Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse à France-Info le 5 décembre 2018, sur le conflit social des gilets jaunes et l'arrêt des réformes en cours.

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Média : France Info

Texte intégral

MARC FAUVELLE
Notre invité ce matin, c'est le ministre de l'Education nationale et de la jeunesse, Jean-Michel BLANQUER, et c'est Renaud DELY qui vous pose la première question.
RENAUD DELY
Bonjour Jean-Michel BLANQUER.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour Renaud DELY.
RENAUD DELY
Edouard PHILIPPE a donc annoncé hier plusieurs reculs sur des points importants, à commencer par donc ce moratoire de six mois sur les hausses des taxes sur les carburants, Benjamin GRIVEAUX, le porte-parole du gouvernement, annonce ce matin une évaluation à l'automne 2019 du nouvel impôt sur la fortune immobilière, et se dit prêt à y renoncer s'il ne fonctionne pas. Votre collègue chargé de l'Agriculture, Didier GUILLAUME annonce, lui, le report au mois de janvier ou février des ordonnances de la loi Alimentation qui fâche les agriculteurs. Vous enclencher la marche arrière toute ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, parce que l'essentiel, c'est évidemment de répondre à des attentes qui sont formulées aujourd'hui dans la société française et de le faire d'ailleurs au cours des prochaines semaines grâce au débat que le Premier ministre est en train d'enclencher. Donc on ne peut pas, d'un côté, nous demander d'être à l'écoute, et le jour où cela se produit, nous le reprocher. Donc ce débat est pour moi un moment très important, il n'y a pas seulement les mesures que le Premier ministre a annoncées, et certaines déclinaisons que vous venez de citer, mais plutôt la possibilité finalement de faire d'un mal un bien, c'est-à-dire comment on remet à plat un certain nombre de problèmes, parce que là où il peut y avoir quasiment une unanimité de tous les Français, c'est sur le fait qu'on a une pression fiscale excessive et qu'elle doit baisser.
MARC FAUVELLE
Est-ce que ça veut dire, Jean-Michel BLANQUER, que les réformes, c'est fini pour ce quinquennat ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais certainement pas, il y a évidemment un élan de réformes qui a été porté par une élection, enfin n'oublions quand même pas les fondamentaux de la République et de la démocratie, il y a une élection présidentielle, une élection législative autour d'un programme qui a rassemblé beaucoup de Français, bien sûr, il y a des obstacles sur le chemin, c'est une évidence, aujourd'hui, c'est clairement une inflexion qui existe, je ne vais pas le...
MARC FAUVELLE
C'est un moment difficile...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr...
MARC FAUVELLE
Que vous vivez, vous, dans la majorité ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais c'est un moment difficile pour la France...
MARC FAUVELLE
Et pour la majorité...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Et donc pour la majorité, mais pour chacun de nous, pour tous ceux qui nous écoutent, pour tout le monde, c'est un moment difficile, donc il ne s'agit pas de nier que c'est un moment difficile, mais...
MARC FAUVELLE
Je vous dis ça parce que depuis hier, je crois que personne dans la majorité n'ose dire que c'est un recul, alors que très clairement, c'est un recul, il n'y a pas d'autre mot...
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un recul sur un point, si vous voulez, c'est un recul, si vous voulez...
MARC FAUVELLE
Eh bien, c'est un recul sur les gilets jaunes, sur les agriculteurs qui menaçaient de manifester, on repousse les ordonnances, sur l'ISF, ça s'appelle un recul, Jean-Michel BLANQUER, le bon mot dans une dictée, ce serait, je crois, le mot recul.
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est intéressant que vous voyiez les choses comme ça, on devrait faire une analyse des médias depuis trois semaines, c'est-à-dire que...
MARC FAUVELLE
Mais il n'y a pas de honte à reculer quand on se trompe...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ah ben voyez, alors, c'est vous qui le dites, c'est-à-dire qu'il y a une espèce d'excitation générale pour essayer de dire : il faut que le gouvernement fasse telle ou telle concession, une fois qu'elles sont faites...
MARC FAUVELLE
Non, non, non, nous, on est très calmes ici, rassurez-vous, vous allez voir...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a une excitation pour dire : c'est du recul, donc il n'y aura plus de réformes, donc, une sorte de mauvaise joie sur le fait que la France pourrait aller plus mal dans le futur, moi, ce que je veux...
