Texte intégral
Le 14 juin 1944, à l'aube, le Général De Gaulle et une douzaine de ses compagnons débarquaient, après quatre ans d'exil, sur la plage de Courseulles. Dans cette région, qu'avait éprouvée la bataille, qui se ressentait encore des affres de l'occupation, le Général De Gaulle faisait naître sur son passage une immense vague de reconnaissance, de joie et d'espoir. Déjà, il était entré dans l'Histoire. L'accueil du peuple français lui en donnait une éclatante confirmation. Quelle dut être, à ce moment, son émotion !
Aussitôt sa présence sur le sol de la France emporta l'adhésion de tous ceux qui voyaient venir à leur rencontre l'homme du courage et du combat.
Les Français de Bayeux, et puis ceux d'Isigny, reconnurent en lui la France de la guerre et de la souffrance, celle de l'espoir et de la dignité ; celle qui de Brazzaville à Ajaccio, celle qui peu avant Paris, la Provence et Strasbourg, savait ce qu'elle se devait, savait ce qu'on lui devait, savait dire non quand il le fallait et affirmer sa légitimité, fût-ce en l'imposant à ses alliés.
Le 14 juin, le Général ouvrait à Bayeux, sur le sol de la France bientôt victorieuse, la dernière phase de notre ultime conquête, celle de l'honneur retrouvé.
A Bayeux, reparlait la voix qui de Londres avait retenti quatre ans plus tôt. La voix qui, le jour du débarquement, sonnait les premières heures de la bataille de France, "la bataille de LA France". La voix qui allait conduire la France jusqu'à la victoire, après ces onze longs mois de guerre qui seront encore nécessaires pour que cessent enfin les combats en Europe.
A Bayeux encore, le 16 juin 1946, le Général De Gaulle poursuivra, sur d'autres fronts, le combat mené pour la libération. Car il fallait aussi lutter pour "la grandeur et la rénovation de la France", se doter d'institutions neuves et d'une autre Constitution. Et de ce combat là, le pays sortira victorieux avec l'avènement de la Vème République, à la faveur d'un autre retour du Général De Gaulle. Depuis 1940, il symbolisait pour la France l'intérêt national.
Cette France de 1944, encore partagée - France déjà libérée de la côte normande, France insurgée de l'éphémère "République de Mauriac", France traquée du Vercors, France martyre de Dordogne, de l'Ain, du Limousin - ce pays déchiré allait pouvoir refaire son unité autour de celui qui, parce qu'il n'avait jamais douté d'elle, lui permettait à nouveau de croire en son destin.
Quand le Général De Gaulle regagna la Grande-Bretagne, le 15 juin, une autre bataille était gagnée : celle de la France libre légitimée aux yeux du monde par l'adhésion populaire.
Pourquoi justement cette immédiate, cette chaleureuse adhésion populaire à Charles De GAULLE la première fois qu'il pose le pied sur le sol de la France, après quatre ans ? Par reconnaissance pour ce qu'il représentait depuis 1940 ? Par admiration pour l'oeuvre accomplie à travers des difficultés qui paraissaient insurmontables ? Par admiration pour sa lucidité, sa prescience de l'évolution de la guerre, son courage, le caractère intraitable de sa défense des intérêts de la France ? Tout cela est vrai, à la fois.
La France reconnaissait en lui le héros qui avait sauvé son honneur et qui lui rendait l'espoir.
Mais, il y avait davantage, qui est pour nous tous un sujet de méditation, une leçon toujours actuelle. Dès 1940, De GAULLE en appelait à tous les Français, quels que soient leurs opinions, leurs convictions, leurs intérêts, dès lors qu'ils étaient décidés à servir la Patrie. Ce souci constant de l'unité, il le manifesta également à Alger en 1943, quand il rassembla autour de lui tous les représentants de la France libre, du monde politique et syndical, et de la Résistance. En 1944 aussi, et durant deux années, jusqu'à ce qu'il quitte le pouvoir, il fit appel à tous ceux qui s'étaient levés contre l'occupant, quelle qu'ai pu être leur attitude dans les joutes de la politique. En 1946, à Bayeux, il appelait au rassemblement des Français et ce rassemblement, il le réalisa en 1958, quand il évita à la France la guerre civile. Constamment, dans les moments les plus difficiles, De GAULLE manifestait son souci exclusif de l'intérêt de la Nation qu'il plaçait au-dessus de tout, calculs des partis, égoïsme des organisations, attachement aux intérêts particuliers. Il eut, à tous les moments de sa vie, l'obsession de l'unité nationale et du rassemblement.Sa leçon demeurera toujours actuelle et je veux l'évoquer aujourd'hui, ici, devant tous ceux qui furent ses compagnons d'épopée et que je salue avec émotion et respect. Elle est double : d'abord la défense intraitable, quoi qu'il advienne, quelles que soient les circonstances, des intérêts supérieurs de la Nation. Ensuite le souci de rassembler la Nation, s'il le faut hors des clivages traditionnels. C'est pourquoi les institutions qu'il nous a léguées laissent au peuple le soin de décider lui-même des choix essentiels. N'oublions jamais cette leçon ; c'est ainsi que nous servirons le mieux la mémoire du Général de GAULLE et que nous serons fidèles à son message.
