Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'attitude des européens face à la décision des Etats-Unis de quitter l'accord relatif au nucléaire iranien, à l'Assemblée nationale le 9 mai 2018.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 9 mai 2018

Texte intégral

Monsieur le Député,
La décision du président Trump de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien est une décision unilatérale. C'est une décision américaine qui n'engage que les Etats-Unis, qui renoncent à tenir la parole donnée. Le retrait américain fragilise certes l'accord, mais il n'annule pas l'accord. C'est la force du multilatéralisme - que l'on peut marquer en particulier aujourd'hui, journée de l'Europe - que de dire que l'accord de Vienne du 14 juillet 2015 est toujours respecté.
Pour les Européens qui croient en cet accord, qu'ils ont activement contribué à négocier, le retrait des Etats-Unis implique de rester unis, de parler aux Américains, aux Iraniens, et de travailler ensemble sur plusieurs directions.
D'abord, maintenir l'engagement dans l'accord, tant que l'Iran respectera cet accord, ce qui est le cas aujourd'hui. C'est le sens de la démarche qui a été affirmée hier, à la fois par le président de la République, par la Chancelière Merkel, par la Premier ministre May et c'est également ce qu'a dit, au nom de l'Union européenne, Madame Mogherini.
Ensuite, il nous faut travailler à un cadre plus large, qui permette de traiter les problèmes - qui sont bien réels, il ne faut pas être naïfs - que pose l'Iran sur le plan de la sécurité internationale, que ce soit dans la poursuite de ses programmes de missiles, dans le devenir du programme nucléaire après 2025, dans la déstabilisation et la tentation hégémonique qu'a l'Iran dans la région.
Sur ces engagements-là, l'Europe restera unie et sera très solidaire.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mai 2018