Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Sénateur,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
A propos de ce conflit tout à fait navrant, désolant et regrettable qui a déchiré le Congo-Brazzaville pendant plusieurs semaines, notre politique a été claire, je rappelle ses principes.
D'abord, le temps de l'ingérence, vous l'avez indiqué vous-même est terminé. Mais non-ingérence ne veut pas dire inaction et passivité. Pendant tout ce conflit, nous avons secondé, par tous les moyens diplomatiques et politiques dont nous disposons, les efforts de médiation menés par le président Bongo, ainsi que par l'envoyé du Secrétaire général des Nations unies et de l'OUA. Ces efforts n'ont pas permis, nous le regrettons, de régler ce conflit sur le terrain politico-diplomatique. C'est donc finalement les armes qui l'ont emporté. C'est évidemment un exemple déplorable qui fait suite à d'autres exemples dans la région et nous avons à nous préoccuper de cet effet de contagion, sans pour autant revenir sur cette ligne qui sera la nôtre et qui est celle du gouvernement et du président de la République : le refus de toute ingérence directe, sauf si, dans certains cas, le Conseil de sécurité décidait de la mise en place de forces d'interposition. A ce moment-là, nous prendrons notre part par des soutiens financiers ou des supports logistiques.
Cela n'a pas été le cas malheureusement et les choses se sont passées comme vous l'avez rappelé. Donc non-ingérence, soutien politique et diplomatique à des solutions politiques durables et en ce qui concerne les Français sur place, plus largement les étrangers sur place. Vous avez vu à quel point les agents diplomatiques et consulaires, et à Paris, la Direction des Français de l'étranger, ont été une fois de plus dévoués, compétents, efficaces et ont réussi à faire en sorte que tout ceux qui nécessitaient un secours ou une intervention ont été secouru. Il n'y a eu finalement aucun problème grave et notre action humanitaire s'est naturellement poursuivie au-delà, c'est-à-dire au bénéfice des Congolais, notamment ceux de Brazzaville qui ont été les premières victimes de ces combats qui ont fait énormément des destructions, énormément de victimes.
D'une façon générale, nous nous préoccupons des situations d'instabilité et de crise. Nous sommes en train de renforcer, dans tous nos postes diplomatiques ou consulaires, éventuellement concernés par des actions et des situations de ce type des procédures d'information, des procédures d'alerte, des procédures de regroupements, des procédures d'évacuations de façon à ce que, tout Français qui se trouve dans un des pays de ce type sache qu'il a un moyen de contact et d'information facile en cas de difficultés.
Pour le reste, nous aurons une politique africaine qui reste fidèle à nos amis et partenaires traditionnels. Nous les poussons, nous les incitons, nous les encourageons à évoluer car il faut qu'ils s'adaptent eux aussi à la nouvelle donne mondiale, sur le plan du développement de leur économie et de la consolidation des démocraties. C'est difficile et nous sommes les premiers à déplorer les retours en arrière. Nous ouvrons notre dialogue politique à toute l'Afrique parce que ces pays eux-mêmes nous le demandent. Je parle de nos amis les proches et en ce qui concerne la situation au Congo-Brazzaville, je terminerais par ce qui a été le début de votre question : nous allons maintenant observer avec beaucoup d'attention, sous quelle forme, à quel rythme, M. Sassou N'Guesso va faire ce à quoi nous l'encourageons vivement, c'est-à-dire, donner un contenu concret aux débuts d'engagements qu'il a pris puisqu'il a parlé d'organiser des élections libres et démocratiques après une période de transition. D'autre part, il commence à faire preuve d'un état d'esprit de coopération par rapport aux Nations unies, ce qui est tout à fait important, ne serait-ce que dans le contexte régional, par rapport à d'autres régimes eux aussi issus de bouleversements et non pas d'élections, et qui ne font pas preuve du même esprit de coopération avec le secrétariat général des Nations unies.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2001)
Monsieur le Sénateur,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
A propos de ce conflit tout à fait navrant, désolant et regrettable qui a déchiré le Congo-Brazzaville pendant plusieurs semaines, notre politique a été claire, je rappelle ses principes.
