Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que j'ai accepté de participer au Colloque organisé par le Conseil National du Patronat Français sur l'organisation du travail et l'emploi. Je tiens à saluer l'action engagée par le C.N.P.F. au service de la lutte contre le chômage. Les chefs d'entreprise, dans une situation économique difficile, ont apporté leur concours à une mobilisation nationale en faveur de l'emploi, notamment grâce à l'opération "Cap sur l'avenir", pour le succès de laquelle vous n'avez, Monsieur le Président, ménagé aucun effort.
D'une manière plus générale, le colloque qui nous réunit aujourd'hui montre que les partenaires sociaux sont prêts à participer activement à la recherche négociée de solutions permettant de sauvegarder l'emploi et de le développer. Ils y sont d'autant plus prêts que les dispositifs proposés par les pouvoirs publics sont simples, efficaces et durables.
La priorité de l'action du Gouvernement est la lutte contre le chômage. Pour atteindre cet objectif, il faut à la fois plus de croissance et une croissance plus créatrice d'emplois. En d'autres termes, notre société doit retrouver la voie du dynamisme et de l'innovation. Prospérité économique et progrès social : telles sont les conditions du succès de la lutte pour l'emploi. Je me réjouis de constater que sur ces deux fronts, les entreprises françaises ne sont pas restées l'arme au pied. Elles savent que tout ne peut résulter de l'action de l'Etat. Les expériences en cours dans le domaine de l'organisation du travail sont le gage d'un avenir prometteur pour l'emploi dans notre pays.
Notre économie est en train de renouer avec la croissance : au printemps 1993, la France subissait, depuis 6 mois, la plus sévère récession qu'elle ait connue depuis la seconde guerre mondiale. Le Gouvernement a cherché, depuis son installation, à ramener la confiance. Dans un premier temps, il s'est agi d'assainir les comptes publics et sociaux, afin d'éviter que notre pays ne soit aspiré dans la spirale des déficits. Dans un deuxième temps, des mesures de relance ont été engagées dans les domaines les plus touchés par la récession : le logement, les travaux publics, le secteur de l'automobile. Des mesures de portée générale ont été prises pour éviter une dégradation de la situation des entreprises.
Ces mesures commencent à porter leurs fruits. L'ensemble des experts attendent une croissance de l'ordre de 1,5 % cette année. Les chefs d'entreprise prévoient une amélioration de la production, une diminution des stocks, une hausse des commandes, une reprise de l'investissement.
Mais l'action du Gouvernement ne se limite pas à favoriser le retour à la croissance. Elle cherche à rendre la reprise de l'activité plus créatrice d'emplois. Telle est l'ambition de la politique de réforme conduite depuis un an. Cette politique se heurte, comme il était prévisible, à quelques difficultés. L'enjeu est clair : l'immobilisme ou la réforme. Il s'agit de savoir si une société qui fabrique du chômage et de l'exclusion mérite d'être maintenue en l'état. Ma réponse est que non. Le choix du Gouvernement est de continuer le changement. Je ne cesserai pas de pratiquer la tolérance, le dialogue, l'ouverture. Je ne ménagerai aucun effort pour dissiper les inquiétudes, légitimes ou non, mais je ne me laisserai pas arrêter sur la voie de la réforme.
Il n'existe pas de recette miracle dans la lutte contre le chômage. Le calendrier électoral favorise parfois l'éclosion de promesses insolites, qui annoncent des créations d'emplois par millions. Vous ne m'avez jamais entendu tenir de tels propos. En revanche, le Gouvernement s'attache à mettre en oeuvre rapidement des mesures concrètes en faveur de l'emploi. Messieurs Michel Giraud et Alain Madelin ont fait adopter par le Parlement des lois importantes qui modifieront les comportements face à l'emploi dans notre pays tout en respectant les garanties fondamentales des salariés.
Les conditions d'exercice des entreprises sont simplifiées par la loi sur l'entreprise et l'initiative individuelle.
La loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle encourage, dans tous les domaines, la création d'emplois. Elle comporte notamment, dans le domaine de l'organisation du travail, des dispositions novatrices, qui accompagnent et consacrent l'action menée par nombre d'entreprises.
