Texte intégral
YVES CALVI
Elizabeth MARTICHOUX, il est 7h44, vous recevez ce matin Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Éducation nationale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Monsieur le Ministre...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.
ELIZABETH MARTICHOUX
On va largement parler de cette rentrée scolaire ensemble, merci beaucoup d'être dans ce studio, merci de répondre effectivement aux auditeurs longuement tout à l'heure à 8 h 20. D'abord si vous le voulez bien un mot de l'interview d'Emmanuel MACRON dans Le Point, au passage il vous encense, il dit : « formidable ministre de l'Education nationale », vous êtes le chouchou de la classe ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh ! Je ne dirais pas ça, non je pense qu'on est une équipe, il a eu l'occasion de souligner ce que je pouvais faire et il aurait fait pareil avec chaque ministre parce qu'on travaille tous beaucoup.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il l'a fait avec vous et vous êtes le seul à avoir ce type de traitement, on le souligne au passage - c'est vrai que c'est un peu embarrassant peut-être par rapport aux autres mais... bref, surtout le président insiste sur l'enjeu éducatif et il annonce une révolution, je cite : « nous ferons en sorte que l'on arrête de faire croire que l'université est la solution pour tout le monde », Monsieur le Ministre pour ceux qui rentrent en terminale cette année ça veut dire quoi précisément ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un message d'optimisme, parce que ça signifie qu'on doit en finir avec ce qui s'est passé cette année, qui était tout à fait anormal et qui était le tirage au sort, le tirage au sort c'est la négation de la République, c'est la négation même de principes qui sont dans la déclaration des droits de l'Homme de 1789. Donc on veut changer ça, on veut une orientation beaucoup plus réussie, ça suppose évidemment des réformes de fond qui se feront sur plusieurs années mais qui doivent avoir un effet déjà immédiat pour les élèves de terminale de cette année, c'est-à-dire une meilleure information et aussi un mode d'affectation qui ne soit pas aussi aléatoire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Un mode d'affectation qui ne soit pas aléatoire, pour être précis ça veut dire que tous ne pourront pas s'inscrire à la faculté de leur choix, c'est déjà le cas ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas du tout ce que le président a dit, la ministre de l'Enseignement supérieur mène en ce moment des concertations sur ces sujets pour arriver à un résultat, donc on ne peut pas dès maintenant rentrer dans les détails, mais l'esprit dans lequel ce sera fait c'est surtout de tout simplement mieux orienter, mieux répartir chacun ; tenir compte aussi des besoins exprimés, je vous donne un seul exemple : quand vous avez...
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais mieux orienter...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je vous donne un exemple pour être concret : les bacheliers professionnels souvent ils ont de grands échecs à l'université justement quand ils s'y inscrivent, donc on n'a aucun intérêt, ce n'est pas leur intérêt non plus qu'on les incite à s'inscrire à l'université, en revanche soit il y a une insertion professionnelle qu'il faut chercher pour eux, soit des places de BTS sont pertinentes et c'est là qu'on va porter l'effort, c'est un des exemples des choses concrètes qui arriveront.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui. A l'inverse, Monsieur le Ministre, on peut être un mauvais élève au lycée, par un système de pré-requis ne pas être retenu pour l'université de son choix, alors qu'on aurait très bien pu se révéler quelques années plus tard à la fac ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais personne n'a dit le contraire de ce que vous dites. On est dans un monde maintenant qui est un monde de formation tout au long de la vie, un monde où tout un à chacun doit pouvoir circuler en quelque sorte dans la formation parce qu'il va falloir se former tout au long de la vie et donc cette flexibilité, cette possibilité de bénéficier d'un enseignement supérieur gratuit pour le coup c'est un principe constitutionnel et...
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est un principe que vous ne remettez pas en cause ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais absolument pas.
ELIZABETH MARTICHOUX
Aujourd'hui, sur le papier, tous les jeunes qui veulent s'inscrire à l'université peuvent le faire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je vous rappelle que vous m'interrogez sur un domaine qui n'est pas mon domaine ministériel, c'est Frédérique VIDAL qui fait cela, moi je ne...
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, mais c'est un domaine sur lequel vous avez beaucoup réfléchi...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr ! Et il y a évidemment une politique gouvernementale, mais c'est tout de même à elle le moment venu, quand elle aura fini sa concertation, de vous donner les détails, mais les grands principes je viens de vous les donner c'est les grands principes au service de l'intérêt général et au service de l'intérêt de chaque étudiant.
