Texte intégral
POINT DE PRESSE :
Q - Monsieur le ministre, quelles sont les raisons à ce jour du non-retour d'Air France en Algérie ? Sont-elles d'ordre sécuritaire ou bien économique ?
Des observateurs constatent que les pays européens, des pays du Nord de la Méditerranée adoptent une politique très ouverte vis-à-vis des pays d'Europe de l'Est mais une politique, disons, presque répressive à destination des pays du Sud de la Méditerranée. Quel est votre commentaire ?
R - Vous m'interrogez sur la reprise des liaisons d'Air France sur l'Algérie. Nous y travaillons, bien évidemment. Si ces liaisons ont été interrompues, c'est à la suite des événements de décembre 1994 que vous gardez à l'esprit et, par conséquent, il faut vérifier que toutes les conditions sont réunies pour une reprise de cette relation, que nous souhaitons, qu'Air France souhaite. Simplement, il faut tenir compte des réactions des personnels, les convaincre de ce que cette reprise pourra se faire sans préjudice pour leur sécurité. Une mission technique sera donc diligentée très rapidement, dans les toutes prochaines semaines ou en tout cas dans un bref délai pour procéder à une évaluation de telle manière à ce que cela puisse se faire.
Notre démarche consiste à sérier les problèmes pour les résoudre les uns après les autres. Mais je dirais que nous y travaillons ensemble, dans un esprit positif.
Sur le deuxième point, je crois pouvoir dire que nous sommes très conscients au niveau de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale de la nécessité d'équilibrer l'élargissement de l'Europe vers l'Est par une ouverture vers le Sud et nous y travaillons de telle manière que nous ayons, en quelque sorte, un espace de développement commun. La Méditerranée ne doit pas être une barrière, mais un trait d'union.
ENTRETIEN AVEC ANTENNE 2 :
Q - Comment évaluez-vous les relations algéro-françaises ?
R - Eh bien ma venue dans le cadre de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale a été aussi pour moi l'occasion de prendre un certain nombre de contacts avec les autorités algériennes, notamment avec le président Bouteflika. Je crois que c'est un moment important pour nos relations. Il faut essayer de créer les meilleures conditions pour leur développement qui répond à l'intérêt mutuel de la France et de l'Algérie. Je pense que la France et l'Algérie en travaillant ensemble peuvent élargir leur marge d'action, leur indépendance et leur capacité de développement. J'ai transmis au président Bouteflika un message du président de la République et j'ai été en retour chargé d'un message pour celui-ci.
Q - Justement vous avez déclaré que les bureaux de délivrance des visas d'Annaba et d'Oran vont être réouverts prochainement. Est-ce pour bientôt ?
R - Je voudrais préciser que j'ai rencontré d'abord mon homologue algérien, M. Sellal. Nous avons examiné plusieurs problèmes, dont en particulier le problème des visas. La France a donné une impulsion forte pour que ceux-ci soient octroyés plus libéralement et nous avons doublé aujourd'hui le nombre de visas octroyés par rapport à ce qui se pratiquait avant 1997. Mais nous ferons mieux encore à l'avenir si peuvent être rouverts le consulat d'Annaba et celui d'Oran, ce qui implique, naturellement, la satisfaction d'un certain nombre d'exigences légitimes au niveau de la sécurité. De cela, nous devons parler avec les autorités algériennes. Une mission technique doit venir d'ici une dizaine de jours pour examiner ces travaux.
Q - Pourquoi cette augmentation de délivrance de visas ?
R - Vous savez, il y a eu un changement de gouvernement en France et nous avons une conception qui lie, je dirais, la facilitation de la circulation des personnes de part et d'autre de la Méditerranée et, en même temps, le respect des règles relatives au séjour.
Il y a donc un gros effort qui a été fait par le consulat général d'Alger. De nouvelles installations ont été non seulement prévues, mais réalisées et je les ai visitées : c'est remarquable. Disons qu'il y a encore un effort à faire pour permettre un retour à la normale dans les relations entre la France et l'Algérie. Des relations sur lesquelles je ne vais pas revenir, qui sont des relations très fortes et qui nous impliquent tous de manière particulière. Nous avons une relation tout à fait spéciale.
Q - Et le retour d'Air France ? Est-ce aussi pour bientôt ?
