Interview de M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat, porte-parole du Gouvernement, à Radio Classique le 13 février 2018, sur la réforme de la Fonction publique, le service national universel, la Corse et la "police de sécurité du quotidien".

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Média : Radio Classique

Texte intégral

GUILLAUME DURAND
Nous sommes en direct avec Benjamin GRIVEAUX ! Est-ce que Laurent WAUQUIEZ est l'opposant numéro un à la politique menée par Emmanuel MACRON, pour vous ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Il fait partie des opposants. Laurent WAUQUIEZ il a gagné le congrès de son parti à la fin de l'année dernière, il l'a gagné de manière nette, donc il y a eu un choix, je ne crois pas qu'il représente la droite française, il représente une certaine partie de la droite française ; et j'écoutais à l'instant Marion MOURGUE, je suis toujours très étonné parce que ces Républicains qui se désolent d'un soi-disant abandon des territoires ruraux sont les mêmes qui défendaient il y a huit mois encore un candidat qui était François FILLON qui proposait une purge – 500.000 fonctionnaires de moins – une privatisation cachée de la Sécurité Sociale et qui mettait deux points de TVA à tout le monde, donc, soit il y a eu une conversion en huit mois à un programme qui est tout autre...
GUILLAUME DURAND
Il y a eu une défaite, il y a eu une défaite, la conversion c'est...
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui, mais enfin là on n'est pas...
GUILLAUME DURAND
La défaite est une forme de conversion ?
BENJAMIN GRIVEAUX
La défaite est sans doute une forme de conversion, la conversion est tardive, disons qu'ils ont la ferveur des derniers convertis comme on dit. Donc, là-dessus, moi je suis très sceptique. On parle beaucoup des fermetures de classes, on ne parle pas des ouvertures de classes en milieu rural, ce que Jean-Michel BLANQUER a rappelé la semaine dernière à l'Assemblée nationale lorsqu'il a été interpellé sur cette question et, donc, il y a des territoires où il y a des classes en milieu rural qui vont ouvrir - puisqu'il y a des territoires dynamiques en milieu rural – moi je me refuse à cette vision très binaire du pays où il y aura des territoires ruraux en souffrance et des métropoles qui vont bien, il y a dans des territoires urbains des quartiers qui ne vont pas bien, il y a des villes qui ne vont pas bien et puis il y a des territoires ruraux qui ont fait le pari de l'innovation, de l'intelligence et qui vont bien et, donc, c'est un peu plus compliqué que cette vision un peu simpliste de la société française.
GUILLAUME DURAND
J'ai beaucoup de questions à vous poser ce matin, on va essayer de les lister toutes. Premièrement, donc les syndicats sont reçus, il y a une manifestation le 22 mars concernant la fonction publique, est-ce que ce qui était prévu au départ comme notamment ce plan de départs et les 120.000, est-ce que tout ça est maintenu les 120.000 fonctionnaires ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est l'engagement qui a été pris par le président de la République dans le cadre de la campagne, 50.000 fonctionnaires dans la fonction publique d'Etat, 70.000 dans les collectivités territoriales...
GUILLAUME DURAND
Ce matin c'est toujours le cas ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Et on ajoute à ça l'idée du plan de départs volontaires. L'idée ce n'est pas de dire.... finalement de faire de la politique du chiffre chez les fonctionnaires, là il faut en enlever 100.000 ou 200.000, ou 500.000, comme le proposait François FILLON, l'idée c'est simplement de dire que dans nos fonctions publiques aujourd'hui il y a très peu de mobilité, qu'au sein d'une même fonction publique c'est moins de 5 % de mobilité et qu'entre les fonctions publiques on tombe à 0,5 % de mobilité, on peut avoir choisi d'être enseignant à 25 ans et à 410 ou 45 ans avoir envie d'une autre vie.
