Texte intégral
« Monsieur le président,
Monsieur, Madame les ministres,
Mesdames et Messieurs.
Il y a quelques mois, le président Marc Ladreit de Lacharrière est venu me voir dans mon bureau, mon bureau est juste au-dessus, à létage.
Et il ma dit « voilà une fondation qui fait un travail formidable, avec des gens formidables, avec des élèves formidables, avec des projets formidables, et donc il faudrait les accueillir ici à Matignon pour quon puisse remettre les prix ici à Matignon ».
Alors je lui dis cest formidable ! Après il ma dit « ce qui serait bien cest quon puisse inviter tous les élèves qui depuis le début, ont bénéficié de laction de la formation.
Alors je dis cest formidable ! Il y en a combien ? «trente-cinq mille ».
Ouh ! Et donc on a décidé de faire quelque chose dun peu plus restreint, un petit peu plus réduit, simplement avec ceux qui, cette année notamment, pas tous, avaient participé à ces travaux et puis ceux évidemment à qui on remet un prix.
Et je suis très heureux de vous accueillir ici, pour ceux qui sont devant moi, dans la même salle, vous êtes dans la salle du Conseil, pendant très longtemps les Conseils des ministres se sont tenus ici, une salle très sérieuse. Mais si vous regardez bien, parce que vous avez un il curieux, vous verrez quil y a quelques reproductions dans ces, dans ces trucs, qui sont en fait des illustrations des fables de la Fontaine.
Ouais regardez les, regardez les ! vous pouvez vous livrer à une forme de compétition pour savoir (Intervention des enfants) Et bah voilà, ça marche à tous les coups, les ministres sont exactement comme vous ! Enfin étaient puisquévidemment maintenant il ny a plus de Conseil des ministres ici. Et donc, il y a quelque chose damusant à imaginer, je vous le livre comme ça vous saurez pleins de choses.
Il y a quelque chose damusant à imaginer, que pendant près de 24 ans, entre 1934 et 1958, pendant que les Conseils des ministres se tenaient ici ; ceux qui les regardaient, travaillaient, prenaient des décisions, bonnes ou mauvaises, pour la France, cétait des reproductions qui nous rappelaient des fables de la Fontaines qui sont à bien des égards parmi les éléments les plus frappant de la culture française. Cétait une tapisserie où lon voit une représentation du Don Juan de Molière, bref.
Cétait des uvres qui sont extrêmement symboliques de ce quest la culture française.
Pour ceux qui sont dans la salle dà côté il y a aussi pleins dhistoires, par exemple ceux qui sont dans la salle juste derrière, qui est toute jaune, et bien pendant longtemps ça a été le bureaux de Léon Blum qui en matière daudace na pas été le dernier, puisque, on va continuer monsieur le président sur la leçon dhistoire, un peu anecdotique cest vrai mais Léon Blum était quelquun de très sérieux, quelquun de très bourgeois, quelquun de très juriste, qui écrivait des décisions formidable au Conseil dEtat et puis cétait évidemment un homme politique engagé, qui a été président du conseil sous la troisième république, mais avant, de se lancer en politique il avait écrit des livres.
Et notamment il avait écrit un livre qui sappelle « Du mariage » qui est extrêmement audacieux ! Cest pour cela que je vous en parle. Extrêmement audacieux !
Et qui, à lépoque où il a publié le livre, avait beaucoup surpris et probablement beaucoup agacé parce quil était très clairement en avance sur son temps.
En avance sur son temps par rapport aux normes sociales, et notamment en avance sur son temps par rapport à la façon dont il envisageait la place des femmes dans la société, leur liberté individuelle, leur liberté du quotidien. Donc tous cela pour vous dire quil y a eu à Matignon des gens extrêmement audacieux et jespère quil en a toujours. [Rires]
Oui je vous sens moins convaincus là-dessus cest agréable merci. [Rires]
Alors sur un petit mot peut être sur laudace, puisque votre prix sappelle le Prix de lAudace.
Cest amusant cette notion daudace, on sait à peu près tous ce que cela veut dire, on a limpression de savoir.
Quand on dit de quelquun quil est audacieux, cela veut dire que, au fond, il prend un risque, quil na pas peur de prendre des risques, quil na pas peur de faire quelque chose.
Mais quand on y pense, laudace, cest une qualité exceptionnelle, parce quelle est indispensable à lépanouissement des individus et indispensable à lépanouissement dune société. Dun groupe dhommes et de femmes.
Elle est indispensable à lépanouissement des individus parce que quand on vit sans audace, quand on ne prend aucun risque et bien il ne se passe rien. Et quand il ne se passe rien, cest assez ennuyeux.
