Texte intégral
BRIGITTE BOUCHER
08 heures 30, c'est Politique Matin avec notre invité aujourd'hui, Stéphane TRAVERT. Bonjour.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
BRIGITTE BOUCHER
Vous êtes le tout nouveau ministre de l'Agriculture et de l'alimentation puisque vous avez été nommé hier soir. Vous nous direz comment vous avez appris cette nomination et ce que vous voulez faire dans ce ministère. Vous commenterez aussi le choix de ce nouveau gouvernement, le choix d'Emmanuel MACRON puisque vous êtes un des très proches du chef de l'Etat, un des tous premiers Marcheurs, ici en tout cas à l'Assemblée nationale. ( )
- Place à la revue de presse et la une des quotidiens : le gouvernement en marche sans BAYROU. La plupart des journaux reviennent sur ce gouvernement Philippe II et le départ de François BAYROU.
AHMED TAZIR
Oui. Le prix de la une la plus bizarre, la plus chelou, la plus quatrième dimension, la plus originale c'est selon il est accordé à la une de Libération. Regardez, « Bayrou out, pas de quartiers ». On devine la tête de MACRON, deux quartiers d'orange. Orange, le MoDem. Je ne sais pas comment vous la voyez, monsieur le Ministre Stéphane TRAVERT. Qu'est-ce que vous comprenez de cette une ? Expliquez-nous votre point de vue.
STEPHANE TRAVERT
J'ai toujours été fan des couvertures de Libération. J'aimerais connaître celui qui les trouve. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Stéphane TRAVERT, est-ce qu'Emmanuel MACRON peut être un leader en Europe et entraîner les autres pays derrière lui ?
STEPHANE TRAVERT
Mais bien sûr. Et je crois que la France a tout à gagner à reprendre ce leadership. Emmanuel MACRON, pendant la campagne présidentielle, a démontré sa capacité à fédérer et à rassembler. Je crois que c'est ce travail que nous devons mener aujourd'hui au niveau européen. Il a démontré que l'Europe était un garant aussi du succès et de la réussite de notre pays et de la France. Il faut être dans l'Europe et aujourd'hui, je crois qu'il peut porter ce leadership. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Stéphane TRAVERT, merci d'être avec nous ce matin. Il faut dire qu'on avait calé cette interview hier, vous étiez alors député de La République En Marche de la Manche. Vous avez été nommé hier soir au gouvernement, vous avez maintenu notre invitation. Merci à vous d'être là. Est-ce que vous vous attendiez à cette nomination ou ç'a été une surprise ?
STEPHANE TRAVERT
Plus ou moins. Disons que les choses avaient déjà été évoquées mais tant que les choses ne sont pas faites, vous savez comment cela se passe. Cela peut bouger parce que vous avez besoin de remettre de l'équilibre dans la composition d'un gouvernement. C'est de la dentelle fine, la composition d'un gouvernement.
BRIGITTE BOUCHER
Et vous avez été prévenu comment ? Le chef de l'Etat vous a appelé ?
STEPHANE TRAVERT
J'ai été prévenu par le président de la République et puis j'avais vu le Premier ministre aussi dans le cadre d'un entretien la veille.
BRIGITTE BOUCHER
Ça s'est joué combien de temps avant l'annonce officielle en fait ?
STEPHANE TRAVERT
La veille pour l'entretien avec le Premier ministre pour définir un peu un certain nombre d'éléments. Et puis j'ai été prévenu par le président de la République quelques minutes avant l'annonce du gouvernement par le secrétaire général de l'Elysée. C'est un véritable honneur.
BRIGITTE BOUCHER
Vous avez été nommé ministre de l'Agriculture et de l'alimentation. Ce sont vos sujets. Vous aviez une préférence pour ce ministère-là ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas si on peut parler de préférence mais ce sont des sujets dont il faut vraiment prendre la charge et toute la mesure. C'est une proposition du président de la République et du Premier ministre, on ne la refuse pas. Je suis un homme de mission. Je me mets au travail dès aujourd'hui et il y en a beaucoup. Ça ne manque pas, les sujets sont nombreux dans le domaine agricole mais c'est une véritable fierté que d'être à la tête de ce ministère et à la tête d'une agriculture qui est la plus belle et la plus performante du monde.
