Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le conflit au Yémen, à l'Assemblée nationale le 18 avril 2018.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 18 avril 2018

Texte intégral

Monsieur le Député,
La guerre déchire le Yémen depuis trois ans et demi, vous l'avez rappelé et aujourd'hui ce conflit est dans l'impasse. Cette impasse engendre une crise majeure, humanitaire, sanitaire et alimentaire.
La situation des civils est absolument dramatique, vous l'avez indiqué avec beaucoup d'exactitude.
Il y a deux principes auxquels nous devons répondre : la communauté internationale - puisque c'est le principe du droit des conflits armés - puis la protection des civils et le libre accès de l'aide humanitaire.
Ces principes ne sont pas optionnels, ils s'imposent à tous : à la coalition arabe, à l'Arabie saoudite, ils s'imposent aussi aux Houthis et donc à l'Iran qui aide les Houthis avec des livraisons d'armement.
C'est sur ces bases que nous discutons avec les autorités de la coalition, en particulier. Il y a eu des progrès de faits puisque la coalition a décidé de mobiliser un milliard et demi de dollars pour favoriser l'aide humanitaire. Mais ce n'est pas suffisant parce qu'il faut aussi lever les restrictions sur l'accès de l'aide humanitaire dans les ports - je pense en particulier au port de Hodeïda - et dans les aéroports - je pense en particulier à l'aéroport de Sanaa.
C'est ce que le président de la République a indiqué au Prince héritier lorsqu'il est venu à Paris la semaine dernière. C'est ce que j'ai moi-même dit aux plus hautes autorités de l'Iran lorsque je m'y suis rendu le mois dernier.
C'est pourquoi il y aura une conférence internationale avant l'été sur l'aide humanitaire visant à mobiliser l'ensemble des acteurs sur ce sujet. Mais la vraie réponse, elle n'est que politique. Elle est une réponse politique sous le mandat et sous la responsabilité des Nations unies. La nomination récente de Monsieur Griffith pour essayer de faire avancer une solution politique est une bonne chose car il ne peut y avoir aujourd'hui de gagnant dans cette crise épouvantable dont vous avez rappelé les aspects les plus essentiels.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 avril 2018