Texte intégral
Alors que la propagande ambiante s'efforce de gommer les difficultés immenses qui vont découler de la prochaine arrivée de l'euro sous forme de pièces et de billets, je voudrais pour ma part élever le débat. Connue de tous parce qu'elle n'a pas changé depuis le Traité de Maastricht, mon opposition à l'euro-monnaie-unique est souvent présentée de façon tronquée. Certains voudraient faire de moi le défenseur nostalgique d'un monde révolu. D'autres voudraient circonscrire ma critique à la seule difficulté matérielle que posera l'accoutumance à diviser les prix par 6,55957.
Eh bien non. Si je demeure hostile à la monnaie unique, c'est parce que je suis certain que l'euro n'est pas viable à long terme.
Pour bien le comprendre, rien ne vaut un rappel historique. Lors des événements de mai 1968, on ne put sortir de la crise et remettre la France au travail qu'en accordant aux syndicats de salariés une augmentation considérable, de plus de 20%, du salaire minimum. L'actuel président de la République en sait quelque chose puisqu'il fut l'un des artisans des Accords de Grenelle. Ces accords entraînèrent une dégradation rapide de la compétitivité de l'industrie française, notamment face à nos homologues européens, qui ne put être rétablie que par une dévaluation du franc de près de 12% en août 1969.
Avec l'euro-monnaie-unique et la disparition du franc, ce remède de la dévaluation nous sera définitivement interdit. Alors, que fera-t-on si un nouveau " mai 68 " survient en France dans six mois, dans cinq ans ou dans vingt ? On enverra des chars ?
En tout cas, une très forte augmentation du SMIC serait désastreuse car elle entraînerait, sans mesure monétaire correctrice possible, une dégradation rapide de notre compétitivité, vis-à-vis de nos partenaires européens comme du reste du monde. Il s'ensuivrait une délocalisation accélérée des emplois et une forte hausse du chômage en France, entraînant à son tour une augmentation considérable des transferts sociaux, dégradant davantage la compétitivité de l'économie française, sauf à ce que les peuples du reste de la zone euro acceptent de les financer.
Un tel scénario n'a rien d'extravagant et n'a d'ailleurs nul besoin d'une crise de type " mai 68 " pour apparaître : il suffit que les évolutions salariales, technologiques, fiscales ou sociales divergent entre les peuples pour qu'il se produise. D'ailleurs, si le franc s'est continûment déprécié face au mark tout au long des Trente Glorieuses, ce ne fut ni par plaisir ni par inadvertance ! C'est bien parce que ces évolutions divergeaient continûment entre la France et l'Allemagne et qu'il fallait régulièrement rétablir la compétitivité externe de l'économie française en dépréciant notre monnaie. Or les raisons de ces divergences n'ont pas changé car elles sont structurelles : elles tiennent à la mentalité des peuples, à leur niveau de consensus social, à leur rapport à la discipline collective, à leur histoire, à leur langue, à leur vision du monde et de la vie.
C'est bien là que réside le formidable irréalisme de l'euro sur long terme. Est-il réaliste de postuler qu'une convergence des politiques économiques, sociales, fiscales va désormais se produire pour toujours entre les Finlandais et les Grecs, entre les Allemands et les Français, entre les Irlandais et les Italiens, alors que l'histoire a prouvé qu'il n'en a jamais rien été ? Qui peut faire le pari que les Français vont accepter jusqu'à la fin des temps de consentir à la même discipline salariale que les salariés allemands ou néerlandais, de calquer leur couverture sociale sur celle des Portugais ou des Grecs, et cela en réduisant l'imposition des sociétés ou des grandes fortunes sur les standards luxembourgeois ? Et, dans l'hypothèse, certaine, où ces convergences ne se produiraient pas, est-il réaliste d'envisager des transferts massifs de population au sein de " l'Euroland ", assortis de transferts sociaux massifs en sens contraire ? Qui peut sérieusement croire que des dizaines de milliers de Français iraient chercher du travail dans la Ruhr ou dans la banlieue de Dublin, tandis que les foyers fiscaux autrichiens ou allemands accepteraient de payer davantage d'impôts pour financer les chômeurs ou les retraités du sud de l'Europe, et demain les Lettons ou les Turcs ?
