Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur la prochaine installation d'une usine Toyota près de Valenciennes et l'investissement japonais en France, Paris le 9 décembre 1997.

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Circonstance : Annonce par Toyota de la prochaine installation d'une usine de production automobile sur le parc d'activités d'Onnaing près de Valenciennes, le 9 décembre 1997

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Lors de l'entretien, particulièrement chaleureux, que nous venons d'avoir ensemble, M. Okuda, Président de Toyota, m'a fait part de la décision du Conseil d'administration de sa société d'installer en France sa deuxième usine de production d'automobiles en Europe.
Première entreprise industrielle du Japon et troisième constructeur automobile mondial, entreprise dont l'expertise industrielle est reconnue, la société Toyota a procédé, pendant plusieurs mois, à un examen attentif de nombreux sites -tant en France que dans d'autres pays européens. Son choix s'est finalement arrêté sur le parc d'activités d'Onnaing, près de Valenciennes.
Ce choix constitue pour la France et pour le Gouvernement une grande satisfaction.
D'abord, parce que l'impact direct d'un investissement d'une telle ampleur sur l'activité économique et l'emploi est très significatif. Il conduira ainsi à la création de plusieurs milliers d'emplois, tant directement par Toyota que par les sous-traitants et équipementiers qui seront associés à la production de ces automobiles.
Au-delà, le choix de Toyota contribuera utilement à structurer le tissu industriel local, dans une région prioritaire pour l'aménagement de notre territoire. L'effort de conversion des industries traditionnelles n'y est en effet pas encore achevé et le taux du chômage, -proche, localement, de 20%-, y reste largement supérieur à la moyenne nationale.
Cette usine pourra constituer un nouveau point d'appui solide pour le développement d'une industrie automobile déjà fortement implantée dans toute la région.
Notre pays a un siècle d'expérience dans la construction automobile et je sais que la qualité et la compétence reconnue de ses constructeurs et de ses équipementiers ont joué un rôle essentiel dans la décision de Toyota.
Pour ces industries, l'installation de Toyota en France représente un apport de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes de gestion industrielles ; mais aussi des possibilités de coopération industrielle multiples.
Elle traduit la disposition du Gouvernement à accueillir. Les investissements internationaux, sources de création d'emplois, et cela dans tous les secteurs d'activité.
Au troisième rang mondial quant au poids des investissements directs étrangers, -après les Etats-Unis et le Royaume-Uni-, la France dispose d'atouts reconnus, que ce nouvel investissement souligne avec éclat : sa position au coeur du marché européen, la qualité de ses infrastructures et de ses moyens de communication, la richesse de son tissu industriel et ses capacités de recherche, enfin et surtout, la qualité de ses hommes et de ses femmes.
L'ensemble de ces éléments détermine la compétitivité de notre pays : je suis heureux de constater que celle-ci est appréciée à l'étranger.
La stabilité nouvelle qu'apportera dans quelques mois le passage à la monnaie unique renforcera encore les attraits de la France pour les investisseurs internationaux.
Plusieurs autres grandes sociétés japonaises, dans l'équipement automobile bien-sûr -Koyo-Seiko et Akabono-, mais aussi dans des secteurs aussi variés que les cosmétiques -Shiseido-, ou l'équipement électronique des ménages -Mitsui-Toatsu-, ont fait récemment le choix d'investir en France. Ce mouvement traduit l'intérêt de plus en plus marqué des investisseurs du Japon pour notre pays. Je m'en félicite.
Annoncée au coeur même de l'année du Japon en France, -dont le début a été marqué par l'inauguration de la maison de la culture du Japon à Paris-, la décision de Toyota illustre la richesse de la relation entre nos deux pays, relation renforcée conformément aux voeux des gouvernements français et japonais, dans un esprit de confiance réciproque et d'intérêt conjoint.
Je laisse maintenant M. Okuda, Président de Toyota, vous présenter les grandes lignes du projet de son entreprise. Nous serons ensuite à votre disposition pour répondre à quelques questions.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 31 mai 2001)