Texte intégral
Q - Que faut-il penser des déclarations de Moscou de ce matin sur l'attaque chimique ?
R - Écoutez, ce qui est sûr c'est que Moscou reconnaît qu'il y a eu des survols. Ce sont des avions syriens, qui sont des avions de fabrication russe d'ailleurs, et qui ont tiré des missiles. Donc il n'y a pas de doute sur la responsabilité du régime de Damas. C'est à nouveau une tragédie. L'utilisation d'armes chimiques est prohibée par le traité interdisant l'usage des armes chimiques, et que la Syrie a signé en 2013.
Et pourtant, elle continue à utiliser des armes chimiques comme le chlore. Là, à l'évidence, ce sont des produits encore plus toxiques. Il y a des morts, il y a des blessés. On ne peut pas fermer les yeux. C'est la raison pour laquelle la France a demandé une réunion du conseil de sécurité des Nations unies, et j'espère qu'une résolution qui condamnera, qui demandera la vérité, qui dégagera les responsabilités, sera adoptée. Et que l'on n'utilisera pas une fois de plus le droit de veto, parce que l'on ne peut pas fermer les yeux. On ne peut pas à la fois dire que l'on respecte les traités internationaux et, lorsqu'on y déroge, faire comme si rien ne s'était passé. Cela est donc l'illustration du drame syrien une nouvelle fois.
Et ce drame syrien se traduit aussi, à l'occasion de cette conférence, par la mobilisation de la communauté internationale pour aider les réfugiés car cette guerre en Syrie, à l'origine lancée par le régime, soutenu par ses alliés russes et iraniens et de nombreuses milices, a fait plus de 300.000 morts. Aujourd'hui nous sommes mobilisés pour l'aide humanitaire aux réfugiés. Plus de 5 millions de réfugiés, qui sont dans les pays voisins, en Turquie, en Jordanie, au Liban et aussi en Europe. Mais les pays qui sont les plus proches, les pays voisins comme la Turquie, la Jordanie, le Liban, doivent être aidés, pleinement aidés. C'est la raison pour laquelle nous nous réunissons aujourd'hui pour exprimer non seulement par des paroles, mais aussi par des engagements financiers, notre soutien à l'aide humanitaire en faveur des réfugiés.
Q - Qu'est-ce que cela peut changer pour la conférence aujourd'hui ? Est-ce qu'il n'aurait pas fallu la reporter ?
R - Mais pas du tout, au contraire. Il faut aider les réfugiés, et aussi leur apporter un message d'espoir. Que veulent-ils ? J'ai visité moi-même des camps de réfugiés, aussi bien en Turquie qu'au Liban. Que veulent-ils ? Ils veulent retourner dans leur pays. Mais ils ne peuvent pas retourner dans un pays en guerre. Ils ne peuvent pas retourner dans un pays où l'on emprisonne et torture. Ils ne peuvent pas retourner dans un pays détruit et où l'on continue de détruire et de tuer. Donc pour cela, il faut la paix.
Nous sommes dans la coalition internationale contre Daech, mais en ce qui concerne la Syrie, nous voulons aussi faire avancer le processus politique, la solution politique. Celle des négociations dans le cadre des Nations unies à Genève. S'il n'y a pas de transition politique, il y aura toujours le chaos en Syrie, il y aura toujours la violence en Syrie. Il y aura toujours le terrorisme en Syrie. Et il y aura toujours autant de réfugiés à l'extérieur, et de déplacés à l'intérieur. Donc, il y a urgence à ce que chacun prenne, enfin, ses responsabilités.
Et puis, il y a une deuxième réunion aujourd'hui à laquelle je participerai, il s'agit de la réunion sur l'urgence humanitaire dans la Corne de l'Afrique et au Yémen. Là, il y a 29 millions de personnes, selon les chiffres des Nations unies, qui sont frappées par de dures conditions humanitaires, pour des raisons climatiques, pour des raisons liées à la guerre. Et aussi, c'est vrai en particulier en Somalie mais pas seulement en Somalie, plusieurs centaines de milliers de personnes, de femmes, d'enfants et de parents, qui sont menacés de mort. Nous ne voulons pas les oublier.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 avril 2017
R - Écoutez, ce qui est sûr c'est que Moscou reconnaît qu'il y a eu des survols. Ce sont des avions syriens, qui sont des avions de fabrication russe d'ailleurs, et qui ont tiré des missiles. Donc il n'y a pas de doute sur la responsabilité du régime de Damas. C'est à nouveau une tragédie. L'utilisation d'armes chimiques est prohibée par le traité interdisant l'usage des armes chimiques, et que la Syrie a signé en 2013.