GUILLAUME DURAND
Mais l'objectif chiffré reste le même ce matin ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Oui à nouveau, la discussion... on a une année de discussion avec les partenaires sociaux, on n'a pas de raison de revenir sur l‘objectif, mais le principe ce n'est pas d'entrer dans la discussion avec des objectifs chiffrés, en disant : « c'est tant dans telle fonction publique, etc. », l'objectif c'est dire aux fonctionnaires – et je crois que les fonctionnaires l'entendent et qu‘ils attendent ça – il y a une mobilité professionnelle envisageable demain dans la fonction publique alors qu'aujourd'hui c'est impossible, on peut en sortir, on peut changer de fonction publique, avoir été dans la territoriale passer dans l'hospitalier, avoir été dans la fonction d'Etat passer dans la territoriale, ce sont des choses qui aujourd'hui sont quasiment impossibles.
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il faut réformer l'hôpital, je sais que c'est un sujet délicat, que le Premier ministre va en parler ce matin, mais est-ce que c'est une nécessité fondamentale aujourd‘hui tel qu'il fonctionnaire ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Aujourd'hui les hôpitaux publics et privés c'est un milliard de déficit par an, donc il y a manifestement la question financière qui ne doit pas primer sur tout mais qui est une interrogation, mais surtout l‘hôpital il a été conçu à la fin des années 50 lorsqu'on avait organisé la politique sanitaire du pays autour de l'hôpital, sans doute faut-il aller vers un plus grand travail entre la médecine de ville et l'hôpital et donc un décloisonnement, sans doute faut-il aussi adapter l'hôpital aux nouvelles pathologies, on pense notamment aux maladies chroniques qui sont de plus en plus importantes et où sans doute l‘hôpital n'est pas l‘outil le plus à même à répondre à l'état sanitaire du pays...
GUILLAUME DURAND
Donc on les spécialise finalement les hôpitaux à terme, c'est ça l'objectif ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ce n'est pas forcément une question de spécialisation, c'est comment est-ce qu'on travaille mieux entre la médecine de ville et l'hôpital et comment est-ce qu'on fait que le point d'entrée dans notre système de santé n'est pas forcément l'hôpital – je suis sûr que parmi nos auditeurs on s'est tous retrouvés un soir dans les territoires à aller aux urgences parce qu'il n'y avait pas de garde de médecin, sans doute pas pour des raisons qui nécessitaient en tout cas une prise en charge urgente – les urgences c'est important mais c'est fait pour les urgences comme son nom l'indique.
GUILLAUME DURAND
Nous verrons évidemment si la rémunération sera maintenue, tout cela va être décidé et annoncé dans la journée par la visite qui est faite par le Premier ministre et par madame BUZYN. Autre question qui concerne justement le président de la République, ces derniers temps dans les journaux il est toujours considéré et présenté comme le fonceur qui ne veut s'arrêter sur rien, il s'agit de l'apprentissage, de la police de sécurité, est-ce que c'est une bonne méthode de foncer aujourd'hui ?
BENJAMIN GRIVEAUX
La pire des méthodes serait de ne rien faire et de rester à quai, et de s'interroger en permanence...
GUILLAUME DURAND
Mais pourquoi foncer ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Parce qu'il y a de l'impatience dans le pays, parce qu'il y avait de la colère, parce que moi je n'oublie pas qu'à la dernière élection présidentielle c'est Marine LE PEN qui était au second tour de l'élection, parce que je n'oublie pas qu'au premier tour de l'élection présidentielle 2/3 des Français ont choisi des candidats qui n'étaient pas représentant des deux grands partis qui ont dirigé le pays depuis 50 ans et donc il y a urgence à agir ; et les transformations vous savez elles prennent du temps, quand vous faites des choses structurelles et que vous les mettez en place ça prend du temps pour produire ses effets et, donc, il faut le faire rapidement, il faut le faire en même temps, il faut faire en même temps la réforme du travail, celle du capital, celle de la formation, celle de l'apprentissage, celle de la police de sécurité du quotidien pour répondre aux impatiences et pour permettre aussi...
