Interview de M. Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au numérique à LCI le 7 septembre 2018, sur le climat politique et le plan de lutte contre la pauvreté.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral


CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Bonjour à tous. Notre invité ce matin est le Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, Mounir MAHJOUBI.
MOUNIR MAHJOUBI
Bonjour.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Bonjour. Vous êtes chargé du Numérique. Est-ce que vous manquez d'humilité, Mounir MAHJOUBI ?
MOUNIR MAHJOUBI
C'est un appel à l'humilité qui est fait et c'est la position d'un bon membre du gouvernement, d'un bon gouvernant.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous parlez évidemment de Gérard COLLOMB hier, le Ministre de l'Intérieur qui s'interrogeait peut-être sur le manque d'humilité du chef de l'Etat et du gouvernement par rapport aux Français, par rapport à ce qu'ils font ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ce que j'ai entendu et qui est pour moi une éthique au quotidien, c'est que quand on a la chance de pouvoir décider, quand on a la chance de pouvoir présenter aux Français des grands projets de transformation, quand on a été élu par eux, la moindre des choses qu'on doit avoir, c'est de toujours comprendre, savoir, avoir la certitude qu'on a été élu par eux et qu'on leur doit l'écoute, qu'on leur doit l'explication et cette position d'humilité, c'est celle qui est celle du bon politicien.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Quand même, les mots du Ministre de l'Intérieur qu'on va regarder ensemble sont assez percutants. Il dit que quand on est dans les palais de la République, peut-être qu'on perd le sens des réalités.
MOUNIR MAHJOUBI
Mais il a complètement raison et c'est pour ça que la plupart des membres du gouvernement…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous avez perdu le sens de la réalité, vous ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je n'habite pas dans un palais de la République, j'habite porte de la Villette. J'habitais au-dessus du camp de migrants quand il y a eu tous les problèmes que nous avons connus l'année dernière. Je vis dans un des quartiers les plus populaires de Paris et le matin, effectivement, je me rends dans mon ministère dans le VIIème arrondissement et ce n'est pas la même vie que je vois. Je suis très heureux de faire ma vie au quotidien de ceux qui m'ont élu. J'ai été élu député dans le XIXème, j'ai visité toutes les classes en REP et RE+. Si vous n'êtes pas dans la réalité de ceux pour qui vous êtes en train de décider des lois, vous ne pouvez pas être un bon dirigeant. Vous ne pouvez pas être un bon gouvernant. La seule façon de l'être, c'est d'être dans ce quotidien et c'est ce que rappelait Gérard COLLOMB.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous êtes Ministre des réseaux sociaux, de l'Internet, vous voyez ce qui s'y passe. Pourquoi est-ce que les Français ont cette impression, ce sentiment que le pouvoir, une fois de plus, s'est isolé et ne comprend pas les Français, leurs préoccupations en matière de pouvoir d'achat, d'emploi ?
MOUNIR MAHJOUBI
C'est vous qui faites cette analyse.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Regardez la courbe de popularité du Président : elle s'effondre en cette rentrée. Donc il y a bien le sentiment par les Français qu'il n'est plus à leur écoute.
MOUNIR MAHJOUBI
Quand vous venez et que vous êtes élu Président de la République, que vous formez un gouvernement pour transformer la France sur des sujets extrêmement emblématiques : transformer l'économie, transformer le pacte social, transformer la façon qu'on a de préparer la planète pour l'avenir, vous ne le faites pas pour la semaine suivante et pour le sondage du mois suivant. Si on ne devait pas travailler ensemble, si notre Conseil des ministres était basé sur la courbe de popularité de la semaine d'après, on ne ferait pas tout ce qu'on va faire dans les prochaines semaines. Là, tout ce qu'on va faire sur le pacte social français, quand on va parler de la lutte contre la pauvreté, des hôpitaux, quand on va parler du chômage, quand on va parler de la formation professionnelle, on ne le fait pas pour la semaine prochaine. On le fait pour les trente ans qui viennent, on le fait pour la génération qui vient, on le fait pour la planète qui arrive, celle qu'on va laisser à nos enfants.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous qui faites partie de cette génération Macron, qui vous êtes engagé dans la campagne du Président…
MOUNIR MAHJOUBI
Oui, et qui crois fort à la transparence, qui crois fort à l'écoute et qui crois fort à la transformation.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Qui entendez aujourd'hui ce que vous disent les Français que vous croisez dans la rue, est-ce que vous êtes déçu ? Est-ce que vous dites : « On a mal fait » ? Est-ce que vous dites : « Qu'est-ce qu'on a loupé » ?