R - C'est un autre problème. Là encore, il faut que les conditions de sécurité soient parfaitement assurées et qu'on en convainque les personnels. Une mission technique doit donc venir prochainement, et j'espère que nous trouverons une solution à ces problèmes de telle manière que, en même temps que la politique des visas facilite les échanges, les moyens techniques soient à l'unisson. Cela implique aussi une coopération entre Air Algérie et Air France. Enfin, tout cela doit aller de pair. Disons qu'en sériant les problèmes, en les isolant d'une certaine manière, selon la méthode cartésienne, on va les résoudre les uns après les autres.
ENTRETIEN AVEC EUROPE 1 :
Q - (Inaudible)
R - ... Le président Bouteflika qui m'a longuement reçu et avec lequel nous avons pu avoir des échanges approfondis, auquel j'ai transmis le message du président de la République souhaitant que s'établisse entre la France et l'Algérie une relation confiante, sereine, tournée vers l'avenir sur la base d'un partenariat répondant à l'intérêt mutuel et dans un esprit de concertation dont témoignent d'ailleurs les différents messages qu'il lui a adressés ces jours-ci.
Je dirais que j'ai trouvé la même disponibilité chez les autorités algériennes et le président de la République algérienne m'a également chargé de transmettre au président de la République et au Premier ministre un message dont je leur ferai part, si vous le voulez bien... je leur en réserve la primeur.
Q - Avez-vous eu le sentiment au cours de ces quelques heures passées en Algérie qu'une page est effectivement en train de se tourner après cette année très difficile en Algérie ?
R - Disons qu'il faut maintenant que nous résolvions les problèmes qui se posent en les isolant pour pouvoir les résoudre mieux les uns après les autres. Il y a, vous l'avez entendu, le problème des visas, le problème de la reprise des relations aériennes, le problème de nos échanges économiques, de nos relations culturelles, de tout ce qui peut être fait entre la France et l'Algérie sur le plan diplomatique international. Je crois que la France et l'Algérie ont tout à gagner à avoir une relation forte qui confortera leur indépendance, leur marge d'action au service du progrès de chacun de leur peuple et du point de vue de l'intérêt mutuel. Et cela est bien compris par les deux parties, et je suis raisonnablement optimiste. Il faut travailler. Des missions techniques vont être envoyées dans les prochaines semaines, aussi bien s'agissant de l'installation des nouveaux consulats que des questions de sécurité sur l'aéroport d'Alger.
Je suis raisonnablement optimiste pour l'avenir. Je pense que nos échanges pourront reprendre à un niveau plus élevé, et naturellement, cela intéresse au premier chef les ministres des Affaires étrangères qui vont prendre langue et puis d'autres ministres, parce que tout ne se résume pas évidemment aux questions dont s'occupent les ministres de l'Intérieur, bien que cette Conférence des ministres de l'Intérieur soit un forum très utile car nous avons la possibilité de nous occuper des problèmes de sécurité qui conditionnent tout le reste, et puis aussi le développement des échanges sur le plan de l'administration, des relations entre les collectivités locales, de la sécurité civile... Enfin, les questions sont nombreuses et nous les abordons très positivement. Des contacts ont été pris par les directeurs de ma maison, qui étaient présents avec leurs homologues algériens, et je crois que nous sommes maintenant sur une pente ascendante, ce qui est une bonne chose parce que la relation franco-algérienne est très importante pour la France, où il y a 800.000 Algériens, où il y a un million et demi de Français d'origine algérienne, où il y a, je dirais, beaucoup de Français pieds-noirs qui ont gardé avec l'Algérie une relation sentimentale forte. Et puis, pour l'Algérie, pour laquelle la France est un partenaire essentiel dans le monde tel qu'il est.
Q - (Inaudible)
R - Je souhaiterais intervenir sur cette conférence franco-algérienne qui a été parfaitement organisée par la partie algérienne, qui a abouti à un certain nombre d'orientations très pratiques. Je crois surtout qu'il y a eu un travail au niveau des groupes d'experts du comité de suivi qui nous a permis de cerner tous les problèmes. Qu'il s'agisse de la lutte contre le terrorisme, contre la criminalité organisée, de la conception des flux migratoires, de la lutte contre l'émigration clandestine mais aussi de la facilitation des mouvements humains à travers la Méditerranée, à travers une politique des visas plus ouverte, qu'il s'agisse de la coopération aussi au niveau de l'administration, au niveau des collectivités locales, de la protection civile. Je crois que dans tous ces domaines, nous avons bien avancé.