MARC FAUVELLE
Non, il n'y a pas de joie... personne ne se satisfait des questions...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce que je veux, non, non, mais je ne parle pas de vous...
MARC FAUVELLE
... Jean-Michel BLANQUER, personne ici, non, non, je vous assure...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je pense qu'on est tous... vous savez, il faut qu'on soit tous mûrs et responsables, et c'est vrai de vous, de moi, c'est vrai que l'ensemble de la population. L'avenir de la France ne repose pas sur une poignée de personnes, il repose sur tous les Français. Et donc dans ce genre de circonstances, vous, comme moi, comme tous ceux qui nous écoutent, nous avons notre part à jouer, et c'est d'ailleurs finalement une des choses qui émane des gilets jaunes, c'est-à-dire, une volonté de participation. Donc nous écoutons cette volonté de participation, je pense qu'aujourd'hui, il est encore possible de faire d'un mal un bien. Autrement dit, de bien écouter cette volonté de participation...
RENAUD DELY
Très précisément, Jean-Michel BLANQUER, vous avez utilisé un mot à l'instant très précisément, tout à l'heure, vous avez parlé d'une inflexion, vous avez dit : c'est une inflexion, le Premier ministre être avait dit : on ne change pas de cap, on ne change pas de cap, une inflexion, c'est un changement de cap.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, une inflexion, non, si vous allez avec votre bateau vers un port et que vous faites une inflexion, c'est juste que vous changez de direction, mais pour aller de l'avant, toujours...
RENAUD DELY
Changer de direction, c'est changer de cap...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais changer de direction, ça ne veut pas dire à 180 degrés, ça veut dire que vous changez de quelques degrés, c'est possible, c'est normal, piloter, vous savez, dans le mot piloter, il y a ça, dans le mot gouverner, ce sont des métaphores maritimes pour lesquelles vous savez parfaitement qu'il faut ajuster les choses, c'est normal, on n'est pas dans un système où vous planifiez sur cinq ans chaque détail, il faut évidemment tenir compte de ce que pense la population, c'est évident...
RENAUD DELY
Qu'est-ce qui vous a contraint à cette inflexion parce que vous avez réformé trop vite, trop fort, trop seul ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Sur le sujet trop seul, je pense que c'est un sujet "trop seul" sur le plan international et européen, je pense que tout le monde doit en avoir conscience, il y a un rendez-vous avec l'Allemagne qui n'a pas eu lieu depuis plusieurs mois, on a une situation...
RENAUD DELY
Là, on parle d'un rendez-vous avec les Français, Jean-Michel BLANQUER...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, non, non, mais, oui, mais nous sommes...
RENAUD DELY
Parce que vous n'avez pas associé suffisamment les Français...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il faut aussi que chacun comprenne, alors, j'essaie de répondre de manière profonde à votre question, il faut que chacun ait conscience du fait qu'on n'est pas seul sur cette planète, il y a l'Europe, il y a le monde, il y a une situation géopolitique qui est complexe aujourd'hui, et on a une Europe qui est en train de diverger, il est exact que le contexte européen n'a pas facilité un certain nombre de choses, ce n'est évidemment pas la seule explication, par ailleurs, sur le plan des réformes, il y a probablement un décalage entre un ressenti sur le pouvoir d'achat de la part des Français, qui a pris sa source d'ailleurs dans des choses bien antérieures à notre arrivée au pouvoir, et puis, les premiers bénéfices de cette politique, les données macro-économiques étaient bonnes en cette fin d'année, y compris en termes de croissance, nous sommes en train de battre un record d'investissements, en matière d'investissements privés, ce record signifie des emplois pour le futur, donc il ne faut absolument pas que maintenant, on se tire une balle dans le pied au moment où on peut récolter les premiers fruits, c'est donc, encore une fois, aussi un appel à la responsabilité qu'il faut lancer, c'est : nous allons tous gagner ensemble ou perdre ensemble, et c'est un point très important...
MARC FAUVELLE
Jean-Michel BLANQUER, on voit que la personnalité d'Emmanuel MACRON cristallise aussi une partie des colères, que ce soit celle des gilets jaunes ou celle même d'une partie de la classe politique, on a entendu un appel de l'Insoumis François RUFFIN, il y a quelques jours, demander à Emmanuel MACRON de quitter l'Elysée, est-ce qu'il y a un problème aujourd'hui Emmanuel MACRON pour faire passer des réformes ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Dans ce que vous venez de dire, je pense qu'il y a plutôt un problème François RUFFIN, en ce qui concerne...