ELIZABETH MARTICHOUX
La semaine dernière toujours 6.000 jeunes inscrits sur APB sans affectation, ça a bougé ou pas ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui ça bouge, ça bouge sans arrêt, jusqu'à la fin du mois de septembre on doit trouver une solution pour chacun d'entre eux- c'est évidemment des mesures d'urgence - encore une fois ma collègue Frédérique VIDAL a pu aboutir à la création de postes, de places pardon là où c'était nécessaire et donc on est en train d'apporter un remède, nous avons fait les pompiers, nous allons maintenant faire les architectes.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dernier mot sur ce sujet, on va parler de la rentrée dans un instant, la vôtre. APB ce sera terminé très vite, ça va beaucoup évoluer l'an prochain, ce n'est plus le même APB...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui ça va évoluer.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est fini APB ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, absolument, c'est ce qui va changer lan prochain...
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est fini ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Evidemment il ne faut pas être caricatural, il y aura un logiciel d'affectations très certainement - mais encore une fois je laisse Frédérique VIDAL vous donner tous les détails le moment venu - le fait est que oui bien entendu de grands changements vont arriver parce qu'ils indispensables.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ca ne s'appellera plus APB ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Très certainement.
ELIZABETH MARTICHOUX
Demain première grande étape pour vous Jean-Michel BLANQUER, la rentrée des enseignants, quel message vous leur adressez ce matin ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Un message de confiance et un message aussi d'espoir. Un message de confiance parce que c'est le mot-clé que j'utilise pour toutes les politiques publiques que nous menons pour l'éducation, parce que tout se passe par la confiance, c'est d'abord la question justement de la confiance du ministre dans ses professeurs mais aussi des professeurs dans l'institution, de tous vers tous, des familles vers l'école, et, à la fin, ce que je recherche c'est la confiance de l'élève en lui-même. En France vous savez on est trop dans une société de défiance, une société où on ne se fait pas assez confiance les uns aux autres, le système éducatif est malheureusement souvent le reflet de cela, je veux enclencher un cercle vertueux de la confiance et ça commence par dire à tous les professeurs de France : « je suis votre ministre, je vous soutiens, je suis derrière vous pour faire réussir l'école ».
ELIZABETH MARTICHOUX
La confiance c'est l'idée directrice de cette rentrée, je vous dis ça parce qu'on a un peu le tournis, il y a cette grande réforme que vous instaurez qui est le dédoublement des classes de CP on va en parler et puis il y a tout ce que vous détricotez au collège, des réformes de vos prédécesseurs, l'idée directrice c'est donc la confiance...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui cest la confiance.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pour qu'on s'y retrouve un peu, parce qu'on a du mal à voir la cohérence ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, le cap est extrêmement simple et la cohérence elle est là. Le cap il est très simple c'est l'école de la confiance, c'est ce que je viens de dire, et, pour ça, il faut procéder par palier, il faut une école primaire qui permette d'apprendre à lire, écrire, compter, respecter autrui, tout ce que je fais est d'abord orienté vers cette première priorité ; le dédoublement des classes préparatoires, des cours préparatoires par deux en Réseau d'Education Prioritaire Renforcée c'est une nouvelle mais incroyablement bonne pour la France, ça signifie que pour la première fois on va vraiment à la racine du problème, de la non maîtrise des savoirs fondamentaux par les élèves les plus fragiles, et ça va continuer tout au long des années prochaines ; C'est aussi un message...
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire que ça va s'étendre aux zones prioritaires normales, les REP normales, mais pas...
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est ça, en CP et CE1.
ELIZABETH MARTICHOUX
En CP et en CE1.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Qu'on aura d'ici deux ans, donc déjà dès cette rentrée c'est en Cours Préparatoire, en REP + comme on dit, l'année prochaine ce sera Cours Préparatoire et CE1 en REP + et REP excusez-moi de ce jargon et puis l'année suivante CE1 2 REP.
ELIZABETH MARTICHOUX
L'objectif vous l'avez dit cest qu'effectivement tous les élèves sachent lire, écrire, avoir les apprentissages fondamentaux au moment requis, si à la fin du premier trimestre de CP dans ces classes l'élève accumule déjà des retards, que se passe-t-il ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Une attention spécifique, autrement dit ce que je veux c'est ne jamais mettre les problèmes sous le tapis, ce que je veux c'est que...