BRIGITTE BOUCHER
Quels sont les chantiers que vous avez identifiés ? Est-ce que la PAC, par exemple, sera un premier chantier pour vous ?
STEPHANE TRAVERT
La PAC bien évidemment. Jacques MEZARD hier a d'ailleurs publié un calendrier pour les retards de paiement de la PAC.
BRIGITTE BOUCHER
Il faut expliquer que Jacques MEZARD était ministre de l'Agriculture et est passé à la Cohésion des territoires pour remplacer Richard FERRAND. Vous arrivez à ce poste.
STEPHANE TRAVERT
Voilà. Nous avons la passation de pouvoir tout à l'heure, après cette émission. Il y a de nombreux dossiers : la crise laitière, la crise sanitaire, l'inflation normative, un certain nombre de sujets liés à la question du revenu de nos producteurs, la question des assises de l'alimentation que nous allons devoir préparer pour remettre en avant le triptyque producteur, transformateur et consommateur, et puis essayer de conjuguer le mieux possible la triple compétitivité environnement et la question sociale aussi dans l'agriculture. La question du revenu des agriculteurs est un des éléments sur lequel nous allons devoir travailler d'arrache-pied.
BRIGITTE BOUCHER
Et ça, ça permettra de ramener les agriculteurs vers d'autres voies puisqu'on sait que les agriculteurs sont tournés massivement vers le Front national. Vous espérez peut-être les faire revenir vers vous ?
STEPHANE TRAVERT
Bien évidemment, mais lorsque vous travaillez dur comme ils le font, lorsque vous travaillez jusqu'à quatre-vingts heure par semaine et que vous n'arrivez pas à dégager un SMIC, qui ne serait pas colère ? Ce n'est pas normal que l'on soit dans cette situation-là. Il faut trouver les moyens pour résoudre ces problématiques et les résoudre, c'est remettre de la compétitivité, c'est de l'innovation et c'est la fierté pour moi de porter une agriculture qui soit toujours plus innovante et qui soit efficace aussi.
BRIGITTE BOUCHER
Un nouveau gouvernement dont vous faites partie a été nommé hier. On en parle avec Elsa MONDIN-GAVA. Vous vous êtes plongée sur les équilibres de ce gouvernement. Qu'est-ce qu'on peut dire finalement de cette équipe ?
ELSA MONDIN-GAVA
Justement, on va essayer de classer ces nouveaux entrants un petit peu par famille. Il y a tout d'abord l'entrée au gouvernement de très proches d'Emmanuel MACRON. Vous, Stéphane TRAVERT, vous avez connu Emmanuel MACRON lorsque vous étiez rapporteur thématique de la loi Macron ici à l'Assemblée sur le travail du dimanche. Vous êtes un des premiers députés PS à avoir rejoint le mouvement En Marche. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Cette composition du gouvernement, Stéphane TRAVERT, est-ce qu'elle reflète le résultat des élections législatives ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. Elle est équilibrée et puis elle tient compte de ce que le président de la République a toujours dit : renouvellement, des gens issus de la société civile et puis d'autres avec une expérience politique. Et puis elle est équilibrée sur le plan politique, vous l'avez rappelé.
BRIGITTE BOUCHER
Un petit plus de droite encore justement après un résultat un petit meilleur que prévu pour Les Républicains aux législatives.
STEPHANE TRAVERT
Oui. D'autres personnalités de la droite sont venus rejoindre mais vous avez remarqué qu'il y a aussi des personnalités de gauche, issus de la gauche.