MARC FAUVELLE
Les gilets jaunes ne sont pas tous manipulés par François RUFFIN...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Quand vous êtes un élu de la République, quand vous êtes un élu de la République et que vous vous permettez de mettre de l'huile sur le feu pour tirer des conclusions non républicaines, je pense qu'il y a en effet un vrai problème...
MARC FAUVELLE
Vous avez entendu les sifflets hier qui ont accueilli le président au Puy-en-Velay...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Les sifflets, c'est une chose...
MARC FAUVELLE
Ce n'est jamais bon signe quand un président commence à se faire siffler quand il se déplace...
JEAN-MICHEL BLANQUER
J'ai souvenir de sifflets malheureusement pour chacun des précédents présidents de la République, donc le sujet...
MARC FAUVELLE
Oui, mais ça a été parfois le début de la fin pour eux...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, en tout cas, non, ils sont restés tout au long de leur mandat...
MARC FAUVELLE
Oui, le début de la... la fin de la réforme, je voulais dire...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, enfin, on pourrait faire une étude sur les sifflets, si vous voulez, mais il y a aussi beaucoup de responsables...
MARC FAUVELLE
Ce n'est pas grave, les sifflets, il faut passer outre...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a aussi beaucoup de responsables qui ont dû passer par de l'impopularité pour aller vers des réformes qui sont bonnes pour la France, je ne dis pas que c'est un indicateur de réussite, je dis simplement qu'on ne doit pas s'arrêter à ces choses-là, ce qui est important aujourd'hui, c'est justement de retrouver un socle de confiance, et ce socle, bien entendu, il a été abîmé ces derniers temps, je ne vais pas vous dire le contraire...
MARC FAUVELLE
Abîmé en partie par l'attitude d'Emmanuel MACRON ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je ne sais pas, ce qui est certain, c'est que sous la 5ème République, depuis quelques années, la figure du président de la République concentre à la fois toutes les attentes, et en même temps, toutes les frustrations, donc là, on est aussi dans un certain un excès, n'oublions pas toutes les qualités qui ont fait, d'abord, le fait que les Français élisent Emmanuel MACRON et qui aujourd'hui lui permettent, je reviens sur les questions internationales, sur le plan international, de jouer un rôle majeur dans les affaires du monde, dans un monde qui, je le répète, est complexe et pour lequel la France ne doit pas jouer un jeu solitaire.
MARC FAUVELLE
On poursuit dans une minute avec vous, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education. On fera le point notamment sur la situation dans les lycées et dans certaines facs qui sont bloqués depuis hier.
/// Journal ///
RENAUD DELY
On évoquait à l'instant le rapport difficile d'Emmanuel MACRON à l'opinion, est-ce qu'il n'y a pas aujourd'hui aussi un problème entre le chef du gouvernement, Edouard PHILIPPE et l'opinion, et aussi entre le chef du gouvernement et la majorité, je propose d'écouter l'une de vos collègues, Marlène SCHIAPPA, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, qui essaye de nous expliquer comment s'exprime le Premier ministre.
MARLENE SCHIAPPA, SECRETAIRE D'ETAT CHARGEE DE L'EGALITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES
Si on ne trouve pas la solution, il a dit qu'on en tirerait les conséquences, en bon français, ça veut dire qu'on supprime et qu'on renonce définitivement à toutes ces hausses de taxes si on n'a pas trouvé de solution commune et collective, je vous traduis le Edouard PHILIPPE, ça veut dire que si on ne trouve pas de solution pendant ces grandes consultations citoyennes, dont chacune et chacun devra s'emparer, eh bien, on arrêtera à ce moment-là, et on mettra une croix sur cette hausse des taxes.