Et ça avance rarement. Et pour pouvoir faire quil se passe quelque chose, il faut à un moment ou à un autre dans la vie faire preuve daudace. Vous en avez quelques exemples, dans la littérature, après tout cest un prix culturel, on va un peu montrer quon a des lettres.
Vous en avez un exemple intéressant dans Proust. Proust raconte le moment où son héros doit faire preuve daudace parce quil voudrait aborder des jeunes filles, il est sur la digue de Balbec et il voit des belles jeunes filles, il aimerait pouvoir les aborder, leur parler. Il faut quil fasse preuve daudace. Parce sil nose pas, et il sait que si il sy prend comme un manche, ça ne va pas bien se passer.
Et donc pour se donner du courage il boit quelques verres de Porto, je ne dis pas que cest la bonne méthode hein [Rires] ; je dis que cest la littérature qui dit ça et ça ne se passe dailleurs pas très bien. Laudace des individus cest ce qui leur permet dêtre original, non pas original dans le sens ou on voudrait ne pas être comme les autres, ça, ça na pas beaucoup dintérêt.
Cest ce qui leur permet de créer quelque chose pour la première fois, dêtre à lorigine de quelque chose. Quand vous voulez être à lorigine de quelque chose, et cest ce quil se passe quand vous faites une uvre dart, quand vous essayer de faire une uvre dart, vous êtes à lorigine, vous créer quelque chose, qui nexistait pas avant, que vous le fassiez.
Quand vous inventez une chanson, quand vous créez une statue, quand vous écrivez une histoire ou un livre, avant que vous le fassiez ça nexiste pas mais une fois que vous lavez fait ça existe.
Vous êtes à lorigine de quelque chose et pour ça il faut de laudace, une audace même qui est un peu folle ; il ne faut pas avoir peur davoir lair ridicule, je suis sûr que parmi vous ici, il y en a pleins qui se sont dit un jour « jaimerai bien essayer de faire ça mais si je le fais ils vont se foutre de moi ». Je serais surpris que personne nai déjà pensé ça ici. Moi ça mai arrivé de penser ça.
Il faut se dire, avec beaucoup daudace dune certaine façon, que ce que lon va créer a une forme de valeur ou dutilité, non pas forcément une valeur marchande mais, que si on le fait ça peut être utile à quelquun, à quelque chose ou à soi même.
Cest pas rien du tout, ce nest pas rien du tout. Cest donc indispensable quand on veut être un artiste, davoir de laudace. Quand on reproduit de façon éternelle, quelque chose qui existe déjà, on nest pas un artiste. On est un copieur. Quand on crée quelque chose neuf, une uvre, on est un artiste, et donc on fait preuve daudace.
Cest vrai du point de vue individuel, mais quand on y réfléchit bien, cest vrai aussi du point de vue dun groupe. Peut-être dune classe, en tout cas certainement dune société. Vous vous souvenez que les grands, enfin vous vous souvenez ou vous vous souvenez pas, mai je vais quand même vous le dire, les grands moments de lhistoire des sociétés, les moments où ils se transforment profondément, cest toujours des moments, ou certains, et si possible le plus grand nombre dentre eux, font preuve daudace.
Imaginez laudace quil faut pour que quelquun se dise euh « En fait on va arrêter de faire des tableaux où on représente des choses ou des gens, ou des paysages ».
Mais ils vont être beaux quand même. Et surtout, ils vont créer quelque chose quon nimagine pas. Imaginez laudace quil faut pour quelquun, pour dire « je vais traverser cette mer dont on ne sait pas ce quil y a derrière, parce quil doit y avoir quelque chose derrière et jai laudace dy aller ». Imaginez laudace quil faut pour se dire « on va créer quelque chose de neuf, parce que ce quon a aujourdhui ne marche pas ». Un des grands révolutionnaires français, qui sappelait Danton, il a fini avec la tête coupé Mais quand même ! Il a fait des grandes choses.
Danton disait et cétait finalement dune certaine façon sa devise, ou en tout cas ce quil espérait pour la France et pour la République française, il disait « de laudace, encore de laudace, toujours de laudace ». Il faut avoir de laudace et il faut avoir de laudace si on a envie de créer quelque chose et ce que je trouve formidable dans ce que vous faites, dans cette formation, dans ceux que vous accompagné, cest que vous aidez chacun de ceux qui sont ici à ne pas avoir peur dêtre audacieux. Ne pas avoir peur daller se frotter à la création culturelle.
