Interview de M. Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics, à "CNews" le 18 mai 2017, sur son parcours politique, sur le possible report de la retenue à la source.

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Média : CNews

Texte intégral

ROMAIN DESARBRES
C NEW, 7 h 40, tout de suite Jean-Pierre ELKABBACH, Jean-Pierre vous recevez Gérald DARMANINN le ministre de l'Action et des Comptes publics.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je le reçois avec plaisir, c'est la première fois qu'on vous reçoit comme ministre, bienvenue Gérald DARMANIN...
GÉRALD DARMANIN
Merci de votre invitation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et bonjour. De pareils moments provoquent sans doute une réaction personnelle, émotionnelle, forte et on peut se demander que dès les premiers mots à Bercy vous avez rappelé d'où vous veniez ?
GÉRALD DARMANIN
Oui c'est important pour moi, d'abord parce que servir son pays ce n'est pas servir en blanc, c'est avoir une histoire, un engagement politique, moi je suis maire de Tourcoing - une ville populaire – mais aussi je suis issu d'une famille, j'ai des amis et je crois en la République ; moi je me suis engagé pour mon pays parce que je crois en la République, en sa promesse et aujourd'hui voilà quelqu'un qui...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Cette promesse est tenue ?
GÉRALD DARMANIN
Eh bien issu d'un milieu modeste disons que l'ascenseur méritocratique est en panne, manifestement j'ai pris l'escalier, comme disait l'auteur.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez dit la République est belle ?
GÉRALD DARMANIN
C'est vrai elle est belle, elle est belle et c'est autant de promesses pour tous ceux qui aujourd'hui connaissent des difficultés sociales, connaissent des parents en difficulté, des parents en surendettement, des problèmes dans leur quartier, des problèmes dans leur milieu rural et qui se disent que voilà leurs enfants peuvent réussir, j'espère que je peux incarner un petit bout de cette promesse.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous êtes le seul ministre venant du Nord, en plus ?
GÉRALD DARMANIN
Je suis effectivement le seul ministre de la Région des Hauts de France.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A 11 h du matin tout à l'heure, sous l'autorité du président de la République, vous allez participer à votre premier conseil des ministres dans ces lieux de la République, dans le sein de la République, l'Elysée, qu'est-ce que vous pensez que vous allez ressentir ?
GÉRALD DARMANIN
C'est difficile à dire. Moi j'ai pensé à mon grand-père qui a été tirailleur algérien, qui a fait le choix de la France en 1962, il a été harki et il a été Français par le sang versé, la plus belle façon d'être Français je crois.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et à votre mère ?
GÉRALD DARMANIN
Ca vous rappelle des souvenirs, monsieur ELKABBACH, c'est ça ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, oui, oui, on en avait parlé, on avait parlé de ça, mais vous avez dit hier justement sur France 2 ce qu'elle faisait encore ?
GÉRALD DARMANIN
Oui ! Et ce qui est toujours l'ironie de l'histoire, c'est qu'elle est la femme de ménage à la BANQUE DE FRANCE et que le ministre du Budget il a une relation particulière avec la BANQUE DE FRANCE, même si elle est évidemment indépendante.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Elle va sous votre autorité et vous sous la sienne ?
GÉRALD DARMANIN
Non, il n'y a pas d'autorité de la BANQUE DE FRANCE.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Qui vous a prévenu ?
GÉRALD DARMANIN
J'ai rencontré le président de la République une fois qu'il a été proclamé président de la République et il ‘a fait cette proposition - on a discuté – et, ensuite, le Premier ministre m'a confirmé cette proposition et c'est lui qui m'a proposé de rentrer au gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors, d'abord, quand on vous l'a dit ?
GÉRALD DARMANIN
Le jour de la passation de pouvoirs du président de la République je l'ai rencontré, voilà.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire au tout début de la semaine ou à la fin de la semaine dernière...
GÉRALD DARMANIN
C'était dimanche soir.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dimanche soir. Vous connaissiez le Premier ministre déjà, Edouard PHILIPPE ?