RENAUD DELY
C'est beaucoup plus clair que ce qu'avait dit hier matin le Premier ministre en s'exprimant, pourquoi est-ce qu'il faut traduire Edouard PHILIPPE, comme le dit Marlène SCHIAPPA ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais, c'est un segment de phrase, on ne va pas en faire l'exégèse, ce qui est important dans ce qu'elle vient de dire, comme dans ce qu'a dit le Premier ministre, c'est cette ouverture de débat, je pense que c'est quelque chose de très démocratique et de très intéressant d'avoir pendant plusieurs semaines, au plus près du terrain, une consultation des Français sur ce qui les touche au plus près, c'est-à-dire, en gros, leur pouvoir d'achat, notamment au travers, à la fois, du revenu et de la de la fiscalité, j'irais, si vous voulez, même encore plus loin, c'est-à-dire que c'est très intéressant aujourd'hui, on le voyait à votre antenne hier soir, lorsque des Français témoignent de leur vie quotidienne, en réalité, ce qu'ils demandent, ce n'est pas plus d'assistance, ce n'est pas plus de... oui, ce qu'ils demandent, c'est tout simplement que leur pouvoir d'achat augmente par le revenu et par la baisse de la fiscalité.
RENAUD DELY
Mais pour être très clair, ça veut donc dire que cette suspension, ce moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants peut aboutir à l'annulation de ces hausses ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, le jeu est ouvert, par définition, quand vous commencez un débat, ce n'est pas de manière fermée, c'est pour arriver à des conclusions...
RENAUD DELY
Cette possibilité d'annuler définitivement ces hausses existe ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, à partir du moment où il y a débat, cette possibilité existe, mais ce qui est intéressant, c'est de tout mettre sur la table, c'est-à-dire que, si vous voulez, vous pouvez très bien, chacun peut dire : je veux moins d'impôts, plus de revenus, plus de dépenses publiques, mais moins de recettes, etc., à la fin, il faut quand même avoir un discours responsable, la vertu du débat, c'est aussi de mettre tout sur la table, c'est-à-dire, dire à quoi sert l'argent des Français aujourd'hui, vous savez, souvent, j'entends parler de l'Etat par les uns et les autres comme si c'était une espèce d'entité magique extérieure à nous tous. L'Etat, c'est nous, et donc la France, c'est nous et donc les logiques de bouc-émissaire, les logiques d'irresponsabilité ont évidemment leurs limites, donc ce qui est très important, c'est les logiques de responsabilisation, il est probable qu'en France, on n'ait pas été très bon dans ce domaine-là, pas depuis 18 mois, depuis très longtemps, et donc, c'est pour ça que je le répète, on peut faire d'un mal un bien, c'est-à-dire un mécanisme de participation calme, serein, responsable, où on regarde les dépenses et les recettes, et comment on fait une France à la fois plus prospère, parce qu'il faut produire plus de richesse pour la distribuer, et en même temps, plus juste, parce qu'on a besoin de justice sociale, et pour moi, la justice sociale est synonyme fondamentalement aujourd'hui de justice territoriale...
RENAUD DELY
Pour être très précis, très clair et très pédagogique, là aussi, sur la question de l'ISF, comme l'a annoncé Benjamin GRIVEAUX ce matin, si à l'issue de l'évaluation de l'IFI, le nouvel impôt sur la fortune immobilière, eh bien, le bilan est négatif, on peut rétablir l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, de façon générale, l'évaluation des politiques publiques, ça fait partie des choses très saines dans la logique de ce que j'ai dit précédemment, on devrait faire ça sur chaque chose, c'est-à-dire, on évalue les politiques publiques, on regarde ce que ça donne, et si le résultat n'est pas au rendez-vous, eh bien, on change, évidemment...
MARC FAUVELLE
Y compris avec vos réformes, Jean-Michel BLANQUER, on peut détricoter maintenant, là, au bout de deux ans, ce que vous avez fait depuis le début du quinquennat ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh, non, non...
MARC FAUVELLE
Ou c'est valable que pour...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non, je ne cesse de faire cela, je ne cesse de dire qu'il faut évaluer les politiques publiques, y compris dans mon domaine, et c'est guidé par des évaluations que j'avance, parce que justement ce qui permet d'avancer de manière lucide, et bien entendu, ça s'applique à moi, évidemment...
RENAUD DELY
Alors sur l'ISF, on rétablira peut-être l'ISF, c'est possible, cette possibilité est sur la table ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, tout est sur la table en matière fiscale, mais à la fin, il faut qu'on arrive à un équilibre, et il faut que chacun soit conscient que les raisons d'être de cette mesure, contrairement à ce qu'on dit parfois, en disant un cadeau pour les riches, c'est surtout de faire un rebond de l'investissement, pourquoi est-ce que la France a battu un record d'investissements en 2018 ? C'est parce qu'on a envoyé des signaux, non seulement en France, mais dans le monde entier sur le fait que c'était une terre d'investissements, vous avez des usines qui s'implantent maintenant, il y a une réindustrialisation...
