Texte intégral
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
La liste des menaces auxquelles nous faisons face est longue. Elles ont en commun au moins une chose, nous y sommes tous confrontés.
Nous avions deux choix : agir ou subir. Nous avons décidé d'agir, d'agir par tous moyens, d'agir dans le cadre d'institutions qui existent et montrent leurs résultats. D'agir aussi par de nouvelles ambitions, qui complètent et enrichissent ces institutions.
L'initiative européenne d'intervention, c'est précisément cela : agir.
Et si le Président de la République française a pu donner l'impulsion, c'est ensemble, que nous avons commencé et que nous allons continuer à forger un cadre pour faire émerger une culture stratégique européenne.
L'initiative européenne d'intervention, c'est d'abord le pragmatisme. Une coopération d'Etats capables militairement et volontaires politiquement. Une coopération qui doit avancer, s'enrichir, être dynamique et ne doit pas être freinée par un cadre trop lourd.
L'IEI, c'est aussi le concret, le réel. Cette initiative doit servir la protection de l'Europe directement, sensiblement. C'est une initiative résolument opérationnelle, à laquelle il faut donner des ambitions fortes et une mise en œuvre tangible.
L'IEI, enfin, c'est une solution supplémentaire pour la défense de l'Europe. Elle n'ajoute pas de lourdeurs institutionnelles, elle arrive en complément des dispositifs de l'Union européenne et servira également nos engagements résolus au sein de l'OTAN.
Le 25 juin, nous étions 9 Etats à signer la lettre d'intention qui fondait l'IEI. Aujourd'hui, nous sommes 10. Je voulais saluer la Finlande qui a choisi d'y adhérer. L'engagement opérationnel d'Helsinki, sa détermination à affronter les défis, sont autant de preuves que la Finlande a toute sa place dans l'IEI. Dans quelques instants, cher Jussi Niinistö, vous signerez cette lettre d'intention et la Finlande sera pleinement membre de l'IEI. Je m'en réjouis, c'est une excellente nouvelle pour l'Initiative, c'est un signal de son attractivité et de son dynamisme. C'est une excellente nouvelle aussi pour la protection de nos peuples, renforcée par cet élargissement.
Depuis le début, nous avons été très clairs : l'IEI n'est pas figée et si d'autres Etats qui ont montré une volonté et une capacité à agir opérationnellement veulent la rejoindre, ils seront les bienvenus.
Et l'heure est maintenant au travail.
Avec la lettre d'intention, nous avons fixé un cadre. Un cadre utile et ambitieux. Un cadre également flexible. Il faut lui donner maintenant plus de contenu, des orientations plus précises.
Il faut nous réunir autour d'objectifs concrets, pragmatiques. L'unanimité ne doit pas être la règle. L'IEI se distingue des initiatives existantes, en ce qu'elle offre la flexibilité nécessaire pour permettre à chaque membre de travailler sur les sujets qui sont au cœur de ses préoccupations stratégiques.
Les travaux et les discussions que nous allons avoir aujourd'hui vont donner à nos équipes, à nos états-majors, des bases solides et orientations claires pour savoir ce qu'il faut chercher et comment le chercher.
Nous allons donc identifier les sujets qui nous concernent tous. Les sujets qui ne sont pas couverts, aujourd'hui, ni à l'UE, ni à l'OTAN. Les sujets sur lesquels nous voulons agir plus particulièrement.
Nous allons réfléchir aux solutions pour être prêts à agir ensemble, lorsque cela sera nécessaire. Et je ne doute pas que ça le sera. Il peut s'agir de venir au secours de nos populations, de nos ressortissants. Il peut s'agir de faire face à des catastrophes naturelles. Il peut s'agir, aussi, bien sûr, d'opérations de plus grande envergure.
Ne nous fermons aucune porte, c'est le gage de notre réussite.
Dès vendredi auront lieu les premiers Military European Strategic Talks, les MEST. Il s'agira de la première rencontre entre les hauts représentants de chacun de nos Etats-majors. Ce sera l'occasion de réfléchir à la déclinaison opérationnelle de nos orientations. Il s'agira aussi d'une étape, déterminante, pour établir une culture stratégique européenne.
Nos discussions aujourd'hui seront les fondements d'un cycle entier d'échanges, de travail et, je l'espère, de résultats qui pourraient nous servir rapidement, qui sait.
L'IEI sera forte parce que nous y apporterons tous notre pierre, notre idée, notre contribution. Il n'est pas question de se censurer, de se brider. Non. Il est question de réfléchir et d'agir pour nos peuples, pour leur sécurité.
Je crois que le défi en vaut la peine et je suis fière d'accueillir cette première réunion ministérielle de l'Initiative européenne d'intervention !
Source https://www.defense.gouv.fr, le 12 novembre 2018