Texte intégral
Q - Avant de lancer la police de sécurité du quotidien, vous avez souhaité une large concertation avec les policiers et les gendarmes. Ils ont été très nombreux à répondre. Comment interprétez-vous cette mobilisation ?
Effectivement, 70 000 policiers et gendarmes ont répondu au questionnaire que nous leur avons adressé. Cette mobilisation, inédite dans l'histoire du ministère, est pour moi le signe qu'il existe chez nos forces de sécurité intérieure de grandes attentes quant à la mise en place de ce projet majeur du quinquennat. Attentes en matière de moyens. Attentes quant au respect dû à ceux qui nous protègent. Attentes bien sûr de suppression des tâches indues, de simplification de la procédure pénale, avec, en filigrane, une aspiration forte : retrouver le sens profond de leur métier, être sur le terrain.
Q - Le 8 février dernier, vous avez dévoilé les grands axes de la PSQ. Ces axes répondent-ils aux attentes formulées par les policiers et les gendarmes ?
Si nous avons consulté largement, c'est évidemment pour en tenir compte. Alors oui, les grands axes de la Police de Sécurité du Quotidien reprennent les attentes formulées. Quand nous soulignons par exemple que nous voulons une police et une gendarmerie aux ambitions retrouvées, avec 10 000 postes supplémentaires, une programmation immobilière ambitieuse et un plan d'équipement, nous répondons à la question des moyens. Quand nous souhaitons mettre en place une police et une gendarmerie numériques, avec des tablettes permettant d'effectuer un contrôle en une minute et demi, ce sont des tâches administratives chronophages que nous supprimons et donc une présence-terrain accrue que nous permettons. Nous allons aussi avancer enfin sur le sujet de la procédure pénale. Le projet de loi présenté par la ministre de la Justice répond en effet à l'essentiel des attentes formulées par les forces depuis des années.
C'est la première fois qu'un projet de loi de procédure pénale ne contient aucune mesure de nature à alourdir le travail des forces de sécurité intérieure. Toutes les mesures présentées ont pour effet soit de simplifier le travail des enquêteurs, soit de renforcer leurs prérogatives.
Q -Le succès de la PSQ dépend-il des moyens ou des hommes et leur engagement ?
Les moyens seront au rendez-vous, le président de la République l'a dit et je m'y engage. Mais sans l'engagement des policiers et des gendarmes sur le terrain, rien ne sera évidemment possible. Quand je me déplace sur le terrain, que je dialogue avec les forces, je perçois une réelle envie de faire, d'aller de l'avant, parfois bridée par des carcans organisationnels. C'est pour cela que j'ai décidé de donner une plus large capacité d'initiative aux policiers sur le terrain. Avec une ligne : mettez en place les stratégies qui vous semblent les plus adaptées, nous vous faisons confiance. Et ensuite, nous évaluerons, mais seulement a posteriori, pas en demandant des reporting permanents.
Source https://www.interieur.gouv.fr, le 19 avril 2018