GÉRALD DARMANIN
Je ne le connais bien Edouard PHILIPPE, c'est un ami, et je sais que la France sera bien gardée, bien protégée, bien gérée ; et je vais vous dire une confidence, si je n'étais pas rentré au gouvernement j'aurais quand même soutenu Edouard PHILIPPE.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous-même vous vous sentiez prêt, quand vous y êtes allé voir le président de la République ou que vous avez discuté avec Edouard PHILIPPE, vous vouliez être ministre ou c‘est parce qu'on vous a dit : « Tu vas être ministre de tel ou tel territoire » que vous avez accepté ?
GÉRALD DARMANIN
Je ne pense pas qu'on puisse refuser de servir son pays et être ministre et avoir des demandes - je ne pense pas qu'il faille être prétentieux - en revanche je suis venu avec l'idée que je voulais participer à une recomposition politique, ce n'est pas une ouverture, un Premier ministre d'ouverture ça n'existe pas, le Premier ministre il est chef de la majorité, il est le patron du gouvernement - et le président de la République il a compris quelque chose d'extraordinaire, il a compris qu'il ne pouvait pas être le président des 24 % du premier tour, Emmanuel MACRON me l'a dit il veut être le président de la République, celui des 65 % ; et moi, j'ai voté pour lui au second tour de l'élection présidentielle...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc, vous vous dites que vous êtes logique ?
GÉRALD DARMANIN
Bien sûr que je suis logique.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et que vous n'êtes pas victime d'une ouverture, d'un débauchage, comme certains de vos amis le disent ?
GÉRALD DARMANIN
D'abord ce sont des mots très violents au moment même où la question politicienne n'est pas importante puisqu'il y a six millions de chômeurs, neuf millions de pauvres, il faudrait combattre un président de la République élu démocratiquement, ça n'a aucun sens - surtout qu'on est d'accord sur l'essentiel avec son projet - et je voudrais vous dire que moi monsieur ELKABBACH je n'oublie pas qu'il y a 10 millions de Français que je respecte mais qui ont voté pour Marine LE PEN au second tour de la Présidentielle.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui. Mais en quoi vous ministre ou Bruno LE MAIRE ministre vous allez combattre le Front national d'une manière plus efficace ?
GÉRALD DARMANIN
Parce qu'il faut des résultats. Moi j'ai constaté à Tourcoing, dans la Région des Hauts de France, que la seule façon de faire baisser le Front national, de calmer la colère, de répondre aux interrogations, c'est des résultats, c'est-à-dire baisser le chômage, rétablir les comptes publics, rétablir la sécurité, rétablir l'école, enfin moi je pense qu'il faut des actions et un peu moins de paroles.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je rappelle un peu votre itinéraire ! Député vous aviez renoncé il n'y a pas longtemps à votre mandat pour vous consacrer à chez vous dans le Nord - les Hauts de France - avec Xavier BERTRAND et, dans la campagne, vous avez pris même vos distances avec François FILLON et, là, c'était un retour fort. Est-ce que vous êtes allé voir Xavier BERTRAND ? Qu'est-ce qu'il vous a dit ? Vas-y, n‘y vas pas ?
GÉRALD DARMANIN
Les conversations secrètes restent secrètes...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Cependant !
GÉRALD DARMANIN
Et qui est dans le vestiaire reste dans le vestiaire. J'ai prévenu le président de Région, qui est par ailleurs mon ami personnel, que j'essaie d'aider et que je soutiens dans ma Région des Hauts de France, et je lui ai fait part des...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez consulté Nicolas SARKOZY ?
GÉRALD DARMANIN
Je l'ai appelé et je lui ai dit effectivement la proposition que l'on m'avait faite.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc, aucun ne vous a découragé ?
GÉRALD DARMANIN
Ça restera entre eux et moi.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, puisque vous êtes là enfin ministre et que vous serez à l'Elysée tout à l'heure.
GÉRALD DARMANIN
Moi je respecte énormément le président BERTRAND, je respecte énormément le président de la République Nicolas SARKOZY, mais il me semble que j'ai une personnalité également propre...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui.