BRIGITTE BOUCHER
Ça commence à agacer un peu les Marcheurs de voir ces personnalités de droite un petit peu trop nombreuses peut-être entrer au gouvernement ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas, mais en tous les cas il faut maintenir cet équilibre. La République En Marche ne fonctionne que sur cet équilibre. C'est un savant dosage permanent et je crois que c'est ce qui permet de faire en sorte que nous nous sentions tous bien à l'intérieur de ce mouvement et que les députés qui sont nouvellement élus puissent travailler en cohérence, en cohésion, en toute collégialité.
BRIGITTE BOUCHER
Florence PARLY, c'est donc un signal de gauche qui est bienvenu ?
STEPHANE TRAVERT
Bien sûr. Florence PARLY, on se souvient d'elle lorsqu'elle avait travaillé avec Lionel JOSPIN comme secrétaire d'Etat au Budget. Je suis très heureux de pouvoir travailler demain avec elle au gouvernement.
BRIGITTE BOUCHER
Il y a des très proches comme vous, comme Julien DENORMANDIE, comme Benjamin GRIVEAUX. Il fallait, pour le chef de l'Etat, aussi mettre des très proches autour de lui dans cette équipe gouvernementale alors qu'il n'avait pas été servi au premier gouvernement ?
STEPHANE TRAVERT
Il ne s'agit pas d'être servi ou pas servi mais je crois qu'avec Julien DENORMANDIE, Benjamin GRIVEAUX, Richard FERRAND et quelques autres, nous sommes ce qu'on appelle et Christophe CASTANER qui est toujours dans ce gouvernement bien heureusement ce qu'on appelle les premiers de cordée. Avec ces premiers de cordée, c'est une relation de confiance et d'amitié avec le président de la République et je crois que c'est important pour bien travailler et comprendre les enjeux et les défis auxquels nous devons répondre demain.
BRIGITTE BOUCHER
Il y a beaucoup de techniciens, ç'a été beaucoup relevé dans la presse aussi. Ça ne vous inquiète pas qu'il n'y ait pas de politiques, il n'y a pas d'énormes poids-lourds politiques à part peut-être Gérard COLLOMB et Jean-Yves LE DRIAN. C'est fait exprès ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas, mais en tous les cas ce qui compte, c'est l'action et les résultats. Seul le résultat compte à la fin et les politiques que nous allons mener.
BRIGITTE BOUCHER
Ça veut dire que les techniciens seraient meilleurs ministres que les politiques ?
STEPHANE TRAVERT
Non, mais il faut allier les deux. Il faut allier à la fois la vertébralité politique, le sens politique et puis connaître ses sujets pour mieux les appréhender. Moi, je revendique d'être un technicien dans ce domaine, bien connaître les sujets agricoles parce que je viens d'un département qui est le premier bassin laitier de France. Je connais bien ces problématiques, je connais bien leurs représentants, leurs difficultés. Et puis, j'ai ma construction politique depuis un certain nombre d'années qui fait qu'on appréhende les choses peut-être différemment. C'est un savant dosage des deux ; toujours l'équilibre, on en revient à ça.
BRIGITTE BOUCHER
François BAYROU a donc quitté le gouvernement. Il est revenu hier après-midi sur les raisons de cette décision, une décision qui remonte selon lui à l'annonce de l'affaire des emplois présumés fictifs au MoDem le 9 juin. Mais depuis le départ de Sylvie GOULARD, cette situation devenait intenable. ( ) Stéphane TRAVERT, il y a effectivement deux MoDem qui arrivent au gouvernement mais est-ce que cette alliance est quand même fragilisée avec le départ de François BAYROU ?
STEPHANE TRAVERT
Non. Elle reste à l'intérieur du gouvernement, dans la majorité. C'est un des piliers de la majorité, ç'a été rappelé par Edouard PHILIPPE, le Premier ministre. Mais je veux saluer le courage de madame GOULARD puis de François BAYROU et de madame de SARNEZ pour avoir fait ce choix de quitter le gouvernement pour assurer leur défense d'une part, et ne pas entraver l'action gouvernementale. Parce que nous allons dans le dur, si je puis dire, à l'Assemblée avec les premiers textes et notamment celui sur la confiance retrouvée dans la République, plus communément appelée loi sur la moralisation politique. Nous ne pouvions pas débattre de ce texte avec une actualité comme celle-là. Ç'aurait été plus compliquée. Je crois que c'est une décision sage. La sagesse l'emporte et c'est heureux.