A mon sens, poser ces questions, c'est y répondre. Par la négative. Car elles illustrent ce que la sagesse des hommes sait depuis l'Ancien Testament : une monnaie, c'est un peuple, car une monnaie implique une solidarité obligatoire entre tous ceux qui l'utilisent. Dès lors, l'existence d'une seule monnaie n'est viable qu'entre des hommes et des femmes qui ressentent comme allant de soi les conséquences de cette solidarité : payer des impôts pour le bénéfice de tous ceux qui partagent le même espace monétaire, changer de lieu de travail et d'habitation au sein de cet espace.
Toute l'histoire mondiale confirme ce diagnostic. Récemment, par exemple, le Président Vaclav Havel, interrogé sur les raisons pour lesquelles la République tchèque et la Slovaquie avaient divorcé et adopté chacune une monnaie différente, répondit simplement : " parce que les Tchèques en avaient assez de payer pour les Slovaques ". De même que les Russes en avaient assez de payer pour les Kirghizes ou les Ouzbeks, et que les Slovènes et les Croates ne voulaient plus dépendre financièrement des Serbes.
De ce point de vue, nos compatriotes ne portent pas suffisamment attention à ce qui se passe outre-Rhin : d'une part, les sondages indiquent que 2/3 des Allemands ne veulent plus de l'euro ; d'autre part, le Chancelier Schröder a été élu par le peuple allemand sur un programme dont la base est simple : l'Allemagne en a " assez de payer " pour les autres membres de l'Union européenne. Voilà deux éléments d'appréciation cruciaux pour l'avenir.
Penser que l'on va fusionner des peuples différents en un seul parce qu'on leur fait adopter une monnaie unique est un raisonnement de technocrate qui inverse les relations de cause à effet. Si le franc a été généralisé comme monnaie nationale en 1792, c'est parce que le peuple français s'était d'abord reconnu comme un peuple unique et solidaire, lié par des siècles d'histoire collective, et qu'il avait fêté, le 14 juillet 1790, la Fête de la " fédération " de toutes les provinces françaises. Il en fut de même pour le Reichsmark après l'unité allemande, pour la lire après l'unité italienne, pour le dollar fédéral américain après la Guerre de Sécession.
Voilà pourquoi l'euro n'est et ne sera en rien comparable au dollar. Parce que si l'histoire a fait qu'il y a bel et bien un peuple américain unique, qui se reconnaît dans des symboles, une langue, un patriotisme et un système de valeurs communs, il n'est en revanche pas vrai qu'il y ait un peuple européen unique. Il n'y a pas plus de " peuple européen " qu'il n'y avait, même après tant d'années et tant de propagande, de " peuple soviétique ", de " peuple yougoslave " ou de " peuple tchécoslovaque ".
Et c'est pour cette raison essentielle que l'euro connaîtra dans six mois, cinq ans ou vingt ans, le même sort que celui du rouble soviétique, du dinar yougoslave ou de la couronne tchécoslovaque : l'éclatement.
Ma prévision n'a d'ailleurs rien d'original. Elle est partagée par de nombreux économistes, au premier rang desquels le maître à penser du monétarisme, le Prix Nobel d'économie américain Milton Friedman. Voici quelques semaines, dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera, il a qualifié l'euro de " grande erreur ", en précisant qu'il craignait " qu'une période de turbulences en soit une conséquence ".
Comme le montre d'ores et déjà la divergence des taux d'inflation et de croissance apparue entre les Etats membres depuis le lancement de l'euro, la perspective d'une convergence éternelle est une vue de l'esprit. Seul est viable à terme un système de parités fixes, que l'on peut baptiser " monnaie commune " si cela chante aux oreilles de certains. Mais un système dont la fixité peut être modifiée au cas par cas, par le biais des dévaluations ou des réévaluations, pour tenir compte des déformations structurelles des coûts de production survenues au fil du temps entre les différents peuples liés par ce système monétaire. Et cela suppose que chaque peuple conserve sa monnaie nationale.