MOUNIR MAHJOUBI
Non. Moi je dis qu'il faut continuer. Il faut qu'on continue, il faut qu'on explique et puis il faut qu'on délivre. C'est-à-dire qu'il faut que tout ce qu'on a annoncé, il faut qu'on le fasse. La pire des choses qu'on pourrait faire, c'est de ne rien faire. La pire des choses qu'on pourrait faire, ce serait de dire : « Surtout, ne bousculons rien. Ne faisons rien. » Le courage pour nous, c'est d'avoir fait toutes ces transformations économiques. Le courage pour nous, c'est d'avoir tenu ce pacte fiscal.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Même s'il n'y a pas de résultats encore.
MOUNIR MAHJOUBI
Le courage pour nous, c'est les six prochaines semaines où le Président parlera, je vous le répète encore une fois, de lutte contre la pauvreté. Comment on fait pour ne jamais tomber ? Comment on fait pour nos un enfant sur cinq… Je vous ai dit où j'habitais, je vous ai dit où j'ai grandi : un enfant sur cinq qui va aller à l'école, qui – pour beaucoup d'entre eux – n'ont pas mangé le matin, qui pour beaucoup d'entre eux ont de très grandes chances d'avoir le même destin que leurs parents.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Il y aura des petits-déjeuners par exemple pour tout le monde dans le plan pauvreté, pour tous les enfants ?
MOUNIR MAHJOUBI
C'est une des questions. C'est une des questions qui a été ouverte, qui a été remise dans le rapport.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous pensez que c'est une bonne idée des petits-déjeuners pour tous les enfants ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je pense que c'est extrêmement important. Moi, je pense qu'aujourd'hui la question de l'alimentation, la question de l'école, la question des chances qu'on donne à chacun pour réussir sa vie, elles sont fondamentales.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Ça veut dire par exemple un bol de chocolat chaud et une viennoiserie par exemple. Je ne sais pas, je vous pose la question.
MOUNIR MAHJOUBI
C'est pour ça qu'il y a des annonces qui auront lieu la semaine prochaine par le Président de la République et Agnès BUZYN, mais ça c'est un aspect. Il y a l'enfance et puis après il y a comment on ne rentre pas dans la pauvreté. Les 18-25 ans qui ne sont ni dans le travail ni dans la formation, c'est quoi l'avenir qu'on leur propose ? Quand on a été chômeur quatre ans au démarrage de sa vie, c'est quoi qu'on vous propose dans la vie ?
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Le taux de chômage dans certains quartiers difficiles qui est le double du taux de chômage national.
MOUNIR MAHJOUBI
Notamment le mien Je vous assure que ce qui est le plus attendu… Vous me dites : « Qu'est-ce que vous disent les gens quand vous allez au marché le dimanche ? » Ils me disent : « Quand est-ce qu'il y a une formation ? Quand est-ce qu'on a un emploi ? » Bien, c'est ça. C'est ça, ce sur quoi on travaille pendant six semaines.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais les Français sont impatients, vous le savez. Les résultats ne sont pas encore là.
MOUNIR MAHJOUBI
Mais vous savez quoi ? Ils ont raison d'être impatients. Moi aussi je suis très impatient et j'ai la responsabilité de faire avancer les choses et on va le faire.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On va écouter justement le Président. Lui aussi, il a réagi à ce qu'a dit son Ministre de l'Intérieur sur peut-être une forme de manque d'humilité. On écoute Emmanuel MACRON hier.
EMMANUEL MACRON, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Lorsqu'on est à l'orée de prendre une décision sur des sujets importants, il faut toujours écouter nos concitoyens. Le Ministre de l'Intérieur a raison. Et donc écouter, ce n'est pas céder à l'esprit du temps. Entre la réforme qui ne s'arrête pas et l'inaction, il y a la place à l'action réfléchie. C'est celle pour laquelle j'ai opté.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Alors il y a un exemple très concret, c'est le prélèvement à la source. On a eu l'impression pendant dix jours que le Président ne savait plus où il habitait, qu'il hésitait.
MOUNIR MAHJOUBI
On va en parler de ce prélèvement à la source.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Avec plaisir.