BRIGITTE BOUCHER
Oui. Ça met fin à la première crise politique du quinquennat ?
STEPHANE TRAVERT
Non. Moi, je n'ai pas vu de crise politique. D'ailleurs, vous voyez, le gouvernement continue à travailler. Il a été remis sur pieds avec d'autres personnes issues du MoDem. Il y aurait eu crise politique si le MoDem s'était détaché de la majorité. Aujourd'hui, je constate que ce n'est pas le cas et cette majorité tient bien sur ses deux jambes, aidée par ailleurs mais nous en saurons plus dans les heures à venir par d'autres groupes et de gauche et de droite qui viendront nous aider dans le colossal travail qui est devant nous.
BRIGITTE BOUCHER
Vous comptez sur qui ? Sur les Constructifs à droite pour vous donner un coup de main ? Et à gauche sur qui ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, les Constructifs à droite puis d'autres à gauche qui veulent aussi participer au travail, qui se reconnaissent aussi dans ce que peut porter Emmanuel MACRON et qui peuvent faire confiance tout en étant vigilants et je peux le comprendre. Nous en discuterons ensemble mais ce sera un vrai plaisir que de travailler avec des gens qui ont été dans la majorité à laquelle j'ai appartenu.
BRIGITTE BOUCHER
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture et de l'alimentation d'avoir été avec nous ce matin sur LCP.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
BRIGITTE BOUCHER
Très bonne journée à vous, très bon conseil des ministres. C'est le premier ce matin à dix heures à l'Elysée.
STEPHANE TRAVERT
C'est le premier, oui.
BRIGITTE BOUCHER
Bonne journée à vous.
STEPHANE TRAVERT
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juin 2017
08 heures 30, c'est Politique Matin avec notre invité aujourd'hui, Stéphane TRAVERT. Bonjour.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
BRIGITTE BOUCHER
Vous êtes le tout nouveau ministre de l'Agriculture et de l'alimentation puisque vous avez été nommé hier soir. Vous nous direz comment vous avez appris cette nomination et ce que vous voulez faire dans ce ministère. Vous commenterez aussi le choix de ce nouveau gouvernement, le choix d'Emmanuel MACRON puisque vous êtes un des très proches du chef de l'Etat, un des tous premiers Marcheurs, ici en tout cas à l'Assemblée nationale. ( )
- Place à la revue de presse et la une des quotidiens : le gouvernement en marche sans BAYROU. La plupart des journaux reviennent sur ce gouvernement Philippe II et le départ de François BAYROU.
AHMED TAZIR
Oui. Le prix de la une la plus bizarre, la plus chelou, la plus quatrième dimension, la plus originale c'est selon il est accordé à la une de Libération. Regardez, « Bayrou out, pas de quartiers ». On devine la tête de MACRON, deux quartiers d'orange. Orange, le MoDem. Je ne sais pas comment vous la voyez, monsieur le Ministre Stéphane TRAVERT. Qu'est-ce que vous comprenez de cette une ? Expliquez-nous votre point de vue.
STEPHANE TRAVERT
J'ai toujours été fan des couvertures de Libération. J'aimerais connaître celui qui les trouve. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Stéphane TRAVERT, est-ce qu'Emmanuel MACRON peut être un leader en Europe et entraîner les autres pays derrière lui ?
STEPHANE TRAVERT
Mais bien sûr. Et je crois que la France a tout à gagner à reprendre ce leadership. Emmanuel MACRON, pendant la campagne présidentielle, a démontré sa capacité à fédérer et à rassembler. Je crois que c'est ce travail que nous devons mener aujourd'hui au niveau européen. Il a démontré que l'Europe était un garant aussi du succès et de la réussite de notre pays et de la France. Il faut être dans l'Europe et aujourd'hui, je crois qu'il peut porter ce leadership. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Stéphane TRAVERT, merci d'être avec nous ce matin. Il faut dire qu'on avait calé cette interview hier, vous étiez alors député de La République En Marche de la Manche. Vous avez été nommé hier soir au gouvernement, vous avez maintenu notre invitation. Merci à vous d'être là. Est-ce que vous vous attendiez à cette nomination ou ç'a été une surprise ?
