Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès du ministre des armées, sur les blessés du Service de Santé des Armées, à Paris le 18 octobre 2018.

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Circonstance : Première journée nationale des blessés du Service de Santé des Armées, à Paris le 18 octobre 2018

Texte intégral


Monsieur le Gouverneur militaire de Paris, mon général,
Madame la directrice centrale, générale,
Monsieur le directeur de l’école du Val-de-Grâce, mon général,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang et personnels civils des Armées,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
J’adresse un salut particulier aux blessés du SSA et à leurs familles ici présentes.
Engagement, humanité, disponibilité, service, dévouement.
Ce sont les valeurs qui me viennent à l’esprit lorsque je pense aux militaires et aux personnels du Service de Santé des Armées. Je sais que ce sont les valeurs qui vous fédèrent tous en ce jour de la Saint-Luc.
C’est donc sous les auspices de votre saint patron que nous nous retrouvons, ce soir, au Val-de-Grâce. C’est un plaisir de vous voir réunis dans cette « belle maison » à la fois cœur historique du SSA et illustration de son évolution.
C’est en équipe et aussi en famille, que nous célébrons la première journée nationale des blessés du Service de Santé des Armées. Je veux vous dire ma fierté d’y participer et tout simplement d’être à vos côtés.
Madame la Directrice, cette journée consacrée à vos blessés est une excellente initiative et je vous en félicite. Elle reçoit le plein soutien du ministère des Armées mais également mon plein soutien personnel. Vous connaissez mon attachement particulier aux questions de santé et à celles et ceux qui en sont les acteurs.
Mes quelques mots seront à l’image de cette journée. Aux blessés et à leur famille, je veux vous faire part de l’attention et de la reconnaissance du ministère des Armées. Je veux dire aux femmes et aux hommes, qui sont à la fois militaires et soignants, toute mon admiration.
Votre carrière n’a rien de commun, vous servez la France tout en servant vos camarades. Vous êtes dévoués à vos frères d’armes au moment où le plus dur commence.
Dans nos opérations extérieures comme dans nos opérations sur le territoire national, dans le bloc opératoire comme sur le terrain, dans l’urgence de la crise comme dans l’intensité de l’attaque, vous êtes en première ligne. Là où nos forces armées sont engagées vous êtes à leurs côtés.
La journée d’hier a été dramatiquement emblématique de la grandeur mais aussi de la tragédie qui accompagnent vos missions.
En effet, nous avons à déplorer le décès d’un de nos hommes au Sahel malgré la prise en charge en réanimation. Nous adressons nos condoléances à sa famille, à ses proches et à ses frères d’armes.
Terrible journée que celle d’hier ! Sur le BPC Dixmude, 4 blessés dont 1 grave ont été pris en charge au bloc opératoire du Dixmude avant d’être évacués par une équipe du SSA vers l’HIA de Percy. Là aussi, nous pensons à leur famille, à leurs proches et à leurs camarades.
Nous pensons aussi aux soignants du SSA qui sont confrontés au bonheur de soigner mais aussi à l’épreuve face à l’échec de ne pas pouvoir sauver une vie ou conserver un membre. C’est, je le sais, une source de souffrance et parfois de blessures psychiques importantes pour les soignants. Et, nous sommes bien conscients de la difficile spécificité de la médecine de guerre.
Dans ces moments où vous diagnostiquez, où vous conseillez, où vous aidez, où vous soignez, vous êtes toutes et tous les protecteurs de nos armes et la garantie de leur succès.
Je sais que votre exposition aux risques est forte et que vous remplissez souvent vos missions dans des conditions difficiles. Vous sauvez des vies, mais vous savez que vous pouvez la perdre. Vous soignez des blessés, parfois vous pouvez l’être. Vous êtes aussi exposés que les autres soldats car tout simplement vous êtes des soldats ! Mais sans Service de Santé pas d’armée, sans santé pas de succès et sans le SSA pas d’opération réussie.
Mesdames et messieurs, la ministre des Armées, lors du baptême de la promotion de l’école de santé des armées à Bron, a loué votre sens du service pour les autres et pour la France. Je veux vous réaffirmer ce soir, que nous connaissons votre dévouement, votre sens de l’honneur et la force de votre engagement. Nous sommes fiers de vous et nous avons besoin de vous.
Ce soir, avec vous, je veux honorer la mémoire des soldats du SSA qui ont fait le don suprême.
Quel que soit la couleur de leur bouton, quel que soit la couleur de leur uniforme, je veux saluer tous les soignants et tous les personnels du SSA qui ont été blessés, qui ont souffert ou qui souffrent encore dans leur chair ou dans leur esprit.
C’est pour eux et pour leur famille que nous sommes là. C’est parce que nous vous devons un accompagnement à la hauteur des sacrifices consentis.
Le Service de Santé des Armées s’est doté d’une cellule d’aide aux blessés qui a pour vocation d’accueillir, d’écouter et d’orienter. Ce dispositif, cette Cellule d’Aide aux Blessés et aux Malades du SSA (CABMSSA), est l’affirmation que : oui ! Les soignants eux-mêmes ont besoin d’être soignés, soutenus et accompagnés.
Je sais que la blessure physique ou psychique du soignant revêt un caractère singulier. Il y a chez eux un tel sentiment du devoir que passer du « soutenant » au « soutenu », du soignant au soigné est une épreuve supplémentaire. Cela exige une finesse, une différenciation et une écoute attentive dans la prise en charge. Ainsi, le SSA organise des parcours personnalisés pour ses propres militaires avec la prise en charge par des praticiens affectés dans une autre antenne médicale.
L’accompagnement, c’est aussi l’après-blessure qui passe par le retour à l’emploi, par la reconversion ou par une aide au retour à la vie civile.
Le CABMSSA prend aussi en charge les familles, car nous savons que derrière chaque soldat blessé c’est toute une famille qui s’inquiète, c’est toute une famille qui est touchée.
Le rôle de la famille, des proches et des frères d’armes est primordial dans la reconstruction physique et psychique de l’individu ainsi que dans l’appréhension d’une vie nouvelle. C’est pour cela que la famille est au cœur de notre politique et au cœur de nos réflexions.
C’est aussi à ce titre, que depuis désormais un an, le Plan famille et d’amélioration des conditions de vie des militaires s’applique et monte en puissance.
Mesdames et messieurs, je vous assure de l’attention constante du ministère des Armées et de la mobilisation totale de Florence PARLY et de moi-même.
Chers amis, cette soirée est placée sous le sceau du dévouement aux autres mais aussi sous celui de l’art et de l’expression de vos talents. Le concert-expo qui va suivre en sera l’illustration.
Merci à vous tous qui servez la France et vos camarades. Nos armées ont plus que jamais besoin de vous. Je compte sur vous.
Vive le Service de Santé des Armées !
Vive la République !
Vive la France !
Source https://www.defense.gouv.fr, le 30 octobre 2018