Interview de M. Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, avec RTL le 27 avril 2018, sur la rénovation énergétique des logements, la question du glyphosate, la politique d'immigration et sur son action au gouvernement.

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

YVES CALVI
Elizabeth MARTICHOUX, vous recevez ce matin le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas HULOT.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être sur RTL ce matin, bonjour Nicolas HULOT.
NICOLAS HULOT
Bonjour.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors il y en a des normes, il y en a eu des plans successifs dans le bâtiment avant le vôtre, on les connaît : Grenelle de l'environnement, le plan Royal. Or il y a encore aujourd'hui beaucoup trop d'immeubles passoires, de maisons qui consomment beaucoup trop d'énergie, 7 millions de logements mal isolés Vous avez présenté hier Nicolas HULOT votre plan de rénovation thermique, est-ce que vous pouvez nous donner ce matin 2, 3 mesures qui permettront de faire faire des économies substantielles aux Français ?
NICOLAS HULOT
D'abord ce que je veux dire, c'est qu'on va demander… enfin on va essayer de donner envie aux Français de rénover leur bâtiment, de mieux les isoler, en leur expliquant tout simplement que s'ils veulent gagner en pouvoir d'achat, il y a des marges de manoeuvre très importantes. Juste un exemple, hier j'étais à Angers dans une copropriété, avec des dispositifs qui permettent aux gens de déjà qu'on leur paie plus de 50 à 60 % des travaux ; et pour ceux qui n'ont pas les moyens de mettre le reste à charge, on a un Fonds de garantie qui leur permet de couvrir l'ensemble des travaux. En l'espace de… les travaux ont duré quelques mois, leur facture d'électricité, d'énergie a baissé de 40 %, donc on c'est énorme. Qu'est-ce qu'on va faire pour inciter les Français ? D'abord simplifier tous les dispositifs, mettre un guichet unique parce que les gens sont perdus dans tous les dispositifs. Deuxièmement, on va faire en sorte de les guider dans les bons gestes, parce que parfois on les a incités dans des travaux qui n'étaient pas forcément les plus efficaces ; et on va fiabiliser ce qu'on appelle le diagnostic de performance énergétique.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous voulez dire qu'il y a des… pour dire les choses il y a des arnaques, il y a dans ce domaine des diagnostiqueurs qui ne sont pas fiables, c'est ça ?
NICOLAS HULOT
Oui, alors parfois il est arrivé que sur ce qu'on appelle les DPE, les Diagnostics de performance énergétique, on avait 2 avis différents. Donc on va revoir tout ce processus.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc vous allez fiabiliser les diagnostiqueurs, moraliser le marché ?
NICOLAS HULOT
Oui, et puis on va faire aussi en sorte que si les banques sont parfois un peu réticentes à faire des prêts à taux 0…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et elles le font, comme vous dites parfois, c'est gentil…
NICOLAS HULOT
Oui, mais c'est pour ça qu'on va monter un Fonds de garantie, qui permettra de vaincre les réserves des banques, puisque c'est l'Etat qui servira de garantie à ces prêts. Et puis, pardon, mais il y a des choses fondamentales qui vont changer parce qu'on a l'intention de rénover 500.000 logements par an…
ELIZABETH MARTICHOUX
Comme les autres, alors permettez-moi, je parlais des plans successifs, depuis les derniers plans ils affichaient tous 500.000 logements, ça n'a jamais été atteint.
NICOLAS HULOT
Je sais bien, c'est pour ça qu'on a…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pourquoi vous, vous allez y parvenir ?
NICOLAS HULOT
Parce qu'encore une fois… et d'abord par exemple, un exemple très simple, on proposait aux gens un crédit d'impôt, un crédit d'impôt c'est réservé à des gens qui peuvent faire l'avance et qui…
ELIZABETH MARTICHOUX
…Sur l'année fiscale…
NICOLAS HULOT
Souvent ils attendaient 18 mois et la plupart des foyers ne peuvent pas se le permettre. Nous, on va transformer ça en prime, donc à l'instant où ils vont faire leurs travaux, ils bénéficieront de cette prime. Ça, ça change quand même…
ELIZABETH MARTICHOUX
Une prime immédiate à la fin des vaux ?
