Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la construction européenne, à l'Assemblée nationale le 14 février 2017.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 14 février 2017

Texte intégral


Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Je ne terminerai pas en partageant le dernier mot de votre conclusion. M. le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dit qu'il ne se représenterait pas en 2019, mais nous sommes au début de l'année 2017. En revanche, vous avez affirmé un certain nombre de principes que je peux facilement partager. En effet, si on mesure tout le chemin parcouru, du point de vue de l'intérêt de la France, du point de vue de la paix, de la sécurité, du point de vue de la prospérité, ce qui a été engagé, je me le rappelle chaque fois que je traverse cette salle qu'est le salon de l'Horloge au Quai d'Orsay, c'est-à-dire depuis l'appel de Robert Schuman le 9 mai 1950 qui a permis la création de la communauté européenne du charbon et de l'acier, au début de la réconciliation franco-allemande. Le 25 mars 1957, autre grande date, dont nous fêterons le 60e anniversaire, c'est le Traité de Rome. Nous avons le devoir de mesurer le chemin parcouru, et de ne pas prendre le risque de laisser s'affaiblir et se déliter ce qui a permis de nous défendre et mieux nous protéger.
En effet, vous avez raison de le dire, l'Europe est face à son destin parce qu'aujourd'hui il y a eu des menaces. Il y a d'abord le Brexit qui risque de conduire l'Europe à se diviser, et l'essentiel dans cette période de négociation, c'est effectivement sa cohésion et sa solidarité.
Mais il y a des menaces qui viennent d'ailleurs, je pense aux déclarations récentes du président américain qui n'aime pas l'Europe et qui demande quand sera le prochain Brexit.
Là non plus, il ne faut pas se laisser faire.
Il y a d'autres menaces qui viennent de l'intérieur et de tous les mouvements populistes qui exploitent les peurs.
C'est maintenant que l'Europe doit se ressaisir. La France est à l'initiative en particulier dans la relation franco-allemande, c'est le moment et tous ceux qui le souhaitent et j'ai l'impression que vous le souhaitez, c'est le moment de se mobiliser.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2017