Et pourtant, elle continue à utiliser des armes chimiques comme le chlore. Là, à l'évidence, ce sont des produits encore plus toxiques. Il y a des morts, il y a des blessés. On ne peut pas fermer les yeux. C'est la raison pour laquelle la France a demandé une réunion du conseil de sécurité des Nations unies, et j'espère qu'une résolution qui condamnera, qui demandera la vérité, qui dégagera les responsabilités, sera adoptée. Et que l'on n'utilisera pas une fois de plus le droit de veto, parce que l'on ne peut pas fermer les yeux. On ne peut pas à la fois dire que l'on respecte les traités internationaux et, lorsqu'on y déroge, faire comme si rien ne s'était passé. Cela est donc l'illustration du drame syrien une nouvelle fois.
Et ce drame syrien se traduit aussi, à l'occasion de cette conférence, par la mobilisation de la communauté internationale pour aider les réfugiés car cette guerre en Syrie, à l'origine lancée par le régime, soutenu par ses alliés russes et iraniens et de nombreuses milices, a fait plus de 300.000 morts. Aujourd'hui nous sommes mobilisés pour l'aide humanitaire aux réfugiés. Plus de 5 millions de réfugiés, qui sont dans les pays voisins, en Turquie, en Jordanie, au Liban et aussi en Europe. Mais les pays qui sont les plus proches, les pays voisins comme la Turquie, la Jordanie, le Liban, doivent être aidés, pleinement aidés. C'est la raison pour laquelle nous nous réunissons aujourd'hui pour exprimer non seulement par des paroles, mais aussi par des engagements financiers, notre soutien à l'aide humanitaire en faveur des réfugiés.
Q - Qu'est-ce que cela peut changer pour la conférence aujourd'hui ? Est-ce qu'il n'aurait pas fallu la reporter ?
R - Mais pas du tout, au contraire. Il faut aider les réfugiés, et aussi leur apporter un message d'espoir. Que veulent-ils ? J'ai visité moi-même des camps de réfugiés, aussi bien en Turquie qu'au Liban. Que veulent-ils ? Ils veulent retourner dans leur pays. Mais ils ne peuvent pas retourner dans un pays en guerre. Ils ne peuvent pas retourner dans un pays où l'on emprisonne et torture. Ils ne peuvent pas retourner dans un pays détruit et où l'on continue de détruire et de tuer. Donc pour cela, il faut la paix.
Nous sommes dans la coalition internationale contre Daech, mais en ce qui concerne la Syrie, nous voulons aussi faire avancer le processus politique, la solution politique. Celle des négociations dans le cadre des Nations unies à Genève. S'il n'y a pas de transition politique, il y aura toujours le chaos en Syrie, il y aura toujours la violence en Syrie. Il y aura toujours le terrorisme en Syrie. Et il y aura toujours autant de réfugiés à l'extérieur, et de déplacés à l'intérieur. Donc, il y a urgence à ce que chacun prenne, enfin, ses responsabilités.
Et puis, il y a une deuxième réunion aujourd'hui à laquelle je participerai, il s'agit de la réunion sur l'urgence humanitaire dans la Corne de l'Afrique et au Yémen. Là, il y a 29 millions de personnes, selon les chiffres des Nations unies, qui sont frappées par de dures conditions humanitaires, pour des raisons climatiques, pour des raisons liées à la guerre. Et aussi, c'est vrai en particulier en Somalie mais pas seulement en Somalie, plusieurs centaines de milliers de personnes, de femmes, d'enfants et de parents, qui sont menacés de mort. Nous ne voulons pas les oublier.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 avril 2017