NICOLAS HULOT
Voilà, absolument.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et sur la base du montant des travaux, comment ça va être calculé ?
NICOLAS HULOT
En fait il y a des critères selon les revenus, mais ça peut aller jusqu'à 40, 50 % des travaux, c'est quand même énorme, c'est énorme. Et pour ceux qui ne peuvent pas payer le reste, encore une fois on met en place le système de prêt au 0 qui va leur permettre de couvrir l'ensemble des dépenses.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça, ce sera une prime (vous dites) à partir de…
NICOLAS HULOT
2019.
ELIZABETH MARTICHOUX
2019, donc au 1er janvier 2019, ce sera au budget d'ailleurs 2019…
NICOLAS HULOT
Absolument.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce sera dedans, là vous êtes formel, ce sera inscrit dedans, donc une prime immédiate calculée sur le montant, un montant forfaitaire ?
NICOLAS HULOT
Oui, et puis on va aussi… parce que là on s'aperçoit qu'il y a… comment dire, les plus gros volumes en termes de rénovation c'est dans les copropriétés, et on va faciliter le travail avec les copropriétés. Et c'est ce qu'on a fait d'ailleurs hier, c'est ce que j'ai voulu montrer à Angers, on va travailler également avec les syndics pour faire en sorte que les décisions puissent se prendre dans un temps beaucoup plus court. Donc en fait l'idée…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais avant cela Nicolas HULOT, comment vous faites pour identifier les personnes qui ont vraiment besoin… et vous le savez, il y a beaucoup de propriétaires qui ont des toitures défoncées, qui n'ont pas de chauffage central, qui sont dans la précarité, c'est précisément ceux-là qui ne demandent rien parce que c'est comme ça, la précarité finalement elle éloigne des circuits d'aide ?
NICOLAS HULOT
On est en train de mettre en place avec l'ensemble des partenaires, les professionnels, les territoires, les régions, les collectivités locales une Agence publique de la rénovation thermique avec des guichets uniques. Et on va très bientôt lancer une grande campagne de communication, qui va permettre d'aider les gens, de les guider, de leur faciliter…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il faut aller les chercher…
NICOLAS HULOT
Oui, c'est ce qu'on va faire, on va utiliser… quand je vous dis qu'on va lancer une grande campagne de communication, on va utiliser tous les écrans…
ELIZABETH MARTICHOUX
Les associations…
NICOLAS HULOT
Oui, même on va faire de la com. sur la télévision et on va prendre (pardon de le dire) les gens enfants par la main et on va tout de suite leur mettre en exergue les avantages parce qu'en termes de gain de pouvoir d'achat, mais les gens sont gagnants dans un délai excessivement court. Donc c'est vrai que jusqu'à présent les systèmes étaient un peu complexes, il y avait 50 portes d'entrée et en plus, il y avait du doute…
ELIZABETH MARTICHOUX
La touche HULOT, c'est la simplification, c'est ça ?
NICOLAS HULOT
La simplification et puis encore une fois oui, de faire en sorte de pas mettre les gens dans une impasse et en tenant compte qu'il y avait une faiblesse dans le système, c'est qu'on demandait aux gens d'avancer de l'argent, certains ne pouvaient pas ; et deuxièmement pour le reste à charge, les banques ne suivaient pas. Bon ! On a pris en compte les faiblesses du dispositif et puis – pardon de vous dire – mais tous les plans que je lance, on va aller au fil du temps, au fil de l'eau chaque mois, on va les évaluer, voilà ! Et on les adaptera parce qu'il faut être très modeste, parfois on part avec de très bonnes intentions et puis on s'aperçoit, il y a certaines choses qui ne fonctionnent pas.
ELIZABETH MARTICHOUX
On évaluera l'évaluation, si vous voulez bien. Mais juste un mot, vous dit simplifier, il faut responsabiliser aussi, c'est aussi dans votre philosophie. Est-ce qu'il y a encore une idée de bonus-malus qui aurait pu être appliquée au moment de la vente du logement, effectivement en fonction de la qualité performance énergétique, soit sur la taxe foncière, soit au moment de la vente du logement. Il est sorti de vos radars, il n'est plus dans le plan ce bonus-malus.
