Texte intégral
Q - Une conférence sur l'Afghanistan s'ouvre demain à Bonn, elle semble un peu s'improviser sur la pression occidentale, alors que les combats continuent notamment à Kandahar. Va-t-on plus vite que la musique ?
R - Elle n'est pas improvisée du tout, il y a des semaines que M. Brahimi qui représente Kofi Annan travaille à cette conférence, il a d'ailleurs beaucoup utilisé le plan que nous avions proposé dès le 1er octobre, pour résoudre la question politique afghane.
Il s'agit maintenant pour lui d'essayer de faire émerger un accord entre les différentes ethnies en Afghanistan pour aboutir à un gouvernement représentatif qui entame la construction de l'Afghanistan nouveau. Il était temps, ce n'est pas du tout trop tôt, c'est même tout à fait l'inverse. J'espère vivement, alors que nous sommes à quelques heures du début de cette conférence, que les différents chefs afghans penseront d'abord à leur pays plutôt qu'à leur groupe, leur ethnie ou leur région.
Q - Ils ont l'air de venir un peu à reculons, le président Rabbani lui-même dit que ce n'est pas représentatif, les choses sérieuses se dérouleront sur place.
R - Ils ont tous des raisons de venir un peu à reculons. Il y a ceux qui sont à Kaboul aujourd'hui et qui voudraient bien garder le pouvoir qu'ils ont pris dans la capitale lorsque les Taleban l'ont évacuée, et même à l'intérieur de l'alliance du Nord il y a des tensions, tous ne sont pas à Kaboul. Quant aux Pachtounes, ils sont inquiets car ils trouvent que les autres ont pris une place trop grande alors qu'ils représentent des minorités au sein de cette alliance. Ils n'ont pas de leader qui les unifient donc, ils ont tous des sources d'inquiétude.
Cela ne change rien à ce que j'ai dit, il faut que chacun d'entre eux comprenne qu'il y a un moment historique à ne pas rater, le monde entier est prêt à aider l'Afghanistan. Nous sommes disponibles, nous l'avons montré de mille façons et même lorsqu'il y a des obstacles qui se dressent sur notre chemin, nous gardons cet état d'esprit. Le monde entier à besoin d'un gouvernement afghan représentatif.
Q - Faute de leader représentatif, les Pachtounes ne sont pas à Bonn ?
R - Si, il y en a.
Q - Mais, ils sont exilés.
R - Il y a des représentants de différents groupes pachtounes et l'un des enjeux de cette conférence des Nations unies qui commence demain, sous la présidence de M. Brahimi, c'est précisément de faire émerger ces représentants et j'ajoute qu'il serait bien qu'il y ait des femmes dans le gouvernement futur ou l'autorité de transition en Afghanistan. Je viens de recevoir un groupe de femmes afghanes qui vivent en France depuis longtemps. Il y a une chose que nous ne savons pas assez, c'est que ce n'est pas simplement, comme on le dit trop souvent, un pays médiéval, qui a encore un chemin énorme à parcourir pour se développer, il y a 30 ans, les femmes avaient beaucoup de droits en Afghanistan. En 1964, il y a eu une constitution rédigée en partie d'ailleurs avec un très grand juriste français que j'ai bien connu qui se nommait Louis Fougère, qui allait garantir l'égalité des droits dans ce pays. Il a existé un Afghanistan où les femmes étaient ministres, députées ou sénatrices, médecins, des femmes qui exerçaient tous les métiers.
Q - C'était le temps du roi Zaher Shah.
R - C'est la fin de cette époque en effet et c'est à ce moment qu'a été rédigée cette constitution. Malheureusement, l'invasion soviétique a fait exploser la société afghane, ensuite, il n'y a eu que des régressions. Ces femmes, ces hommes afghans qui veulent rattraper le temps perdu souhaitent se reprojeter dans un avenir que nous devons aider.
Q - Qu'espérez-vous de cette conférence de Bonn ? Est-ce illusoire d'imaginer qu'elle pourrait déboucher rapidement sur un gouvernement transitoire à Kaboul ?
R - C'est bien le but. Je ne sais pas si c'est le mot de gouvernement qui sera employé, mais ce que nous recherchons, c'est qu'ils se mettent d'accord et cela suppose qu'il y ait un esprit de compromis entre eux. Il faut qu'il n'y ait plus de contestation sans fin sur le poids de chaque minorité. Il faut un accord là-dessus et sur les personnalités représentatives.
Il y a toute sorte de réflexes archaïques qui les amènent à s'opposer à cela, mais il y a l'enjeu dont je parlais, le monde entier est là, qui leur tend la main mais qui n'a pas envie d'aider la régression mais la reconstruction. Ceci peut peser dans les discussions.