C'est pourquoi je prends date aujourd'hui. MM. Jacques Chirac et Lionel Jospin ont conjointement refusé d'appliquer le principe de prudence à cette monnaie génétiquement modifiée qu'est l'euro. Ils ont conjointement refusé de surseoir à son introduction sous forme de billets et de pièces, comme je le leur avais pourtant demandé au nom des millions de Français qui sentent au fond d'eux-mêmes que la suppression du franc, loin de revêtir cet aspect ludique et moderniste que martèle la propagande officielle, est au contraire un événement porteur de conséquences redoutables. Au cours des années qui viennent, les Français se rendront compte que la suppression du franc a pour effet de les empêcher de décider souverainement de leurs salaires, de leur couverture sociale, de leurs dépenses publiques et du niveau de leurs impôts. Bref, qu'en supprimant le franc, c'est aussi la politique que l'on a vidé de sens et la démocratie qu'on leur a volée.
C'est précisément parce qu'ils le ressentent confusément qu'à un mois et demi de l'échéance fatidique, les Français s'apprêtent à abandonner le franc avec l'enthousiasme d'animaux qu'on mène à l'abattoir. Dans un tel climat, assorti de telles incertitudes sur la viabilité à long terme de l'euro, MM. Chirac et Jospin ont encore une ultime occasion d'agir en hommes d'Etat. En vertu du principe de précaution, si souvent et légitimement invoqué dans d'autres circonstances, ils doivent demander à la Banque de France de ne pas détruire à grands frais les billets et les pièces libellés en francs qui seront retirés de la circulation à partir du 1er janvier, mais au contraire de les conserver. Et cela afin de pouvoir revenir en arrière si la monnaie unique se révélait être la " grande erreur " pronostiquée par le Prix Nobel Milton Friedman. La Banque de France a stocké l'euro pendant des mois ; la conservation des francs pour faire face à tout aléa ne soulève en conséquence aucun problème technique. Il est affaire de volonté et de sagesse politique.
Charles PASQUA
(source http://www.pasqua-2002.org, le 13 février 2002)
Eh bien non. Si je demeure hostile à la monnaie unique, c'est parce que je suis certain que l'euro n'est pas viable à long terme.
Pour bien le comprendre, rien ne vaut un rappel historique. Lors des événements de mai 1968, on ne put sortir de la crise et remettre la France au travail qu'en accordant aux syndicats de salariés une augmentation considérable, de plus de 20%, du salaire minimum. L'actuel président de la République en sait quelque chose puisqu'il fut l'un des artisans des Accords de Grenelle. Ces accords entraînèrent une dégradation rapide de la compétitivité de l'industrie française, notamment face à nos homologues européens, qui ne put être rétablie que par une dévaluation du franc de près de 12% en août 1969.
Avec l'euro-monnaie-unique et la disparition du franc, ce remède de la dévaluation nous sera définitivement interdit. Alors, que fera-t-on si un nouveau " mai 68 " survient en France dans six mois, dans cinq ans ou dans vingt ? On enverra des chars ?
En tout cas, une très forte augmentation du SMIC serait désastreuse car elle entraînerait, sans mesure monétaire correctrice possible, une dégradation rapide de notre compétitivité, vis-à-vis de nos partenaires européens comme du reste du monde. Il s'ensuivrait une délocalisation accélérée des emplois et une forte hausse du chômage en France, entraînant à son tour une augmentation considérable des transferts sociaux, dégradant davantage la compétitivité de l'économie française, sauf à ce que les peuples du reste de la zone euro acceptent de les financer.
