Texte intégral
Q - Merci d'être avec nous, pour nous dire d'abord ce que vous pensez de l'accord qui est conclu entre Afghans, un accord conclu assez vite, d'ailleurs. Je rappelle que dans 17 jours va s'installer un gouvernement de transition de six mois, dirigé par le chef pachtoune, Hamid Karzaï. Quelle est votre réaction ?
R - C'est une très bonne nouvelle pour l'Afghanistan. Je voudrais féliciter les Afghans, car il est clair que dans cette conférence, sous l'égide de M. Brahimi qui a été tout à fait remarquable lui aussi, ils ont fait preuve d'esprit constructif. Ils ont voulu aller de l'avant pour leur pays. Ce n'était pas évident, compte tenu de ce qui s'est passé ces dernières années et de tout ce qui les avait opposé. Ils ont fait prévaloir l'intérêt du pays et ils ont trouvé un équilibre, ils ont réussi à mettre au point cette administration intérimaire, ce gouvernement dont on avait besoin, nous, la communauté internationale pour travailler avec eux et pour les aider. C'est très important.
Q - Est-ce qu'on peut imaginer que ce soit le début de la paix, dans ce pays qui a connu la guerre depuis plus de 20 ans ?
R - Naturellement, j'espère bien que c'est le début de la paix. J'espère que, petit à petit, le pays va retrouver une situation progressivement "normale" par rapport à ce qu'il a connu depuis plus de 20 ans.
Q - Une force multinationale est prévue. Le Conseil de sécurité des Nations unies va s'en occuper avec M. Brahimi. Est-ce que la France y participerait ?
R - Nous allons examiner la situation, parce qu'il faut voir exactement ce que les Afghans souhaitent comme type de fonctions. Pour le moment, il s'agit surtout de Kaboul pour commencer. Il y a différentes fonctions. On va en parler tout de suite. De toute façon, nous allons aider les Afghans de différentes façons. Il y a la force, mais il y a aussi la reconstruction économique du pays.
Q - Les Américains laisseront faire ?
R - Oui, parce que les Américains disent qu'ils ne veulent pas être gênés dans la fin des opérations militaires. Mais il n'y a aucune contradiction entre cela et le fait de commencer par une sécurisation internationale à Kaboul et dans les environs. Ce sont des choses différentes.
Q - L'accord est signé ce matin en présence de Gerhard Schröder, qui estime représenter l'Europe, mais il est tout de même l'Allemagne ?
R - Oui, mais c'était une polémique tout à fait absurde de s'émouvoir qu'une conférence utile ait lieu dans ce centre de conférence de Petersberg, où il y a déjà eu beaucoup de choses ces dernières années.
Q - On s'en est ému à Paris.
R - Pas moi en tout cas.
Q - Vous voulez dire qui ?
R - Quelques commentateurs se sont émus de cela. Ce qui est tout à fait étonnant. Nous sommes quand même en 2001 et les pays ont la même position. Nous avons travaillé dans la même direction. Nous, Français, nous avons été très actifs dès le début avec notre plan du 1er octobre qui préconisait exactement ce qui s'est passé.
Q - Vous vous réjouissez donc que M. Schröder accueille les Afghans qui viennent de s'entendre ?
R - Je suis très heureux qu'il y ait un bon résultat et je suis très content que cela se soit passé en Europe. Et je sais qu'avec les Allemands nous sommes d'accord sur ce qu'il fallait faire. Nous l'avons fait ensemble comme l'ont montré aussi toutes les résolutions que la France inspire au Conseil de sécurité, avec la Grande-Bretagne, qui vont dans le même ensemble. C'est le même travail que nous allons d'ailleurs continuer, parce qu'il faut des résolutions maintenant pour endosser de manière internationale l'accord des Afghans. Bravo pour les Afghans !
Q - Un mot sur le Proche-Orient, on aura l'occasion d'y revenir. D'un côté, des attentats encore ce matin, de l'autre l'isolement et l'élimination progressive, sinon de Yasser Arafat, du moins de l'Autorité palestinienne. Vous dites qu'il ne faut pas éliminer l'Autorité palestinienne et qu'Israël ne doit pas mener la politique du pire. Vous pensez qu'on y est ? Ou qu'on est en route ?
R - J'ai exprimé cela sous forme de craintes. Je redis ce matin que, vraiment, j'espère encore que l'irréversible n'est pas accompli et que les Israéliens, malgré leur peine immense que je comprends, malgré leur colère que l'on peut comprendre aussi, mais qui n'est pas bonne conseillère, comprendront qu'il faut traiter avec les Palestiniens et qu'ils ne peuvent pas les écraser. Ils ont besoin d'un interlocuteur. Ils ont besoin de travailler à la suite. L'Autorité palestinienne est là.
Q - Est-ce que cela doit être Arafat ? Est-ce que la France va sauver une fois de plus Arafat ?
