Texte intégral
CHRISTOPHE DELAY
L'information ce matin c'est l'évacuation de la fac de Tolbiac, tout a été réglé en 1 heure, début de l'opération 5h00, fin de l'opération peu après 6h00, ça s'est déroulé dans le calme, Aurélie, et il n'y a eu qu'une interpellation. En direct avec nous la ministre de l'Enseignement supérieur, Madame Frédérique VIDAL, bonjour. La fac de Tolbiac donc évacuée, quelle est votre première réaction ?
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour. C'est une réaction de soulagement, puisque les forces de police ont fait preuve d'un extrême sang-froid, ainsi que les personnels sur le site, et que, évidemment, c'est très important que les choses puissent revenir à la normale au sein de cette université, dans laquelle de nombreuses dégradations ont été commises, et sont en train d'être constatées et recensées.
AURELIE CASSE
De nombreuses dégradations dites-vous, vous les chiffrez à combien, vous avez des estimations des dégâts à Tolbiac ?
FREDERIQUE VIDAL
Non, pour le moment c'est vraiment une estimation qui est faite dans un premier temps par les forces de police, et puis ensuite il y aura une estimation chiffrée qui sera faite par le président.
CHRISTOPHE DELAY
On va les regarder, Madame VIDAL, les images des dégradations, parce que c'est vrai qu'on a eu assez peu d'images, alors dégradations là, pas tellement sur ce premier cliché, mais en l'occurrence des matelas, des abris installés à l'intérieur des amphithéâtres ce matin. Cette intervention policière, Madame VIDAL, était-elle indispensable au risque que le gouvernement apparaisse comme l'incarnation d'un Etat autoritaire ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, il faut dire que ce site, depuis maintenant quelques semaines, était vraiment le lieu, à la fois d'affrontements à l'extérieur et à l'intérieur du site, qu'il y avait une totale difficulté à savoir ce qui se passait à l'intérieur, que des engins incendiaires avaient été découverts et identifiés sur le site, que le quartier lui-même souffrait de sorties nocturnes, de dégradations, qu'il y a eu plusieurs altercations dans le quartier, donc c'est la raison pour laquelle la préfecture de police a
CHRISTOPHE DELAY
Mais quand Gérard COLLOMB dit que l'Etat de droit être rétabli partout, vous êtes d'accord ?
FREDERIQUE VIDAL
La préfecture de police a jugé de l'opportunité d'une intervention à Tolbiac, moi j'attends évidemment les conclusions des estimations que le préfet est en train de faire actuellement, mais ce qui est sûr c'est que ce qui se passait sur Tolbiac n'avait strictement plus rien à voir avec une activité universitaire et que c'est très important, à l'approche des examens, que les choses retrouvent leur sérénité. Moi j'ai rencontré des étudiants hier, qui étaient extrêmement en colère, et le risque fondamental c'était que les étudiants s'affrontent entre eux.
CHRISTOPHE DELAY
Est-ce que les examens prévus pour les étudiants de Tolbiac auront lieu normalement, compte tenu des dégâts que l'on va devoir désormais évaluer ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, ils ne se tiendront probablement pas sur le site de Tolbiac, mais, vous savez, l'université Paris 1 a de nombreux autres sites, donc là encore le président est en train de travailler avec ses équipes, de manière à indiquer aux étudiants dans quels sites se dérouleront les examens. Ils seront peut-être étalés un peu dans le temps, mais en tout cas ce qui est extrêmement important c'est que les étudiants ne perdent pas leur année.
AURELIE CASSE
Et maintenant, que va-t-il se passer, Frédérique VIDAL, justement pour assurer ces examens, voir si c'est possible ou non, ça veut dire qu'il y aura une présence policière ces prochains jours ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors ça, je ne suis pas en capacité de vous répondre sur ce sujet, comme je vous le dis, l'évacuation a eu lieu ce matin, pour le moment la police est toujours sur place et fait les contestations, le président HADDAD va ensuite se rendre sur place, et puis avec l'ensemble de ses équipes il communiquera sur la tenue des examens.
CHRISTOPHE DELAY
Une toute dernière chose Madame VIDAL. Il y a quatre universités, désormais, qui ont été évacuées, est-ce qu'il faut entendre que les autres universités le seront aussi dans les prochains jours ?
FREDERIQUE VIDAL
C'est vraiment, à chaque fois, une question qui d'abord doit être posée par les présidents d'université, qui doivent demander l'évacuation s'ils estiment qu'il y a mise en danger des biens et des personnes. On a assisté sur Tolbiac, comme je vous le disais, à d'importantes dégradations, on en a eues sur d'autres sites, il y a des sites où il y a des assemblées générales, mais où il n'y a pas de dégradations, à chaque fois c'est l'appréciation des présidents d'université, et puis ensuite l'avis d'opportunité qui est pris par le préfet.
CHRISTOPHE DELAY
Merci beaucoup Frédérique VIDAL.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 avril 2018