Texte intégral
Je voudrais d'abord remercier Madame la Ministre des affaires étrangères d'Indonésie, Madame Retno Marsudi, pour son chaleureux accueil. Vous êtes venue me voir à Paris, le 6 juillet dernier, au Quai d'Orsay, et j'avais déjà eu l'occasion de vous recevoir le 3 juin, lors de votre participation à la conférence pour la paix au Proche-Orient. Cette paix est un objectif qui nous rapproche et qui permet de continuer à mettre à l'ordre du jour de la communauté internationale la nécessité de la perspective de deux États pour la paix au Proche-Orient, Israël et Palestine, vivant côte à côte, en paix et en sécurité. C'est un combat que nous menons et que nous allons continuer à mener parce qu'il est essentiel. Et puis, nous nous sommes revus à plusieurs reprises, en particulier à Bonn lors de la réunion ministérielle du G20.
Vous m'accueillez aujourd'hui, pour la première fois, à Jakarta, et je vous en remercie chaleureusement. C'est pour moi une grande satisfaction d'être ici. Je viens à un moment important de la relation entre nos deux pays, puisque le 29 mars, le président de la République française, viendra ici en visite officielle. Ce sera la première visite d'un chef de l'État français en Indonésie depuis plus de trente ans. Son prédécesseur, François Mitterrand, y était venu ; depuis, il n'y a pas eu de visite présidentielle.
Je viens aussi pour préparer les conditions de cette visite qui, j'en suis convaincu, sera une réussite pour chacun de nos pays. Parce que nous avons toutes les raisons de relancer le partenariat stratégique entre la France et l'Indonésie. Ce sont deux démocraties, deux puissances qui pèsent à la fois au sein de leurs régions respectives - l'Europe et l'Asie - mais aussi à l'échelle du monde. Nous partageons une même vision sur de nombreux sujets globaux d'intérêt commun, en matière de paix, de sécurité internationale - y compris en matière de lutte contre le terrorisme -, mais aussi en matière de gouvernance mondiale. Nous sommes attachés au multilatéralisme, et non pas au «chacun pour soi».
Nous avons un très bon exemple pour démontrer la nécessité de cette conception du monde : c'est l'accord de Paris, l'accord de lutte contre le changement climatique. L'Indonésie a été un pays qui a joué un rôle important pour arriver à cet accord.
Et puis, nous entretenons un dialogue politique étroit et confiant, que nous souhaitons porter à un niveau encore plus élevé. Nous sommes dans un monde instable, un monde incertain, et parfois dangereux. Raison de plus pour que la coopération entre la France et l'Indonésie se renforce, en faveur de la paix, de la sécurité internationale, mais aussi de la prospérité, qui doit reposer sur l'équité, la réciprocité, la régulation de la mondialisation. Plus que jamais, la mondialisation peut être maîtrisée par la régulation, comme dans le cadre du G20. C'est vrai aussi de la négociation, sur la base de la réciprocité, d'accords commerciaux.
Nous sommes aussi en faveur des échanges humains qui permettent aussi de mieux nous comprendre. C'est pourquoi nous souhaitons accroître la coopération concrète entre nos deux pays dans tous les domaines. J'ai été précédé d'ailleurs, il y a une semaine à Jakarta, par une délégation importante d'entreprises françaises. Ce matin, avec le ministre de l'énergie et des ressources minérales, nous avons lancé un nouveau club d'affaires, un club français d'entreprises pour les énergies renouvelables. Nous savons que les énergies renouvelables sont un défi très important du gouvernement indonésien qui souhaite augmenter leur part à 23% d'ici 2025. C'est un défi considérable. Tout cela dans le respect des engagements de l'accord de Paris. Et ce club permettra de favoriser le partage des savoir-faire et des technologies les plus avancées en mobilisant les meilleures entreprises françaises, qu'elles soient grandes ou moyennes, au service des projets en Indonésie.
Nous souhaitons renforcer nos relations et nos échanges, dans les domaines humains, culturels, intellectuels, en particulier avec la jeunesse indonésienne, ainsi que notre coopération en matière de recherche et d'innovation. D'ailleurs, un accord de coopération en matière spatiale vient d'être signé. Cet après-midi, je donnerai une conférence, à l'invitation du Foreign Policy Community of Indonesia, sur le partenariat entre l'Asie du Sud-Est, la France et l'Union européenne, et j'aurai le plaisir de parler avec de jeunes Indonésiens qui ont fait des études en France. S'agissant des échanges, des jeunes, je voulais justement insister sur ce point précis : plus de 3.000 étudiants indonésiens ont fait ce choix depuis 2011. Nous souhaitons en accueillir encore davantage. Puis, à la fin de cette journée, à la fin de mon trop bref séjour, j'inaugurerai une exposition consacrée aux travaux de l'architecte français Jacques Ferrier - c'est aussi une illustration de la richesse de nos échanges.
Sur l'ensemble des sujets, nous avons eu avec la ministre des échanges approfondis, après l'entretien que j'ai eu avec le président de la République indonésienne. Ces échanges ont permis de marquer notre volonté commune de donner un nouvel élan à nos relations. L'ambition de la France est grande et - avec plaisir je le constate - elle est aussi partagée par nos amis et partenaires indonésiens. C'est à nous de concrétiser en actes ces engagements adoptés. C'est notre priorité et notre mission. Mais je suis sûr que la visite du président Hollande donnera un nouveau souffle à cette relation - pour nos pays, pour cette région du monde, mais aussi pour l'humanité toute entière. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 mars 2017