Un tel scénario n'a rien d'extravagant et n'a d'ailleurs nul besoin d'une crise de type " mai 68 " pour apparaître : il suffit que les évolutions salariales, technologiques, fiscales ou sociales divergent entre les peuples pour qu'il se produise. D'ailleurs, si le franc s'est continûment déprécié face au mark tout au long des Trente Glorieuses, ce ne fut ni par plaisir ni par inadvertance ! C'est bien parce que ces évolutions divergeaient continûment entre la France et l'Allemagne et qu'il fallait régulièrement rétablir la compétitivité externe de l'économie française en dépréciant notre monnaie. Or les raisons de ces divergences n'ont pas changé car elles sont structurelles : elles tiennent à la mentalité des peuples, à leur niveau de consensus social, à leur rapport à la discipline collective, à leur histoire, à leur langue, à leur vision du monde et de la vie.
C'est bien là que réside le formidable irréalisme de l'euro sur long terme. Est-il réaliste de postuler qu'une convergence des politiques économiques, sociales, fiscales va désormais se produire pour toujours entre les Finlandais et les Grecs, entre les Allemands et les Français, entre les Irlandais et les Italiens, alors que l'histoire a prouvé qu'il n'en a jamais rien été ? Qui peut faire le pari que les Français vont accepter jusqu'à la fin des temps de consentir à la même discipline salariale que les salariés allemands ou néerlandais, de calquer leur couverture sociale sur celle des Portugais ou des Grecs, et cela en réduisant l'imposition des sociétés ou des grandes fortunes sur les standards luxembourgeois ? Et, dans l'hypothèse, certaine, où ces convergences ne se produiraient pas, est-il réaliste d'envisager des transferts massifs de population au sein de " l'Euroland ", assortis de transferts sociaux massifs en sens contraire ? Qui peut sérieusement croire que des dizaines de milliers de Français iraient chercher du travail dans la Ruhr ou dans la banlieue de Dublin, tandis que les foyers fiscaux autrichiens ou allemands accepteraient de payer davantage d'impôts pour financer les chômeurs ou les retraités du sud de l'Europe, et demain les Lettons ou les Turcs ?
A mon sens, poser ces questions, c'est y répondre. Par la négative. Car elles illustrent ce que la sagesse des hommes sait depuis l'Ancien Testament : une monnaie, c'est un peuple, car une monnaie implique une solidarité obligatoire entre tous ceux qui l'utilisent. Dès lors, l'existence d'une seule monnaie n'est viable qu'entre des hommes et des femmes qui ressentent comme allant de soi les conséquences de cette solidarité : payer des impôts pour le bénéfice de tous ceux qui partagent le même espace monétaire, changer de lieu de travail et d'habitation au sein de cet espace.
Toute l'histoire mondiale confirme ce diagnostic. Récemment, par exemple, le Président Vaclav Havel, interrogé sur les raisons pour lesquelles la République tchèque et la Slovaquie avaient divorcé et adopté chacune une monnaie différente, répondit simplement : " parce que les Tchèques en avaient assez de payer pour les Slovaques ". De même que les Russes en avaient assez de payer pour les Kirghizes ou les Ouzbeks, et que les Slovènes et les Croates ne voulaient plus dépendre financièrement des Serbes.
De ce point de vue, nos compatriotes ne portent pas suffisamment attention à ce qui se passe outre-Rhin : d'une part, les sondages indiquent que 2/3 des Allemands ne veulent plus de l'euro ; d'autre part, le Chancelier Schröder a été élu par le peuple allemand sur un programme dont la base est simple : l'Allemagne en a " assez de payer " pour les autres membres de l'Union européenne. Voilà deux éléments d'appréciation cruciaux pour l'avenir.
Penser que l'on va fusionner des peuples différents en un seul parce qu'on leur fait adopter une monnaie unique est un raisonnement de technocrate qui inverse les relations de cause à effet. Si le franc a été généralisé comme monnaie nationale en 1792, c'est parce que le peuple français s'était d'abord reconnu comme un peuple unique et solidaire, lié par des siècles d'histoire collective, et qu'il avait fêté, le 14 juillet 1790, la Fête de la " fédération " de toutes les provinces françaises. Il en fut de même pour le Reichsmark après l'unité allemande, pour la lire après l'unité italienne, pour le dollar fédéral américain après la Guerre de Sécession.