Ne pas avoir peur daller chatouiller des choses quon ne connaît pas, et dont parfois on vous dit quils sont réservés à dautres. Non non, dessayer que chacun dentre vous ici, quel que soit son âge, quel que soit son origine, quel que soit ses goûts ou ses spécialités, puisse faire preuve daudace.
Cest formidable. Cest essentiel. Cest indispensable et cest probablement au moins aussi important que ce que vous apprenez à lécole tous les jours.
Vous remarquerez Monsieur le Ministre que jy vais molo, [rires], je ne dis pas que cest plus important, je ne dis pas que cest moins important je dis que cest au moins aussi important.
Mais ça donne une petite idée quand même de ce que je pense hein [rires]. Bon, très bien, non cest vraiment, extrêmement important.
Parce quen général, une fois quon a été audacieux, et quon a pris un risque et quon a créé quelque chose, on peut raisonnablement être fier. Parce quon la fait. Parce quon a pris le risque.
Parce que toute à lheure il y en a certains qui sont montés sur cette estrade et qui ont dit quelque chose. Et donc on peut être fier, et cest quand même très agréable non pas dêtre fier parce quon penserait quon est meilleur que les autres ce nest pas le cas, mais dêtre fier parce quon a fait quelque chose. Pas parce quon serait quelque chose ou parce quon est quelquun, parce quon a fait quelque chose.
Et cest tout ça au fond qui se joue grâce à vous, monsieur le président, cest tout ça qui sest joué pour peut-être les trente-cinq mille élèves qui ne sont pas tous présents aujourdhui ici, mais qui sont présents avec nous, on va dire, ce qui est mieux parce que cela permet de diminuer les frais du cocktail monsieur le président [rires].
Mais cest tout ça qui sest joué et qui se joue encore et cest formidable, donc bravo à vous tous, bravo à ceux qui vous accompagnent, je suis heureux finalement que Djamel mai demandé de le remplacer aujourdhui [rires] ; cest moins drôle que si cest lui qui vous avait parlé mais moi ça me fait plaisir de vous dire que je suis très fier et très admiratif à la fois de ceux qui ont tenté il y a quelques années, ceux qui ont lancé ces projets, et de ce que vous avez fait avec eux depuis quelques temps. Bravo à vous » [applaudissements].
Source https://www.gouvernement.fr, le 16 août 2018
Monsieur, Madame les ministres,
Mesdames et Messieurs.
Il y a quelques mois, le président Marc Ladreit de Lacharrière est venu me voir dans mon bureau, mon bureau est juste au-dessus, à létage.
Et il ma dit « voilà une fondation qui fait un travail formidable, avec des gens formidables, avec des élèves formidables, avec des projets formidables, et donc il faudrait les accueillir ici à Matignon pour quon puisse remettre les prix ici à Matignon ».
Alors je lui dis cest formidable ! Après il ma dit « ce qui serait bien cest quon puisse inviter tous les élèves qui depuis le début, ont bénéficié de laction de la formation.
Alors je dis cest formidable ! Il y en a combien ? «trente-cinq mille ».
Ouh ! Et donc on a décidé de faire quelque chose dun peu plus restreint, un petit peu plus réduit, simplement avec ceux qui, cette année notamment, pas tous, avaient participé à ces travaux et puis ceux évidemment à qui on remet un prix.
Et je suis très heureux de vous accueillir ici, pour ceux qui sont devant moi, dans la même salle, vous êtes dans la salle du Conseil, pendant très longtemps les Conseils des ministres se sont tenus ici, une salle très sérieuse. Mais si vous regardez bien, parce que vous avez un il curieux, vous verrez quil y a quelques reproductions dans ces, dans ces trucs, qui sont en fait des illustrations des fables de la Fontaine.
Ouais regardez les, regardez les ! vous pouvez vous livrer à une forme de compétition pour savoir (Intervention des enfants) Et bah voilà, ça marche à tous les coups, les ministres sont exactement comme vous ! Enfin étaient puisquévidemment maintenant il ny a plus de Conseil des ministres ici. Et donc, il y a quelque chose damusant à imaginer, je vous le livre comme ça vous saurez pleins de choses.
Il y a quelque chose damusant à imaginer, que pendant près de 24 ans, entre 1934 et 1958, pendant que les Conseils des ministres se tenaient ici ; ceux qui les regardaient, travaillaient, prenaient des décisions, bonnes ou mauvaises, pour la France, cétait des reproductions qui nous rappelaient des fables de la Fontaines qui sont à bien des égards parmi les éléments les plus frappant de la culture française. Cétait une tapisserie où lon voit une représentation du Don Juan de Molière, bref.