GUILLAUME DURAND
Mais parce que la France était d'après vous au bord du gouffre, c'est- à-dire que la vitesse elle est liée à cette situation ou à la personnalité de MACRON ?
BENJAMIN GRIVEAUX
La France avait trop attendu à l'évidence et la classe politique française qui nous a précédés ces 20 ou 25 dernières années n'avait pas prise ses responsabilités.
GUILLAUME DURAND
Vous savez que le 11 avril, j'ai vu ça ce matin, le président de la République précédent François HOLLANDE va publier un livre qui s'appelle « Les leçons du pouvoir », ça va vous intéresser ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Je le lirai !
GUILLAUME DURAND
J'aime ce sourire ! Question sur le service qui a été annoncé pendant la campagne et les visions différentes qui ont été données par Florence PARLY et par donc le ministre de l'Intérieur, alors ce matin quel est l'état de ce service, c'est réservé aux mineurs ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Il sera universel, il concernera toute la classe d'âge et il sera obligatoire. Le moment que représentera ce service national universel c'est un moment de rencontre entre la jeunesse de notre pays et la Nation et en partie son armée, mais ça peut être aussi un engagement civique, comment est-ce qu'on donne de son temps utilement à la Nation et au collectif.
GUILLAUME DURAND
Mais quelle classe d'âge ? C'est-à-dire c'est tout le monde ou c'est...
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est la totalité d'une classe d'âge, c'est universel – donc des garçons et des filles – et c'est obligatoire.
GUILLAUME DURAND
Les 16 – 18 ans ou après, par exemple après la majorité est-ce qu'on peut obliger les gens...
BENJAMIN GRIVEAUX
Ca on est en train justement de regarder les modalités techniques et donc il y a un rapport qui sera remis je crois fin avril, donc vous voyez on fonce mais on prend aussi le temps quand on a des sujets qui sont difficiles, qui représentent un coût important et qui vont concerner la totalité de la jeunesse de notre pays on prend le temps d'y réfléchir, fin avril sera remis les premières modalités.
GUILLAUME DURAND
Ca durera un mois et ça coûtera trois milliards a-t-on dit, ceux qui considèrent que tout cela ça ne sert à rien parce qu'on ne peut même pas passer son permis de conduire en un mois.
BENJAMIN GRIVEAUX
Attendons d'avoir les modalités proposées dans ce rapport fin avril pour en discuter.
GUILLAUME DURAND
Et c'est pour quand si jamais c'est mis... enfin, quand c'est mis en place, c'est pour quand ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vous le dis le rapport sera remis fin avril, donc...
GUILLAUME DURAND
Oui, mais vous avez une idée quand même ?
BENJAMIN GRIVEAUX
D'abord c'est des modalités techniques parce que vous pouvez annoncer des choses et après il faut les mettre en oeuvre, vous savez la politique c'est un ordre d'exécution - il faut faire - et donc moi je ne suis pas capable de vous dire aujourd'hui le rapport qui sera remis dans deux mois s'il nous dit que techniquement on est en capacité de le mettre en place d'ici trois mois, d'ici six mois ou d'ici un an.
GUILLAUME DURAND
Mais je vous posais cette question parce qu'on avait l'impression qu'entre PARLY et COLLOMB il y a une différence d'appréciation, ce qui donne quand même un sentiment de flou ?
BENJAMIN GRIVEAUX
National, obligatoire, universel.
GUILLAUME DURAND
Question ! Est-ce que Nicolas HULOT a eu raison de porter plainte contre l'Ebdo ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez ça c'est un choix évidemment personnel, on est dans une affaire qui touche à – et je crois qu'il l'a dit lui-même – à l'intimité de sa famille, de sa vie privée et donc s'il a considéré qu'il devait porter plainte c'est son droit le plus strict.
