Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, quelle contrepartie exigent les autorités ouzbeks pour laisser passer l'aide humanitaire en Afghanistan ?
R - Pour l'instant, il n'y a pas de contrepartie demandée. Les Ouzbeks n'ouvrent pas le pont de Termez qui est la voie de passage la plus normale, la plus facile aussi pour transporter vers les populations qui en ont besoin des stocks d'aide qui sont déjà là, mais qui sont côté ouzbek.
La question est non seulement l'ouverture du pont ou l'acceptation de charger sur des barges les marchandises en question mais il est vrai également que cette aide humanitaire ne peut arriver aux populations que s'il y a des ONG capables aussi de prendre en charge cette aide et de l'acheminer. Et la question du transport, de l'autorisation donnée aux ONG qui sont à Termez de traverser l'Amou Daria est également posée et cela fait partie de l'agenda des discussions que j'aurai demain avec les autorités ouzbeks.
Q - Quelle est votre mission ? Pourquoi est-ce que vous partez et quelle est votre marge de manuvre pour essayer d'obtenir le passage des convois humanitaires ?
R - Il s'agit d'avoir une relation avec les Ouzbeks pour leur faire mieux comprendre la position de la France dans ce conflit, l'importance que nous attachons notamment à l'action humanitaire et l'idée que nous nous faisons aussi de la solution politique qui garantisse une paix durable en Afghanistan. Et comme il y a longtemps qu'il n'y a pas eu de ministre français en Ouzbékistan, je crois que les autorités ouzbeks voudront en profiter pour parler aussi de la coopération qui peut s'instaurer entre la France et l'Ouzbékistan, pour l'Ouzbékistan et c'est peut-être cela la négociation dont vous parlez. Les Ouzbeks peuvent, je le crois, être intéressés par l'offre de coopération que nous pouvons leur proposer pour leur propre développement.
Q - Est-ce que vous avez un mandat pour négocier également le passage du contingent français qui est censé aller sécuriser l'aéroport de Mazar-i-Charif et qui est pour l'instant bloqué en Ouzbékistan ?
R - On ne peut pas appeler cela un mandat. Mais disons que cela fera nécessairement partie des discussions que j'aurai avec les autorités ouzbeks.
Q - A votre avis, pourquoi les autorités ouzbeks rechignent jusqu'à présent à laisser passer ce convoi ?
R - D'abord ils ont une bonne raison de craindre l'arrivée d'islamistes et ils s'en préservent depuis déjà de longs mois ; c'est la raison pour laquelle ils ont fermé le pont de Termez. Ils ont peur que les islamistes actuellement bousculés par les opérations que vous savez, soient tentés pour certains d'entre eux de franchir le pont, s'il était rouvert, et de "polluer" selon eux la situation au sud de l'Ouzbékistan. Voilà la raison qu'ils opposent. Nous verrons demain s'il y en a d'autres.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2001)
R - Pour l'instant, il n'y a pas de contrepartie demandée. Les Ouzbeks n'ouvrent pas le pont de Termez qui est la voie de passage la plus normale, la plus facile aussi pour transporter vers les populations qui en ont besoin des stocks d'aide qui sont déjà là, mais qui sont côté ouzbek.
La question est non seulement l'ouverture du pont ou l'acceptation de charger sur des barges les marchandises en question mais il est vrai également que cette aide humanitaire ne peut arriver aux populations que s'il y a des ONG capables aussi de prendre en charge cette aide et de l'acheminer. Et la question du transport, de l'autorisation donnée aux ONG qui sont à Termez de traverser l'Amou Daria est également posée et cela fait partie de l'agenda des discussions que j'aurai demain avec les autorités ouzbeks.
Q - Quelle est votre mission ? Pourquoi est-ce que vous partez et quelle est votre marge de manuvre pour essayer d'obtenir le passage des convois humanitaires ?
R - Il s'agit d'avoir une relation avec les Ouzbeks pour leur faire mieux comprendre la position de la France dans ce conflit, l'importance que nous attachons notamment à l'action humanitaire et l'idée que nous nous faisons aussi de la solution politique qui garantisse une paix durable en Afghanistan. Et comme il y a longtemps qu'il n'y a pas eu de ministre français en Ouzbékistan, je crois que les autorités ouzbeks voudront en profiter pour parler aussi de la coopération qui peut s'instaurer entre la France et l'Ouzbékistan, pour l'Ouzbékistan et c'est peut-être cela la négociation dont vous parlez. Les Ouzbeks peuvent, je le crois, être intéressés par l'offre de coopération que nous pouvons leur proposer pour leur propre développement.
Q - Est-ce que vous avez un mandat pour négocier également le passage du contingent français qui est censé aller sécuriser l'aéroport de Mazar-i-Charif et qui est pour l'instant bloqué en Ouzbékistan ?
R - On ne peut pas appeler cela un mandat. Mais disons que cela fera nécessairement partie des discussions que j'aurai avec les autorités ouzbeks.
Q - A votre avis, pourquoi les autorités ouzbeks rechignent jusqu'à présent à laisser passer ce convoi ?
R - D'abord ils ont une bonne raison de craindre l'arrivée d'islamistes et ils s'en préservent depuis déjà de longs mois ; c'est la raison pour laquelle ils ont fermé le pont de Termez. Ils ont peur que les islamistes actuellement bousculés par les opérations que vous savez, soient tentés pour certains d'entre eux de franchir le pont, s'il était rouvert, et de "polluer" selon eux la situation au sud de l'Ouzbékistan. Voilà la raison qu'ils opposent. Nous verrons demain s'il y en a d'autres.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2001)