Q - Pendant ce temps, les combats continuent, quel crédit accordez-vous à ces mutineries dans le nord de Mazar-i-Charif qui débouchent sur des massacres de miliciens arabes, par centaines, nous dit l'Alliance du Nord ?
R - Je n'ai pas d'élément d'information me permettant d'y voir plus clair que ce que vous connaissez ici. Ce sont des convulsions issues de la guerre.
Q - Faut-il tuer les Taleban, comme le dit régulièrement le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, il faut en tuer le plus possible dit-il ?
R - Il parle en chef de guerre, en combattant et ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire tomber les résistances taleb car il est urgent qu'un gouvernement représentatif puisse asseoir son autorité sur l'ensemble de ce pays qu'il faut reconstruire d'urgence. Il y a l'urgence humanitaire mais aussi l'urgence de la reconstruction du pays. Il faut donc surmonter les dernières résistances taleb et écarter les derniers représentants de ce régime.
Q - Y compris, au prix de massacres, car c'est ce qui se passe ?
R - Personne ne peut défendre l'idée du massacre en tant que telle. Simplement, c'est la guerre et dans la guerre, il peut y avoir des affrontements de grande ampleur.
Q - L'envoyé spécial de l'ONU dit à Bonn que l'ONU exclue d'envoyer des casques bleus mais qu'une force multinationale, sous mandat de l'ONU serait raisonnable. Si cette force voyait le jour, la France y participerait-elle ?
R - Oui, mais la France a montré depuis un certain temps déjà, depuis longtemps même, une grande disponibilité sur le plan de l'aide humanitaire, sur le plan politique elle s'est montrée inventive, sur le plan militaire, elle s'est montrée disponible. Encore faut-il que les principaux intéressés acceptent cette démarche ! Je parle des chefs afghans, des pays voisins qui doivent être coopératifs si on veut que les choses aboutissent.
L'idéal serait toutefois qu'il y ait un accord politique à la conférence de Bonn et que l'on puisse définir une force onusienne de maintien de la paix qui viendrait lorsque celle-ci serait établie pour consolider l'accord signé. Si nous ne sommes pas encore dans cette situation, il peut y avoir des disponibilités, comme nous l'avons fait, ces derniers temps concernant Mazar-i-Charif, mais on a pu constater qu'il y avait des obstacles nombreux qui se dressaient devant nous. On ne peut pas aider les Afghans contre leur gré et contre le souhait des pays voisins.
Q - On sent qu'ils font cet effort à Bonn pour nous faire plaisir, parce que nous insistons, mais qu'ils ont hâte que nous ayons le dos tourné pour qu'ils reprennent leurs affaires sans les occidentaux sur place.
R - Ne préjugeons pas, ceci tournera peut-être de façon plus positive que votre question ne le fait penser. Mais, ces différents chefs doivent comprendre que nous ne sommes pas prêts à aider, les yeux fermés au retour aux affrontements d'hier en Afghanistan. Si nous voulons les aider, c'est pour qu'il y ait un programme d'éducation, pour que les femmes trouvent leur place, pour que l'agriculture redémarre, pour que les canaux d'irrigation soient dégagés, que le pays soit déminé. On pourrait continuer longtemps, il y a le lycée de Kaboul, les hôpitaux...
Nous voulons aider concrètement ce pays à redémarrer, nous ne voulons pas les aider aveuglément, après quoi, ils se répartiraient la manne entre chefs de guerre. Ce n'est pas du tout ce que nous avons à l'esprit.
Q - L'absence réelle ou supposée, subie ou voulue de la France pendant 2 mois a déclenché beaucoup de critiques. Etait-ce dû au cavalier seul de l'Amérique ?
R - Je ne sais même pas de quoi vous parlez. Il n'y a aucune absence de la France.
Q - C'est une question simplement.
R - C'est une question qui comporte une affirmation tellement contestable dans ses termes qu'il nous faudrait plus de temps qu'il n'en reste pour la détailler. Il n'y a aucune absence de la France, qui a été puissamment présente par sa solidarité, par son rôle au Conseil de sécurité de la première résolution à la troisième, sur le plan politique grâce au plan présenté le 1er octobre, par ses disponibilités militaires qui ont été très utiles sur le plan naval et sur le plan de la reconnaissance aérienne, sur le plan humanitaire par l'effort qu'elle a fait et qui a été énormément augmenté et qui continuera. Je ne sais pas, c'est une sorte de spasme nerveux cette question qui circule beaucoup ces derniers jours. Je trouve normal que vous me la posiez.
Q - Je dis absence réelle ou supposée, dans les termes, il y a l'alternative.