STEPHANE TRAVERT
Plus ou moins. Disons que les choses avaient déjà été évoquées mais tant que les choses ne sont pas faites, vous savez comment cela se passe. Cela peut bouger parce que vous avez besoin de remettre de l'équilibre dans la composition d'un gouvernement. C'est de la dentelle fine, la composition d'un gouvernement.
BRIGITTE BOUCHER
Et vous avez été prévenu comment ? Le chef de l'Etat vous a appelé ?
STEPHANE TRAVERT
J'ai été prévenu par le président de la République et puis j'avais vu le Premier ministre aussi dans le cadre d'un entretien la veille.
BRIGITTE BOUCHER
Ça s'est joué combien de temps avant l'annonce officielle en fait ?
STEPHANE TRAVERT
La veille pour l'entretien avec le Premier ministre pour définir un peu un certain nombre d'éléments. Et puis j'ai été prévenu par le président de la République quelques minutes avant l'annonce du gouvernement par le secrétaire général de l'Elysée. C'est un véritable honneur.
BRIGITTE BOUCHER
Vous avez été nommé ministre de l'Agriculture et de l'alimentation. Ce sont vos sujets. Vous aviez une préférence pour ce ministère-là ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas si on peut parler de préférence mais ce sont des sujets dont il faut vraiment prendre la charge et toute la mesure. C'est une proposition du président de la République et du Premier ministre, on ne la refuse pas. Je suis un homme de mission. Je me mets au travail dès aujourd'hui et il y en a beaucoup. Ça ne manque pas, les sujets sont nombreux dans le domaine agricole mais c'est une véritable fierté que d'être à la tête de ce ministère et à la tête d'une agriculture qui est la plus belle et la plus performante du monde.
BRIGITTE BOUCHER
Quels sont les chantiers que vous avez identifiés ? Est-ce que la PAC, par exemple, sera un premier chantier pour vous ?
STEPHANE TRAVERT
La PAC bien évidemment. Jacques MEZARD hier a d'ailleurs publié un calendrier pour les retards de paiement de la PAC.
BRIGITTE BOUCHER
Il faut expliquer que Jacques MEZARD était ministre de l'Agriculture et est passé à la Cohésion des territoires pour remplacer Richard FERRAND. Vous arrivez à ce poste.
STEPHANE TRAVERT
Voilà. Nous avons la passation de pouvoir tout à l'heure, après cette émission. Il y a de nombreux dossiers : la crise laitière, la crise sanitaire, l'inflation normative, un certain nombre de sujets liés à la question du revenu de nos producteurs, la question des assises de l'alimentation que nous allons devoir préparer pour remettre en avant le triptyque producteur, transformateur et consommateur, et puis essayer de conjuguer le mieux possible la triple compétitivité environnement et la question sociale aussi dans l'agriculture. La question du revenu des agriculteurs est un des éléments sur lequel nous allons devoir travailler d'arrache-pied.
BRIGITTE BOUCHER
Et ça, ça permettra de ramener les agriculteurs vers d'autres voies puisqu'on sait que les agriculteurs sont tournés massivement vers le Front national. Vous espérez peut-être les faire revenir vers vous ?
STEPHANE TRAVERT
Bien évidemment, mais lorsque vous travaillez dur comme ils le font, lorsque vous travaillez jusqu'à quatre-vingts heure par semaine et que vous n'arrivez pas à dégager un SMIC, qui ne serait pas colère ? Ce n'est pas normal que l'on soit dans cette situation-là. Il faut trouver les moyens pour résoudre ces problématiques et les résoudre, c'est remettre de la compétitivité, c'est de l'innovation et c'est la fierté pour moi de porter une agriculture qui soit toujours plus innovante et qui soit efficace aussi.