GUILLAUME DURAND
Est-ce que vous considérez qu'il est normal que la police écoute Charles PIERI, donc qui est prétendument l'auteur de ce tweet concernant madame ERIGNAC la comparant aux femmes qui se sont mal comportées pendant l'Occupation ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Je ne crois pas que ce soit un tweet, je crois que c'est sur Facebook et je ne sais pas qui est l'auteur, donc la police entend Charles PIERI peut-être pour déterminer si c'est lui qui est l'auteur de ce message sur Facebook dont je n'ai pas envie de faire de la publicité tellement il n'est même pas irrespectueux mais invraisemblable de tenir des propos de cette nature à l'égard d'une femme qui a perdu son mari assassiné trois balles dans le dos sur un trottoir d'Ajaccio il y a un peu plus de 20 ans.
GUILLAUME DURAND
Mais vous comprenez que pour certains nationalistes, voire même pour les indépendantistes, ce voyage on a eu l'impression qu'il y avait deux poids deux mesures, le président allait au Sénégal avec Rihanna dans la chaleur et il allait en Corse avec CHEVENEMENT qui n'est pas quand même le plus favorable à la situation de la Corse depuis des années, donc est-ce qu'il a été trop intransigeant, je parle sur le fond ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Il n'aura pas échappé à votre sagacité que Rihanna a occupé peu de responsabilité concernant la Corse...
GUILLAUME DURAND
Je sais ! Non, mais il y a une tonalité ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Il y a une fermeté. Je crois que le voyage du président de la République, ces deux jours passés sur l'île, a permis de marquer le retour de l'Etat dans l'île et c'est au fond ce que je crois demandent beaucoup de maires qui sont élus en Corse, le retour de l'Etat. Pourquoi ? Parce que la Corse est pleinement dans la République et elle doit pouvoir bénéficier, au même titre que les autres territoires de la République, de la puissance publique, vous aviez quelques centaines de millions d'euros prévus dans un plan d'investissement qui n'ont jamais été dépensés en Corse sur les questions de transport, sur les questions d'accès aux soins, sur les questions de développement économique, bref sur les questions du quotidien qui font le quotidien des habitants de la Corse...
GUILLAUME DURAND
Mais est le point de dialogue ?
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est ça qu'il est allé dire.
GUILLAUME DURAND
Tout à l'heure on parlait de la fonction publique, quel est le point de dialogue avec ceux qui ont gagné les élections territoriales, c'est-à-dire qu'est-ce qui est négociable entre l'Etat – c'est-à-dire vous – et eux ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais tout ce que vient de vous dire...
GUILLAUME DURAND
Parce qu'ils sont très déçus ce matin ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais tout ce que je viens de vous énoncer, parce que la fonction d'un collectif, pardon du patron d'une collectivité territoriale en France, c'est de s'occuper des transports de la gestion des déchets, de l'accès aux soins, du développement économique, de l'emploi...
GUILLAUME DURAND
Oui, mais eux ce qu'ils veulent c'est l'identité.
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, mais... très bien. Mais l'identité vous avez changé quatre fois le statut avec des changements institutionnels depuis 1982 et on a aujourd'hui une île où il y a un problème de chômage important, vous avez deux fois moins de maisons de retraite publiques que sur le continent, etc., etc., c'est d'abord ces priorités-là du quotidien pour les Corses qu'il faut régler, la question institutionnelle ne règlera pas tout. Ceux qui pensent que le meccano institutionnel suffit à sortir la Corse de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui se trompe, ça ne veut pas dire que tout est fermé – le président a évoqué l'inscription de la Corse dans la Constitution – mais en revanche il a été très ferme sur la question de la langue...
GUILLAUME DURAND
Mais ça veut dire quoi, pardonnez-moi mais ça veut dire quoi ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Sur la question du statut de résident, ça veut dire qu'on va discuter comme on le fait avec l'Exécutif corse depuis le début du mois de janvier – ils ont été reçus à Matignon, ils sont reçus encore aujourd'hui – et donc ce dialogue va construire, on a jusqu'au printemps, c'est la date qui a été fixée par le président de la République.