Q - Une question toute simple. Comment évaluez-vous cette rencontre ?
R - Je l'évalue très positivement parce que je pense que les questions de sécurité - qui n'ont pas été les seules à avoir été abordées - conditionnent tout le reste. Pour que la Méditerranée soit un acte de paix, soit un trait d'union entre les deux rives, il faut que la sécurité soit assurée de part et d'autre. J'apprécie positivement l'évolution de l'Algérie qui semble avoir dominé toutes les grandes difficultés qui nous ont profondément attristés et que nous avons pu voir et même ressentir également de l'autre côté de l'eau. Donc, il y a, je crois, des avancées, une coopération entre l'ensemble de nos administrations et de nos services et j'ajoute que notre coopération ne se limite pas à des conditions de sécurité, elle touche aussi à tout ce qui concerne la protection civile, la lutte contre les catastrophes naturelles, la coopération administrative, la coopération entre les collectivités territoriales. Celle-ci peut contribuer grandement à élever le niveau et la qualité des services publics.
Q - Et là où l'accent a été mis le plus, c'est sur lequel des...
R - Eh bien, vous reprenez l'ordre du jour. Premièrement : la lutte contre le terrorisme. Deuxièmement : contre la criminalité organisée. Troisièmement : la maîtrise des flux migratoires et la facilitation des échanges entre les deux rives. Ensuite, les problèmes de coopération administrative.
Donc, je ne veux pas dire que c'est un ordre de priorité. Disons qu'il y a une certaine logique à poser d'abord les questions de sécurité parce que quand la sécurité existe, tout devient facile et le progrès peut s'épanouir.
Q - Dernière question, rapidement. Sur le plan personnel, il y avait, je suppose, une émotion particulière d'être en Algérie ?
R - Pour moi, oui, parce que voilà bientôt quarante ans que je connais l'Algérie, que j'aime beaucoup, à laquelle je suis très attaché. Et cette passion qui est à la relation franco-algérienne, je l'éprouve moi-même.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juillet 1999)
Q - Monsieur le ministre, quelles sont les raisons à ce jour du non-retour d'Air France en Algérie ? Sont-elles d'ordre sécuritaire ou bien économique ?
Des observateurs constatent que les pays européens, des pays du Nord de la Méditerranée adoptent une politique très ouverte vis-à-vis des pays d'Europe de l'Est mais une politique, disons, presque répressive à destination des pays du Sud de la Méditerranée. Quel est votre commentaire ?
R - Vous m'interrogez sur la reprise des liaisons d'Air France sur l'Algérie. Nous y travaillons, bien évidemment. Si ces liaisons ont été interrompues, c'est à la suite des événements de décembre 1994 que vous gardez à l'esprit et, par conséquent, il faut vérifier que toutes les conditions sont réunies pour une reprise de cette relation, que nous souhaitons, qu'Air France souhaite. Simplement, il faut tenir compte des réactions des personnels, les convaincre de ce que cette reprise pourra se faire sans préjudice pour leur sécurité. Une mission technique sera donc diligentée très rapidement, dans les toutes prochaines semaines ou en tout cas dans un bref délai pour procéder à une évaluation de telle manière à ce que cela puisse se faire.
Notre démarche consiste à sérier les problèmes pour les résoudre les uns après les autres. Mais je dirais que nous y travaillons ensemble, dans un esprit positif.
Sur le deuxième point, je crois pouvoir dire que nous sommes très conscients au niveau de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale de la nécessité d'équilibrer l'élargissement de l'Europe vers l'Est par une ouverture vers le Sud et nous y travaillons de telle manière que nous ayons, en quelque sorte, un espace de développement commun. La Méditerranée ne doit pas être une barrière, mais un trait d'union.
ENTRETIEN AVEC ANTENNE 2 :
Q - Comment évaluez-vous les relations algéro-françaises ?