MOUNIR MAHJOUBI
C'est un projet qui a été construit sur plusieurs années, qui a été porté par le précédent gouvernement, sur lequel l'administration a mobilisé plusieurs centaines, plusieurs milliers d'agents. Nous, on a la responsabilité de le mettre en place. Vous savez, les temps longs du gouvernement : un gouvernement vote, décide, met en place une décision et ensuite c'est le gouvernement suivant qui est chargé de l'exécuter, de s'assurer qu'elle fonctionne bien. Nous, on avait une responsabilité : c'est de s'assurer que le 1er janvier, ça fonctionne bien.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Qu'il n'y ait pas de bug.
MOUNIR MAHJOUBI
Attention, il n'y a pas que les bugs techniques. Moi, je suis le pro des bugs techniques, le pro de la lutte contre les bugs techniques. Mais il y a aussi les bugs sociaux.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous avez travaillé dans des sociétés informatiques d'ailleurs que vous avez créées.
MOUNIR MAHJOUBI
Tout à fait, donc c'est une de mes grandes spécialités. Mais attention, il y a aussi les bugs sociaux. Dans ce prélèvement à la source, si on n'avait pas changé, si le Président, le Premier ministre et Gérald DARMANIN n'avaient pas demandé aux administrations de retravailler, il y a plusieurs dizaines de milliers de Français qui auraient été sanctionnés. Parce qu'à ceux-là, on aurait volé leur trésorerie. C'est à dire qu'à ces Français-là, on aurait prélevé à la source la totalité de l'impôt sans les déductions auxquelles ils avaient droit du fait de leurs dons aux associations, du fait des réductions auxquelles ils avaient droit. Et on ne leur aurait remboursé ces réductions qu'en fin d'année, c'est-à-dire qu'on les aurait sanctionnés avec le prélèvement à la source.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Donc pour faire passer la pilule, si je puis dire, vous faites un chèque le 15 janvier, je crois, à cinq, six, sept millions de Français.
MOUNIR MAHJOUBI
A tous les Français qui, depuis toujours, ont eu des réductions d'impôts liées au fait qu'ils embauchaient chez eux une personne à domicile, du fait qu'ils donnaient aux associations et qui, ceux-là, si on n'avait pas changé les choses, auraient été sanctionnés. Donc on ne sanctionne pas et c'est ma façon d'être dans l'humilité, cette façon d'être dans l'écoute.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Ça va être le mot des prochains jours, « l'humilité », du coup.
MOUNIR MAHJOUBI
C'est vous qui avez voulu qu'on en parle. Cette façon d'être à l'écoute des autres, cette façon de regarder la réalité des projets. Il ne faut pas qu'on arrive avec nos solutions et qu'on les impose aux Français en disant : « Ecoutez, ça fait cinq ans qu'on est dessus. Vous prenez et vous partez. » Ça ne marche pas comme ça, la politique. C'est : « Ça fait cinq ans qu'on est dessus mais on voit bien qu'il reste quand même quelque chose qui est assez injuste, donc on va le changer. » Et c'est ça que le Président a demandé et, avec Gérald DARMANIN, ils ont pu échanger pendant quelques jours, et qui était de dire : « Est-ce qu'on est vraiment prêt à être juste au moment où on le déploiera ? » Et moi, je peux vous répondre aujourd'hui : « Nous serons prêts. Nous avons tout fait pour limiter, pour empêcher qu'il y ait des bugs techniques, mais on a surtout tout fait pour qu'ensuite, dans la vie des Français et des PME, ça se passe bien. »
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Et des baisses de pouvoir d'achat. Alors, il y a eu le séminaire de rentrée du gouvernement mercredi.
MOUNIR MAHJOUBI
Oui.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Il y avait deux têtes nouvelles, il y avait de petits nouveaux dans la classe. Le départ de Nicolas HULOT et de Laura FLESSEL, le remplacement par François de RUGY. Est-ce que c'est ça change un peu, du coup, l'équilibre politique, humain autour de la table ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je suis déjà très heureux d'accueillir ces deux nouveaux membres. Je suis triste du départ de deux précédents. Vous savez, j'étais très proche de Nicolas HULOT. J'étais triste de le voir partir. Mais ce qui est très important d'avoir en tête, c'est que son combat, ce qu'il a apporté, ce qu'il continue d'apporter - et vous voyez que les Français continuent à soutenir ses idées - ça, ça reste. Le Président l'a appelé, le Premier ministre l'a rappelé et monsieur de RUGY, qui a fait sa première rentrée – vous le voyez sur cette photo…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On le voit à gauche, là, effectivement.
