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PASCALE DE LA TOUR DU PIN
On a choisi ce matin de revenir sur ce baptême hier, vous avez vu évidemment les images sur LCI, baptême du premier panda né en France, au zoo de Beauval, baptisé sous l'oeil des caméras par la Première dame de France, devant 600 invités. Et vous y étiez, bonjour Monsieur Jean-Baptiste LEMOYNE.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Bonjour.
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, numéro 2 du Quai d'Orsay. Vous avez participé, on vous voit sur les images, justement, regardez, vous étiez aux côté de Brigitte MACRON. D'abord, comment était cette journée ? A titre personnel, quel a été le temps fort ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Il y a eu beaucoup de temps forts, parce que naturellement...
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Mais le vôtre, s'il y avait un temps fort à retenir, ce serait lequel ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je crois que, c'est vrai que la rencontre avec cet animal, ce bébé panda, lorsque la Première dame, Brigitte MACRON, s'approche vers lui, c'est un moment fort, parce que c'est vrai que c'est un emblème, une mascotte. Vous le savez, d'ailleurs, une association comme WWF l'a pris comme symbole finalement de la lutte contre les espèces qui à un moment étaient menacées, et aujourd'hui, savoir que la France, eh bien participe du fait du maintien de cette espèce, grâce à cette naissance, c'est un moment. Vous savez que la Première dame a cité d'ailleurs ARISTOTE « Il n'y a pas de plus beau spectacle, que celui que nous offre la nature », et je crois qu'au moment où notre planète est confrontée à beaucoup de défis climatiques, environnementaux, c'est une sage maxime à méditer. Et puis c'était un moment important, dans le cadre des relations entre la France et la Chine, j'y étais moi-même il y a trois semaines, le président de la République va s'y rendre les 8 et 9 janvier, et Brigitte MACRON l'a dit, cette cérémonie était un premier pas sur le chemin qui conduit à ce déplacement présidentiel, qui sera le premier en Asie, et qui est réservé donc à ce partenaire important qu'est la Chine.
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8 et 9 janvier, effectivement, voyage officiel d'Emmanuel MACRON et son épouse en Chine. Quel est l'Etat de nos relations diplomatiques avec la Chine aujourd'hui ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Eh bien écoutez, nous travaillons de façon intense, les deux pays sont membres du Conseil de sécurité de l'ONU, membres permanents, et nous avons je dirais, plusieurs ambitions, à la fois celui de croiser les regards sur la situation internationale et essayer d'apporter de la stabilité et de la paix, dans un monde qui, vous le savez, est confronté à un certain nombre de crises....
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Notamment la Corée du Nord, par exemple ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Mais tout à fait, d'ailleurs j'étais hier avec mon homologue, vice-ministre des Affaires étrangères chinois, nous avons eu l'occasion d'évoquer ce sujet, et vous le savez, d'ailleurs, la Chine, eh bien nous lui avions signalé tout l'intérêt qui s'attache à vraiment pouvoir passer des messages forts au régime Nord-coréen, eh bien la Chine a suspendu le commerce à travers un certain nombre de ponts qui relient la Corée du Nord à la Chine, or, c'est 95 % de son commerce extérieur à la Corée du Nord, la Chine et donc on voit bien que nous sommes tous, voilà, ardemment en quête de faire pression sur ce régime, pour qu'il revienne à la table des négociations. Mais par ailleurs, nous avons d'autres sujets, qui sont des sujets aussi économiques.
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Alors, justement, quels sont les partenariats peut-être envisagés avec les Chinois ? Est-ce qu'on a déjà quelques idées ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Alors, vous savez, il y a des investissements croisés. Beaucoup d'investisseurs chinois sont présents en France, dans le secteur du tourisme notamment. Le CLUB MED, il ne vous a pas échappé, est à capitaux chinois, et il y a beaucoup à tirer, parce que la Chine émet énormément de touristes désormais, parce qu'il y a cette constitution d'une classe moyenne, qui fait que, voilà, il y a un pouvoir d'achat, et nous qui souhaitons atteindre, par exemple, en France, les 100 millions de visiteurs en 2020, on est à peu près à 89 millions, eh bien je peux vous dire que c'est une clientèle cible, et donc c'est un exemple très concret. Par ailleurs, nous avons un certain nombre d'entreprises françaises qui elles-mêmes sont présentes en Chine, et souhaitent pouvoir avoir aussi une capacité d'investissements qui soit équilibrée et donc d'ailleurs c'est un des messages du 19ème congrès du Parti communiste là-bas, peut-être plus d'équité et d'équilibre dans les relations économiques. Donc, il y a des filières, je dirais, dans de nombreux domaines, domaine industriel, le domaine par exemple aussi, je vous prends toujours dans le secteur du tourisme, les remontées mécaniques, parce que la Chine va accueillir les Jeux Olympiques d'hiver, et il y a une expertise française des entreprises, comme MND, comme POMA, etc. et puis par ailleurs, la Silver Economie, par exemple, vous savez, ils sont confrontés à un vieillissement de la population, et nous, eh bien nous y avons déjà été confrontés, nous avons un certain nombre d'acteurs d'excellence, je pense au groupe SOS de Jean-Marc BORELLO, et un certain nombre de partenariats vont être aussi signés dans ce domaine-là.
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Merci beaucoup Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, numéro 2 du Quai d'Orsay, d'être venu ce matin sur le plateau de la Matinale pour nous en parler.
Cette toute dernière information : nous venons de l'apprendre à l'instant, le décès de Jean d'ORMESSON qui s'est éteint cette nuit, dans la nuit de lundi à mardi, à l'âge de 92 ans. Donc, Jean d'ORMESSON, est décédé, membre de l'Académie française depuis 1973.
(...)
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Jean d'ORMESSON, qui était journaliste, philosophe, acteur. Jean-Baptiste LEMOYNE, vous êtes encore sur ce plateau, c'est évidemment une nouvelle qui nous bouleverse ce matin.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Oui, évidemment, on prend ça de façon très abrupte. C'était quelqu'un qui était très pétillant et dont les livres, les chroniques, je trouve, nous rendaient intelligents, parce qu'il avait un regard sur la vie, qui interpelait, et puis donc, voilà, heureusement son oeuvre est là, elle demeure, et il vivra à travers elle.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 décembre 2017