Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le conflit en Ukraine, à l'Assemblée nationale le 28 mars 2018.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 28 mars 2018

Texte intégral


Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Il y a eu depuis 2014 10.000 morts en Ukraine et dans le Donbass qui est toujours une zone de guerre, il y a des morts toutes les semaines, et trois millions d'habitants de cette zone de conflit sont victimes d'actes de barbarie.
On sait les moyens d'en sortir, puisque les deux parties - je ne confonds pas les responsabilités entre l'agresseur et l'agressé - mais les deux parties se sont mises d'accord, dans le cadre des accords de Minsk sur les voies de sortie de crise. Elles sont simples, il faut dans un premier temps que l'on respecte effectivement le cessez-le-feu, qu'il y ait un retrait des armes lourdes de part et d'autre de la zone de contact, que l'on s'engage dans un processus électoral dans le Donbass, et qu'il y ait un processus d'autonomie de cette région au sein de l'Ukraine.
Tout cela est connu, il faut maintenant que les accords de Minsk puissent se mettre en oeuvre et pour cela, il faut de la volonté politique.
Il se trouve qu'il y a un espace-temps, après les élections russes et la nouvelle composition du gouvernement allemand dans l'attente des élections ukrainiennes pour agir. La France et l'Allemagne vont mettre à profit ce temps opportun pour reprendre l'initiative, afin d'engager les parties à respecter, engager, mesure après mesure, les accords de Minsk.
Par ailleurs, nous avons avec l'Ukraine une relation de confiance, nous constatons les efforts faits pour la restructuration institutionnelle, pour les réformes qui ont été initiées parfois très vigoureusement. Il reste encore beaucoup à faire et je l'ai dit au président de l'Ukraine et au président de la Rada. Il reste beaucoup à faire singulièrement dans le domaine de la lutte contre la corruption vous l'avez dit, en particulier en mettant en oeuvre une cour anti-corruption, qui serait le symbole de cette étape majeure. Par ailleurs, beaucoup d'entreprises travaillent avec l'Ukraine et nous avons conclu un accord pour 55 hélicoptères, ce qui est le point de départ d'une bonne coopération.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 mars 2018