovation, est qu'elle n'est pas dictée par le haut, elle devient très déconcentrée.
Mon ministère s'investit de manière croissante dans le développement de l'économie du Sport. Le développement du sport à l'export est aujourd'hui au cœur de mes préoccupations.
Certes, la France possède dans le secteur sportif de nombreuses entreprises innovantes, compétitives et ouvertes sur le monde.
Cornilleau est l'une d'entre elles, qui a le goût du large, avec près de 52% de son chiffres d'affaires à l'export.
Mais nous avons besoin d'autres Cornilleau !
Pour en arriver là, pour que le sport apparaisse comme une nouvelle source de croissance pour la France, nous n'avons pas ménagé nos efforts depuis 2012.
Notre objectif est simple à formuler, plus difficile à atteindre : gagner ½ point de PIB supplémentaire et nous rapprocher ainsi des performances des meilleurs élèves de l'Union européenne.
Le défi est enthousiasmant. Nous y arriverons si nous travaillons intelligemment ensemble, nous acteurs d'horizons divers.
Le rôle de l'Etat, le rôle du gouvernement, le rôle des ministres, c'est d'accompagner ces initiatives ; de s'appuyer sur l'histoire, les traditions, les savoir-faire industriels français, particulièrement riches dans cette région, tout en orientant notre industrie vers l'innovation.
J'ai à cœur de mettre en place un environnement favorable à leur expansion et de les accompagner dans leur conquête de marchés à l'export.
Ainsi, nous travaillons conjointement avec le Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, le Ministère des affaires étrangères et du Développement International, l'opérateur Business France pour répondre de manière opérationnelle à ces attentes.
Par exemple, nous mettons en place des clubs d'entreprises françaises du sport sur les marchés les plus pertinents.
Trois sont déjà opérationnels, au Japon, au Qatar, et en Corée du Sud. J'installerai un nouveau club à Pékin à la mi-février.
Ces clubs Sport proposent un cadre flexible et opérationnel aux entreprises, sous le pilotage de Business France, avec 3 objectifs :
- identifier des opportunités d'affaires pour les entreprises du secteur, en mettant en commun l'intelligence économique des services de l'ambassade, de la CCI et des entreprises ;
- valoriser l'offre française sur les marchés des grands événements et des pays émergents du sport ;
- établir un réseau entre décideurs étrangers et entreprises françaises, via des évènements (networking, conférences…).
Car c'est ainsi, en mobilisant tous les acteurs, en agissant pour la compétitivité, en stimulant l'investissement, en encourageant l'innovation, que nous créons l'emploi dont notre pays a besoin.
J'ai senti au cours de cette visite, beaucoup d'optimisme, parmi vous ; et pour cela, merci encore à chacune et à chacun d'entre vous.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 13 février 2017