ELIZABETH MARTICHOUX
Des dispositifs particuliers ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Des dispositifs particuliers d'aide personnalisée.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais ça veut dire quoi, on les reprend encore ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, bien sûr, nous savons nous organiser à l'Education nationale pour faire cela, ce qui est important c'est toujours de regarder les problèmes à la racine. Vous savez nous savons aujourd'hui, nous le savons notamment grâce aux sciences cognitives, mais nous le savons aussi de bien des façons, que les premières années de la vie sont absolument fondamentales pour le vocabulaire, pour l'acquisition de ces savoirs fondamentaux qui ensuite vont être le socle pour votre vie entière et, donc, il ne faut pas rater ces premiers moments et, donc, quand un enfant en fin de premier trimestre, en CP, n'est pas complètement entré dans les apprentissages qui sont attendus, ça ne doit absolument pas être un drame - parce que chaque enfant à son rythme mais par contre ça doit générer une attention particulière de façon à ce que cet enfant...
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous allez mettre en place un dispositif particulier pour les reprendre encore en main à la fin du trimestre s'il y a lieu ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui bien sûr il y aune aide personnalisée prévue et surtout ce qui est important c'est un état d'esprit et cet état d'esprit c'est de faire réussir tous les élèves le plus tôt possible, parce que c'est ainsi qu'on prendra un bon départ dans la vie et ce sera bien pour la France en son entier.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous n'avez pas créé de postes supplémentaires finalement pour...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a en cette rentrée 4.000 postes supplémentaires qui ont été créés à l'école primaire, sur ces 4.000 environ 2.500, moins en réalité - 2.200 peut-être ont été créés pour ce dispositif.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez puisé dans le dispositif « plus de maîtres que de classes » ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
J'ai maintenu le dispositif « plus de maitres que de classes »...
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais vous l'avez...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Et il est à 2/3 de ce qu'il était auparavant.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous l'avez sollicité, c'est ça ; et dans le vivier des remplaçants aussi, il y a des profs qui s'inquiètent, il y aura moins de remplaçants cette année ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, il y a plus de remplaçants en cette rentrée qu'il y en avait l'année dernière, donc...
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, vous avez puisé mais à la fin il en reste plus ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je puise dans une augmentation, puiser dans une augmentation ça reste une augmentation.
ELIZABETH MARTICHOUX
Qu'est-ce qu'un bon prof, Jean-Michel BLANQUER ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Un bon professeur c'est quelqu'un qui est passionné par sa matière, qui est passionné parce qu'il ou elle a à transmettre, et elle est tellement passionnée qu'il ou elle a envie de le transmettre. Vous savez l'école parfois s'il y a des complications, s'il y a des débats autour de l'école, c'est parce qu'on a perdu un peu de vue ce qu'est l'école, l'école c'est très simple ça sert d'abord et avant tout... sa première mission c'est transmettre des savoirs et des valeurs et le professeur c'est l'acteur de cela tout simplement.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui. Mais il y a un souci, un gros souci quand même, c'est le manque d'attractivité historique du plus beau métier du monde, la pénurie s'est aggravée encore, il y avait 1.300 postes non pourvus au CAPES 2017, est-ce que des rectorats ont fait appel à des contractuels peu formés pour cette rentrée ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
D'abord par rapport à votre question c'est donc bien qu'il faut faire quelque chose, on ne peut pas m'accuser d'être trop actif et faire les constats que vous faites, il faut bien entendu agir. Je vais beaucoup agir sur cette question, d'abord en vous disant ce que j'ai dit avant, nous devons tous et c'est de notre responsabilité, tous celles et ceux qui nous écoutent sont dans cette responsabilité aussi - d'anoblir la fonction de professeur dans notre manière d'en parler, dans notre manière de respecter les professeurs au quotidien...
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous faites allusion à quoi, quel type d'attitude, de comportement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Au fait que dans la société française il est très important de positionner le professeur au centre - le professeur est au coeur de la République - et c'est un cercle vertueux que nous devons enclencher, nous devons en parler en termes positifs, nous devons les respecter dans la vie quotidienne, nous devons travailler avec eux pour les soutenir dans leur action ; nous devons être...
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous devez mieux les payer ou pas, est-ce que c'est la clé, l'augmentation du budget 2018 que vous avez annoncé est-ce que ça permettra de payer mieux les profs ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un sujet sur la durée, il y a d'ailleurs des revalorisations envisagées, mais qui sont sur la durée, qui font partie d'un tout. La question matérielle, c'est-à-dire la...
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais vous savez qu'elle est importante pour les enseignants...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais bien entendu qu'elle est importante.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ils estiment que compte tenu effectivement du statut qu'ils ont aujourd'hui ils ne sont pas assez payés et d'ailleurs par comparaison en Europe ils sont mal payés ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est tout à fait juste, nous le savons, nous faisons des comparaisons et nous le savons. Après nous sommes dans la situation de finances publiques dans laquelle nous sommes, donc il y a ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire, mais j'ai une stratégie d'ensemble...