Cétait des uvres qui sont extrêmement symboliques de ce quest la culture française.
Pour ceux qui sont dans la salle dà côté il y a aussi pleins dhistoires, par exemple ceux qui sont dans la salle juste derrière, qui est toute jaune, et bien pendant longtemps ça a été le bureaux de Léon Blum qui en matière daudace na pas été le dernier, puisque, on va continuer monsieur le président sur la leçon dhistoire, un peu anecdotique cest vrai mais Léon Blum était quelquun de très sérieux, quelquun de très bourgeois, quelquun de très juriste, qui écrivait des décisions formidable au Conseil dEtat et puis cétait évidemment un homme politique engagé, qui a été président du conseil sous la troisième république, mais avant, de se lancer en politique il avait écrit des livres.
Et notamment il avait écrit un livre qui sappelle « Du mariage » qui est extrêmement audacieux ! Cest pour cela que je vous en parle. Extrêmement audacieux !
Et qui, à lépoque où il a publié le livre, avait beaucoup surpris et probablement beaucoup agacé parce quil était très clairement en avance sur son temps.
En avance sur son temps par rapport aux normes sociales, et notamment en avance sur son temps par rapport à la façon dont il envisageait la place des femmes dans la société, leur liberté individuelle, leur liberté du quotidien. Donc tous cela pour vous dire quil y a eu à Matignon des gens extrêmement audacieux et jespère quil en a toujours. [Rires]
Oui je vous sens moins convaincus là-dessus cest agréable merci. [Rires]
Alors sur un petit mot peut être sur laudace, puisque votre prix sappelle le Prix de lAudace.
Cest amusant cette notion daudace, on sait à peu près tous ce que cela veut dire, on a limpression de savoir.
Quand on dit de quelquun quil est audacieux, cela veut dire que, au fond, il prend un risque, quil na pas peur de prendre des risques, quil na pas peur de faire quelque chose.
Mais quand on y pense, laudace, cest une qualité exceptionnelle, parce quelle est indispensable à lépanouissement des individus et indispensable à lépanouissement dune société. Dun groupe dhommes et de femmes.
Elle est indispensable à lépanouissement des individus parce que quand on vit sans audace, quand on ne prend aucun risque et bien il ne se passe rien. Et quand il ne se passe rien, cest assez ennuyeux.
Et ça avance rarement. Et pour pouvoir faire quil se passe quelque chose, il faut à un moment ou à un autre dans la vie faire preuve daudace. Vous en avez quelques exemples, dans la littérature, après tout cest un prix culturel, on va un peu montrer quon a des lettres.
Vous en avez un exemple intéressant dans Proust. Proust raconte le moment où son héros doit faire preuve daudace parce quil voudrait aborder des jeunes filles, il est sur la digue de Balbec et il voit des belles jeunes filles, il aimerait pouvoir les aborder, leur parler. Il faut quil fasse preuve daudace. Parce sil nose pas, et il sait que si il sy prend comme un manche, ça ne va pas bien se passer.
Et donc pour se donner du courage il boit quelques verres de Porto, je ne dis pas que cest la bonne méthode hein [Rires] ; je dis que cest la littérature qui dit ça et ça ne se passe dailleurs pas très bien. Laudace des individus cest ce qui leur permet dêtre original, non pas original dans le sens ou on voudrait ne pas être comme les autres, ça, ça na pas beaucoup dintérêt.
Cest ce qui leur permet de créer quelque chose pour la première fois, dêtre à lorigine de quelque chose. Quand vous voulez être à lorigine de quelque chose, et cest ce quil se passe quand vous faites une uvre dart, quand vous essayer de faire une uvre dart, vous êtes à lorigine, vous créer quelque chose, qui nexistait pas avant, que vous le fassiez.
Quand vous inventez une chanson, quand vous créez une statue, quand vous écrivez une histoire ou un livre, avant que vous le fassiez ça nexiste pas mais une fois que vous lavez fait ça existe.
Vous êtes à lorigine de quelque chose et pour ça il faut de laudace, une audace même qui est un peu folle ; il ne faut pas avoir peur davoir lair ridicule, je suis sûr que parmi vous ici, il y en a pleins qui se sont dit un jour « jaimerai bien essayer de faire ça mais si je le fais ils vont se foutre de moi ». Je serais surpris que personne nai déjà pensé ça ici. Moi ça mai arrivé de penser ça.
Il faut se dire, avec beaucoup daudace dune certaine façon, que ce que lon va créer a une forme de valeur ou dutilité, non pas forcément une valeur marchande mais, que si on le fait ça peut être utile à quelquun, à quelque chose ou à soi même.