R - Eh bien ma venue dans le cadre de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale a été aussi pour moi l'occasion de prendre un certain nombre de contacts avec les autorités algériennes, notamment avec le président Bouteflika. Je crois que c'est un moment important pour nos relations. Il faut essayer de créer les meilleures conditions pour leur développement qui répond à l'intérêt mutuel de la France et de l'Algérie. Je pense que la France et l'Algérie en travaillant ensemble peuvent élargir leur marge d'action, leur indépendance et leur capacité de développement. J'ai transmis au président Bouteflika un message du président de la République et j'ai été en retour chargé d'un message pour celui-ci.
Q - Justement vous avez déclaré que les bureaux de délivrance des visas d'Annaba et d'Oran vont être réouverts prochainement. Est-ce pour bientôt ?
R - Je voudrais préciser que j'ai rencontré d'abord mon homologue algérien, M. Sellal. Nous avons examiné plusieurs problèmes, dont en particulier le problème des visas. La France a donné une impulsion forte pour que ceux-ci soient octroyés plus libéralement et nous avons doublé aujourd'hui le nombre de visas octroyés par rapport à ce qui se pratiquait avant 1997. Mais nous ferons mieux encore à l'avenir si peuvent être rouverts le consulat d'Annaba et celui d'Oran, ce qui implique, naturellement, la satisfaction d'un certain nombre d'exigences légitimes au niveau de la sécurité. De cela, nous devons parler avec les autorités algériennes. Une mission technique doit venir d'ici une dizaine de jours pour examiner ces travaux.
Q - Pourquoi cette augmentation de délivrance de visas ?
R - Vous savez, il y a eu un changement de gouvernement en France et nous avons une conception qui lie, je dirais, la facilitation de la circulation des personnes de part et d'autre de la Méditerranée et, en même temps, le respect des règles relatives au séjour.
Il y a donc un gros effort qui a été fait par le consulat général d'Alger. De nouvelles installations ont été non seulement prévues, mais réalisées et je les ai visitées : c'est remarquable. Disons qu'il y a encore un effort à faire pour permettre un retour à la normale dans les relations entre la France et l'Algérie. Des relations sur lesquelles je ne vais pas revenir, qui sont des relations très fortes et qui nous impliquent tous de manière particulière. Nous avons une relation tout à fait spéciale.
Q - Et le retour d'Air France ? Est-ce aussi pour bientôt ?
R - C'est un autre problème. Là encore, il faut que les conditions de sécurité soient parfaitement assurées et qu'on en convainque les personnels. Une mission technique doit donc venir prochainement, et j'espère que nous trouverons une solution à ces problèmes de telle manière que, en même temps que la politique des visas facilite les échanges, les moyens techniques soient à l'unisson. Cela implique aussi une coopération entre Air Algérie et Air France. Enfin, tout cela doit aller de pair. Disons qu'en sériant les problèmes, en les isolant d'une certaine manière, selon la méthode cartésienne, on va les résoudre les uns après les autres.
ENTRETIEN AVEC EUROPE 1 :
Q - (Inaudible)
R - ... Le président Bouteflika qui m'a longuement reçu et avec lequel nous avons pu avoir des échanges approfondis, auquel j'ai transmis le message du président de la République souhaitant que s'établisse entre la France et l'Algérie une relation confiante, sereine, tournée vers l'avenir sur la base d'un partenariat répondant à l'intérêt mutuel et dans un esprit de concertation dont témoignent d'ailleurs les différents messages qu'il lui a adressés ces jours-ci.
Je dirais que j'ai trouvé la même disponibilité chez les autorités algériennes et le président de la République algérienne m'a également chargé de transmettre au président de la République et au Premier ministre un message dont je leur ferai part, si vous le voulez bien... je leur en réserve la primeur.
Q - Avez-vous eu le sentiment au cours de ces quelques heures passées en Algérie qu'une page est effectivement en train de se tourner après cette année très difficile en Algérie ?
R - Disons qu'il faut maintenant que nous résolvions les problèmes qui se posent en les isolant pour pouvoir les résoudre mieux les uns après les autres. Il y a, vous l'avez entendu, le problème des visas, le problème de la reprise des relations aériennes, le problème de nos échanges économiques, de nos relations culturelles, de tout ce qui peut être fait entre la France et l'Algérie sur le plan diplomatique international. Je crois que la France et l'Algérie ont tout à gagner à avoir une relation forte qui confortera leur indépendance, leur marge d'action au service du progrès de chacun de leur peuple et du point de vue de l'intérêt mutuel. Et cela est bien compris par les deux parties, et je suis raisonnablement optimiste. Il faut travailler. Des missions techniques vont être envoyées dans les prochaines semaines, aussi bien s'agissant de l'installation des nouveaux consulats que des questions de sécurité sur l'aéroport d'Alger.
