Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur la situation politique en Libye, la force multinationale mixte et sur la République centrafricaine, à N'Djamena le 7 juin 2018.

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Circonstance : Conférence de presse conjointe avec M. Mahamat Zene Cherif, ministre tchadien des affaires étrangères, de l'intégration africaine et de la coopération internationale, à N'Djamena le 7 juin 2018

Texte intégral


Merci Cher Ami,
C'est ma première visite ici à N'Djamena comme ministre des affaires étrangères, et je disais tout à l'heure, en commençant, que c'était ma première sous la 4ème République tchadienne. Je suis venu plusieurs fois sous la 3ème République, comme ministre de la défense.
Nous avons eu l'occasion d'échanger sur plusieurs sujets, dont celui de la Libye, je vais y revenir, et j'aurais l'occasion de poursuivre cet échange demain avec le président Déby.
La réunion de Paris initiée par le président Macron sur la Libye a été une étape très importante dans la mesure où elle a permis de réunir les quatre acteurs principaux et la communauté internationale comme grand témoin. Des engagements ont été pris, par les uns et par les autres, en particulier un agenda qui a été acté avec deux étapes :
- Une première étape au mois de septembre où on définira la loi électorale qui sera mise en oeuvre,
- et une deuxième étape le 10 décembre qui sera l'étape directement électorale.
Cet ensemble-là a été confirmé par une déclaration du président du Conseil de sécurité avant-hier, et donc désormais il faut tout faire pour que ces engagements soient mis en oeuvre. Nous n'avons pas d'inquiétudes mais nous avons une détermination commune à faire aboutir ce résultat qui est la première étape pour permettre de légitimer un pouvoir politique capable d'unifier par ailleurs les forces armées dans une armée nationale libyenne.
Nous sommes sur ce point en parfait accord.
Nous avons pu aussi échanger sur les progrès de la force multinationale mixte dans le combat contre, à la fois, Boko Haram, version 1 et version 2, dans le but d'assurer la sécurité de la population tchadienne. Et la France, vous le savez, soutient cette initiative. Nous constatons aussi l'engagement renforcé des Nigérians dans ces opérations et, finalement, les bons résultats progressifs qu'obtient cette force multinationale mixte.
Enfin, nous avons pu évoquer la question de la République centrafricaine où nous sommes inquiets des exactions répétées des groupes armés qui interviennent par des actes de barbarie, et nous sommes très soucieux de faire en sorte que l'initiative de paix, qui a été initiée par l'Union africaine, initiative de Libreville, puisse être mise en oeuvre et qu'elle aboutisse au désarmement et à l'intégration des groupes et à une solution pacifique pour ce pays qui est dans une instabilité toujours très préoccupante.
Et cela fera partie des discussions que nous aurons dans les jours à venir pour qu'on retrouve l'esprit qui avait au départ permis, grâce à l'action de tous, du Tchad et de la France, d'aboutir à des élections qui normalement auraient dû permettre un processus politique, et qui aujourd'hui n'est malheureusement pas au rendez-vous. Donc il faut faire en sorte que l'action de tous puisse le permettre. Merci.
Q - Sur la RCA et la Russie (inaudible)
R - J'ai pu évoquer cette question avec le ministre Lavroff lorsque j'étais à Saint-Pétersbourg. Nous sommes tout à fait déterminés à ce que les engagements constitutionnels, électoraux et militaires qui présidaient à l'arrivée du président Touadera puissent être respectés, et sans ingérence d'acteur étranger. Merci.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 juin 2018