Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, nous vivons une séquence importante de la relation entre le Sénégal et la France, puisqu'il y a quelques jours s'est tenu à Paris le séminaire franco-sénégalais. C'est à ce moment-là qu'il avait été décidé que je me rende ici à Saint-Louis pour me rendre compte des enjeux.
Je viens au Sénégal pour participer au forum «paix et sécurité». J'y suis déjà venu à plusieurs reprises pour ce forum, mais aujourd'hui je viens comme ministre des affaires étrangères, à la suite de ce séminaire franco-sénégalais, pour me rendre compte, à la fois, de l'enjeu de la réhabilitation du patrimoine sur Saint-Louis - on vient d'en voir quelques exemples - et de la gravité de la situation liée à l'érosion du littoral, avec les conséquences que cela peut entraîner pour la population et pour l'urbanisme d'une manière générale.
Je viens aussi pour me rendre compte de l'ensemble des questions liées à la richesse halieutique de la zone maritime, et aussi des difficultés liées à la logistique de la pêche que j'ai pu constater tout à l'heure.
Tout cela dans le but de préparer la visite d'État du président de la République qui aura lieu au mois de février, une visite d'État qui sera un moment important pour le renforcement des relations entre la France et le Sénégal.
Q -? Monsieur le Ministre, quelles sont vos impressions sur la gravité de l'érosion ici à Saint-Louis ?
R ? C'est spectaculaire. Il y a longtemps que je voulais venir ici, lorsque j'étais ministre de la défense c'était un peu difficile, mais j'ai été informé de cette situation. Je le redis, c'est spectaculaire et cela peut devenir grave, il faut essayer d'agir dans cette direction.
Il y a deux outils : d'abord le plan de développement touristique qui n'est pas lié au sujet de l'érosion mais c'est un sujet important. Un projet signé en 2011 qui prévoit des financements à un niveau significatif - 24 millions - mais qui ne s'active pas.
Après cette visite rapide, mon sentiment est qu'il faut faire en sorte, dans le cadre de la visite d'Etat du président Macron, que l'on puisse aboutir à la définition très concrète d'un agenda avec peut-être des angles nouveaux.
On m'a parlé de la gouvernance, on peut regarder pour voir comment on peut activer les choses car il y a une capacité énorme dans ces lieux qui sont très beaux.
Concernant la question de l'érosion, une étude a été engagée par la banque mondiale à la demande des autorités sénégalaises. J'espère que les conclusions de cette étude seront rapides parce qu'il faudra envisager des moyens d'action. Cette érosion est due à l'histoire géologique sans doute, puisque l'on m'a expliqué qu'il y avait eu, dès le XVIIe siècle, des constatations d'érosion et de raz-de-marée significatifs. C'est aussi dû au réchauffement climatique et à l'ampleur de la concentration démographique sur l'ensemble de la Langue de Barbarie qui est très peuplée ; tout cela conjugué au fait qu'il y a urgence à agir.
Je vous remercie.
Source htpp://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 novembre 2017