MARC FAUVELLE
Ça, c'est grâce à l'IFI ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un des sujets, c'est aussi une atmosphère que vous mettez dans le pays, en ce moment, on est en train de donner une autre image de la France, il faut qu'on fasse très attention, là encore, chacun doit être responsable, à la fin, si on se tire une balle dans le pied sur le plan économique et social, c'est nous tous qui...
MARC FAUVELLE
Pour vous poser la question autrement, Jean-Michel BLANQUER, il va falloir trouver au moins deux milliards d'euros pour financer les mesures qui ont été annoncées hier peut-être même le double, est-ce qu'il faut faire payer les plus riches ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, il est évident que chacun doit payer, comme le dit d'ailleurs la déclaration de 1789, qui est fondatrice pour notre pays...
MARC FAUVELLE
Mais que dit le ministre de l'Education sur cette question ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, ça, ça, je vous dis, les grands principes...
MARC FAUVELLE
Est-ce qu'il serait normal que les riches paient un peu plus pendant quelque temps...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il est normal que l'on paie plus quand on gagne plus. Après, il faut que ce soit proportionné et que ce ne soit pas antiéconomique comme raisonnement. La France bat des records de prélèvements obligatoires, donc ça ne sert à rien d'être dans une course à l'échalote sur ce sujet, en revanche, il faut en effet faire des choses justes, et puis pourquoi pas imaginer en effet aussi des contributions sur une période donnée pour traverser une période particulière et mettre à contribution effectivement ceux qui gagnent le plus, mais encore une fois, pas de manière non raisonnée, il faut que ce soit fait pour avoir un but économique et social valable pour la France.
MARC FAUVELLE
Jean-Michel BLANQUER, la contestation a gagné ces derniers jours pour des motifs parfois différents d'ailleurs des lycées, est-ce qu'on peut faire un point précis avec vous ce matin, combien de lycées sont impactés, bloqués complètement ou partiellement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Là, il y a eu hier le même chiffre qu'avant-hier, autrement dit, on a une sorte de stagnation, qui est de 200, 200 lycées bloqués, autour de 200 lycées bloqués...
MARC FAUVELLE
Sur à peu près 4.000 établissements en France...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Sur un peu plus de 4.000 lycées, bien sûr, on ne parle que des lycées, là, 200 sur 4.000, donc ça fait 5 %, c'est à la fois peu et beaucoup, mais ce qui est inquiétant, ce n'est pas le nombre, qui reste faible, c'est qu'on est dans des formes complètement différentes de tout ce qu'on a pu connaître par le passé, d'abord, c'est concentré sur certains endroits, c'est à Marseille en particulier et à Toulouse que l'on constate les problèmes les plus forts, et surtout, et surtout, et, ça, je voudrais insister avec gravité sur ce point, avec une violence que l'on a jamais vue, alors que le mouvement vient d'arriver, il est d'emblée extrêmement violent, avec des éléments...
MARC FAUVELLE
Violence qui est le fait de qui, des lycéens qui bloquent ou de personnes extérieures au mouvement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Pas forcément de lycéens, un mélange, si vous voulez, comme ça peut arriver dans ces cas-là, mais on voit bien qu'aujourd'hui, comme dans les manifestations de samedi dernier, il y a des gens qui n'ont plus de limites. Je pense qu'aujourd'hui, là aussi, je le dis à tous ceux qui nous écoutent, il faut qu'il y ait une prise de responsabilité de chacun, nous connaissons tous des lycéens, des familles de lycéens, le message doit passer que : attention, ce qui se passe là est dangereux, il y a déjà quatre lycéens qui se sont blessés assez grièvement, souvent, d'ailleurs, certains d'entre eux...
MARC FAUVELLE
C'est-à-dire que vous dites aux parents d'expliquer à leurs enfants qu'il faut rester à la maison...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a par exemple des lycéens qui se sont blessés en voulant enflammer des poubelles et faisant quelque chose de très dangereux, ça s'est retourné contre eux, et vraiment, je le déplore, et je pense à eux. Mais c'est grave ce qui s'est passé, ils se mettent en danger. Donc nous devons...
RENAUD DELY
Mais comment vous expliquez justement ce regain...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Aujourd'hui, la révolte des gilets jaunes n'a aucun rapport avec les réformes scolaires, on voit bien qu'aujourd'hui, il y a simplement des forces qui essaient de profiter de la situation pour enclencher des mouvements...
