Texte intégral
Merci mon cher Nikos, d'abord pour ton accueil chaleureux. Je suis très heureux de revenir à Chypre où j'avais eu l'occasion de me rendre à plusieurs reprises dans le cadre de mes précédentes fonctions de ministre de la défense.
L'amitié entre nos deux pays nous conduit à des coopérations approfondies. Il était donc important que je revienne ici comme ministre des affaires étrangères.
Avec Nikos, nous avons abordé, il vient de le rappeler, nos relations bilatérales, mais aussi les questions globales qui concernent l'avenir de l'Europe, l'affirmation de l'autonomie stratégique indispensable, la refondation de l'Europe.
Nous avons aussi évoqué les questions liées à la Méditerranée orientale et la nécessité de trouver les forums nécessaires pour que ses enjeux soient discutés.
Nous avons également discuté de l'ensemble des questions régionales et des questions liées aux crises que nous rencontrons et que rencontre le monde. Sur ces crises qui sont parfois extrêmement sensibles, qui peuvent présenter des risques majeurs, nous avons pu constater notre accord total, à la fois sur la situation en Syrie, sur la situation en Iran et sur notre volonté d'agir au Proche-Orient.
Cette identité de vue est importante à souligner et il était important que nous la constations ensemble. C'est ce qui a été fait et cela nous donne aussi de l'optimisme pour l'avenir, y compris dans la dynamique européenne, à poursuivre ensemble.
Nous avons affirmé notre volonté d'une Europe plus solidaire, plus unie, une Europe dont la voix soit entendue avec plus de force dans le monde. Dans cette perspective, nous avons souhaité être des partenaires encore plus intimes, plus déterminés en commun pour faire avancer cette même conception de l'Europe.
Dans le domaine de la défense, notre coopération est remarquable. Elle repose sur une relation de fidélité que vous connaissez tous : les bâtiments de la marine nationale et nos aéronefs font régulièrement escale à Chypre, ils sont toujours bien reçus et je tiens à en remercier vivement les autorités chypriotes. Nous pouvons, je crois, développer encore davantage cette relation ; c'est le souhait de l'un et de l'autre, c'est aussi le souhait des présidents de la République de Chypre et de France. Nous avons mis au point la méthode qui nous permettra d'aboutir à ce renforcement.
Enfin, en matière économique, il y a beaucoup d'entreprises françaises qui ont investi à Chypre, les aéroports de Larnaca et de Paphos ont été construits par un consortium franco-chypriote. Je souhaite, là aussi, que nous puissions faire davantage, à la fois dans le secteur hôtelier même s'il y a déjà des engagements qui ont été initiés, aussi dans le domaine des télécommunications. Nous avons constaté que certains de nos acteurs économiques souffrent de certaines turbulences régionales actuelles.
Dans le domaine de l'énergie en particulier, nous avons une coopération réelle qui se met en place. J'ai rappelé notre attachement à la stabilité régionale et notre volonté que les différends soient surmontés par le respect du droit international tout simplement.
Sur le plan culturel, notre relation est dense. Je sais notamment- nous l'avons rappelé - la place que vous réservez au français dans l'enseignement public à Chypre. Nous souhaitons le conforter davantage. L'engagement de Chypre au sein de la Francophonie répond à cette perspective, et l'école franco-chypriote de Nicosie est un établissement de qualité qui connaît un développement rapide et l'appui que lui apporte le gouvernement chypriote est essentiel et je voulais le remercier à cet égard.
Nous avons évidemment évoqué longuement la question de Chypre. Sur ce sujet sensible, la France a une position qui est constante. Nous souhaitons la réunification de l'île dans le cadre d'une fédération bicommunautaire et bizonale. Pour cela, nous avons une référence claire : les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Il importe aussi que la solution respecte l'acquis communautaire ; en effet, la question de Chypre depuis 2004 est aussi une question européenne.
C'est dans cet esprit et sur cette base que nous soutenons les efforts en vue d'un règlement inter-chypriote. Nous prendrons connaissance avec attention du rapport que l'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies, Mme Lute, lui proposera prochainement. Nous souhaitons que les négociations reprennent bientôt en tenant compte des acquis des discussions passées et avec une volonté partagée de trouver une solution. Nous formons aussi le voeu, comme le secrétaire général des Nations unies l'a rappelé dans son rapport du mois de juin, que les sociétés civiles puissent se rapprocher davantage.
Dans le souci d'être utile - je l'ai dit à Nikos -, la France se tient à la disposition de tous les Chypriotes pour aider à reprendre le fil des pourparlers en vue d'une solution juste de la question de Chypre.
Nous estimons également que la force des Nations unies présente sur l'île a un rôle décisif à jouer en faveur de la sécurité. Pour nous, la priorité c'est la sécurité de Chypre dans une région qui est déjà singulièrement mouvementée. Nous pouvons sans doute envisager des adaptations pour la FNUCHYP mais nous considérons qu'elle reste indispensable pour préserver la stabilité sur le terrain, surtout au moment où les tensions semblent s'accroître le long de la ligne verte, et j'aurai l'occasion de me rendre dans un instant dans la zone verte afin de constater l'utilité des forces des Nations unies à Chypre.
Mon Cher Nikos, je forme le voeu que cette visite à la fois efficace et chaleureuse, soit un pas de plus vers l'approfondissement de la relation entre nos deux pays et j'espère que la prochaine fois que je viendrai sur l'île les négociations inter-chypriotes non seulement auront repris mais auront bien avancé. En tout cas, d'ici là, notre dialogue se poursuivra dans les jours qui viennent, à la fois à Bruxelles, à New York et, je l'espère, à Paris.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2018
L'amitié entre nos deux pays nous conduit à des coopérations approfondies. Il était donc important que je revienne ici comme ministre des affaires étrangères.
