Texte intégral
ADRIEN BORNE
Nous sommes en direct avec Frédérique VIDAL, la ministre de l'Enseignement supérieur, bonjour madame, merci d'être avec nous sur LCI. On le voit, des tensions, pour vous c'est l'Etat de droit qui a été rétabli ce matin à Tolbiac ?
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour. Ce qui s'est passé ce matin à Tolbiac était une évacuation qui était effectivement nécessaire puisque depuis maintenant plusieurs semaines il était impossible de rentrer sur le site et les occupants commettaient à la fois des dégradations à l'intérieur, et comme l'a mentionné le préfet de police dans son communiqué, des dégradations aussi à l'extérieur dans le quartier, et donc il était effectivement très important que les lieux universitaires retrouvent leur liberté.
JULIE HAMMETT
Il a été décidé d'intervenir ce matin, on sait que c'était une demande qui avait été faite il y a quelques jours, pourquoi ce matin ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors l'opportunité de l'intervention elle est vraiment au préfet, et donc c'est lui qui décide du moment. A partir du moment où le président de l'université avait demandé le concours des forces de l'ordre, il y avait eu un renforcement de la sécurité autour, de manière justement à contrôler et à éviter les affrontements aux abords de l'université, et la préfecture a constaté qu'il y avait eu des dégradations dans le quartier, des altercations encore dans la nuit d'avant-hier à hier, et voilà, je pense que c'est aussi ce qui a décidé l'intervention.
ADRIEN BORNE
Madame la ministre, Gérard COLLOMB parle, et le préfet de police de Paris d'ailleurs, de grosses dégradations à l'intérieur de l'université, elle va rester fermée encore pour plusieurs jours, le temps justement de réparer les choses ?
FREDERIQUE VIDAL
Disons que je pense qu'il va y avoir deux phases. La première phase ça va être une phase de nettoyage, de déblaiement et puis l'estimation de ces dégradations, et il faudra évidemment que ce site-là soit opérationnel le plus rapidement possible. Mais l'université Paris 1 a de nombreux sites et donc c'est sur ces autres sites que les examens se dérouleront très probablement, mais pas sur le site Tolbiac en tant que tel.
ADRIEN BORNE
Et, Frédérique VIDAL, comment on s'assure que les étudiants bloqueurs, qui ont l'air toujours aussi déterminés, ne vont pas revenir, la police ne va pas rester indéfiniment sur le site de Tolbiac ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors le site est fermé de toutes les façons la semaine prochaine, puisque ça correspondait aux périodes de vacances universitaires, et une fois que le site sera fermé, évidemment, il y aura un maintien de la sécurité du site, qui est extrêmement importante. C'est un site sur lequel on a retrouvé des cocktails-Molotov, sur lequel il y a eu des dégradations qui ont été commises, donc voilà, il faut évidemment que tout ceci soit analysé, contrôlé, et que la sécurité soit rétablie avant que ce site puisse de nouveau accueillir les étudiants.
JULIE HAMMETT
Est-ce que d'autres évacuations sont prévues à Paris ou ailleurs en France ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, c'est uniquement à la demande des présidents d'université que les évacuations se font, il y a des sites sur lesquels il y a des assemblées générales avec des débats et pas de dégradations, et dans ce cas-là les présidents estiment qu'il n'y a pas de risque sur les biens et les personnes, qu'ils ne soient pas en capacité de maîtriser. Lorsqu'il y a des violences qui sont commises, des dégradations qui sont commises et que les présidents ne sentent plus en capacité de maintenir la sécurité des biens et des personnes, ils font appel aux préfectures, et ensuite ce sont les préfets qui décident de l'opportunité d'intervenir ou pas, et voilà, et à partir de ce moment-là c'est effectivement eux qui sont en capacité de dire à quel moment il faut le faire.
JULIE HAMMETT
Merci Frédérique VIDAL d'avoir en direct avec nous sur LCI, je rappelle que vous êtes ministre de l'Enseignement supérieur.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 avril 2018