D'abord, le temps de l'ingérence, vous l'avez indiqué vous-même est terminé. Mais non-ingérence ne veut pas dire inaction et passivité. Pendant tout ce conflit, nous avons secondé, par tous les moyens diplomatiques et politiques dont nous disposons, les efforts de médiation menés par le président Bongo, ainsi que par l'envoyé du Secrétaire général des Nations unies et de l'OUA. Ces efforts n'ont pas permis, nous le regrettons, de régler ce conflit sur le terrain politico-diplomatique. C'est donc finalement les armes qui l'ont emporté. C'est évidemment un exemple déplorable qui fait suite à d'autres exemples dans la région et nous avons à nous préoccuper de cet effet de contagion, sans pour autant revenir sur cette ligne qui sera la nôtre et qui est celle du gouvernement et du président de la République : le refus de toute ingérence directe, sauf si, dans certains cas, le Conseil de sécurité décidait de la mise en place de forces d'interposition. A ce moment-là, nous prendrons notre part par des soutiens financiers ou des supports logistiques.
Cela n'a pas été le cas malheureusement et les choses se sont passées comme vous l'avez rappelé. Donc non-ingérence, soutien politique et diplomatique à des solutions politiques durables et en ce qui concerne les Français sur place, plus largement les étrangers sur place. Vous avez vu à quel point les agents diplomatiques et consulaires, et à Paris, la Direction des Français de l'étranger, ont été une fois de plus dévoués, compétents, efficaces et ont réussi à faire en sorte que tout ceux qui nécessitaient un secours ou une intervention ont été secouru. Il n'y a eu finalement aucun problème grave et notre action humanitaire s'est naturellement poursuivie au-delà, c'est-à-dire au bénéfice des Congolais, notamment ceux de Brazzaville qui ont été les premières victimes de ces combats qui ont fait énormément des destructions, énormément de victimes.
D'une façon générale, nous nous préoccupons des situations d'instabilité et de crise. Nous sommes en train de renforcer, dans tous nos postes diplomatiques ou consulaires, éventuellement concernés par des actions et des situations de ce type des procédures d'information, des procédures d'alerte, des procédures de regroupements, des procédures d'évacuations de façon à ce que, tout Français qui se trouve dans un des pays de ce type sache qu'il a un moyen de contact et d'information facile en cas de difficultés.
Pour le reste, nous aurons une politique africaine qui reste fidèle à nos amis et partenaires traditionnels. Nous les poussons, nous les incitons, nous les encourageons à évoluer car il faut qu'ils s'adaptent eux aussi à la nouvelle donne mondiale, sur le plan du développement de leur économie et de la consolidation des démocraties. C'est difficile et nous sommes les premiers à déplorer les retours en arrière. Nous ouvrons notre dialogue politique à toute l'Afrique parce que ces pays eux-mêmes nous le demandent. Je parle de nos amis les proches et en ce qui concerne la situation au Congo-Brazzaville, je terminerais par ce qui a été le début de votre question : nous allons maintenant observer avec beaucoup d'attention, sous quelle forme, à quel rythme, M. Sassou N'Guesso va faire ce à quoi nous l'encourageons vivement, c'est-à-dire, donner un contenu concret aux débuts d'engagements qu'il a pris puisqu'il a parlé d'organiser des élections libres et démocratiques après une période de transition. D'autre part, il commence à faire preuve d'un état d'esprit de coopération par rapport aux Nations unies, ce qui est tout à fait important, ne serait-ce que dans le contexte régional, par rapport à d'autres régimes eux aussi issus de bouleversements et non pas d'élections, et qui ne font pas preuve du même esprit de coopération avec le secrétariat général des Nations unies.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2001)