Texte intégral
LEA SALAME
Bonjour Laura FLESSEL.
LAURA FLESSEL
Bonjour.
LEA SALAME
Merci d'être avec nous ce matin. Serez-vous ce soir à Lyon pour soutenir l'OM en finale de la Ligue Europa ?
LAURA FLESSEL
Je serai là-bas effectivement avec le ministre COLLOMB. Je pense que ma place est aussi là-bas et c'est la seule équipe de France qui sera là donc que je serai là-bas.
LEA SALAMA
Ça ne va pas être trop dur de soutenir l'OM quand on sait que votre coeur bat pour le PSG ?
LAURA FLESSEL
Je suis ministre des Sports donc je suis toutes les équipes.
LEA SALAMA
Donc votre coeur ne bat plus pour personne
LAURA FLESSEL
Mon coeur bat toujours, oui oui, j'adore le sport.
LEA SALAMA
Vous avez lancé une campagne de lutte contre les discriminations, le racisme et le sexisme dans le sport. Cette semaine est particulièrement dédiée à la lutte contre l'homophobie. Il y a quelques jours à peine, un match de football entre deux équipes de division 3 en Alsace a dégénéré. Trois joueurs d'origine africaine ont été injuriés et roués de coups par certains de leurs adversaires et des supporters de l'équipe adverse. Est-ce que les règlements des clubs sont assez sévères ?
LAURA FLESSEL
Je dirais qu'effectivement on a lancé, une campagne nationale de lutte contre toute forme de discrimination, on doit, je dirais, effectivement, être vigilant et ce qui s'est passé, c'est inadmissible, donc effectivement il faut renforcer, je dirais, les sanctions. Aujourd'hui tout le monde doit connaître ses droits et ses devoirs et ça passera aussi par un travail, un renforcement sur les formations.
LEA SALAME
Donc vous dites officiellement vous la ministre aux président de club durcissez le règlement.
LAURA FLESSEL
Tout à fait et lorsqu'il y a eu en fait des problèmes en Russie, notre équipe de France a, enfin nos joueurs ont été insultés, effectivement on est monté au créneau, derrière la FIFA a sanctionné l'équipe de la Russie. Donc je pense qu'il faut le faire, il faut sanctionner en national et en international.
LEA SALAME
C'était en mars dernier, on se souvient effectivement des cris de singe entendus à Saint-Pétersbourg lorsque l'équipe de France a rencontré l'équipe de Russie. Des insultes racistes, on en entend beaucoup en Russie. 90 incidents racistes relevés en une saison dans le championnat russe c'est beaucoup à quelques semaines de la Coupe du monde de foot, est-ce que vous êtes inquiète ?
LAURA FLESSEL
Je ne suis pas inquiète, je fais confiance au ministre des Sports de là-bas qui a à coeur de bien organiser. En revanche, il y a une réflexion à avoir au niveau, je dirais, au niveau européen et le 31 mai je recevrai en fait mes homologues pour justement travailler en ce sens pour lutter contre toute forme de discrimination.
LEA SALAME
Vos homologues, c'est-à-dire ?
LAURA FLESSEL
Les homologues européens , donc c'est tous les ministres de l'Union européenne, l'idée c'est de faire une informelle afin de travailler sur des objectifs très précis, la lutte contre les discriminations, les paris en ligne, les grands événements, les dividendes, il faut aussi parler sur les grands événements, nous sommes en fait un pays qui allons organiser énormément, gérer d'événements internationaux, il faut aussi que l'héritage soit concret.
LEA SALAME
En fait le problème, ce que vous dites, c'est l'harmonisation des règles au niveau européen. Nous, on a des règles plus dures pour sanctionner les insultes racistes que les Russes par exemple c'est ça le vrai problème.
LAURA FLESSEL
Clairement, il faut vraiment en fait, qu'il y est une cohérence sur les fonctionnements, sur les sanctions, sur la sensibilisation. C'est bien de faire de la sanction, mais il faut aussi faire de la prévention de la sensibilisation.