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc vous êtes très prudent, 2018 ne vous permettra pas de donner un coup de pouce supplémentaire par rapport à ce qui est prévu ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais ce n'est pas comme ça que je raisonne, j'ai une vision stratégique de ce sujet qui est une vision de revalorisation progressive de ce métier. Un des aspects c'est celui que vous évoquez, il a aussi la question des modes de recrutement, la question de la formation...
ELIZABETH MARTICHOUX
De la formation sur laquelle vous allez vous pencher.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Et c'est un message encore une fois d'espoir vis-à-vis des professeurs et aussi des futurs professeurs. Vous voyez par exemple il y a des jeunes cette année qui vont devenir assistants d'éducation dans les établissements, ces assistants d'éducation parmi eux il y en a 50.000 en France environ parmi eux il y a des futurs professeurs, aujourd'hui être assistant d'éducation c'est plutôt une gêne qu'un avantage pour devenir professeur, moi je veux faire que ce soit un avantage de façon à faire une sorte de pré-recrutement, de façon à les motiver vers une vocation, à les tester aussi sur une vocation et à les faire contribuer à la mesure devoirs faits qui est aussi une des caractéristiques de cette rentrée, c'est-à-dire aider les élèves à faire leurs devoirs dans l'établissement. Tout ça, c'est des logiques d'équipe dans un établissement.
ELIZABETH MARTICHOUX
Beaucoup de changements en cette rentrée, pas de crise à ce stade, vous les avez anesthésiés les syndicats ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais pas du tout, je peux vous dire qu'ils ont toujours beaucoup de tonicité et que je salue, on se parle, tout simplement on s'est parlés, on continue à se parler, je sais ce qu'il pense, vous savez il y a une diversité d'approches de la part des différents syndicats, je pense que certaines des choses que j'ai pu faire relève d'un grand bon sens, d'un grand pragmatisme dont ils savent les fondements et c''est aussi pour ça qu'ils ne sont pas totalement opposés et parfois même ils peuvent être favorables à des choses que je peux faire.
ELIZABETH MARTICHOUX
On parlera à une autre occasion j'espère, de la formation professionnelle, c'est un énorme chantier. Une dernière question, vous avez déclaré dans Paris Match : « il ne faut pas exposer les enfants aux écrans jusqu'à 6 ans », c'est-à-dire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je ne sors pas ça du haut de mon chapeau, comme d'autres choses je le sors du fait de lire un certain nombre d'études et des études ont montré qu'il y avait une nocivité de la trop grande exposition des enfants aux écrans - et d'ailleurs je profite d'être à un micro comme le vôtre pour le dire puisque ça relève là aussi de notre responsabilité à tous...
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire les tablettes, la télévision...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, voilà.
ELIZABETH MARTICHOUX
Les DVD...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui.
ELIZABETH MARTICHOUX
Jusqu'à 6 ans c'est toxique. Vous savez qu'aujourd'hui il y a beaucoup de parents... par exemple il y a 44 % des parents qui prêtent leur portable à leurs enfants de moins de 3 ans pour les consoler ou les occuper, c'est l'Association française de pédiatrie qui dit ça, ce n'est pas n'importe qui...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous voyez, qui est plus compétente que moi et je me réfère à ce type d'expertise pour dire qu'en effet il ne faut pas faire ça, que c'est un problème de société, que justement on a des professeurs - y compris les professeurs à l'école primaire qui constatent sans arrêt des problèmes de concentration des enfants qui sont dus en partie à ça, au manque de sommeil, il faut donc évidemment une sensibilisation de toute la société française. On pourrait parler du numérique à d'autres âges de la vie, mais de 0 à 6 ans ce n'est évidemment pas la solution.
ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà, ça faire débat, merci beaucoup. Qu'est-ce qu'on dit nous comme préconisation ?
YVES CALVI
On peut leur faire écouter la radio.
ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà, je savais que vous alliez dire cela.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est jamais nocif.
YVES CALVI
Voilà.
ELIZABETH MARTICHOUX
Écoutez la radio et restez avec nous dans quelques minutes bien sûr avec les auditeurs, merci Jean-Michel BLANQUER.
YVES CALVI
En effet, le ministre de l'Education nationale répondra à toutes vos questions au 32.10, j'imagine quelles sont nombreuses, ou au 64.900 code matin, à tout de suite.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 septembre 2017