GÉRALD DARMANIN
Et je ne suis la manipulation de personne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ce qu'il faut dire c'est que le territoire dont vous héritez est considérable, est immense, parce que vous êtes ministre on dit de l'Action et des Comptes publics, mais ça veut dire le budget, la réforme de l'Etat, c'est ça toujours ?
GÉRALD DARMANIN
C'est ça.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les fonctionnaires, la Sécurité sociale, Tracfin - c'est-à-dire la lutte contre la contrefaçon et contre la fraude fiscale – c'est pour cet ensemble ?
GÉRALD DARMANIN
Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Pour le même homme ?
GÉRALD DARMANIN
Pour le même homme, avec des hauts fonctionnaires, avec une administration d'une grande compétence et avec évidemment en lien totalement avec les autres membres du gouvernement, donc avec Madame la Ministre de la Santé, avec effectivement le fonctionnement très important interministériel - elle travaille auprès du Premier ministre – l'idée c'est de pouvoir contrôler l'action du gouvernement...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et l'animer?
GÉRALD DARMANIN
L'animer ! Et puis on a souhaité que dans le titre il soit marqué action, c'est-à-dire de ne pas être simplement bloqué sur les chiffres, mais de pouvoir discuter avec les organisations syndicales de la modernisation de notre fonctionnement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est à dire que Bercy ne sera pas ou ne devrait pas une forteresse mais devrait être un centre peut-être de mouvements et de réformes comme disait Michel SAPIN ?
GÉRALD DARMANIN
Oui, j'ai entendu les mots de Michel SAPIN et je crois qu'il a raison, je crois que Bercy n'est pas une forteresse, Bercy est le lieu où l'on protège la République, parce qu'il n'y a pas de bonnes politiques sans bonnes finances.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous, Gérald DARMANIN, vous serez au 5ème étage et Bruno LE MAIRE au 6ème étage, il est ministre de l'Economie, vous êtes son adjoint ou vous êtes deux ministres à égalité sans hiérarchie ?
GÉRALD DARMANIN
Le président de la République a souhaité faire deux ministères autonomes et séparés, simplement avec Bruno LE MAIRE nous aurons beaucoup de dossiers en commun et je suis certain que j'aurai avec lui beaucoup de plaisir à travailler comme je l'ai eu auparavant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est ça. Mais ceux que j'entends dire dès ce matin : « ce sera l'adjoint de Bruno LE MAIRE » ont mal lu ou compris ce qui était en train d'arriver, c'est deux ministres indépendants...
GÉRALD DARMANIN
Ce n'est pas du tout une insulte d'être adjoint de Bruno...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, non.
GÉRALD DARMANIN
Simplement on a souhaité avoir deux ministères séparés et avec Bruno on aura l'occasion de travailler. Lui il est beaucoup sur le volet international, il est le ministre de l'Economie et des finances - c'est un rôle tout à fait essentiel dans ce gouvernement - et moi plus intérieur puisque j'ai la charge de gérer le budget de l'Etat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quand vous lisez qu'à vous deux vous allez faire une politique libérale, que l'économie, le grand secteur de l'économie est livré à la droite libérale...
GÉRALD DARMANIN
D'abord ce n'est pas une insulte non plus d'être libéral, mais tout le monde sait que j'ai une fibre sociale et je n'ai pas pu l'exprimer comme je pouvais le souhaiter – notamment pendant la campagne de François FILLON – parce que pour moi la droite, mon engagement, c'est le gaullisme social, c'est à la fois bien sûr le respect des grands comptes publics mais en même temps la protection des plus faibles, j'espère que dans ce gouvernement j'incarnerai ce gaullisme social.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et quel que soit votre programme ou le projet qu'avait présenté Bruno LE MAIRE, là aujourd'hui je suppose qu'il y a une ligne, une stratégie, une discipline ?
GÉRALD DARMANIN
Emmanuel MACRON.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Emmanuel MACRON.