Aussitôt sa présence sur le sol de la France emporta l'adhésion de tous ceux qui voyaient venir à leur rencontre l'homme du courage et du combat.
Les Français de Bayeux, et puis ceux d'Isigny, reconnurent en lui la France de la guerre et de la souffrance, celle de l'espoir et de la dignité ; celle qui de Brazzaville à Ajaccio, celle qui peu avant Paris, la Provence et Strasbourg, savait ce qu'elle se devait, savait ce qu'on lui devait, savait dire non quand il le fallait et affirmer sa légitimité, fût-ce en l'imposant à ses alliés.
Le 14 juin, le Général ouvrait à Bayeux, sur le sol de la France bientôt victorieuse, la dernière phase de notre ultime conquête, celle de l'honneur retrouvé.
A Bayeux, reparlait la voix qui de Londres avait retenti quatre ans plus tôt. La voix qui, le jour du débarquement, sonnait les premières heures de la bataille de France, "la bataille de LA France". La voix qui allait conduire la France jusqu'à la victoire, après ces onze longs mois de guerre qui seront encore nécessaires pour que cessent enfin les combats en Europe.
A Bayeux encore, le 16 juin 1946, le Général De Gaulle poursuivra, sur d'autres fronts, le combat mené pour la libération. Car il fallait aussi lutter pour "la grandeur et la rénovation de la France", se doter d'institutions neuves et d'une autre Constitution. Et de ce combat là, le pays sortira victorieux avec l'avènement de la Vème République, à la faveur d'un autre retour du Général De Gaulle. Depuis 1940, il symbolisait pour la France l'intérêt national.
Cette France de 1944, encore partagée - France déjà libérée de la côte normande, France insurgée de l'éphémère "République de Mauriac", France traquée du Vercors, France martyre de Dordogne, de l'Ain, du Limousin - ce pays déchiré allait pouvoir refaire son unité autour de celui qui, parce qu'il n'avait jamais douté d'elle, lui permettait à nouveau de croire en son destin.
Quand le Général De Gaulle regagna la Grande-Bretagne, le 15 juin, une autre bataille était gagnée : celle de la France libre légitimée aux yeux du monde par l'adhésion populaire.
Pourquoi justement cette immédiate, cette chaleureuse adhésion populaire à Charles De GAULLE la première fois qu'il pose le pied sur le sol de la France, après quatre ans ? Par reconnaissance pour ce qu'il représentait depuis 1940 ? Par admiration pour l'oeuvre accomplie à travers des difficultés qui paraissaient insurmontables ? Par admiration pour sa lucidité, sa prescience de l'évolution de la guerre, son courage, le caractère intraitable de sa défense des intérêts de la France ? Tout cela est vrai, à la fois.
La France reconnaissait en lui le héros qui avait sauvé son honneur et qui lui rendait l'espoir.
Mais, il y avait davantage, qui est pour nous tous un sujet de méditation, une leçon toujours actuelle. Dès 1940, De GAULLE en appelait à tous les Français, quels que soient leurs opinions, leurs convictions, leurs intérêts, dès lors qu'ils étaient décidés à servir la Patrie. Ce souci constant de l'unité, il le manifesta également à Alger en 1943, quand il rassembla autour de lui tous les représentants de la France libre, du monde politique et syndical, et de la Résistance. En 1944 aussi, et durant deux années, jusqu'à ce qu'il quitte le pouvoir, il fit appel à tous ceux qui s'étaient levés contre l'occupant, quelle qu'ai pu être leur attitude dans les joutes de la politique. En 1946, à Bayeux, il appelait au rassemblement des Français et ce rassemblement, il le réalisa en 1958, quand il évita à la France la guerre civile. Constamment, dans les moments les plus difficiles, De GAULLE manifestait son souci exclusif de l'intérêt de la Nation qu'il plaçait au-dessus de tout, calculs des partis, égoïsme des organisations, attachement aux intérêts particuliers. Il eut, à tous les moments de sa vie, l'obsession de l'unité nationale et du rassemblement.Sa leçon demeurera toujours actuelle et je veux l'évoquer aujourd'hui, ici, devant tous ceux qui furent ses compagnons d'épopée et que je salue avec émotion et respect. Elle est double : d'abord la défense intraitable, quoi qu'il advienne, quelles que soient les circonstances, des intérêts supérieurs de la Nation. Ensuite le souci de rassembler la Nation, s'il le faut hors des clivages traditionnels. C'est pourquoi les institutions qu'il nous a léguées laissent au peuple le soin de décider lui-même des choix essentiels. N'oublions jamais cette leçon ; c'est ainsi que nous servirons le mieux la mémoire du Général de GAULLE et que nous serons fidèles à son message.