Communiqué du ministère des relations extérieures paru le 11 avril 1985 sur l'aide alimentaire française depuis 1981.

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Média : Bulletin d'information du ministère des relations extérieures

Texte intégral

Aide alimentaire de la France depuis 1981
- L'aide alimentaire de la France est accordée soit à titre bilatéral, soit au titre de la participation française à l'aide communautaire : ces deux formes d'aide alimentaire concourrent pour plus de 4 % à l'aide publique au développement accordée par la France. En 1985, la part de l'aide alimentaire sera supérieure compte tenu des décisions du sommet européen de Dublin.
- 1) L'aide bilatérale
- Le montant de l'aide alimentaire française - jusqu'à maintenant exclusivement composée de céréales réparties entre blé et farine (1) - est fixé en volume dans le cadre de la Convention sur l'aide alimentaire en accord avec les partenaires de la Communauté Européenne.
- La France a accordé chaque année depuis 1981 une aide alimentaire de 200 000 tonnes. En 1985, à la suite de la décision du sommet européen de Dublin, il a été décidé de porter l'aide à 245 000 tonnes afin de répondre aux besoins nés de l'extension de la famine dans le Sahel francophone et la Corne de l'Afrique.
- En termes financiers, l'aide alimentaire s'est élevée à près de 240 millions de francs en 1981, 250 millions de francs en 1982, 265 millions de francs en 1983, 280 millions de francs en 1984 et 360 millions de francs en 1985. A ces chiffres, s'ajoute le coût du transport jusqu'aux ports de débarquement lorsqu'il est pris en charge par la France (cas des pays les moins avancés et de l'aide française transitant par le canal du Programme Alimentaire Mondial).
- En 1984, le coût du transport de l'aide s'est élevé à près de 75 millions de francs (en 1981, 36 millions de francs).
La répartition de l'aide par zone bénéficiaire a fortement évolué depuis 1981 : la part de l'Afrique subsaharienne a diminué en 1983 puis s'est fortement accrue en 1984/1985 sous l'effet de l'apparition de la famine (34 % de l'aide en 1981, 25 % en 1983 et 49 % en 1985). En 1985, l'essentiel de l'aide est destiné au Sahel francophone (74 000 tonnes) et à la Corne d'Afrique (22 000 tonnes).
- L'aide à l'Asie s'est élevée entre 1981 et 1983 de 17,5 % à 30 % (aggravation des problèmes des réfugiés en Indochine et en Afghanistan, aide à la Chine) puis a décru jusqu'à 17 % en 1985.
- L'aide à l'Afrique du Nord et Moyen Orient est stable sur la période (autour de 30 % et bénéficie essentiellement à l'Egypte et à la Tunisie. Cette aide accompagne d'importantes ventes de céréales à ces pays.
- L'aide à l'Amérique oscille entre 6 % et 12 % du total de l'aide et bénéficie notamment au Nicaragua, Haïti et Saint-Domingue.
- Une partie de l'aide française transite par le canal d'organisations internationales. Chaque année, 20 000 tonnes de céréales sont prélevées sur l'aide française, remises à la réserve alimentaire internationale d'urgence du PAM et distribuées à des bénéficiaires déterminés conjointement par la France et le PAM. En 1985, une partie de l'aide destinée au Soudan transitera par le canal du HCR au bénéfice des réfugiés.
- En outre, la France contribue en espèces au programme alimentaire et a décidé :
- d'ouvrir un crédit de 15 millions de francs en 1984 financant les opérations triangulaires (achat de produits alimentaires dans un pays en voie de développement pour aider un pays voisin touché par la famine) et permettant une certaine diversification des produits. Ce crédit a été reconduit en 1985.
- La mise en place d'un plan d'urgence pour le Sahel ("ORSEC") qui devrait détecter à l'avance les situations d'urgence, organiser les programmes d'aide en liaison avec la Commission de Bruxelles, les autres donateurs, les pays bénéficiaires et les ONG.
- 2) La participation française à l'aide communautaire
- Fixée à 22,8 % (part de la France au budget de la CEE) la part française à l'aide communautaire s'est élevée à 106,3 millions d'Ecus en 1981, 97 millions d'Ecus en 1982, 123 millions d'Ecus en 1983 et 114 millions d'Ecus en 1984.
- En 1985 cette participation sera sensiblement plus élevée compte tenu du plan de Dublin décidé par la Communauté pour répondre à l'extension de la famine dans la Corne de l'Afrique et le Sahel francophone.