GÉRALD DARMANIN
Voilà, Emmanuel MACRON.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec l'étiquette Emmanuel MACRON. On prend quelques points techniques : il y a aujourd'hui, quand vous allez arriver, le bilan qui est fait par des prédécesseurs, tous les dossiers qui sont transmis, les documents de Bruxelles, la Cour des comptes avec Didier MIGAUD qui dit où en est le gouvernement, est-ce que vous allez le gouvernement décidé un audit des finances publiques ?
GÉRALD DARMANIN
Ah oui, le président de la république a annoncé que nous allions... alors un audit, le mot est un peu agressif, mais en tout cas qu'on allait regarder l'état des comptes publics et effectivement on le fera en toute transparence et en regardant effectivement là où on va pouvoir commencer à travailler, la réforme de l'Etat.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La CSG, les impôts, est-ce que vous confirmez qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts et comment vous le faites avec la contradiction de la présence de la CSG ?
GÉRALD DARMANIN
La CSG est un bon impôt - il est proportionnel - et dans le projet du président de la République il permet un meilleur pouvoir d'achat pour les salariés parce qu'il permet de supprimer un certain nombre de cotisations, je rappelle d'ailleurs qu'Emmanuel MACRON a repris l'idée forte qu'avait Nicolas SARKOZY des heures supplémentaires défiscalisées, ce qu'il n'y avait pas dans le programme de droite et, par ailleurs, moi en discutant avec le président de la République, en discutant avec le Premier ministre, ils savent très bien que nous avons eu une discussion aujourd‘hui pour protéger les plus faibles d'une augmentation de fiscalité et c'est pour ça que je suis très heureux de pouvoir mettre en place la suppression de la taxe...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et est-ce que ça veut dire qu'il peut y avoir une évolution et que la CSG ne touche pas les revenus et tous les placements et y compris tous les petits placements ?
GÉRALD DARMANIN
Mais il n'y aura pas d'augmentation d'impôts pour les plus faibles et nous allons les protéger, et, si on a confié à Bruno LE MAIRE et à moi-même les finances, l'économie et le budget, c'est effectivement pour faire...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il peut y avoir une évolution sur la CSG ?
GÉRALD DARMANIN
Non. Mais la CSG elle est proportionnelle, elle va permettre un meilleur pouvoir d'achat pour les salariés... Voilà ! Et les retraités sont protégés puisque le président de la République l'a souhaité, je serai le ministre qui protègera sous l'autorité du président de la République les plus faibles et notamment nos retraités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et il y aura un jour des baisses d'impôts où il ne vaut mieux pas faire de promesse qu'on ne peut pas tenir ?
GÉRALD DARMANIN
Mais, attendez, ça fait des années qu'on est démagogues sur ce question, donc ce n'est pas un jeune ministre de 34 ans qui va commencer son premier jour ministériel en étant démagogue, tous les candidats sérieux à la Présidentielle – y compris celui que j'ai pu soutenir au premier tour – ont dit que la situation était compliquée, qu'on avait beaucoup de dépenses publiques et qu‘il y avait un gros déficit, on doit rassurer nos partenaires européens - ça ne doit pas être la purge - on doit rassurer nos partenaires européens et on doit protéger les plus faibles en relançant notre économie. Donc, il n'y aura pas de purge et on va essayer d'être non démagogues sur la baisse des impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et le prélèvement à la source, vous l'appliquez tout de suite ?
GÉRALD DARMANIN
Le président de la République a souhaité qu'il y ait une pause pour qu'on étudie le process et qu'on puisse reporter en écoutant les organisations syndicales, le patronat, les entreprises, les particuliers, pour ne pas alourdir...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc, il y aura un délai ?
GÉRALD DARMANIN
Ca peut être une mesure....
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ca peut être un sursis ou un délai ?
GÉRALD DARMANIN
On va voir, on va voir surtout avec les entreprises...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et, vous, vous y êtes favorable ?
GÉRALD DARMANIN
On va voir pour les entreprises si ce n'est pas une source de complexité, si c'est une source de complexité pour les entreprises nous ne le ferons pas, c'est ce qu'a dit le président de la République.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous allez participer à la campagne des Législatives, vous ferez voter pour qui ?