Voilà pourquoi l'euro n'est et ne sera en rien comparable au dollar. Parce que si l'histoire a fait qu'il y a bel et bien un peuple américain unique, qui se reconnaît dans des symboles, une langue, un patriotisme et un système de valeurs communs, il n'est en revanche pas vrai qu'il y ait un peuple européen unique. Il n'y a pas plus de " peuple européen " qu'il n'y avait, même après tant d'années et tant de propagande, de " peuple soviétique ", de " peuple yougoslave " ou de " peuple tchécoslovaque ".
Et c'est pour cette raison essentielle que l'euro connaîtra dans six mois, cinq ans ou vingt ans, le même sort que celui du rouble soviétique, du dinar yougoslave ou de la couronne tchécoslovaque : l'éclatement.
Ma prévision n'a d'ailleurs rien d'original. Elle est partagée par de nombreux économistes, au premier rang desquels le maître à penser du monétarisme, le Prix Nobel d'économie américain Milton Friedman. Voici quelques semaines, dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera, il a qualifié l'euro de " grande erreur ", en précisant qu'il craignait " qu'une période de turbulences en soit une conséquence ".
Comme le montre d'ores et déjà la divergence des taux d'inflation et de croissance apparue entre les Etats membres depuis le lancement de l'euro, la perspective d'une convergence éternelle est une vue de l'esprit. Seul est viable à terme un système de parités fixes, que l'on peut baptiser " monnaie commune " si cela chante aux oreilles de certains. Mais un système dont la fixité peut être modifiée au cas par cas, par le biais des dévaluations ou des réévaluations, pour tenir compte des déformations structurelles des coûts de production survenues au fil du temps entre les différents peuples liés par ce système monétaire. Et cela suppose que chaque peuple conserve sa monnaie nationale.
C'est pourquoi je prends date aujourd'hui. MM. Jacques Chirac et Lionel Jospin ont conjointement refusé d'appliquer le principe de prudence à cette monnaie génétiquement modifiée qu'est l'euro. Ils ont conjointement refusé de surseoir à son introduction sous forme de billets et de pièces, comme je le leur avais pourtant demandé au nom des millions de Français qui sentent au fond d'eux-mêmes que la suppression du franc, loin de revêtir cet aspect ludique et moderniste que martèle la propagande officielle, est au contraire un événement porteur de conséquences redoutables. Au cours des années qui viennent, les Français se rendront compte que la suppression du franc a pour effet de les empêcher de décider souverainement de leurs salaires, de leur couverture sociale, de leurs dépenses publiques et du niveau de leurs impôts. Bref, qu'en supprimant le franc, c'est aussi la politique que l'on a vidé de sens et la démocratie qu'on leur a volée.
C'est précisément parce qu'ils le ressentent confusément qu'à un mois et demi de l'échéance fatidique, les Français s'apprêtent à abandonner le franc avec l'enthousiasme d'animaux qu'on mène à l'abattoir. Dans un tel climat, assorti de telles incertitudes sur la viabilité à long terme de l'euro, MM. Chirac et Jospin ont encore une ultime occasion d'agir en hommes d'Etat. En vertu du principe de précaution, si souvent et légitimement invoqué dans d'autres circonstances, ils doivent demander à la Banque de France de ne pas détruire à grands frais les billets et les pièces libellés en francs qui seront retirés de la circulation à partir du 1er janvier, mais au contraire de les conserver. Et cela afin de pouvoir revenir en arrière si la monnaie unique se révélait être la " grande erreur " pronostiquée par le Prix Nobel Milton Friedman. La Banque de France a stocké l'euro pendant des mois ; la conservation des francs pour faire face à tout aléa ne soulève en conséquence aucun problème technique. Il est affaire de volonté et de sagesse politique.
Charles PASQUA
(source http://www.pasqua-2002.org, le 13 février 2002)