Texte intégral
Q - Vous allez voir votre homologue américain, quelle sera votre position concernant l'Iran ? Pensez-vous que vous trouverez des positions communes sur une telle situation ?
R - Nous verrons. J'ai déjà échangé à de nombreuses reprises avec M. Tillerson sur cette question. Il y a un principe de fond sur lequel nous sommes très fermes, c'est le maintien du JCPOA dans la mesure où il est respecté. S'il est respecté par l'Iran, ce que dit l'AIEA et nous n'avons pas de raison de ne pas la croire, il faut donc que les signataires respectent leur parole. Parce que, quand un accord est signé, chacun des signataires doit le respecter, s'il est respecté lui-même. Il le sait.
J'ai aussi observé que le président Trump n'avait pas rompu, même s'il a repoussé l'échéance à quatre mois. J'ai remarqué avec un peu de surprise que finalement, si je peux prendre un terme de football, il renvoyait la balle au congrès et aux Européens. Sauf qu'il n'y a pas que les Européens qui sont signataires, il y a aussi la Chine et la Russie car c'est tout cela l'accord de Vienne. Peut-être lui demanderai-je pourquoi.
Par ailleurs, sur la question balistique, j'ai déjà eu l'occasion de dire très clairement à M. Zarif que nous étions très fermes sur le sujet, même si ce sujet est pour nous différencié du sujet strictement nucléaire, il importe que nous ayons sur ce point une discussion.
Il faut également par ailleurs que nous ayons une discussion sur l'influence déstabilisante de l'Iran sur l'ensemble régional, que ce soit au Yémen, en Syrie, en Irak et au Liban. Il faut mettre tout cela sur la table sans arrière-pensée, et avec beaucoup de franchise. C'est cette franchise-là que je déploierai lorsque je me rendrai à Téhéran au début du mois de mars.
Voilà ce que je dirai à M. Tillerson au moins au début de la discussion.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mars 2018