LEA SALAME
Vous y serez en Russie vous pour la Coupe du monde, pas de boycott diplomatique ?
LAURA FLESSEL
Je me prépare à y aller, je pense que cette équipe de France, je dirai, dans quelques jours, on va avoir l'annonce de cette équipe de France et je m'engage et je me prépare à y aller oui.
LEA SALAME
Emmanuel Macron vous a dit, la France doit être représentée en Russie.
LAURA FLESSEL
Pour le moment, Emmanuel Macron ne m'a pas dit de ne pas y aller.
LEA SALAME
D'accord. Plusieurs personnes du sport dont Yannick NOAH, Marc LIEVREMONT, l'entraîneur de l'équipe de France de rugby, Frédéric THIRIEZ, l'ancien président de la Ligue professionnelle de foot ont signé dimanche une tribune dans Le Parisien pour exhorter le président de la République à soutenir le plan BORLOO sur les banlieues, estimant qu'un jeune discipliné par le sport est un jeune sauvé. Est-ce que vous aussi, vous demandez à Emmanuel MACRON, qui va rendre ses arbitrages la semaine prochaine de suivre les recommandations du plan Borloo ?
LAURA FLESSEL
Aujourd'hui, je vous dirais que le ministre des Sports a aussi préconisé, a fait plus d'une vingtaine de préconisations sur le plan BORLOO parce qu'effectivement que le sport c'est un vecteur inclusif et nous avons en fait des solutions. Ca passe aussi par effectivement la redéfinition, je dirais, des infrastructures, je dirais, dans le périmètre du territoire donc effectivement on attend beaucoup, mais on a travaillé.
LEA SALAME
Ça veut dire quoi la redéfinition des infrastructures dans le périmètre du territoire ?
LAURA FLESSEL
C'est-à-dire qu'il y a encore aujourd'hui dans certains quartiers prioritaires de la ville, il n'y a aucune infrastructure sportive. Donc lorsqu'on il faut construire, il faut construire ensemble, je pense que l'objectif aujourd'hui c'est un peu la raison de ma décision de le relancer, en fait, le nouveau modèle sportif, c'est qu'on a tous travaillé de manière, en silo plutôt, les collectivités territoriales, le mouvement sportif et l'Etat et aujourd'hui on est dans une redéfinition des périmètres en gros c'est travailler, c'est une harmonisation et travailler sur une cohérence du territoire et un aménagement meilleur du territoire.
LAURA FLESSEL
Redéfinir le système du sport en France c'est aussi parce qu'il y a moins d'argent, les 180 000 clubs et associations sportives de France sont inquiètes, elles dénoncent par la voix du président du mouvement olympique, les réductions de crédits aux collectivités locales qui financent les clubs, la réduction des emplois aidés, la baisse des crédits du Centre national pour le développement du sport qui accorde les subventions terrain. Et ils disent en gros c'est très bien qu'on est les JO en en 2024 mais n'oubliez pas les clubs de terrain, c'est nous qui faisons le sport qui faisons vivre le sport au niveau local.
LAURA FLESSEL
Alors je ne suis pas d'accord sur on n'a pas assez d'argent, on a de l'argent mais on a mal utilisé auparavant, donc ce qu'il faut savoir c'est que la gouvernance du sport n'a pas été revue depuis plus de 60 ans. Donc effectivement il y a 60 ans, les collectivités n'étaient pas là, les régions n'existaient pas aujourd'hui ce sont les régions qui donnent. Donc il y a une cohérence avoir aujourd'hui pour une meilleure articulation, une meilleure utilisation de cet argent.
LEA SALAME
Expliquez-nous, où l'argent est-il mal utilisé ?