GUILLAUME DURAND
Tout à l'heure vous parliez à propos de la Corse justement et des territoires de la sécurité, alors il y a les projets COLLOMB dans ce domaine qui essaie de faire cette fameuse police de proximité, de sécurité...
BENJAMIN GRIVEAUX
Police de sécurité du quotidien.
GUILLAUME DURAND
Voilà ! Mais il s'agit de quoi exactement, parce que franchement les gens n'y comprennent rien ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ah ! C'est très simple, c'est à faire rentrer la police dans la police du XXIème siècle. C'est un milliard et demi d'investissements dans les bâtiments, parce qu'on a multiplié les reportages, je suis certains que vous en avez vus sur l'état des commissariats délabrés, la manière d'ailleurs dont nos fonctionnaires de police y travaillent ou dont on accueille le public qui se rend dans les commissariats ; c'est un milliard et demi en équipements, c'est du matériel, ça va du véhicule à des matériels de protection, c'est 110.00 tablettes numériques – et ça ce n'est pas un gadget – ça permet de libérer du temps de police, c'est quelque chose de très concret, quand on vous dresse un PV ça prend 30 à 45 minutes, là avec une tablette ça vous prend une minute, tout ce temps-là dégagé c'est du temps de police supplémentaire, c'est libérer notre police du temps administratif pour le consacrer au temps de police.
GUILLAUME DURAND
Mais vous savez que c'est sur thème-là qu'Emmanuel MACRON est le plus attaqué par Laurent WAUQUIEZ et Marine LE PEN, en disant que finalement cette police version MACRON ça ne servira à rien et que les grands problèmes qui sont ceux de la migration, de la délinquance, etc., ne sont pas réglés ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Très bien, mais j'invite Laurent WAUQUIEZ et Marine LE PEN à faire la même consultation puisque 70.000 policiers et gendarmes ont participé à la construction de ce texte en répondant à un questionnaire, 70.000 sur les 250.000 qui sont présents dans ces deux corps.
GUILLAUME DURAND
Et ça sera mis en place quand ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Et ça sera mis en place la police de sécurité du quotidien dès maintenant puisqu'on a 60 quartiers prioritaires qui bénéficieront de ces éléments typiquement avec des forces dédiées, il y en aura une trentaine d'ici la fin de l'année, 60 dans le quinquennat.
GUILLAUME DURAND
Je sais que vous êtes un fan de Nirvana, mais on va parler d'HALLYDAY, est-ce que c'était utile pour le président de la République de se mêler de cette cérémonie qui a eu sur le moment une ferveur considérable – les Français étaient mobilisés, très émus – et en même temps maintenant ils se déchirent et on a vu d'ailleurs que le président avait reçu, d'ailleurs il ne s'en est jamais caché, les deux héritiers qui sont déshérités, il s'agit de David et de Laura, est-ce que c'était une bonne idée de se mêler de tout ça ? Est-ce que c'était nécessaire ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Il y avait de la ferveur populaire et quand vous êtes le président de la République vous partagez la ferveur populaire qui peut être celle qui s'exprime dans des moments joyeux - et ça peut être des moments sportifs, des moments culturels – et puis dans des moments de tristesse ou le deuil et, objectivement, l'émotion qui a submergé le pays et vos antennes ont été - peut-être pas ici chez Radio Classique mais en tout cas chez vos confrères – saturés pendant de nombreuses journées, ça a marqué les gens, il y avait beaucoup d'émotion et que le président de la République partage et participe à cette émotion collective me parait assez naturel. Après, sur les évènements...
GUILLAUME DURAND
Mais il leur a parlé ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Sur les évènements qui se sont tenus depuis hier concernant la question de l‘héritage c'est une affaire strictement privée et familiale et ça moi je n‘ai pas de commentaire à faire particulier à ce sujet.
GUILLAUME DURAND
Merci Benjamin GRIVEAUX, porte-parole du gouvernement, d'être venu ce matin donc sur l'antenne de Radio Classique et de Paris Première, bonne journée à vous.
BENJAMIN GRIVEAUX
Merci.Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 février 2018