BRIGITTE BOUCHER
Un nouveau gouvernement dont vous faites partie a été nommé hier. On en parle avec Elsa MONDIN-GAVA. Vous vous êtes plongée sur les équilibres de ce gouvernement. Qu'est-ce qu'on peut dire finalement de cette équipe ?
ELSA MONDIN-GAVA
Justement, on va essayer de classer ces nouveaux entrants un petit peu par famille. Il y a tout d'abord l'entrée au gouvernement de très proches d'Emmanuel MACRON. Vous, Stéphane TRAVERT, vous avez connu Emmanuel MACRON lorsque vous étiez rapporteur thématique de la loi Macron ici à l'Assemblée sur le travail du dimanche. Vous êtes un des premiers députés PS à avoir rejoint le mouvement En Marche. ( )
BRIGITTE BOUCHER
Cette composition du gouvernement, Stéphane TRAVERT, est-ce qu'elle reflète le résultat des élections législatives ?
STEPHANE TRAVERT
Oui. Elle est équilibrée et puis elle tient compte de ce que le président de la République a toujours dit : renouvellement, des gens issus de la société civile et puis d'autres avec une expérience politique. Et puis elle est équilibrée sur le plan politique, vous l'avez rappelé.
BRIGITTE BOUCHER
Un petit plus de droite encore justement après un résultat un petit meilleur que prévu pour Les Républicains aux législatives.
STEPHANE TRAVERT
Oui. D'autres personnalités de la droite sont venus rejoindre mais vous avez remarqué qu'il y a aussi des personnalités de gauche, issus de la gauche.
BRIGITTE BOUCHER
Ça commence à agacer un peu les Marcheurs de voir ces personnalités de droite un petit peu trop nombreuses peut-être entrer au gouvernement ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas, mais en tous les cas il faut maintenir cet équilibre. La République En Marche ne fonctionne que sur cet équilibre. C'est un savant dosage permanent et je crois que c'est ce qui permet de faire en sorte que nous nous sentions tous bien à l'intérieur de ce mouvement et que les députés qui sont nouvellement élus puissent travailler en cohérence, en cohésion, en toute collégialité.
BRIGITTE BOUCHER
Florence PARLY, c'est donc un signal de gauche qui est bienvenu ?
STEPHANE TRAVERT
Bien sûr. Florence PARLY, on se souvient d'elle lorsqu'elle avait travaillé avec Lionel JOSPIN comme secrétaire d'Etat au Budget. Je suis très heureux de pouvoir travailler demain avec elle au gouvernement.
BRIGITTE BOUCHER
Il y a des très proches comme vous, comme Julien DENORMANDIE, comme Benjamin GRIVEAUX. Il fallait, pour le chef de l'Etat, aussi mettre des très proches autour de lui dans cette équipe gouvernementale alors qu'il n'avait pas été servi au premier gouvernement ?
STEPHANE TRAVERT
Il ne s'agit pas d'être servi ou pas servi mais je crois qu'avec Julien DENORMANDIE, Benjamin GRIVEAUX, Richard FERRAND et quelques autres, nous sommes ce qu'on appelle et Christophe CASTANER qui est toujours dans ce gouvernement bien heureusement ce qu'on appelle les premiers de cordée. Avec ces premiers de cordée, c'est une relation de confiance et d'amitié avec le président de la République et je crois que c'est important pour bien travailler et comprendre les enjeux et les défis auxquels nous devons répondre demain.
BRIGITTE BOUCHER
Il y a beaucoup de techniciens, ç'a été beaucoup relevé dans la presse aussi. Ça ne vous inquiète pas qu'il n'y ait pas de politiques, il n'y a pas d'énormes poids-lourds politiques à part peut-être Gérard COLLOMB et Jean-Yves LE DRIAN. C'est fait exprès ?
