Texte intégral
Mesdames
Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer ce millésime exceptionnel de VINEXPO 1999. Je tenais à être présent à Bordeaux, à cette grande fête du vin et des spiritueux, qui associe les principaux acteurs internationaux du secteur. A cet égard, je souhaite saluer très chaleureusement tous ceux qui sont venus de loin pour être parmi nous et adresser un message d'amitié à Monsieur MLADINIC, le Ministre de l'Agriculture chilien et Monsieur O'KEEFE, le Ministre irlandais. Enfin, je suis très heureux également de reconnaître dans l'assistance de nombreux Ambassadeurs de pays amis.
Ce dernier salon avant l'an 2OOO a un éclat particulier en raison des fortes évolutions du secteur des vins et spiritueux de ces dernières années. Je soulignerais notamment le grand développement des échanges internationaux, l'apparition de nouveaux modes de consommation et l'amélioration constante de la qualité des produits.
Votre salon est également celui des spiritueux. Ce secteur est marqué par des produits prestigieux - je citerai bien sûr le Cognac et l'Armagnac - qui véhiculent une image très forte, mais sont également en constante évolution pour aller à la rencontre de consommateurs nouveaux. Je salue à cet égard les efforts effectués par les producteurs de Cognac pour rajeunir leur image et diversifier leur offre. Mais le monde des spiritueux est également celui de produits nouveaux, marqués par la créativité et l'invention, qui répondent bien à l'attente du citoyen en matière de produits festifs.
Il existe aujourd'hui de grands vins partout dans le monde. Cela rend la compétition internationale dans ce secteur particulièrement stimulante, notamment pour notre production française. Celle-ci sait garder toute sa place dans cette compétition, que ce soit avec les grandes appellations comme avec des vins issus de régions moins connues où de très grands crus sont en train d'apparaître. Je vous invite à les découvrir au cours de ce salon.
Le secteur viticole est un secteur privilégié ; il sait allier performance économique, création de richesses et de valeur ajoutée et aménagement du territoire.
Soulignons également qu'il participe à l'entretien de paysages dont certains sont parmi les plus beaux du monde.
La viticulture illustre donc parfaitement la multifonctionalité de l'agriculture ; elle constitue la démonstration brillante d'une conjonction réussie entre gestion de l'espace rural et performance économique ; c'est cette voie que la France souhaite renforcer au travers d'outils nouveaux, prévus par la Loi d'Orientation Agricole que notre Parlement vient récemment d'adopter.
La vitalité de ce secteur n'est pas le fruit du hasard : en Europe et particulièrement en France, elle résulte d'une longue suite d'efforts conjugués des hommes et des femmes de la viticulture, ainsi que du négoce et des Pouvoirs Publics. Il s'agissait à la fois de maîtriser les volumes produits, d'orienter la production pour l'adapter aux évolutions de marché et de promouvoir les politiques de qualité et de spécificité. Ces efforts se sont traduits par le développement des appellations d'origine mais également par l'essor plus récent et tout aussi spectaculaire des vins de pays.
C'est à la poursuite de ces politiques concertées entre professionnels et Pouvoirs Publics que je me suis attaché depuis mon arrivée au Ministère.
Lors des négociations de l'agenda 2000, les succès obtenus ont été particulièrement satisfaisants dans le secteur du vin qui dispose à présent en Europe d'un cadre réglementaire assoupli et rénové, d'une croissance maîtrisée et assurée, d'un régime attractif et souple de reconversion des plantations, et enfin de la reconnaissance communautaire de ses interprofessions régionales viti-vinicoles. Je dois vous dire que je suis particulièrement heureux d'avoir contribué à ce résultat qui nous permet de disposer aujourd'hui d'un outil communautaire qui permettra à la France à la fois de tenir son rang dans le monde et de relever demain de nombreux défis.
Je pense notamment aux futures discussions du commerce international. Nous aurons là l'occasion de promouvoir notre conception du vin, produit qui doit avant tout exprimer les potentialités d'un terroir et les spécificités des cépages qui y sont plantés grâce au savoir faire des vignerons : le produit de la vigne ne doit pas être, à notre sens, une matière première standardisée pour une industrie de masse.
C'est sur les terroirs, grâce à leur harmonie avec les cépages et au talent des hommes que repose notre tradition viti-vinicole.
C'est cette tradition sans cesse renouvelée que nous voulons soutenir, dans le secteur des vins de pays comme dans celui des appellations d'origine. Il faut expliquer et faire partager à ceux qui ne la connaissent pas encore la notion de terroir, en luttant avec fermeté contre les usurpations et les détournements de notoriété, en revendiquant une protection juridique toujours plus efficace de nos appellations d'origine et de nos indications géographiques sur la scène internationale.
Pour autant, ne soyons pas fermés à toute avancée technique et scientifique ; nous devons toujours progresser dans notre connaissance et chercher à maîtriser les difficultés de cette culture et à renforcer la qualité de nos vins, indissociable d'une vinification et d'une conservation toujours plus parfaite.
C'est pourquoi la France, consciente des questions multiples qui se posent à la filière viti-vinicole à l'aube du XXIème siècle se réjouit à l'idée d'accueillir en juin 2000, dans un an presque jour pour jour le XXVème congrès de l'O.I.V., l'Office International de la vigne et du vin, sur le thème : "Quels vins pour le troisième millénaire ?".
Ce congrès sera l'occasion pour les représentants scientifiques et professionnels de plus de 40 pays de faire le point sur toutes les interrogations et toutes les recherches qui sont menées dans le monde dans ce domaine. Je vous donne dès maintenant rendez-vous pour cette grande manifestation.
Pour l'heure, je souhaite à cette édition 1999 de VINEXPO un succès à la hauteur des efforts déployés par tous les professionnels. Je sais que tous les grands de la profession sont là.
Cette semaine sera riche en échanges, en succès et en découvertes gustatives. Je puis vous assurer que la France se réjouit toujours d'accueillir chez elle des amis de la vigne et du vin et j'espère qu'au terme de cette semaine bordelaise, vous retournerez chez vous, riches d'expériences qui vous permettront d'élaborer des produits proches de la perfection.
Je vous remercie.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 16 juin 1999)