Avec Nikos, nous avons abordé, il vient de le rappeler, nos relations bilatérales, mais aussi les questions globales qui concernent l'avenir de l'Europe, l'affirmation de l'autonomie stratégique indispensable, la refondation de l'Europe.
Nous avons aussi évoqué les questions liées à la Méditerranée orientale et la nécessité de trouver les forums nécessaires pour que ses enjeux soient discutés.
Nous avons également discuté de l'ensemble des questions régionales et des questions liées aux crises que nous rencontrons et que rencontre le monde. Sur ces crises qui sont parfois extrêmement sensibles, qui peuvent présenter des risques majeurs, nous avons pu constater notre accord total, à la fois sur la situation en Syrie, sur la situation en Iran et sur notre volonté d'agir au Proche-Orient.
Cette identité de vue est importante à souligner et il était important que nous la constations ensemble. C'est ce qui a été fait et cela nous donne aussi de l'optimisme pour l'avenir, y compris dans la dynamique européenne, à poursuivre ensemble.
Nous avons affirmé notre volonté d'une Europe plus solidaire, plus unie, une Europe dont la voix soit entendue avec plus de force dans le monde. Dans cette perspective, nous avons souhaité être des partenaires encore plus intimes, plus déterminés en commun pour faire avancer cette même conception de l'Europe.
Dans le domaine de la défense, notre coopération est remarquable. Elle repose sur une relation de fidélité que vous connaissez tous : les bâtiments de la marine nationale et nos aéronefs font régulièrement escale à Chypre, ils sont toujours bien reçus et je tiens à en remercier vivement les autorités chypriotes. Nous pouvons, je crois, développer encore davantage cette relation ; c'est le souhait de l'un et de l'autre, c'est aussi le souhait des présidents de la République de Chypre et de France. Nous avons mis au point la méthode qui nous permettra d'aboutir à ce renforcement.
Enfin, en matière économique, il y a beaucoup d'entreprises françaises qui ont investi à Chypre, les aéroports de Larnaca et de Paphos ont été construits par un consortium franco-chypriote. Je souhaite, là aussi, que nous puissions faire davantage, à la fois dans le secteur hôtelier même s'il y a déjà des engagements qui ont été initiés, aussi dans le domaine des télécommunications. Nous avons constaté que certains de nos acteurs économiques souffrent de certaines turbulences régionales actuelles.
Dans le domaine de l'énergie en particulier, nous avons une coopération réelle qui se met en place. J'ai rappelé notre attachement à la stabilité régionale et notre volonté que les différends soient surmontés par le respect du droit international tout simplement.
Sur le plan culturel, notre relation est dense. Je sais notamment- nous l'avons rappelé - la place que vous réservez au français dans l'enseignement public à Chypre. Nous souhaitons le conforter davantage. L'engagement de Chypre au sein de la Francophonie répond à cette perspective, et l'école franco-chypriote de Nicosie est un établissement de qualité qui connaît un développement rapide et l'appui que lui apporte le gouvernement chypriote est essentiel et je voulais le remercier à cet égard.
Nous avons évidemment évoqué longuement la question de Chypre. Sur ce sujet sensible, la France a une position qui est constante. Nous souhaitons la réunification de l'île dans le cadre d'une fédération bicommunautaire et bizonale. Pour cela, nous avons une référence claire : les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Il importe aussi que la solution respecte l'acquis communautaire ; en effet, la question de Chypre depuis 2004 est aussi une question européenne.
C'est dans cet esprit et sur cette base que nous soutenons les efforts en vue d'un règlement inter-chypriote. Nous prendrons connaissance avec attention du rapport que l'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies, Mme Lute, lui proposera prochainement. Nous souhaitons que les négociations reprennent bientôt en tenant compte des acquis des discussions passées et avec une volonté partagée de trouver une solution. Nous formons aussi le voeu, comme le secrétaire général des Nations unies l'a rappelé dans son rapport du mois de juin, que les sociétés civiles puissent se rapprocher davantage.
Dans le souci d'être utile - je l'ai dit à Nikos -, la France se tient à la disposition de tous les Chypriotes pour aider à reprendre le fil des pourparlers en vue d'une solution juste de la question de Chypre.
Nous estimons également que la force des Nations unies présente sur l'île a un rôle décisif à jouer en faveur de la sécurité. Pour nous, la priorité c'est la sécurité de Chypre dans une région qui est déjà singulièrement mouvementée. Nous pouvons sans doute envisager des adaptations pour la FNUCHYP mais nous considérons qu'elle reste indispensable pour préserver la stabilité sur le terrain, surtout au moment où les tensions semblent s'accroître le long de la ligne verte, et j'aurai l'occasion de me rendre dans un instant dans la zone verte afin de constater l'utilité des forces des Nations unies à Chypre.
Mon Cher Nikos, je forme le voeu que cette visite à la fois efficace et chaleureuse, soit un pas de plus vers l'approfondissement de la relation entre nos deux pays et j'espère que la prochaine fois que je viendrai sur l'île les négociations inter-chypriotes non seulement auront repris mais auront bien avancé. En tout cas, d'ici là, notre dialogue se poursuivra dans les jours qui viennent, à la fois à Bruxelles, à New York et, je l'espère, à Paris.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2018