MOUNIR MAHJOUBI
A été très engagé, très prêt à défendre le combat qu'il est venu porter. Et puis, amener sa touche à lui. Je vous invite à regarder dans les prochaines semaines ce que c'est que cette touche de Rugy, membre du gouvernement, cette touche de Rugy Ministre d'Etat. Vous allez voir, ça va être très intéressant.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On va aborder maintenant vos dossiers, plus particulièrement les dossiers de l'Internet. On va d'abord répondre à Thierry MOREAU, à sa chronique. Effectivement aux Etats-Unis et peut-être en Allemagne maintenant, on fait payer plus à ceux qui consomment beaucoup soit des films à la demande, soit des jeux vidéo. Est-ce que ça peut arriver en France ? Est-ce que nos abonnements tout d'un coup vont exploser parce que soit les opérateurs, soient les plateformes – NETFLIX par exemple - voudra nous faire payer le débit ?
MOUNIR MAHJOUBI
La question dont ils ont parlé, c'est celle de la neutralité du net. En gros, la neutralité du net, c'est un principe qu'on a voulu, qu'on a souhaité, dont la France a souhaité être un défenseur à travers le monde.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Ça veut dire qu'on n'a pas à regarder ce que vous regardez sur Internet et donc le débit.
MOUNIR MAHJOUBI
On ne veut pas savoir ce que vous faites et, surtout, ce que j'achète. Quand je prends un abonnement Internet, c'est la prise et la connexion à tout l'Internet et tout l'Internet. Point. Le fournisseur n'a pas à savoir combien je consomme, ni ce que je consomme et n'a pas à me faire payer de façon différentielle ce que je consomme. Je paye pour un type de vitesse.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais ça, il y a une loi qui l'empêcherait ou qui va l'empêcher en France ?
MOUNIR MAHJOUBI
Aujourd'hui, il y a une loi et un règlement en France qui l'empêchent en France et qui l'empêchent en Europe.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Par exemple sur le téléphone portable, on peut avoir des abonnements avec un quota de données.
MOUNIR MAHJOUBI
Un quota de données sur le téléphone mobile. Sur le très haut débit, il n'y a plus de quota. C'était le cas de l'Internet il y a vingt ans. Mais surtout, il n'y a pas de différenciation sur la qualité de la vitesse. Parce que regardez ce que font les Américains. Les Américains ont voté, ont décidé avec leur régulateur qu'il fallait supprimer la neutralité du net. Bien, dans les semaines qui ont suivi, il y a eu ces offres différenciées. C'est-à-dire que pour avoir une bonne qualité de réseau, il va falloir payer. Résultat : on a un Internet pour les riches et un Internet pour les pauvres. Moi, je veux que ce qu'on a réussi à faire en France, c'est d'avoir un marché avec des opérateurs qui nous font des offres entre 20 et 50 euros par mois et qui nous ouvrent à l'intégralité du web. C'est ça qu'on veut.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais l'Europe ne risque pas de nous obliger à s'aligner sur les Américains.
MOUNIR MAHJOUBI
Jamais. Justement, l'Europe est une force de défense et la France l'a rappelé dans la stratégie internationale numérique. Nous serons toujours les défenseurs de cette neutralité du net. Je trouverais insupportable, et d'ailleurs, vous savez quoi ? Si on fait un Internet auquel on n'accède pas à tout, si on fait un Internet où on n'accède pas à la même vitesse à tout, ça ne s'appelle plus Internet. Ça s'appelle un CD-Rom connecté, ça s'appelle ce que vous voulez.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Tout ça, vous nous le signez ce matin.