NICOLAS HULOT
Il n'est pas dans le plan mais il est toujours à l'étude et dans les semaines qui viennent, on tranchera sur le meilleur dispositif…
ELIZABETH MARTICHOUX
L'idée c'est que ce n'est pas tranché.
NICOLAS HULOT
Non, non, ce n'est pas encore tranché, mais on a bien compris que c'est important, parce qu'au moment du changement d'acquisition d'un logement, c'est là qu'il faut… alors est-ce que c'est de l'incitation ou est-ce que c'est de l'obligation ? Et c'est ça qu'on va regarder dans un temps très court.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous y êtes favorable vous à ce bonus-malus ?
NICOLAS HULOT
Oui, il faut regarde avec… encore une fois, il faut qu'on le fasse avec… je ne veux pas l'imposer mais moi j'y suis plutôt favorable, oui.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc dans les semaines qui viennent, avant l'été vous aurez tranché et il y aura…
NICOLAS HULOT
Ça sera arbitré avant l'été, oui.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y aura un amendement, si je puis dire, au plan. Grosse semaine pour vous Nicolas HULOT, vous avez aussi présenté un plan pesticides. Surprise des associations, il n'y a rien dans ce plan sauf erreur sur le glyphosate qu'Emmanuel MACRON a promis – on s'en souvient, c'était assez spectaculaire – d'interdire dans 3 ans. Et vous lancez en revanche (je crois) une nouvelle expertise ou une nouvelle étude d'impact, il n'y en a pas assez, il n'y a pas assez de renseignements encore sur la toxicité…
NICOLAS HULOT
D'abord c'est bien de voir s'il y a dans le plan, mais enfin ce n'est pas mal de voir qu'il y a des choses énormes et qu'on est en train…
ELIZABETH MARTICHOUX
Avouez que ce n'est pas un petit sujet.
NICOLAS HULOT
Non, non, ce n'est pas un petit sujet mais pardon, il faut voir ce qui a été décidé avant ce plan. La décision du gouvernement d'interdire le glyphosate dans 3 ans, il n'a pas changé…
ELIZABETH MARTICHOUX
Non mais on ne sait pas… on ne sait pas quand est-ce qu'elle prendra corps, comment, on ne sait pas !
NICOLAS HULOT
On a dit dans 3 ans, donc c'est…
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui mais dans 3 ans, vous l'avez dit et…
NICOLAS HULOT
Mais le gouvernement n'a absolument pas changé d'avis, on a assorti ces 3 ans d'un certain nombre de dispositifs pour regarder, évaluer toutes les alternatives, favoriser l'émergence du bio-contrôle. Je vous signale d'ailleurs au passage que cette décision qu'on a prise, dans laquelle on était bien isolés sur le plan européen, je viens d'apprendre ce matin que la Commission européenne est en train d'étudier les mêmes objectifs. Donc ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a un changement complet d'état d'esprit, parce que derrière…
ELIZABETH MARTICHOUX
Chez qui ?
NICOLAS HULOT
Non mais chez l'ensemble des acteurs. Au lieu simplement d'interdire une molécule, l'idée c'est de mettre en place des méthodes d'évaluation, des méthodologies qui vont prendre en compte quelque chose qui jusqu'à présent n'était pas reconnu, qui est ce qu'on appelle « l'effet cocktail », c'est-à-dire la combinaison parfois de différentes substances et d'évaluer leur dangerosité. Mais dans le plan que nous avons lancé hier, on va sortir très rapidement les molécules ou les substances qui sont les plus dangereuses. Le glyphosate, ça n'est absolument pas remis en cause mais maintenant, on va travailler, notamment avec l'INRA, avec les start-up avec lesquelles on va leur faciliter l'homologation et l'évaluation d'un certain nombre produits. Le glyphosate…
ELIZABETH MARTICHOUX
Encore des études, encore des évaluations ?