Cest pas rien du tout, ce nest pas rien du tout. Cest donc indispensable quand on veut être un artiste, davoir de laudace. Quand on reproduit de façon éternelle, quelque chose qui existe déjà, on nest pas un artiste. On est un copieur. Quand on crée quelque chose neuf, une uvre, on est un artiste, et donc on fait preuve daudace.
Cest vrai du point de vue individuel, mais quand on y réfléchit bien, cest vrai aussi du point de vue dun groupe. Peut-être dune classe, en tout cas certainement dune société. Vous vous souvenez que les grands, enfin vous vous souvenez ou vous vous souvenez pas, mai je vais quand même vous le dire, les grands moments de lhistoire des sociétés, les moments où ils se transforment profondément, cest toujours des moments, ou certains, et si possible le plus grand nombre dentre eux, font preuve daudace.
Imaginez laudace quil faut pour que quelquun se dise euh « En fait on va arrêter de faire des tableaux où on représente des choses ou des gens, ou des paysages ».
Mais ils vont être beaux quand même. Et surtout, ils vont créer quelque chose quon nimagine pas. Imaginez laudace quil faut pour quelquun, pour dire « je vais traverser cette mer dont on ne sait pas ce quil y a derrière, parce quil doit y avoir quelque chose derrière et jai laudace dy aller ». Imaginez laudace quil faut pour se dire « on va créer quelque chose de neuf, parce que ce quon a aujourdhui ne marche pas ». Un des grands révolutionnaires français, qui sappelait Danton, il a fini avec la tête coupé Mais quand même ! Il a fait des grandes choses.
Danton disait et cétait finalement dune certaine façon sa devise, ou en tout cas ce quil espérait pour la France et pour la République française, il disait « de laudace, encore de laudace, toujours de laudace ». Il faut avoir de laudace et il faut avoir de laudace si on a envie de créer quelque chose et ce que je trouve formidable dans ce que vous faites, dans cette formation, dans ceux que vous accompagné, cest que vous aidez chacun de ceux qui sont ici à ne pas avoir peur dêtre audacieux. Ne pas avoir peur daller se frotter à la création culturelle.
Ne pas avoir peur daller chatouiller des choses quon ne connaît pas, et dont parfois on vous dit quils sont réservés à dautres. Non non, dessayer que chacun dentre vous ici, quel que soit son âge, quel que soit son origine, quel que soit ses goûts ou ses spécialités, puisse faire preuve daudace.
Cest formidable. Cest essentiel. Cest indispensable et cest probablement au moins aussi important que ce que vous apprenez à lécole tous les jours.
Vous remarquerez Monsieur le Ministre que jy vais molo, [rires], je ne dis pas que cest plus important, je ne dis pas que cest moins important je dis que cest au moins aussi important.
Mais ça donne une petite idée quand même de ce que je pense hein [rires]. Bon, très bien, non cest vraiment, extrêmement important.
Parce quen général, une fois quon a été audacieux, et quon a pris un risque et quon a créé quelque chose, on peut raisonnablement être fier. Parce quon la fait. Parce quon a pris le risque.
Parce que toute à lheure il y en a certains qui sont montés sur cette estrade et qui ont dit quelque chose. Et donc on peut être fier, et cest quand même très agréable non pas dêtre fier parce quon penserait quon est meilleur que les autres ce nest pas le cas, mais dêtre fier parce quon a fait quelque chose. Pas parce quon serait quelque chose ou parce quon est quelquun, parce quon a fait quelque chose.
Et cest tout ça au fond qui se joue grâce à vous, monsieur le président, cest tout ça qui sest joué pour peut-être les trente-cinq mille élèves qui ne sont pas tous présents aujourdhui ici, mais qui sont présents avec nous, on va dire, ce qui est mieux parce que cela permet de diminuer les frais du cocktail monsieur le président [rires].
Mais cest tout ça qui sest joué et qui se joue encore et cest formidable, donc bravo à vous tous, bravo à ceux qui vous accompagnent, je suis heureux finalement que Djamel mai demandé de le remplacer aujourdhui [rires] ; cest moins drôle que si cest lui qui vous avait parlé mais moi ça me fait plaisir de vous dire que je suis très fier et très admiratif à la fois de ceux qui ont tenté il y a quelques années, ceux qui ont lancé ces projets, et de ce que vous avez fait avec eux depuis quelques temps. Bravo à vous » [applaudissements].
Source https://www.gouvernement.fr, le 16 août 2018