La politique de réforme entreprise depuis 1993 commence à porter ses fruits : le nombre des demandeurs d'emploi s'est accru de 9.000 personnes au cours des trois derniers mois, contre 58.000 pendant la période correspondante de l'année dernière. Nul ne peut s'en satisfaire, mais j'observe que les offres d'emploi ne cessent d'augmenter : + 30 % en janvier, + 40 % en février, + 50 % en mars. Les entrées en apprentissage, quant à elles, sont, en mars, comme au cours des trois mois précédents, en forte hausse par rapport à l'an passé : + 76 %.
En d'autres termes, le succès est à portée de la main, pour peu que notre pays donne maintenant le meilleur de lui-même.
C'est dire à quel point une politique sociale active est, plus que jamais, nécessaire pour préserver et développer l'emploi.
Le colloque d'aujourd'hui donne l'occasion de recenser les initiatives qui, d'ores et déjà, ont été prises dans ce domaine par de nombreuses entreprises et par certaines branches professionnelles.
Des expériences qui ont été tentées, je retiens que les thèmes de négociation les plus souvent abordés sont le travail à temps partiel, l'aménagement du temps de travail et, parfois, son annualisation, développement de la pré-retraite progressive et la formation des jeunes en alternance.
Je remarque que nombre des accords conclus sont à durée déterminée. J'y vois la preuve que notre vie sociale, dans les entreprises et dans les branches, est moins sclérosée qu'on ne le dit et que chacun comprend qu'à des situations données doivent correspondre des solutions nouvelles, mais pas forcément définitives.
Surtout, il me paraît important que les dispositions retenues par ces accords d'entreprise ou de branche soient diverses et ne procèdent d'aucun esprit de système.
En outre, je tiens à souligner que nombre des solutions nouvelles élaborées pour promouvoir une organisation du travail plus respectueuse de l'emploi s'inspirent, fût-ce par anticipation, des dispositifs prévus par la loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle. Cette circonstance achève de me convaincre, si besoin en était, du caractère novateur de ce texte.
Le Gouvernement et le législateur ont souhaité faire en sorte qu'une fois la croissance retrouvée, notre pays crée plus d'emplois que par le passé. A cette fin, ils ont recherché toutes les formules permettant d'organiser le travail de telle sorte que le dynamisme économique et la préservation de l'emploi cessent d'être antinomiques. il s'agit d'une démarche expérimentale. Je me réjouis de constater aujourd'hui que nombre d'entreprises et de branches professionnelles ont d'ores et déjà décidé de tenter l'expérience. Je les en félicite. Et j'appelle toutes les entreprises de notre pays à s'engager dans cette voie, c'est-à-dire dans la voie d'une politique sociale active.
La loi quinquennale a fixé un cadre. Celui-ci correspond aux besoins de notre économie et à la nécessité de développer l'emploi. Je souhaite que le champ de l'expérimentation soit exploré par le plus grand nombre possible d'entreprises. Ainsi, des idées nouvelles verront le jour, des modes inédits d'organisation du travail feront leurs preuves. La négociation collective peut y trouver une plus grande vitalité. Celle-ci est essentielle au développement d'une politique sociale efficace et ouverte sur l'avenir. Le législateur tirera les leçons de ces expériences le moment venu, de telle manière qu'à croissance égale notre pays crée autant d'emplois que ses principaux concurrents.
Le rôle des pouvoirs publics en la matière est d'encourager la négociation, partout où elle est possible et d'en consacrer les résultats, chaque fois qu'ils s'avèrent conformes à l'intérêt général. Je puis vous assurer que le Gouvernement ne faillira pas à cette mission.
Le message que je veux vous délivrer aujourd'hui est un message d'encouragement et de foi en l'avenir.
La lutte pour l'emploi nécessite volonté et courage de la part de tous les Français. C'est par l'action concrète que nous changerons les comportements. Les initiatives et les expériences de la nature de celles que je salue aujourd'hui concourent, j'en suis convaincu, à ce que nos compatriotes prennent conscience de cet enjeu essentiel pour notre pays.
La foi en l'avenir doit marquer notre action. Nous voulons faire en sorte que la France soit de nouveau un pays où la croissance crée l'emploi. Nos entreprises doivent reprendre leur marche vers plus de dynamisme, de justice et de progrès.Plus que jamais, le rassemblement des Français au service du changement est indispensable.