NICOLAS HULOT
Mais évidemment qu'il faut des études, des évaluations parce qu'il faut trouver de la substitution, soit dans les modes de production soit dans les alternatives et, notamment, du bio-contrôle. Mais la seule différence c'est que maintenant, on rentre dans l'opérationnalité.
ELIZABETH MARTICHOUX
… L'émotion des associations, parce que ceux qui disent « on ne voit rien, on ne voit rien venir vraiment de concret ».
NICOLAS HULOT
Non…
ELIZABETH MARTICHOUX
Nicolas HULOT est au gouvernement depuis un an, ça n'a pas beaucoup avancé en termes d'interdictions.
NICOLAS HULOT
Je ne suis pas d'accord avec vous parce que la France a été en pointe sur tous ces sujets-là. Attendez ! Qu'est-ce qu'ils veulent, l'interdiction du glyphosate… on a dit dans 3 ans, on est le pays qui va être le plus ambitieux sur ce sujet-là. Sur les néonicotinoïdes, sur les perturbateurs endocriniens, la voie de la France a été la plus ambitieuse, elle a entraîné l'Europe dans son sillage. Alors moi, je veux bien qu'on ne voit dans ce plan que ce qui ne figure pas, mais le glyphosate on n'a pas changé d'avis et à un moment ou un autre, il figurera peut-être dans la loi qui est en cours de discussion à l'Assemblée. Mais il n'y a pas… à un seul moment le gouvernement ne faiblira sur cet objectif-là.
ELIZABETH MARTICHOUX
Je fais une petite parenthèse, vous me parlez de l'Assemblée, c'est pour ça que j'y viens si je puis dire. Le texte sur asile de Gérard COLLOMB a été voté après de laborieux débats, il y a eu des états d'âmes, vous le savez, des absences, des abstentions, est-ce que vous êtes à l'aise vous avec ces dispositions qui réduisent le droit d'asile, qui durcissent le droit d'asile ?
NICOLAS HULOT
Ecoutez ! Moi je… c'est évidemment un sujet… selon la distance avec laquelle on le regarde, on peut se dire… on peut se sentir mal à l'aise. Moi, c'est facile de faire preuve d'humanisme, de sensibilité sur un sujet comme ça, mais il faut regarder la situation telle qu'elle existe. Moi la seule chose dans laquelle je suis mal à l'aise, c'est la distinction entre ce qu'on appelle les réfugiés économiques et les autres, parce que je me dis que les gens qui ont traversé à pied les Alpes, quelles que soient leurs motivations, la détresse est la même pour tous. Maintenant dans cette loi ce qu'il y a…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas une petite nuance parce que les réfugiés économiques, on en prend très peu et tous les autres, on ne les prend pas du tout, sauf quand ils viennent d'Etats, de pays en guerre.
NICOLAS HULOT
Ok ! En même temps… ok ! Très bien, mais est-ce que nous avons capacité – et c'est une question importante – à accueillir l'ensemble… est-ce qu'on peut faire une fausse promesse et est-ce que la raison ça n'est pas de faire en sorte que ceux qui sont là, ceux qui sont là on les accueille bien, mais de faire en sorte à un moment ou à un autre de limiter l'arrivée chez nous.
ELIZABETH MARTICHOUX
On sent que quand même vous raisonnez... il y a un député très proche de vous, Matthieu ORPHELIN, c'est un très proche, il s'est abstenu sur ce texte. Pour dire les choses, vous auriez fait la même chose si vous aviez été député de la majorité ?