MARC FAUVELLE
Quelles forces ?
RENAUD DELY
Ils sont manipulés ces lycéens ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a des forces aujourd'hui extérieures aux lycéens qui essayent en effet, alors ces forces, elles peuvent être des forces spontanées, vous avez des voyous qui sont arrivés dans tel ou tel lycée de notre pays, pour envahir un lycée, casser, alors, appelez ça comme vous voulez, mais c'est des forces...
RENAUD DELY
Ils sont manipulés à vos yeux...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a des gens, ça peut être des individus ou des groupes, qui... non, ils ne sont manipulés, ils sont parfois même agressés, donc parler de forces extérieures, c'est cela aussi, moi, ce qui m'importe, c'est la sécurité, d'abord et avant tout, la sécurité des lycéens et des personnels de l'Education nationale, donc là aussi, plutôt que de sombrer dans je ne sais quelle excitation générale, j'appelle à une grande sérénité, parce qu'on a des sujets de progrès considérables dans l'Education nationale en ce moment, regardez les chiffres que vous venez de citer, on a fait plus 4 points en un an dans l'espérance de la jeunesse dans l'avenir, dans l'enquête qui est sortie...
MARC FAUVELLE
Enquête que France Info a dévoilée ce matin, oui...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Dans votre enquête aussi, on voit, alors, une série d'éléments positifs sur ce que j'appelle l'école de la confiance, c'est-à-dire qu'on a plus confiance dans les professeurs, il y a des choses qui sont en train de s'améliorer, et on gâcherait ça au nom...
RENAUD DELY
Et pourtant, ça se traduit par ces blocages, par ces incidents, par ces violences que vous citez...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais ces blocages, encore une fois, c'est 5 %, donc au nom de ces 5 %, on devrait en quelque sorte rentrer dans un cercle vicieux de l'excitation générale...
MARC FAUVELLE
Vous connaissez la phrase mieux que quiconque, Jean-Michel BLANQUER, les étudiants, c'est comme le dentifrice, où les lycéens, on sait les faire sortir du tube, mais plus difficilement les faire rentrer à l'intérieur...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, mais il y a ceux qui aiment appuyer sur le tube et il y a ceux qui disent...
MARC FAUVELLE
Comment vous les remettez dans le tube ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais ils ne sont pas sortis du tube en ce moment, il y a juste un petit peu, et on le voit bien, pardon, mais vous êtes en train d'essayer, vous, et l'ensemble des médias, les réseaux sociaux, etc., il y a toujours cette excitation pour essayer d'aller plus loin. Je le dis avec...
MARC FAUVELLE
Je vous redis qu'il n'y a pas d'excitation particulière, ni sur les lycéens ni sur les gilets jaunes...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Si, si, si, ça se voit, pardon, mais ça se voit...
MARC FAUVELLE
Non, Jean-Michel BLANQUER, je vous le redis.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Et donc, ça se calme, ça peut se calmer, plus exactement, et ça peut se calmer grâce à nous tous, pas seulement grâce au ministre de l'Education nationale, mais grâce à chacun de ceux qui nous écoutent, j'en appelle donc très clairement à une forme de sérénité dans l'intérêt général, c'est la même chose que pour la manifestation de samedi, je dis à tout le monde : ne manifestez pas samedi. Ce qu'il y avait de très fortement légitime dans le mouvement des gilets jaunes a été entendu, il y a maintenant une méthodologie pour y arriver, donc si on veut le bien de la France, on arrête ces choses qui en ce moment sont exploitées par les plus extrémistes et les plus violents.
MARC FAUVELLE
On referme le tube de dentifrice, on se retrouve dans une minute avec vous, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education, le temps de jeter un oeil et une oreille à l'actualité.
/// Journal ///
RENAUD DELY
Parmi les sujets qui mobilisent les jeunes et notamment les lycéens dont on parlait à l'instant, il y a la forte hausse des droits d'inscription pour les étudiants, pour les étudiants étrangers extracommunautaires qui vont subir prochainement une vraie explosion de leurs droits d'inscription puisque, pour avoir un ordre d'idée, ils ne payaient jusque-là que 170 euros par an en licence et ils vont désormais devoir payer à peu près 2 700 euros. Est-ce que sur cette mesure-là vous pourriez rouvrir le débat, le dialogue comme vous le disiez tout à l'heure, et éventuellement l'amender ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
D'abord, c'est un sujet qui concerne la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique VIDAL et je ne m'exprimerai pas à sa place. En revanche, il faut expliquer le pourquoi d'une telle d'une telle mesure. La France est un cas unique : vous pouvez venir de n'importe quel pays du monde et ne rien payer pour l'université...