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que j'ai accepté de participer au Colloque organisé par le Conseil National du Patronat Français sur l'organisation du travail et l'emploi. Je tiens à saluer l'action engagée par le C.N.P.F. au service de la lutte contre le chômage. Les chefs d'entreprise, dans une situation économique difficile, ont apporté leur concours à une mobilisation nationale en faveur de l'emploi, notamment grâce à l'opération "Cap sur l'avenir", pour le succès de laquelle vous n'avez, Monsieur le Président, ménagé aucun effort.
D'une manière plus générale, le colloque qui nous réunit aujourd'hui montre que les partenaires sociaux sont prêts à participer activement à la recherche négociée de solutions permettant de sauvegarder l'emploi et de le développer. Ils y sont d'autant plus prêts que les dispositifs proposés par les pouvoirs publics sont simples, efficaces et durables.
La priorité de l'action du Gouvernement est la lutte contre le chômage. Pour atteindre cet objectif, il faut à la fois plus de croissance et une croissance plus créatrice d'emplois. En d'autres termes, notre société doit retrouver la voie du dynamisme et de l'innovation. Prospérité économique et progrès social : telles sont les conditions du succès de la lutte pour l'emploi. Je me réjouis de constater que sur ces deux fronts, les entreprises françaises ne sont pas restées l'arme au pied. Elles savent que tout ne peut résulter de l'action de l'Etat. Les expériences en cours dans le domaine de l'organisation du travail sont le gage d'un avenir prometteur pour l'emploi dans notre pays.
Notre économie est en train de renouer avec la croissance : au printemps 1993, la France subissait, depuis 6 mois, la plus sévère récession qu'elle ait connue depuis la seconde guerre mondiale. Le Gouvernement a cherché, depuis son installation, à ramener la confiance. Dans un premier temps, il s'est agi d'assainir les comptes publics et sociaux, afin d'éviter que notre pays ne soit aspiré dans la spirale des déficits. Dans un deuxième temps, des mesures de relance ont été engagées dans les domaines les plus touchés par la récession : le logement, les travaux publics, le secteur de l'automobile. Des mesures de portée générale ont été prises pour éviter une dégradation de la situation des entreprises.
Ces mesures commencent à porter leurs fruits. L'ensemble des experts attendent une croissance de l'ordre de 1,5 % cette année. Les chefs d'entreprise prévoient une amélioration de la production, une diminution des stocks, une hausse des commandes, une reprise de l'investissement.
Mais l'action du Gouvernement ne se limite pas à favoriser le retour à la croissance. Elle cherche à rendre la reprise de l'activité plus créatrice d'emplois. Telle est l'ambition de la politique de réforme conduite depuis un an. Cette politique se heurte, comme il était prévisible, à quelques difficultés. L'enjeu est clair : l'immobilisme ou la réforme. Il s'agit de savoir si une société qui fabrique du chômage et de l'exclusion mérite d'être maintenue en l'état. Ma réponse est que non. Le choix du Gouvernement est de continuer le changement. Je ne cesserai pas de pratiquer la tolérance, le dialogue, l'ouverture. Je ne ménagerai aucun effort pour dissiper les inquiétudes, légitimes ou non, mais je ne me laisserai pas arrêter sur la voie de la réforme.
Il n'existe pas de recette miracle dans la lutte contre le chômage. Le calendrier électoral favorise parfois l'éclosion de promesses insolites, qui annoncent des créations d'emplois par millions. Vous ne m'avez jamais entendu tenir de tels propos. En revanche, le Gouvernement s'attache à mettre en oeuvre rapidement des mesures concrètes en faveur de l'emploi. Messieurs Michel Giraud et Alain Madelin ont fait adopter par le Parlement des lois importantes qui modifieront les comportements face à l'emploi dans notre pays tout en respectant les garanties fondamentales des salariés.
Les conditions d'exercice des entreprises sont simplifiées par la loi sur l'entreprise et l'initiative individuelle.
La loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle encourage, dans tous les domaines, la création d'emplois. Elle comporte notamment, dans le domaine de l'organisation du travail, des dispositions novatrices, qui accompagnent et consacrent l'action menée par nombre d'entreprises.