MOUNIR MAHJOUBI
Je vous signe de mon engagement personnel, de l'engagement de Jean-Yves LE DRIAN et de tout ce que nous avons porté avec ce gouvernement depuis que nous sommes là. Nous croyons à la neutralité du net et nous pensons qu'elle est une condition essentielle de la réussite des acteurs à l'intérieur. Vous savez ce que c'est la fin de la neutralité du net ? C'est la victoire des plus grandes plates-formes internationales. S'il n'y a plus la neutralité du net, il n'y a aucune start-up qui peut émerger. Il n'y a aucun acteur européen qui peut émerger, il n'y a aucun nouvel entrant. Ça veut dire qu'on fait un Internet avec cinq acteurs où vous regardez des vidéos sur NETFLIX, vous cherchez sur GOOGLE, vous achetez sur AMAZON et vous n'avez plus accès à rien d'autre.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Alors justement, la transition est parfaite. On va parler de ces GAFA, GOOGLE, AMAZON, APPLE, FACEBOOK, qui se développent. On a vu ces dix derniers jours APPLE qui fait mille milliards de dollars de capitalisation, idem pour AMAZON. A eux deux, ils représentent plus que ce qu'on produit comme richesse en France chaque année, notre PIB. Franchement, comment on fait pour arrêter leur conquête du monde et surtout pour les taxer. Parce qu'ils font tout ça sans payer d'impôts ou quasiment pas, sans payer d'impôts en France.
MOUNIR MAHJOUBI
C'est ça la question principale. Aujourd'hui, pourquoi ces boîtes sont grosses ? Pourquoi APPLE fait mille milliard ? Pourquoi AMAZON fait mille milliards ? Parce qu'en France, on est 60 millions à acheter des choses chez eux. Parce qu'ils ont tellement innové, ils ont réussi à proposer tellement attirants…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais ils doivent aussi payer leurs impôts comme n'importe quelle PME, comme n'importe quel artisan.
MOUNIR MAHJOUBI
Bien évidemment.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais ce n'est pas le cas.
MOUNIR MAHJOUBI
Ce que je veux vous dire, c'est pourquoi est-ce qu'on en est là. On est là parce qu'ils ont bien innové et qu'ils ont eu cet impact partout.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On est d'accord, on est d'accord.
MOUNIR MAHJOUBI
Mais maintenant, on est dans une phase où on dépasse cette phase de naïveté. On rentre dans la maturité vis-à-vis d'eux et on se dit : « Tiens, quand même il se passe quelque chose de bizarre. » Ils ont beaucoup innové, on les a laisser innover puis on se rend compte qu'ils ne payaient pas d'impôts. Au début, on disait : « Ce n'est pas grave. Ils innovent, il faut les laisser. » Et puis aujourd'hui, on se dit…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On a été soit naïfs, soit complices parce qu'on les a laissé aller au Luxembourg, en Irlande, là où il n'y avait pas d'impôts ou très peu.
MOUNIR MAHJOUBI
Nous avons collectivement été naïfs et complices. Et la discussion qu'il va y avoir ce week-end autour de Bruno LE MAIRE et de tous les ministres des Finances…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Et aussi dès aujourd'hui entre Emmanuel MACRON et Angela MERKEL qui se voient à Marseille. Ils parleront forcément de la taxation des GAFA. Parce que les Allemands ne veulent pas.
MOUNIR MAHJOUBI
Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à les taxer en Europe ? Vous savez, ce n'est pas de leur faute, c'est de notre faute. C'est parce qu'on n'a pas été capable entre les peuples d'Europe, entre les gouverneurs d'Europe, entre les personnes qui ont porté la voix des peuples de nous mettre d'accord sur un système fiscal qui permet de taxer ces entreprises internationales.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
En fonction de leur chiffre d'affaires plutôt que de leurs résultats. Parce que leurs résultats, ils les transfèrent d'un pays à l'autre.
MOUNIR MAHJOUBI
Avec des montages d'une beauté intellectuelle et d'une complexité rare, qui leur permettent de payer moins d'impôts que n'importe quel PME français.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On va être très concret, parce que les Allemands, on le voit, depuis 48 heures, ils disent « finalement, les Américains, on a peur de se fâcher avec eux, on ne va pas taxer leurs géants du Net », et donc si jamais les Allemands ne veulent pas nous suivre, qu'est-ce qu'on va faire ?
MOUNIR MAHJOUBI
Aujourd'hui, ça fait 1 an qu'on travaille sur ce sujet, ça fait 1 an qu'on a réussi à réunir une quasi coalition, une quasi-unanimité.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Oui, mais depuis hier Angela MERKEL vacille !