R - Il n'y a pas du tout d'absence de la France, il y a une présence, une disponibilité, une inventivité même sur le plan politique, une grande générosité sur le plan humanitaire qui s'est manifestée sur tous les plans de cette crise afghane, ceci continuera car la solution n'est pas là encore et il ne faut pas baisser les bras.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 novembre 2001)
R - Elle n'est pas improvisée du tout, il y a des semaines que M. Brahimi qui représente Kofi Annan travaille à cette conférence, il a d'ailleurs beaucoup utilisé le plan que nous avions proposé dès le 1er octobre, pour résoudre la question politique afghane.
Il s'agit maintenant pour lui d'essayer de faire émerger un accord entre les différentes ethnies en Afghanistan pour aboutir à un gouvernement représentatif qui entame la construction de l'Afghanistan nouveau. Il était temps, ce n'est pas du tout trop tôt, c'est même tout à fait l'inverse. J'espère vivement, alors que nous sommes à quelques heures du début de cette conférence, que les différents chefs afghans penseront d'abord à leur pays plutôt qu'à leur groupe, leur ethnie ou leur région.
Q - Ils ont l'air de venir un peu à reculons, le président Rabbani lui-même dit que ce n'est pas représentatif, les choses sérieuses se dérouleront sur place.
R - Ils ont tous des raisons de venir un peu à reculons. Il y a ceux qui sont à Kaboul aujourd'hui et qui voudraient bien garder le pouvoir qu'ils ont pris dans la capitale lorsque les Taleban l'ont évacuée, et même à l'intérieur de l'alliance du Nord il y a des tensions, tous ne sont pas à Kaboul. Quant aux Pachtounes, ils sont inquiets car ils trouvent que les autres ont pris une place trop grande alors qu'ils représentent des minorités au sein de cette alliance. Ils n'ont pas de leader qui les unifient donc, ils ont tous des sources d'inquiétude.
Cela ne change rien à ce que j'ai dit, il faut que chacun d'entre eux comprenne qu'il y a un moment historique à ne pas rater, le monde entier est prêt à aider l'Afghanistan. Nous sommes disponibles, nous l'avons montré de mille façons et même lorsqu'il y a des obstacles qui se dressent sur notre chemin, nous gardons cet état d'esprit. Le monde entier à besoin d'un gouvernement afghan représentatif.
Q - Faute de leader représentatif, les Pachtounes ne sont pas à Bonn ?
R - Si, il y en a.
Q - Mais, ils sont exilés.
R - Il y a des représentants de différents groupes pachtounes et l'un des enjeux de cette conférence des Nations unies qui commence demain, sous la présidence de M. Brahimi, c'est précisément de faire émerger ces représentants et j'ajoute qu'il serait bien qu'il y ait des femmes dans le gouvernement futur ou l'autorité de transition en Afghanistan. Je viens de recevoir un groupe de femmes afghanes qui vivent en France depuis longtemps. Il y a une chose que nous ne savons pas assez, c'est que ce n'est pas simplement, comme on le dit trop souvent, un pays médiéval, qui a encore un chemin énorme à parcourir pour se développer, il y a 30 ans, les femmes avaient beaucoup de droits en Afghanistan. En 1964, il y a eu une constitution rédigée en partie d'ailleurs avec un très grand juriste français que j'ai bien connu qui se nommait Louis Fougère, qui allait garantir l'égalité des droits dans ce pays. Il a existé un Afghanistan où les femmes étaient ministres, députées ou sénatrices, médecins, des femmes qui exerçaient tous les métiers.
Q - C'était le temps du roi Zaher Shah.
R - C'est la fin de cette époque en effet et c'est à ce moment qu'a été rédigée cette constitution. Malheureusement, l'invasion soviétique a fait exploser la société afghane, ensuite, il n'y a eu que des régressions. Ces femmes, ces hommes afghans qui veulent rattraper le temps perdu souhaitent se reprojeter dans un avenir que nous devons aider.
Q - Qu'espérez-vous de cette conférence de Bonn ? Est-ce illusoire d'imaginer qu'elle pourrait déboucher rapidement sur un gouvernement transitoire à Kaboul ?
R - C'est bien le but. Je ne sais pas si c'est le mot de gouvernement qui sera employé, mais ce que nous recherchons, c'est qu'ils se mettent d'accord et cela suppose qu'il y ait un esprit de compromis entre eux. Il faut qu'il n'y ait plus de contestation sans fin sur le poids de chaque minorité. Il faut un accord là-dessus et sur les personnalités représentatives.
Il y a toute sorte de réflexes archaïques qui les amènent à s'opposer à cela, mais il y a l'enjeu dont je parlais, le monde entier est là, qui leur tend la main mais qui n'a pas envie d'aider la régression mais la reconstruction. Ceci peut peser dans les discussions.
Q - Pendant ce temps, les combats continuent, quel crédit accordez-vous à ces mutineries dans le nord de Mazar-i-Charif qui débouchent sur des massacres de miliciens arabes, par centaines, nous dit l'Alliance du Nord ?