La politique de réforme entreprise depuis 1993 commence à porter ses fruits : le nombre des demandeurs d'emploi s'est accru de 9.000 personnes au cours des trois derniers mois, contre 58.000 pendant la période correspondante de l'année dernière. Nul ne peut s'en satisfaire, mais j'observe que les offres d'emploi ne cessent d'augmenter : + 30 % en janvier, + 40 % en février, + 50 % en mars. Les entrées en apprentissage, quant à elles, sont, en mars, comme au cours des trois mois précédents, en forte hausse par rapport à l'an passé : + 76 %.
En d'autres termes, le succès est à portée de la main, pour peu que notre pays donne maintenant le meilleur de lui-même.
C'est dire à quel point une politique sociale active est, plus que jamais, nécessaire pour préserver et développer l'emploi.
Le colloque d'aujourd'hui donne l'occasion de recenser les initiatives qui, d'ores et déjà, ont été prises dans ce domaine par de nombreuses entreprises et par certaines branches professionnelles.
Des expériences qui ont été tentées, je retiens que les thèmes de négociation les plus souvent abordés sont le travail à temps partiel, l'aménagement du temps de travail et, parfois, son annualisation, développement de la pré-retraite progressive et la formation des jeunes en alternance.
Je remarque que nombre des accords conclus sont à durée déterminée. J'y vois la preuve que notre vie sociale, dans les entreprises et dans les branches, est moins sclérosée qu'on ne le dit et que chacun comprend qu'à des situations données doivent correspondre des solutions nouvelles, mais pas forcément définitives.
Surtout, il me paraît important que les dispositions retenues par ces accords d'entreprise ou de branche soient diverses et ne procèdent d'aucun esprit de système.
En outre, je tiens à souligner que nombre des solutions nouvelles élaborées pour promouvoir une organisation du travail plus respectueuse de l'emploi s'inspirent, fût-ce par anticipation, des dispositifs prévus par la loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle. Cette circonstance achève de me convaincre, si besoin en était, du caractère novateur de ce texte.
Le Gouvernement et le législateur ont souhaité faire en sorte qu'une fois la croissance retrouvée, notre pays crée plus d'emplois que par le passé. A cette fin, ils ont recherché toutes les formules permettant d'organiser le travail de telle sorte que le dynamisme économique et la préservation de l'emploi cessent d'être antinomiques. il s'agit d'une démarche expérimentale. Je me réjouis de constater aujourd'hui que nombre d'entreprises et de branches professionnelles ont d'ores et déjà décidé de tenter l'expérience. Je les en félicite. Et j'appelle toutes les entreprises de notre pays à s'engager dans cette voie, c'est-à-dire dans la voie d'une politique sociale active.
La loi quinquennale a fixé un cadre. Celui-ci correspond aux besoins de notre économie et à la nécessité de développer l'emploi. Je souhaite que le champ de l'expérimentation soit exploré par le plus grand nombre possible d'entreprises. Ainsi, des idées nouvelles verront le jour, des modes inédits d'organisation du travail feront leurs preuves. La négociation collective peut y trouver une plus grande vitalité. Celle-ci est essentielle au développement d'une politique sociale efficace et ouverte sur l'avenir. Le législateur tirera les leçons de ces expériences le moment venu, de telle manière qu'à croissance égale notre pays crée autant d'emplois que ses principaux concurrents.
Le rôle des pouvoirs publics en la matière est d'encourager la négociation, partout où elle est possible et d'en consacrer les résultats, chaque fois qu'ils s'avèrent conformes à l'intérêt général. Je puis vous assurer que le Gouvernement ne faillira pas à cette mission.
Le message que je veux vous délivrer aujourd'hui est un message d'encouragement et de foi en l'avenir.
La lutte pour l'emploi nécessite volonté et courage de la part de tous les Français. C'est par l'action concrète que nous changerons les comportements. Les initiatives et les expériences de la nature de celles que je salue aujourd'hui concourent, j'en suis convaincu, à ce que nos compatriotes prennent conscience de cet enjeu essentiel pour notre pays.
La foi en l'avenir doit marquer notre action. Nous voulons faire en sorte que la France soit de nouveau un pays où la croissance crée l'emploi. Nos entreprises doivent reprendre leur marche vers plus de dynamisme, de justice et de progrès.Plus que jamais, le rassemblement des Français au service du changement est indispensable.