GÉRALD DARMANIN
Pour ceux qui soutiennent ce gouvernement. Moi je vais vous dire monsieur ELKABBACH il s'est passé en trois jours quelque chose d'extraordinaire dans ce pays, un président de la République a nommé un Premier ministre qui n'avait pas voté pour lui et qui était jusqu'à présent le représentant de l'opposition, Edouard PHILIPPE en plus c'était quelqu'un qui n'a jamais accédé au pouvoir ministériel et tout le monde a pu découvrir son image, sa bonhomie, son sérieux ; ensuite, il a formé un gouvernement avec une sensibilité très différente entre ses ministres et, soit c'est la cacophonie, soit c'est la symphonie, et le président de la République j'en suis avec le Premier ministre fera la symphonie ; et bientôt il y aura une majorité parlementaire, c‘est l'objet de la campagne électorale, ne présumons pas de...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc, vous ferez voter pour la stratégie, la majorité et Emmanuel MACRON ?
GÉRALD DARMANIN
Pour ceux qui soutiennent ce gouvernement ! Et je suis sûr que tous les parlementaires auront compris au bout de quelques jours effectivement qu'il vaut mieux que la France réussisse, que le président de la République réussisse, c'est comme ça que je m'inscris dans cette démarche.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et la période des Législatives a changé beaucoup pour vous, d'après vous ?
GÉRALD DARMANIN
On verra bien, il ne faut pas présumer, il reste...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce qu'il y aura entre le premier tour des choix importants, il y a le Front national, etc. ?
GÉRALD DARMANIN
Ce qui est certain c‘est qu'il y a eu un drame, une séparation dans ma famille politique qui se disait gaulliste, qui se disait démocrate chrétienne, qui n'a pas su choisir pour certains d'entre eux - comme monsieur WAUQUIEZ, comme monsieur CIOTTI - entre Marine LE PEN et Emmanuel MACRON, je n‘ai plus grand-chose à voir avec ces gens-là en effet. Mais le soir du premier tour des élections législatives il va falloir faire un choix, s'il y a une triangulaire qu'est-ce qu‘on fait ? Moi je vous le dis, jamais le Front national ne doit être privilégié et il vaut mieux effectivement qu'il y ait un désistement républicain.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière question. Vous avez fait allusion tout à l'heure à votre maman, comment elle a pris la nomination de son fils à Bercy ?
GÉRALD DARMANIN
Je ne sais pas, je pense avec beaucoup de fierté, mais je crois que ma mère a de la fierté depuis que j'ai le bac, donc ça ne me parait pas très original.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et dans la région, et à Tourcoing ?
GÉRALD DARMANIN
A Tourcoing, eh bien écoutez dès ce week-end je serai dans ma ville évidemment puisque j'y habite et je crois que je serai un meilleur serviteur encore que je ne l'ai été aujourd'hui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous êtes maire de Tourcoing, vous avez un mois, vous démissionnez, vous ne pouvez pas faire autre chose que de démissionner ?
GÉRALD DARMANIN
J'appliquerai la même règle pour tous les membres du gouvernement...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc, vous démissionnerez ?
GÉRALD DARMANIN
Et je resterai bien sûr membre du conseil municipal, je démissionnerai lorsque le président de la République me le demandera.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'ici un mois. Merci d'être venu et bonne chance.
GÉRALD DARMANIN
Merci.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez rendez-vous à 8 h 30 avec le Premier ministre et moi avec Jean-Vincent PLACE, puis Jérôme GUEDJ qui est socialiste et l'ami du Premier ministre, merci d'être venu.
GÉRALD DARMANIN
Merci à vous.
ROMAIN DESARBRES
Merci Jean-Pierre et à votre invité Gérald DARMANIN, qui a déclaré qu'il était – tout comme Bruno LE MAIRE – d'accord avec l'essentiel du programme d'Emmanuel MACRON le président de la République et qui a ajouté que, si le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu était une source de complexité pour les entreprises, nous ne le ferons pas, c'est ce qu'a dit Gérald DARMANIN à l‘instant, on y reviendra.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 mai 2017