RENAUD DELY
170 euros en licence, 243 euros en master.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est-à-dire en gros les frais de Sécurité sociale, enfin ce qu'il y a de basique. Aujourd'hui parfois, vous pouvez avoir des étudiants étrangers dans le monde qui se disent, ils comparent ce que le prix... Par exemple en Angleterre ou aux Etats-Unis, ils comparent avec la France et ils vont en Angleterre ou aux Etats-Unis parce qu'ils se disent : si c'est gratuit en France, c'est que ça n'est pas aussi bien qu'en Angleterre ou aux Etats-Unis et parfois c'est mieux ce qu'on fait en France.
RENAUD DELY
Donc multiplier par près de vingt le prix, vous pensez que ça va attirer davantage d'étudiants étrangers.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ça reste un prix beaucoup plus bas que ce qui se pratique dans tous les pays du monde et, surtout, ça doit s'accompagner d'une politique de bourse pour ces étudiants étrangers de valeur qui ne pourraient pas venir au cas où cela serait trop cher. C'est ça une vraie politique sociale, vous savez, c'est quand... Tout à l'heure, vous me demandiez : est-ce qu'on doit faire payer les plus riches ? Oui, si vous êtes un étudiant étranger et que vous en avez les moyens, il n'y a pas de raison que ce soit le contribuable français qui vous paye vos études.
MARC FAUVELLE
Il n'y a pas que des étudiants riches qui viennent en France.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Justement. Et donc dans ce cas-là, vous financez grâce à ça des bourses et donc vous avez une politique plus sociale. Et c'est cela ne pas faire de démagogie.
MARC FAUVELLE
Est-ce que ça ne participait pas aussi, Jean-Michel BLANQUER, au rayonnement de la France à l'international ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais bien sûr.
MARC FAUVELLE
Le fait que les étudiants de toute la planète viennent en France faire leurs études, repartent pour certains.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais bien sûr, c'est un point majeur. Je suis très attaché à ça. Vous savez, je suis professeur d'université, je suis très attaché à ça. Aujourd'hui, un pays comme l'Australie réussit à avoir des étudiants qui viennent du monde entier, ça participe à son rayonnement et même à son modèle économique.
RENAUD DELY
La France aujourd'hui est le quatrième pays d'accueil d'étudiants étrangers. Quatrième pays d'accueil dans le monde.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, justement. Et elle doit non seulement le rester mais même faire encore mieux. Et faire encore mieux, c'est avoir une politique d'attractivité avec des bourses mais aussi quelque chose qui montre la valeur de ce qu'elle fait. Vous savez, quand un étudiant étranger vient, parfois il peut tomber sur une université dont il a l'impression qu'elle est paupérisée précisément parce que les budgets sont parfois trop contraints ou tout simplement dans quelque chose qui n'a pas de valeur puisqu'il ne paye rien. Par ailleurs, il ne faut pas non plus se raconter d'histoires. Il y en a qui viennent pour avoir pour faire autre chose qu'étudier, donc il y a aujourd'hui...
RENAUD DELY
C'est-à-dire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a évidemment des gens qui sont inscrits à l'université et qui, en réalité, ne vont pas étudier. Ils en profitent pour être sur le territoire français, ces choses-là existent. Ne pas le dire, c'est là aussi ne pas dire la vérité.
MARC FAUVELLE
Il y a une filière d'immigration qui passe par l'université.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr. Depuis toujours, il y a eu ce type de choses donc il faut aussi le dire et ne pas...
MARC FAUVELLE
Et en payant plus cher l'université, vous pensez que vous allez limiter cette filière.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas le but principal. Encore une fois, c'est à Frédérique VIDAL de vous donner les principales explications, mais il est évident que ça fait partie du plan. Donc là, c'est pareil : soit on fait semblant de ne pas voir les sujets, soit on n'a pas un discours de vérité et on continue à aller vers des problèmes qui sont ceux qu'on connaît depuis bien longtemps ; soit on prend à bras-le-corps certains sujets et on a des politiques vraiment sociales et, pour le coup, de rayonnement de la France.