R - Je n'ai pas d'élément d'information me permettant d'y voir plus clair que ce que vous connaissez ici. Ce sont des convulsions issues de la guerre.
Q - Faut-il tuer les Taleban, comme le dit régulièrement le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, il faut en tuer le plus possible dit-il ?
R - Il parle en chef de guerre, en combattant et ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire tomber les résistances taleb car il est urgent qu'un gouvernement représentatif puisse asseoir son autorité sur l'ensemble de ce pays qu'il faut reconstruire d'urgence. Il y a l'urgence humanitaire mais aussi l'urgence de la reconstruction du pays. Il faut donc surmonter les dernières résistances taleb et écarter les derniers représentants de ce régime.
Q - Y compris, au prix de massacres, car c'est ce qui se passe ?
R - Personne ne peut défendre l'idée du massacre en tant que telle. Simplement, c'est la guerre et dans la guerre, il peut y avoir des affrontements de grande ampleur.
Q - L'envoyé spécial de l'ONU dit à Bonn que l'ONU exclue d'envoyer des casques bleus mais qu'une force multinationale, sous mandat de l'ONU serait raisonnable. Si cette force voyait le jour, la France y participerait-elle ?
R - Oui, mais la France a montré depuis un certain temps déjà, depuis longtemps même, une grande disponibilité sur le plan de l'aide humanitaire, sur le plan politique elle s'est montrée inventive, sur le plan militaire, elle s'est montrée disponible. Encore faut-il que les principaux intéressés acceptent cette démarche ! Je parle des chefs afghans, des pays voisins qui doivent être coopératifs si on veut que les choses aboutissent.
L'idéal serait toutefois qu'il y ait un accord politique à la conférence de Bonn et que l'on puisse définir une force onusienne de maintien de la paix qui viendrait lorsque celle-ci serait établie pour consolider l'accord signé. Si nous ne sommes pas encore dans cette situation, il peut y avoir des disponibilités, comme nous l'avons fait, ces derniers temps concernant Mazar-i-Charif, mais on a pu constater qu'il y avait des obstacles nombreux qui se dressaient devant nous. On ne peut pas aider les Afghans contre leur gré et contre le souhait des pays voisins.
Q - On sent qu'ils font cet effort à Bonn pour nous faire plaisir, parce que nous insistons, mais qu'ils ont hâte que nous ayons le dos tourné pour qu'ils reprennent leurs affaires sans les occidentaux sur place.
R - Ne préjugeons pas, ceci tournera peut-être de façon plus positive que votre question ne le fait penser. Mais, ces différents chefs doivent comprendre que nous ne sommes pas prêts à aider, les yeux fermés au retour aux affrontements d'hier en Afghanistan. Si nous voulons les aider, c'est pour qu'il y ait un programme d'éducation, pour que les femmes trouvent leur place, pour que l'agriculture redémarre, pour que les canaux d'irrigation soient dégagés, que le pays soit déminé. On pourrait continuer longtemps, il y a le lycée de Kaboul, les hôpitaux...
Nous voulons aider concrètement ce pays à redémarrer, nous ne voulons pas les aider aveuglément, après quoi, ils se répartiraient la manne entre chefs de guerre. Ce n'est pas du tout ce que nous avons à l'esprit.
Q - L'absence réelle ou supposée, subie ou voulue de la France pendant 2 mois a déclenché beaucoup de critiques. Etait-ce dû au cavalier seul de l'Amérique ?
R - Je ne sais même pas de quoi vous parlez. Il n'y a aucune absence de la France.
Q - C'est une question simplement.
R - C'est une question qui comporte une affirmation tellement contestable dans ses termes qu'il nous faudrait plus de temps qu'il n'en reste pour la détailler. Il n'y a aucune absence de la France, qui a été puissamment présente par sa solidarité, par son rôle au Conseil de sécurité de la première résolution à la troisième, sur le plan politique grâce au plan présenté le 1er octobre, par ses disponibilités militaires qui ont été très utiles sur le plan naval et sur le plan de la reconnaissance aérienne, sur le plan humanitaire par l'effort qu'elle a fait et qui a été énormément augmenté et qui continuera. Je ne sais pas, c'est une sorte de spasme nerveux cette question qui circule beaucoup ces derniers jours. Je trouve normal que vous me la posiez.
Q - Je dis absence réelle ou supposée, dans les termes, il y a l'alternative.
R - Il n'y a pas du tout d'absence de la France, il y a une présence, une disponibilité, une inventivité même sur le plan politique, une grande générosité sur le plan humanitaire qui s'est manifestée sur tous les plans de cette crise afghane, ceci continuera car la solution n'est pas là encore et il ne faut pas baisser les bras.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 novembre 2001)