Je suis raisonnablement optimiste pour l'avenir. Je pense que nos échanges pourront reprendre à un niveau plus élevé, et naturellement, cela intéresse au premier chef les ministres des Affaires étrangères qui vont prendre langue et puis d'autres ministres, parce que tout ne se résume pas évidemment aux questions dont s'occupent les ministres de l'Intérieur, bien que cette Conférence des ministres de l'Intérieur soit un forum très utile car nous avons la possibilité de nous occuper des problèmes de sécurité qui conditionnent tout le reste, et puis aussi le développement des échanges sur le plan de l'administration, des relations entre les collectivités locales, de la sécurité civile... Enfin, les questions sont nombreuses et nous les abordons très positivement. Des contacts ont été pris par les directeurs de ma maison, qui étaient présents avec leurs homologues algériens, et je crois que nous sommes maintenant sur une pente ascendante, ce qui est une bonne chose parce que la relation franco-algérienne est très importante pour la France, où il y a 800.000 Algériens, où il y a un million et demi de Français d'origine algérienne, où il y a, je dirais, beaucoup de Français pieds-noirs qui ont gardé avec l'Algérie une relation sentimentale forte. Et puis, pour l'Algérie, pour laquelle la France est un partenaire essentiel dans le monde tel qu'il est.
Q - (Inaudible)
R - Je souhaiterais intervenir sur cette conférence franco-algérienne qui a été parfaitement organisée par la partie algérienne, qui a abouti à un certain nombre d'orientations très pratiques. Je crois surtout qu'il y a eu un travail au niveau des groupes d'experts du comité de suivi qui nous a permis de cerner tous les problèmes. Qu'il s'agisse de la lutte contre le terrorisme, contre la criminalité organisée, de la conception des flux migratoires, de la lutte contre l'émigration clandestine mais aussi de la facilitation des mouvements humains à travers la Méditerranée, à travers une politique des visas plus ouverte, qu'il s'agisse de la coopération aussi au niveau de l'administration, au niveau des collectivités locales, de la protection civile. Je crois que dans tous ces domaines, nous avons bien avancé.
Q - Une question toute simple. Comment évaluez-vous cette rencontre ?
R - Je l'évalue très positivement parce que je pense que les questions de sécurité - qui n'ont pas été les seules à avoir été abordées - conditionnent tout le reste. Pour que la Méditerranée soit un acte de paix, soit un trait d'union entre les deux rives, il faut que la sécurité soit assurée de part et d'autre. J'apprécie positivement l'évolution de l'Algérie qui semble avoir dominé toutes les grandes difficultés qui nous ont profondément attristés et que nous avons pu voir et même ressentir également de l'autre côté de l'eau. Donc, il y a, je crois, des avancées, une coopération entre l'ensemble de nos administrations et de nos services et j'ajoute que notre coopération ne se limite pas à des conditions de sécurité, elle touche aussi à tout ce qui concerne la protection civile, la lutte contre les catastrophes naturelles, la coopération administrative, la coopération entre les collectivités territoriales. Celle-ci peut contribuer grandement à élever le niveau et la qualité des services publics.
Q - Et là où l'accent a été mis le plus, c'est sur lequel des...
R - Eh bien, vous reprenez l'ordre du jour. Premièrement : la lutte contre le terrorisme. Deuxièmement : contre la criminalité organisée. Troisièmement : la maîtrise des flux migratoires et la facilitation des échanges entre les deux rives. Ensuite, les problèmes de coopération administrative.
Donc, je ne veux pas dire que c'est un ordre de priorité. Disons qu'il y a une certaine logique à poser d'abord les questions de sécurité parce que quand la sécurité existe, tout devient facile et le progrès peut s'épanouir.
Q - Dernière question, rapidement. Sur le plan personnel, il y avait, je suppose, une émotion particulière d'être en Algérie ?
R - Pour moi, oui, parce que voilà bientôt quarante ans que je connais l'Algérie, que j'aime beaucoup, à laquelle je suis très attaché. Et cette passion qui est à la relation franco-algérienne, je l'éprouve moi-même.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juillet 1999)