MOUNIR MAHJOUBI
Je vous invite à faire confiance, je vous invite à vous engager avec nous. La négociation qui va avoir lieu entre le président et Angela MERKEL, la négociation qui va avoir lieu entre les ministres des Finances, c'est, ce week-end, et dans les jours qui viennent, que tout va se jouer, donc il fait que les peuples eux-mêmes disent qu'ils ont envie que…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On ne va pas aller manifester à Marseille, on peut le faire, il y a MELENCHON qui y est, donc voyez…
MOUNIR MAHJOUBI
Moi, ce dont je suis certain, c'est qu'aujourd'hui les Français, et tous les peuples d'Europe, ont la conviction que ce système est injuste.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Il est injuste.
MOUNIR MAHJOUBI
En France, on a lancé ces Etats généraux des nouvelles régulations numériques, je les anime, qui mobilisent plusieurs milliers de personnes en France aujourd'hui, où on réfléchit aux nouvelles régulations dans un monde où des acteurs géants, comme ceux-là, ont un impact sur nos vies qui, parfois, nous semblent immaîtrisable. Le message il est simple : ces entreprises il faut qu'elles continuent d'innover, qu'elles continuent de vendre, mais quand il s'agit de respecter les règles, c'est à elles de respecter les règles des Etats et pas aux Etats de respecter les règles de GAFA.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On va prendre le cas le pire. Imaginons que les Allemands, parce qu'ils ont peur de représailles sur leurs voitures…
MOUNIR MAHJOUBI
Je ne veux pas qu'on envisage ce scénario aujourd'hui.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Eh ben oui, mais…
MOUNIR MAHJOUBI
Je me bats contre ce scénario, nous nous battons contre ce scénario.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Oui, mais il se rapproche ce scénario.
MOUNIR MAHJOUBI
Nous nous battons contre ce scénario, et je vous le redis aujourd'hui, comme nous avons la certitude qu'aujourd'hui il y a une volonté majoritaire de tous les peuples d'Europe, il y a aujourd'hui sept négociations spécifiques, pour une taxe sur le chiffre d'affaires immédiatement, mais, en même temps, on a aussi une négociation, à moyen terme, pour taxer plus globalement l'assiette fiscale au niveau européen, et en même temps il y a aussi la négociation à l'OCDE, on ne lâchera rien sur la taxation des… on ne lâchera rien.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On vous suivra et on vous réinvitera pour voir si vous avez réussi. Je suis pessimiste ce matin, on verra, on verra avec vous, on vous réinvitera. Autre exemple des géants du net, AIRBNB qui modifie complètement le marché de la location dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Bordeaux, qui aussi rend compliqué les hôtels qui ont du mal à remplir, les hôtels de moyenne gamme. J'ai vu que l'adjoint communiste d'Anne HIDALGO, Ian BROSSAT, proposait d'interdire AIRBNB dans le centre des grandes villes, notamment Paris en l'occurrence, est-ce que c'est une bonne idée ?
MOUNIR MAHJOUBI
Qu'est-ce qui s'est passé avec AIRBNB ? C'est une bonne idée, AIRBNB, on dort chez quelqu'un…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
D'interdire AIRBNB ?
MOUNIR MAHJOUBI
Non, c'est une bonne idée AIRBNB. Pourquoi est-ce que c'est populaire, pourquoi est-ce qu'il y en a autant à Paris ? Parce qu'on va dans le logement d'une personne, qui le met à disposition, on est avec un local, on découvre sa ville. Mais qu'est-ce qui s'est passé au fur et à mesure des années, qu'est-ce qui s'est passé particulièrement dans les grandes capitales, et notamment à Paris ? Eh bien ce n'est pas du tout cette jolie histoire de quelqu'un qui met à disposition une chambre chez lui, ou qui loue son studio pour quelques jours. On a des personnes qui ont acheté des appartements, qui ont acheté des studios…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Pour ne faire que du AIRBNB.
MOUNIR MAHJOUBI
Pour ne faire que ça, et ça, vous savez comment ça s'appelle, ça s'appelle de l'hôtellerie, sauf qu'ils l'ont fait sans respecter…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Oui, mais on a essayé de réglementer, il n'y a pas assez d'inspecteurs, à une époque il y avait cinq inspecteurs à Paris pour contrôler des milliers d'appartements…
MOUNIR MAHJOUBI
Ils l'ont fait sans respecter aucune règle. C'est pour ça que, dans la loi ELAN, que le gouvernement a porté, on a rappelé des règles qui s'appliquent à tous, propriétaires, locataires, sur la durée maximale de location, et puis on a rappelé à ceux qui voulaient être professionnels, qu'il fallait qu'ils deviennent des professionnels, et qu'on ne pouvait pas simplement acheter…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous avez limité à 120 jours notamment.
