Déclaration de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, sur la reconnaissance de la place du sport dans la construction européenne, Paderborn (Allemagne) le 2 juin 1999.

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Circonstance : Conférence des ministres des Sports des quinze pays de l'Union Européenne à Padeborn (Allemagne) du 31 mai au 2 juin 1999

Texte intégral

Les résultats de la rencontre des ministres des sports de l'Union Européenne qui vient de se tenir en Allemagne, marquent une avancée considérable pour la reconnaissance de la place du sport dans la construction européenne.
Pour la première fois, dans l'histoire de l'Union Européenne, il est affirmé que pour préserver l'éthique et le rôle social du sport, l'Europe ne peut plus aborder les questions sportives du seul point de vue de la libre concurrence économique et du marché. L'expérience vécue a montré que ce seul point de vue a conduit à des décisions qui ont affaibli les associations sportives, et ont poussé à une vision exclusivement mercantile du sport.
Pour la première fois, les responsables gouvernementaux aux sports des quinze Etats membres, se prononcent pour une prise en compte des intérêts spécifiques du sport dans l'application d'un certain nombre de règles européennes, notamment :
- dans l'application des règles de la concurrence et du marché intérieur,
- dans les mesures de l'Union Européenne relative au sport et à la télévision,
- dans l'action des Etats membres et des organisations sportives en faveur de la protection des sportifs mineurs, de la formation des jeunes, du rôle social et des fonctions de solidarité du sport.
Aujourd'hui, la voie d'une exception sportive en Europe est ouverte.
Je m'en réjouis d'autant plus que la France a multiplié les initiatives et propositions constructives pour y parvenir.
Cet accord se concrétise par trois décisions majeures :
- D'une part les ministres des sports de l'Union Européenne vont soumettre aux chefs d'Etat et de gouvernement des propositions destinées à donner un fondement politique et juridique à la spécificité du sport en Europe.
- D'autre part les Quinze Ministres des Sports ont retenu les propositions de la France pour une coopération communautaire policière, judiciaire et douanière contre les trafics de produits dopants, ainsi qu'une coopération de recherche scientifique afin d'améliorer l'efficacité des contrôles et de la prévention anti-dopage.
- Enfin, les Quinze Ministres se sont mis d'accord pour proposer au Comité International Olympique de participer à la création d'une Agence Internationale de lutte contre le dopage indépendante et transparente.
Les résultats de cette rencontre sont un encouragement à la politique sportive du gouvernement français, et à sa volonté de lui donner un prolongement européen.
Je suis persuadée que cette avancée répond à l'attente du mouvement sportif et d'une très large partie de l'opinion, en France comme en Europe.
Désormais, il appartient à l'ensemble des Etats et des institutions européennes de mettre en uvre ces orientations positives.
C'est dans cet esprit constructif que mon ministère va participer au groupe de travail chargé de présenter des propositions au Conseil d'Helsinki des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se tiendra à la fin de cette année.
J'invite également le mouvement sportif français à continuer de se faire entendre et à être force de proposition sur un enjeu essentiel pour l'avenir du sport.
(Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 04 juin 1999)