Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je viens de passer un long moment avec mon collègue et ami, le Secrétaire d'État Rex Tillerson.
Nous nous consultons très régulièrement et cette semaine, nous nous sommes vus plusieurs fois - mardi à Bruxelles pour un déjeuner avec les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne, puis lors d'une réunion de l'OTAN ; ce matin pour la réunion du Groupe international de soutien pour le Liban - et nous allons dans quelques instants rencontrer le président de la République. Ces rencontres régulières permettent une relation forte. C'est une relation dont la densité est justifiée par le fait que nous soyons des alliés historiques. Je me réjouis d'ailleurs de le retrouver bientôt à Washington, où je me rendrai le 18 décembre prochain.
Je voudrais remercier Rex Tillerson pour la qualité, la densité et la franchise de nos échanges, à l'image des relations entre nos deux pays.
Nous avons évoqué, aujourd'hui comme lors de nos entretiens antérieurs, de nombreux sujets, avec des points d'accord importants. C'est le cas de celui qui nous réunissait ce matin sur le Liban ; de notre appréciation de la situation en Corée du Nord ; de nos actions communes, déterminées et permanentes contre le terrorisme ; de nos appréciations conjointes sur la situation au Levant, que ce soit en Irak ou en Syrie ; et de l'appréciation de la situation en Libye. Puis nous avons aussi des points de désaccord, on se le dit avec franchise, comme sur la récente décision du président Trump relative à Jérusalem ; comme sa décision sur le climat. Il importe que nous nous disions sereinement les choses, parce que, sur le reste des sujets, nous avons la volonté de travailler et d'avancer ensemble face aux défis du monde, et nous avons l'action commune nécessaire pour y faire face. Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture.
Q - La France et les États-Unis ont-ils la même approche sur le Hezbollah ? Si oui, le retrait du théâtre syrien pourrait-il être un premier pas du Hezbollah dans les conditions actuelles ?
R - Nous avons dit ce matin que nous étions attachés, avec beaucoup de détermination, à l'unité, à la souveraineté et à l'intégrité du Liban, et que cela supposait ce concept de distanciation, c'est-à-dire que personne, à l'intérieur comme à l'extérieur, ne remette en cause l'unité et la stabilité de l'État libanais. Cela s'adresse évidemment aussi au Hezbollah. Par ailleurs, en ce qui concerne les forces qui interviennent en Syrie, la position de la France est de souhaiter le plus rapidement possible un dispositif de transition politique, de garantir l'intégrité de la Syrie et de prévenir toute intervention extérieure.
Q - Considérez-vous toujours que les États-Unis et la France vont dans la même direction ?
R - Comme je l'ai dit, nous avons beaucoup de points d'accord et nous avons des points de désaccord. Comme il importe de le faire entre alliés, lorsque l'on a des points de désaccord, on s'en explique. On ne se convertit pas mutuellement mais on s'en explique et l'on se dit les choses. Nous avons regretté la position de l'administration américaine à l'égard des Accords de Paris sur le climat. Nous nous le sommes dit. Le président Macron s'est exprimé sur le sujet : nous sommes partie prenante et nous continuons, malheureusement sans les États-Unis. Peut-être qu'un jour ils reviendront.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2017