R - C'est aux Israéliens de comprendre qu'ils ont besoin d'un interlocuteur et que ce n'est pas seulement un peuple à réprimer. Ils ont besoin d'un accord et ils ont besoin de quelqu'un en face. Il faut donc peut-être entendre ce qu'a dit Shimon Peres, qui me paraît très juste sur le sujet.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2001)
R - C'est une très bonne nouvelle pour l'Afghanistan. Je voudrais féliciter les Afghans, car il est clair que dans cette conférence, sous l'égide de M. Brahimi qui a été tout à fait remarquable lui aussi, ils ont fait preuve d'esprit constructif. Ils ont voulu aller de l'avant pour leur pays. Ce n'était pas évident, compte tenu de ce qui s'est passé ces dernières années et de tout ce qui les avait opposé. Ils ont fait prévaloir l'intérêt du pays et ils ont trouvé un équilibre, ils ont réussi à mettre au point cette administration intérimaire, ce gouvernement dont on avait besoin, nous, la communauté internationale pour travailler avec eux et pour les aider. C'est très important.
Q - Est-ce qu'on peut imaginer que ce soit le début de la paix, dans ce pays qui a connu la guerre depuis plus de 20 ans ?
R - Naturellement, j'espère bien que c'est le début de la paix. J'espère que, petit à petit, le pays va retrouver une situation progressivement "normale" par rapport à ce qu'il a connu depuis plus de 20 ans.
Q - Une force multinationale est prévue. Le Conseil de sécurité des Nations unies va s'en occuper avec M. Brahimi. Est-ce que la France y participerait ?
R - Nous allons examiner la situation, parce qu'il faut voir exactement ce que les Afghans souhaitent comme type de fonctions. Pour le moment, il s'agit surtout de Kaboul pour commencer. Il y a différentes fonctions. On va en parler tout de suite. De toute façon, nous allons aider les Afghans de différentes façons. Il y a la force, mais il y a aussi la reconstruction économique du pays.
Q - Les Américains laisseront faire ?
R - Oui, parce que les Américains disent qu'ils ne veulent pas être gênés dans la fin des opérations militaires. Mais il n'y a aucune contradiction entre cela et le fait de commencer par une sécurisation internationale à Kaboul et dans les environs. Ce sont des choses différentes.
Q - L'accord est signé ce matin en présence de Gerhard Schröder, qui estime représenter l'Europe, mais il est tout de même l'Allemagne ?
R - Oui, mais c'était une polémique tout à fait absurde de s'émouvoir qu'une conférence utile ait lieu dans ce centre de conférence de Petersberg, où il y a déjà eu beaucoup de choses ces dernières années.
Q - On s'en est ému à Paris.
R - Pas moi en tout cas.
Q - Vous voulez dire qui ?
R - Quelques commentateurs se sont émus de cela. Ce qui est tout à fait étonnant. Nous sommes quand même en 2001 et les pays ont la même position. Nous avons travaillé dans la même direction. Nous, Français, nous avons été très actifs dès le début avec notre plan du 1er octobre qui préconisait exactement ce qui s'est passé.
Q - Vous vous réjouissez donc que M. Schröder accueille les Afghans qui viennent de s'entendre ?
R - Je suis très heureux qu'il y ait un bon résultat et je suis très content que cela se soit passé en Europe. Et je sais qu'avec les Allemands nous sommes d'accord sur ce qu'il fallait faire. Nous l'avons fait ensemble comme l'ont montré aussi toutes les résolutions que la France inspire au Conseil de sécurité, avec la Grande-Bretagne, qui vont dans le même ensemble. C'est le même travail que nous allons d'ailleurs continuer, parce qu'il faut des résolutions maintenant pour endosser de manière internationale l'accord des Afghans. Bravo pour les Afghans !
Q - Un mot sur le Proche-Orient, on aura l'occasion d'y revenir. D'un côté, des attentats encore ce matin, de l'autre l'isolement et l'élimination progressive, sinon de Yasser Arafat, du moins de l'Autorité palestinienne. Vous dites qu'il ne faut pas éliminer l'Autorité palestinienne et qu'Israël ne doit pas mener la politique du pire. Vous pensez qu'on y est ? Ou qu'on est en route ?
R - J'ai exprimé cela sous forme de craintes. Je redis ce matin que, vraiment, j'espère encore que l'irréversible n'est pas accompli et que les Israéliens, malgré leur peine immense que je comprends, malgré leur colère que l'on peut comprendre aussi, mais qui n'est pas bonne conseillère, comprendront qu'il faut traiter avec les Palestiniens et qu'ils ne peuvent pas les écraser. Ils ont besoin d'un interlocuteur. Ils ont besoin de travailler à la suite. L'Autorité palestinienne est là.
Q - Est-ce que cela doit être Arafat ? Est-ce que la France va sauver une fois de plus Arafat ?
R - C'est aux Israéliens de comprendre qu'ils ont besoin d'un interlocuteur et que ce n'est pas seulement un peuple à réprimer. Ils ont besoin d'un accord et ils ont besoin de quelqu'un en face. Il faut donc peut-être entendre ce qu'a dit Shimon Peres, qui me paraît très juste sur le sujet.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2001)