NICOLAS HULOT
Mais à chaque fois qu'on parle de Matthieu ORPHELIN, qui est au passage un ami effectivement très proche, il a sa liberté, il est député, moi je suis dans un gouvernement et tant que j'y suis, je suis loyal.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez dû observer les images d'Emmanuel MACRON aux Etats-Unis Nicolas HULOT, par parenthèses vous n'aimez pas les voyages officiels, vous n'étiez pas en Inde, on vous a posé mille fois la question pourquoi vous n'étiez pas aux Etats-Unis…
NICOLAS HULOT
Non mais ce qui est marrant, ces questions-là ce n'est vraiment que des questions de journalistes parisiens…
ELIZABETH MARTICHOUX
Non mais il y a quand même des enjeux… écoutez ! Il est quand même allé dire devant le Congrès Emmanuel MACRON « il n'y a pas de planète B », l'enjeu environnemental avec les Etats-Unis…
NICOLAS HULOT
Mais il n'a pas besoin de moi pour le dire, il le dit beaucoup mieux que moi et aussi bien que moi et c'est beaucoup plus audible…
ELIZABETH MARTICHOUX
…
NICOLAS HULOT
Non mais ce que je veux dire, c'est très marrant parce que quand je n'ai pas été en Inde, on s'est dit pourquoi il ne va pas en Inde. Et quand je ne vais pas à… mais qu'est-ce que vous croyez qu'on fait à Paris, quand on sort 3 ou 4 plans dans une semaine, un plan sur l'économie circulaire, quand on sort un plan sur la rénovation des bâtiments, quand on sort un plan pour sortir des pesticides dont on ne voit simplement que ce qui manque alors que ça existe par ailleurs, parce que glyphosate on a pris une décision, on n'est pas revenu dessus. Et tout d'un coup, je ne sais pas quel fantasme fait dire aux uns et aux autres qu'on serait revenu sur… voilà ! Nous, on bosse, alors on peut être devant toutes les caméras, de profiter de tous les voyages officiels, je suis plus utile à travailler (je ne veux pas dire) 24 h/24, mais 18 h/24 sur nos sujets.
ELIZABETH MARTICHOUX
Notre-Dame-des-Landes, vous avez eu des échos depuis qu'un nouvel ultimatum a été lancé hier par le Premier ministre jusqu'au 14 mai, vous pensez que cette fois oui, le gouvernement va y arriver ?
NICOLAS HULOT
D'abord ce n'est pas un ultimatum, enfin…
ELIZABETH MARTICHOUX
Une nouvelle date !
NICOLAS HULOT
Il y a… les choses se sont faites d'une manière séquencée, raisonnable, je pense que le gouvernement a fait preuve franchement de bienveillance, d'indulgence et surtout d'intelligence dans ce dossier-là. Je rappelle que la raison d'être de ce combat, c'était que ces terres conservent leur dimension et leur destin agricole, qu'on protège la biodiversité, qu'on protège les zones humides, c'est fait. Après, on donne en plus la possibilité à celles et ceux qui le désirent de rentrer dans des projets, ils l'ont fait. Et ceux qui ne rentrent pas dans ces projets et qui ne veulent pas rentrer dans le cadre, il faut qu'ils dégagent, pourquoi il faut qu'ils dégagent ? Simplement pour laisser les agriculteurs quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent de pouvoir réaliser leur projet, ça me paraît frappé au coin du bon sens. Et au passage je veux simplement dire, il faut aussi penser aux riverains qui sont autour, qui n'en peuvent plus de cette situation et qui, maintenant légitimement, exigent que le calme et le droit reviennent.
ELIZABETH MARTICHOUX
Un an déjà que vous êtes au gouvernement, vous vous projetez encore ?
NICOLAS HULOT
Tant que je suis au gouvernement je me projette, c'est-à-dire que je ne…
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, jusqu'à la fin du quinquennat ou…
NICOLAS HULOT
Vous savez moi, je ne fonctionne pas comme ça, je l'ai dit, tant que je suis en situation de créer les conditions irréversibles de la transition écologique, je reste. Mais moi, je suis un insatisfait, pourquoi ? Non pas par critique par le gouvernement, parce que la situation écologique ne permet en aucun cas de l'autosatisfaction, c'est une situation d'urgence et qui conditionne encore une fois tous les enjeux de société auxquels nous sommes attachés.
ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà ! Des états d'âme justifiés par Nicolas HULOT ce matin sur RTL. Merci à vous d'avoir été dans notre studio.
YVES CALVI
La rénovation en France devient un moyen de gagner du pouvoir d'achat, c'est ce dont nous voulons convaincre les Français, nous dit le ministre, nous allons donc simplifier les choses avec en particulier une prime immédiate dès la fin des travaux de rénovation pouvant aller jusqu'à 50 %. Elle sera mise en place dès le 1er juillet 2019. Merci à tous les deux.Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 mai 2018