MOUNIR MAHJOUBI
120 jours pour les gens qui louent leur propre appartement, mais pour ceux qui louent ces appartements qui ne sont pas les leurs, ça il faut qu'on soit capable de le sanctionner, de l'interdire, et c'est une nécessité absolue, parce que sinon qu'est-ce qui se passe ? Non seulement on tue le tourisme et l'hôtellerie, mais surtout, regardez ce qui se passe à Paris, on vire les pauvres de Paris, parce que ces logements qui disparaissent, c'est ceux que des personnes et des familles pauvres, et des classes moyennes…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Les pauvres, et les habitants en général, il y a des quartiers où il y a beaucoup moins d'habitants qu'avant parce qu'il y a du AIRBNB.
MOUNIR MAHJOUBI
Tout à fait, mais une personne, qui en aurait les moyens, pourrait aller dans le quartier d'à côté, alors qu'une personne qui n'en n'aurait pas parce qu'il y a moins de logements, doit quitter Paris. Paris ne peut pas être une ville où on doit tous partir.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais, ça fait 2, 3 ans qu'on parle du sujet, il n'y a pas vraiment d'amélioration, un petit peu quand même. Ian BROSSAT dit carrément « interdisons AIRBNB », des villes l'ont fait, comme Berlin.
MOUNIR MAHJOUBI
Mais Ian BROSSAT essaye de lancer le buzz avec son livre. Ce qui est important c'est que cette loi ELAN elle s'applique…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
C'est une mauvaise idée, celle de Ian BROSSAT ?
MOUNIR MAHJOUBI
Cette loi ELAN, qu'on a votée, avec le soutien d'ailleurs de la Ville de Paris, et avec son soutien…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous êtes pour ou contre l'interdiction ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je suis pour la régulation et la loi qu'on vient de voter.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
La proposition de Ian BROSSAT, vous êtes pour ou contre l'interdiction de AIRBNB dans le centre de Paris ?
MOUNIR MAHJOUBI
Vous savez, je suis membre d'un gouvernement qui vient de faire une loi pour réguler AIRBNB, et donc là, Monsieur BROSSAT écrit un livre qui revient sur cette loi, alors qu'elle n'est pas encore en application. Je vous dis que quand on va appliquer cette loi, ça permettra d'interdire la majorité des AIRBNB illégaux, et qu'on pourra les faire cesser, et qu'on pourra redonner ces logements aux habitants.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Il est maire adjoint de Paris, d'Anne HIDALGO, il propose d'interdire…
MOUNIR MAHJOUBI
Et il a soutenu notre projet de loi.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Est-ce que vous êtes pour ou contre sa proposition ?
MOUNIR MAHJOUBI
Mais dans sa proposition il y a plein de propositions !
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Non, mais l'interdiction de AIRBNB au centre de Paris ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ça ne veut rien dire.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous êtes contre alors ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ça ne veut rien dire.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous ne voulez pas me répondre.
MOUNIR MAHJOUBI
Je suis pour l'interdiction des AIRBNB dans le centre de Paris, qui sont illégaux. Qu'une personne qui habite dans le centre de Paris, et qui loue sa chambre plusieurs semaines par an, moi je ne veux pas que ce soit interdit pour elle, par contre, le mec qui a acheté un appartement, dans le 4e arrondissement, qui a encore viré une famille du 4e, pour que toute l'année il y ait des gens qui habitent dedans, non seulement il faut l'arrêter, il faut arrêter ce logement, et puis il faut lui mettre une amende.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous ne voulez pas vous fâcher avec les communistes à Paris, j'ai bien compris. Autre question, la transparence salariale, il y a des députés de la République en Marche qui proposent que – comme d'ailleurs c'est un engagement du président – on publie, dans les grandes entreprises, l'écart de salaire entre la rémunération du patron, ou celui qui est payé le plus, et le salaire médian. C'est un amendement à la loi PACTE, vous le soutenez ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ecoutez, vous savez que je représente tout le gouvernement, c'est une proposition qui arrive des députés, mais à titre personnel, historiquement vous connaissez peut-être mes combats, j'ai été délégué syndical pendant 10 ans, je me suis toujours battu pour la transparence des salaires…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Vous étiez CFDT.