LAURA FLESSEL
Alors je vous dirais qu'il y a eu énormément de saupoudrage et de doublons. Aujourd'hui ce que je m'engage à faire c'est justement une redéfinition de ce périmètre et travailler ensemble avec tous les acteurs donc, gouvernance partagée, responsabilités réparties et complémentarité de tous les acteurs sauf que pendant longtemps, tous travaillaient dans nos périmètres respectifs en disant : moi j'ai ça, moi j'ai ce secteur
LEA SALAME
Mais n'entendez les clubs qui disent qu'ils ont moins d'argent ?
LAURA FLESSEL
Alors j'ai fait plus de 200 déplacements donc oui, j'ai entendu les clubs mais je vois aussi qu'il y a eu une professionnalisation du mouvement sportif, mais en revanche, il n'y a pas eu de réussite puisque des secteurs prioritaires de la ville qui n'ont aucune infrastructure c'est que nous ne sommes pas allés. On a entendu les clubs mais il faut aussi articuler et mieux se professionnaliser, donc j'ai entendu les clubs et avec mes équipes justement, on redéfinit un petit peu le les financements pour aider les petits clubs parce que l'objectif c'est de pouvoir amener plus de sport partout pour tous et tout au long de notre vie.
LEA SALAME
Laura FLESSEL, la ville de Paris ne veut plus je cite : « d'hôtesses potiches pour embrasser le vainqueur du Tour de France sur les Champs-Elysées », estimant que c'est un stéréotype sexiste, elle vous interpelle d'ailleurs la ville de Paris, Anne Hidalgo..
LAURA FLESSEL
Ah je ne savais pas.
LEA SALAME
Bah je vous le dis, vous êtes d'accord avec elle, il faut enlever les jolies femmes qui embrassent le champion du Tour de France ?
LAURA FLESSEL
Je pense qu'il y a rien de sexiste, ce sont des hôtesses qui aujourd'hui définissent en fait un rôle, ce sont souvent des étudiants qui gagnent aussi, je dirais, un petit salaire pendant, je dirais, ce Tour de France puisque c'est en l'occurrence un peu ça parle du Tour de France. Je pense qu'il ne faut pas mettre du sexisme partout il y a une revalorisation peut-être des actions mais je pense que ces jeunes filles ne sont pas utilisées et ne sont pas mal utilisées.
LAURA FLESSEL
Dernière question, une première année en politique pour vous, la championne d'escrime alors qu'est ce qui est plus dur de gagner des médailles olympiques ou de louvoyer dans les allées du pouvoir ?
LAURA FLESSEL
Je m'attendais à cette question. Je dirais qu'aujourd'hui j'utilise les deux, c'est-à-dire que je suis fière je suis à ma place, je pense que ça fait un an qu'on travaille, il y a une popularité parce que j'ai été championne pendant 20 ans mais il y a un gros travail c'est quelque part je le dis.
LEA SALAME
J'ai envie de vous dire, une des ministres les plus connus, parce que les autres sont pas tellement connus avant d'être populaire.
LAURA FLESSEL
Mais on travaille, l'idée c'est de travailler en profondeur et c'est vrai que ça transforme beaucoup mais je vous dirai, que voilà, je suis ravie d'être ici et ça fait un an.
LEA SALAME
Qu'est-ce qui est le plus dur ?
LAURA FLESSEL
Moi j'associe la vie de la sportive, l'expérience de la sportive ; j'utilise mon réseau et on va transformer le sport.
LEA SALAME
Vous avez encore le temps de faire du sport ?
LAURA FLESSEL
Je fais du sport oui, il faut donner l'exemple.
LEA SALAME
Merci Laura FLESSEL, belle journée à vous, un pronostic pour ce soir ?
LAURA FLESSEL
Allez l'OM.
LEA SALAME
Oui mais ça, ce n'est pas un pronostic.
NICOLAS DEMORAND
C'est dur à dire.
LAURA FLESSEL
Non pas du tout.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 mai 2018