RENAUD DELY
En tout cas, il n'y aura pas de remise en cause de cette mesure.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est certainement pas à moi de le dire. Mais, en tout cas, je voudrais pour les étudiants généreux, ouverts qui nous écoutent leur dire que c'est une mesure qui en réalité est une mesure généreuse et ouverte. On peut avoir plus d'étudiants étrangers et être plus sociaux en faisant quelque chose comme ça.
MARC FAUVELLE
Jean-Michel BLANQUER, vous allez présenter la semaine prochaine un plan contre les violences scolaires. Est-ce que vous allez autoriser les policiers à rentrer dans les établissements ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas en ces termes que le sujet se pose.
MARC FAUVELLE
C'est comme ça que je vous pose la question en revanche parce qu'il nous reste peu de temps.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est certainement pas ça la mesure principale. Sur la sécurité, j'ai déjà pris les mesures. Je ne vais pas vous répéter, je les ai annoncées il y a un mois maintenant. Ce sont des mesures de fermeté sur les questions de sécurité dans les établissements et notamment de protection de tous nos personnels et des élèves. C'est un premier point. Il y a ensuite une série de sujets qui dépassent l'Education nationale qui ont trait à ce qui se passe autour de l'établissement. Donc là, effectivement il faut un référent police ou gendarmerie pour chaque établissement, ce qui est maintenant à peu près le cas mais qu'on doit consolider.
MARC FAUVELLE
Qui doit être présent physiquement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il arrive aujourd'hui que lorsqu'on demande à un policier de venir pour tel ou tel sujet, il vienne. Cela peut arriver.
MARC FAUVELLE
Mais il travaille au commissariat ou à la caserne de gendarmerie.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Le sujet principal n'est pas là. Notre sujet principal sur lequel on travaille le plus, c'est les...
RENAUD DELY
Ces policiers pourraient être armés ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non. La plupart du temps, c'est souhaitable que ce ne soit pas le cas. Encore une fois, il faut être pragmatique sur ces questions. S'il se passe quelque chose de très grave et on ne sait jamais, mais en tout cas le principe, normalement l'école est un sanctuaire et on n'a pas à souhaiter que ces choses-là arrivent.
MARC FAUVELLE
Pas d'armes à l'école. Ça doit rester la règle même s'il peut y avoir des exceptions. Pas d'armes dans les écoles.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, bien sûr. C'est évident. Mais le plus important n'est pas là et, encore une fois, ne nous attachons pas simplement à ce qui frappe les esprits. Attachons-nous à ce qui est important concrètement. Ce qui est important concrètement, c'est notamment de trouver des solutions pour les poly-exclus, ceux qui sèment le désordre dans les endroits où ils sont.
MARC FAUVELLE
Des élèves qui courent d'établissement en établissement parce que personne n'en veut et qui se font virer au fur et à mesure.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Exactement. Et donc notre réflexion est déjà très aboutie sur ce point. Nous ferons bientôt des propositions de façon à avoir un traitement concret de ces élèves.
RENAUD DELY
C'est quoi ? Des institutions spécialisées pour les accueillir ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, oui. C'est cette idée-là qui est en train d'être affinée et que nous serons capables de présenter. Ce qui est très important, c'est là encore sur ce sujet comme sur tous les autres, poser la règle si vous voulez. On ne peut pas être dans un système où chacun fait ce qu'il veut, sans trouver de limites, et c'est particulièrement vrai pour les enfants et les adolescents. Le meilleur service qu'on peut leur rendre, c'est de poser la règle, de savoir poser des limites, d'avoir une exigence bienveillante et c'est vrai pour beaucoup de sujets qui permettent tout simplement de progresser, et ça, c'est ça qui fera levier pour notre pays. Et aujourd'hui, mon message important c'est un message de calme, de sérénité, de responsabilité. L'immense majorité des citoyens français, ils ont envie que la France soit dans l'ordre, qu'il y ait une autorité qui s'exerce et que, par ailleurs, on progresse socialement. C'est ça que nous devons faire et c'est ce que nous faisons au travers de la politique éducative. Je présente d'ailleurs aujourd'hui au Conseil des ministres un projet de loi dit loi de l'école de la confiance.
MARC FAUVELLE
Et on va en parler aujourd'hui sur l'antenne de Franceinfo. Merci Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education, d'être venu nous voir ce matin.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 décembre 2018