Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Benjamin,
Monsieur le Président, Cher Pascal,
Monsieur le Directeur général, Cher Christophe,
Mesdames, Messieurs les Directeurs pays de Business France,
Mesdames, Messieurs,
Il est à la fois réconfortant, enthousiasmant, et un peu intimidant, pour le politique que je suis, de m'exprimer après de tels témoignages : Messieurs les Entrepreneurs, le dynamisme, l'optimisme et l'esprit de conquête dont vous faites preuve est une inspiration pour nous tous.
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour ces journées du réseau de Business France - vous qui êtes les premiers acteurs dans l'accompagnement de nos entreprises, qui vous trouvez aux avant-postes de la conquête des marchés internationaux. Comme vous le savez, il est peu de sujets qui revêtent plus d'importance aux yeux du président de la République et du ministre de l'Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian que le rétablissement de la balance commerciale et la croissance de nos exportations : il y va de notre croissance et de notre poids économique dans le monde à moyen terme ; mais il y va aussi de la crédibilité de notre pays lorsqu'il cherche à peser en faveur d'une régulation plus juste et plus efficace de la mondialisation, comme lorsqu'il oeuvre en faveur d'une Europe qui protège et qui va de l'avant.
Vous êtes au coeur de ce combat - car c'est bien d'un combat dans lequel le président de la République et le ministre ont souhaité que nous nous engagions, pour ramener nos entreprises vers l'international et leur permettre de s'imposer sur de nouveaux marchés. Business France joue déjà un rôle central dans cet effort de longue haleine. Même si je n'occupe mes fonctions que depuis un peu plus de trois mois, j'ai déjà pu mesurer votre niveau d'engagement et votre travail acharné au quotidien dans chacun de mes déplacements. Comme en Tunisie où j'étais la semaine dernière, mais aussi en Iran - destination compliquée s'il en est. Le réseau de Business France à l'étranger est un atout économique considérable pour notre pays. Vos bureaux - de concert avec nos représentations diplomatiques et l'ensemble des acteurs français du dispositif de soutien - doivent unir leurs forces et ne pas ménager leurs efforts pour appuyer les entreprises françaises dans leurs premiers pas dans les marchés internationaux qui sont la clef de l'amélioration de notre solde extérieur.
Mais ce rôle est appelé à s'étoffer dans les prochains mois. Comme vous le savez, les trois ministères de tutelle ont engagé une réflexion globale sur notre dispositif d'accompagnement des entreprises à l'international, afin de lui donner plus de cohérence et de lisibilité, et faire en sorte que les entreprises engagées dans un processus d'internationalisation sachent à tout moment quel serait le bon interlocuteur pour chaque segment de leur projet.
Vous connaissez l'objectif fixé par le ministre : ce sont aujourd'hui 125.000 entreprises françaises qui exportent, de façon régulière ou ponctuelle ; d'ici 5 ans, nous devons viser une cible de 200.000 entreprises françaises présentes à l'international. Pour égaler l'Italie en termes de nombre d'entreprises exportatrices, nous devons, le réseau diplomatique comme vous-même, nous assurer de la capacité de nos entreprises à exporter de manière récurrente. Cet objectif ambitieux, il ne sera atteint que si nous parvenons à convaincre les entreprises de tous les territoires de l'intérêt vital qu'elles ont à s'élancer à la conquête des marchés les plus dynamiques de la planète.
Ce travail de pédagogie, cette préparation des dirigeants d'entreprises à l'export, il devra se faire à l'échelon des régions - parce qu'elles disposent avec la loi NOTRe de compétences centrales dans l'appui aux entreprises, mais aussi parce que c'est à ce niveau que se joue la connaissance fine du tissu économique, qui permettra de repérer les entreprises au potentiel suffisant pour partir à l'international. Certes, trop souvent encore, des dirigeants d'entreprises se plaignent du manque de clarté du dispositif de soutien à l'export et nous disent ne pas savoir vers qui se tourner. Pour remédier à cela, nous souhaitons qu'un point d'entrée unique soit instauré dans chacune des régions afin que chaque entreprise sache à tout moment quel est l'interlocuteur le plus à même de l'appuyer dans chaque segment de son projet à l'international.
Parce que Business France sera au coeur de ce dispositif rénové, Jean-Yves Le Drian, Bruno Le Maire et Jacques Mézard ont choisi de nommer à sa tête un tandem de haut vol, avec Christophe Lecourtier, et Pascal Cagni.
Cher Christophe, je sais que la mission qui t'incombe est difficile. Au-delà des responsabilités en matière de soutien aux entreprises cherchant à exporter, aux investisseurs internationaux intéressés par une implantation dans notre pays et d'amélioration de l'image économique de notre pays qui vous incombent à toi et à tes équipes, tes ministres de tutelle t'ont confié la tâche redoutable de définir les contours de cette rénovation de notre dispositif d'accompagnement. Mais aucune tâche n'est impossible quand on a remporté le contrat du siècle pour notre industrie navale à l'autre bout du monde !
Je me félicite ensuite, Cher Pascal, que tu aies accepté d'appuyer Christophe en occupant le rôle éminent de président du conseil d'administration de Business France, mais aussi d'ambassadeur aux investissements internationaux à la demande du gouvernement. Je ne doute pas un seul instant de ta capacité à défendre les atouts de notre pays et de ton sens du positionnement marketing qui fera très vite de notre pays une destination de choix pour les grands décideurs internationaux et en particulier ceux de la nouvelle économie que tu connais particulièrement bien.
Jean-Yves Le Drian et moi-même serons particulièrement vigilants à la mobilisation de tous autour des objectif communs que doivent être l'augmentation de nos exportations et de faire de la France une destination privilégiée des investissements internationaux. Sachez que je serai particulièrement attentif à ce que chacune de nos ambassades puisse être un foyer pour les entreprises françaises dans le pays et que chaque ambassadeur soit le premier promoteur de la marque «France» dans son pays de résidence.
En miroir, à l'international, j'attends de vous que vous appuyiez l'ambassadeur de votre pays de résidence afin de mobiliser la communauté d'affaire française locale et ses représentants (chambre de commerce, clubs d'affaires, CCEF, communauté des VIE) autour de ce même objectif de conquête de parts de marchés. J'aimerais que nos partenaires mais néanmoins concurrents européens à l'international puissent me dire dans mes prochains déplacements que «France is back» et que l'équipe de France à l'export rassemblée - conquérante sans être arrogante - est unie dans un objectif de gagner de marchés.
Pour chacun de ces marchés à conquérir, je souhaite que nous amplifiions le dispositif des familles prioritaires et que les filières d'excellence dans leur ensemble, de la fédération professionnelle aux ministères techniques en passant par chacune des entreprises membres, partagent cet esprit de conquête. Vos bureaux, vos équipes sectorielles seront évidemment sollicitées pour votre expertise croisée des filières et des marchés. Je sais d'ores et déjà que vous serez au rendez-vous de ce projet ambitieux, comme vous l'avez été jusqu'à présent pour les familles prioritaires.
Ces journées du réseau sont un moment propice à la réflexion. Après les interventions des entrepreneurs, je comprends que vous allez vous mettre au travail, autour de business cases et d'ateliers de réflexion. Je crois au retour du terrain et je suis sûr que Pascal Cagni et Christophe Lecourtier seront très attentifs à votre retour d'expérience.
Mais peut-être ai-je déjà trop parlé ? Je vais donc conclure en vous répétant mon grand bonheur à vous voir tous ici réunis autour d'une direction renouvelée et autour d'un projet ambitieux et je vais laisser la parole à Benjamin Griveaux.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2017