MOUNIR MAHJOUBI
Tout à fait, et je me suis toujours battu pour la transparence des salaires, donc je ne préjuge pas de ce que sera la décision de notre gouvernement, mais je vous dis que dans ma vie je me suis beaucoup battu pour ça.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Donc vous êtes plutôt favorable à cette proposition ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je me suis beaucoup battu pour ça dans ma vie…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Mais dites-le moi, vous êtes favorable à la proposition.
MOUNIR MAHJOUBI
Je vous répète… vous savez, il y a un moment, c'est important aussi d'être responsable dans la fonction qu'on a. je suis membre de ce gouvernement, on aura à discuter avec les députés, je ne vais pas vous dire en avance ce qu'on va répondre aux députés, mais vous savez ce que moi j'en pense.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
On parle de vos engagements. Justement, il y a l'élection à la présidence, au perchoir de l'Assemblée, vous allez me répondre oui ou non cette fois-ci, je vous fais un choix, FERRAND ou POMPILI, un homme ou une femme pour le perchoir à l'Assemblée ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ce n'est pas ça la question, c'est qui est le plus compétent pour être élu maintenant, mais, dans l'absolu, est-ce que vous me posez la question de est-ce que je veux plus de femmes en politique ? Moi j'ai consacré ma vie à travailler, souvent, pour des femmes de pouvoir, je crois très fort au fait que nous manquons de femmes dans notre démocratie…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Elle est compétente Barbara POMPILI. Elle est moins compétente que Richard FERRAND ?
MOUNIR MAHJOUBI
Nous manquons de femmes dans notre démocratie…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
C'est une belle occasion, non ?
MOUNIR MAHJOUBI
Nous sommes le mouvement qui a permis de faire venir quasiment 50 % de femmes à l'Assemblée, on est dans une véritable transformation…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Pourquoi pas à la présidence, ce serait un beau signe.
MOUNIR MAHJOUBI
Vous voulez que je vous dise qu'elle est une bonne candidate, évidemment qu'elle est une bonne candidate. Monsieur FERRAND, il vient de présider le groupe de la majorité, il est celui qui depuis plus d'1 an anime le dialogue avec les autres groupes, il a toutes les compétences, et c'est celui qui est le plus prêt à être président. Mais, vous savez quoi, j'ai été élu député, et une des choses pour lesquelles je me suis battu c'est l'indépendance des députés et la capacité à choisir ce qu'on veut, pour nous. Donc, demain, ce n'est pas le gouvernement qui va choisir qui sera le président de l'Assemblée, ce sont les députés eux-mêmes.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Alors, vous avez eu des engagements aussi, vous avez été un des premiers à faire votre coming-out il y a quelques années, est-ce que le gouvernement en fait assez en matière de mesures sociétales, par exemple la PMA pour toutes, c'est pour quand, et qu'est-ce que vous pensez de la GPA pour tous ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je pense qu'on n'a pas fini le travail sur l'homophobie, vous savez, on en parle beaucoup…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
… vous continuez à dire que l'homophobie, c'est ce que vous avez dit il y a quelques mois, ronge la société.
MOUNIR MAHJOUBI
Elle ronge la société, elle tue des jeunes, le taux de suicides des jeunes homosexuels est celui qui est le plus élevé dans la société pour cette classe d'âge-là. C'est quelque chose qui, notamment dans les quartiers populaires, bousille la vie de dizaines de milliers d'enfants, ça bousille…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Certains disent que rouvrir le débat sur la PMA c'est justement renforcer l'homophobie, qu'est-ce que vous dites sur cet argument ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je suis complètement contre cet argument, ce débat sur la PMA il était important, on a écouté, partout à travers la France, tous ceux qui étaient pour et tous ceux qui étaient contre, mais on a aussi pris…
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
La décision c'est pour quand ?
MOUNIR MAHJOUBI
Mais attendez, on a pris des engagements pendant cette campagne, et puis de nombreux membres du gouvernement se sont prononcés, moi je vous l'ai dit, je vous ai parlé de mes combats historiques, je me suis toujours battu pour la PMA. Donc, la PMA, pour toutes, et dès le début d'année prochaine, ça fait partie des lois de bioéthique, ça a été annoncé par la ministre de la Santé, donc le sujet revient dès le début d'année prochaine, et j'ai la conviction et la certitude que nous irons jusqu'au bout.
CHRISTOPHE JAKUBYSZYN
Merci beaucoup Mounir MAHJOUBI d'avoir été notre invité ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 septembre 2018