STEPHANE TRAVERT
Je ne sais pas, mais en tous les cas ce qui compte, c'est l'action et les résultats. Seul le résultat compte à la fin et les politiques que nous allons mener.
BRIGITTE BOUCHER
Ça veut dire que les techniciens seraient meilleurs ministres que les politiques ?
STEPHANE TRAVERT
Non, mais il faut allier les deux. Il faut allier à la fois la vertébralité politique, le sens politique et puis connaître ses sujets pour mieux les appréhender. Moi, je revendique d'être un technicien dans ce domaine, bien connaître les sujets agricoles parce que je viens d'un département qui est le premier bassin laitier de France. Je connais bien ces problématiques, je connais bien leurs représentants, leurs difficultés. Et puis, j'ai ma construction politique depuis un certain nombre d'années qui fait qu'on appréhende les choses peut-être différemment. C'est un savant dosage des deux ; toujours l'équilibre, on en revient à ça.
BRIGITTE BOUCHER
François BAYROU a donc quitté le gouvernement. Il est revenu hier après-midi sur les raisons de cette décision, une décision qui remonte selon lui à l'annonce de l'affaire des emplois présumés fictifs au MoDem le 9 juin. Mais depuis le départ de Sylvie GOULARD, cette situation devenait intenable. ( ) Stéphane TRAVERT, il y a effectivement deux MoDem qui arrivent au gouvernement mais est-ce que cette alliance est quand même fragilisée avec le départ de François BAYROU ?
STEPHANE TRAVERT
Non. Elle reste à l'intérieur du gouvernement, dans la majorité. C'est un des piliers de la majorité, ç'a été rappelé par Edouard PHILIPPE, le Premier ministre. Mais je veux saluer le courage de madame GOULARD puis de François BAYROU et de madame de SARNEZ pour avoir fait ce choix de quitter le gouvernement pour assurer leur défense d'une part, et ne pas entraver l'action gouvernementale. Parce que nous allons dans le dur, si je puis dire, à l'Assemblée avec les premiers textes et notamment celui sur la confiance retrouvée dans la République, plus communément appelée loi sur la moralisation politique. Nous ne pouvions pas débattre de ce texte avec une actualité comme celle-là. Ç'aurait été plus compliquée. Je crois que c'est une décision sage. La sagesse l'emporte et c'est heureux.
BRIGITTE BOUCHER
Oui. Ça met fin à la première crise politique du quinquennat ?
STEPHANE TRAVERT
Non. Moi, je n'ai pas vu de crise politique. D'ailleurs, vous voyez, le gouvernement continue à travailler. Il a été remis sur pieds avec d'autres personnes issues du MoDem. Il y aurait eu crise politique si le MoDem s'était détaché de la majorité. Aujourd'hui, je constate que ce n'est pas le cas et cette majorité tient bien sur ses deux jambes, aidée par ailleurs mais nous en saurons plus dans les heures à venir par d'autres groupes et de gauche et de droite qui viendront nous aider dans le colossal travail qui est devant nous.
BRIGITTE BOUCHER
Vous comptez sur qui ? Sur les Constructifs à droite pour vous donner un coup de main ? Et à gauche sur qui ?
STEPHANE TRAVERT
Oui, les Constructifs à droite puis d'autres à gauche qui veulent aussi participer au travail, qui se reconnaissent aussi dans ce que peut porter Emmanuel MACRON et qui peuvent faire confiance tout en étant vigilants et je peux le comprendre. Nous en discuterons ensemble mais ce sera un vrai plaisir que de travailler avec des gens qui ont été dans la majorité à laquelle j'ai appartenu.
BRIGITTE BOUCHER
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture et de l'alimentation d'avoir été avec nous ce matin sur LCP.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
BRIGITTE BOUCHER
Très bonne journée à vous, très bon conseil des ministres. C'est le premier ce matin à dix heures à l'Elysée.
STEPHANE TRAVERT
C'est le premier, oui.
BRIGITTE BOUCHER
Bonne journée à vous.
STEPHANE TRAVERT
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juin 2017