Texte intégral
ENTRETIEN
DU SECRETAIRE D'ETAT A LA COOPERATION,
M. CHARLES JOSSELIN,
AVEC "EUROPE 1"
(Paris, 16 octobre 1997)
Le pouvoir, désormais, est entre les mains de Denis Sassou N'guesso. Je
comprends que le président Lissouba essaie d'afficher qu'il est encore
président. Mais sur le terrain, tenons-nous en à une situation de fait. C'est
Sassou N'guesso qui est le maître de Brazzaville et comme ses alliés angolais
ont occupé Pointe-Noire sans coup férir, hier, on peut considérer
qu'aujourd'hui, l'homme, avec qui il faudra discuter pour mettre en place un
nouveau processus démocratique, soit Sassou N'guesso.
Q - Y a-t-il encore des raisons d'être inquiet pour la communauté française,
notamment à Pointe-Noire ?
R - La situation est encore un peu confuse dans le reste du pays, en tout cas
suffisamment pour qu'on ne puisse pas encore considérer qu'il n'y a plus aucun
problème. Mais à Pointe-Noire, on me dit que la situation est calme, que les
pillages dont on avait fait état hier, ont été, somme toute, rares, limités,
que les Français qui le souhaitent peuvent partir très librement. Certains
d'ailleurs l'ont fait, mais sans panique, en utilisant notamment des moyens
maritimes. Nous réfléchissons sur l'opportunité qu'il y aurait ou non à prévoir
un positionnement, au demeurant certainement très limité, de l'armée française
pour faciliter la sécurité de nos ressortissants.
Q - Avez-vous redouté, à un certain moment que l'un ou l'autre des belligérants
endommagent les infrastructures pétrolières du pays ?
R - Disons le tout net : aucun des protagonistes n'a intérêt "à tuer la poule
aux oeufs d'or". On ne va pas casser ce qui est aujourd'hui, - c'est vrai du
Congo-Brazzaville, mais c'est vrai aussi de l'Angola... et singulièrement de
l'enclave de Cabinda -, ce qui fait l'essentiel de la richesse économique de ce
pays.
Q - Que tirez-vous comme leçon de ce qui s'est passé et de ce qu'il faudrait
faire maintenant dans ce pays pour ramener le calme et rétablir des relations
de confiance ? Vous connaissez tout de même bien Denis Sassou N'guesso, ce
n'est pas un inconnu.
R - Il est connu parce qu'il a déjà eu des responsabilités. Donc, il a été un
interlocuteur normal des responsables français qui, en effet, le connaissent.
Il a certainement des qualités militaires. Il vient d'en faire la preuve. Il en
a, sans doute, d'autres. Ce sont ces autres qu'on aimerait voir mobilisées pour
arriver à une situation, qui, je le répète, conjugue, à la fois paix,
démocratie et développement. C'est regrettable que l'on vienne, après coup,
nous demander de réparer. Mais on ne peut pas non plus être absent de la
reconstruction qui sera nécessaire./.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp, le 22 juillet 2002)
ENTRETIEN
DU SECRETAIRE D'ETAT A LA COOPERATION,
M. CHARLES JOSSELIN,
AVEC "RFI"
(Paris, 16 octobre 1997)
J'aimerais savoir ce que le général Nguesso va faire du pouvoir qu'il a obtenu
de cette manière. A-t-il l'intention de mettre en marche un processus
démocratique permettant aux Congolais de ne pas faire une marche arrière par
rapport à la démocratie ? C'est quand même un point important ! J'aimerais bien
que l'Histoire ne recule pas à cet égard. Voilà les questions.
Il est probablement un peu tôt pour le savoir, la situation actuelle,
caractérisée par la présence, aux côtés des troupes de M. Nguesso, de troupes
étrangères, en l'occurrence angolaises, ne peut être considérée non plus comme
satisfaisante, du point de vue du droit international. Combien de temps cette
situation va-t-elle durer ? Est-ce que M. Dos Santos, l'objectif étant atteint,
envisage de retirer ses troupes pour laisser aux Congolais - j'y insiste - la
possibilité de se déterminer ? Voilà les questions que nous posons. D'une
manière générale, les deux mois qui viennent de s'écouler ont été une sorte de
gâchis en vies humaines, en armement évidemment aussi, mais cela renvoie au
financement. Si au moins les Congolais pouvaient, demain, considérer que le
cessez-le-feu est définitif et qu'un processus démocratique est en marche, nous
pourrions alors considérer que l'Histoire reprend son cours./.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp, le 22 juillet 2002)
DU SECRETAIRE D'ETAT A LA COOPERATION,
M. CHARLES JOSSELIN,
AVEC "EUROPE 1"
(Paris, 16 octobre 1997)
Le pouvoir, désormais, est entre les mains de Denis Sassou N'guesso. Je
comprends que le président Lissouba essaie d'afficher qu'il est encore
président. Mais sur le terrain, tenons-nous en à une situation de fait. C'est
Sassou N'guesso qui est le maître de Brazzaville et comme ses alliés angolais
ont occupé Pointe-Noire sans coup férir, hier, on peut considérer
qu'aujourd'hui, l'homme, avec qui il faudra discuter pour mettre en place un
nouveau processus démocratique, soit Sassou N'guesso.
Q - Y a-t-il encore des raisons d'être inquiet pour la communauté française,
notamment à Pointe-Noire ?
R - La situation est encore un peu confuse dans le reste du pays, en tout cas
suffisamment pour qu'on ne puisse pas encore considérer qu'il n'y a plus aucun
problème. Mais à Pointe-Noire, on me dit que la situation est calme, que les
pillages dont on avait fait état hier, ont été, somme toute, rares, limités,
que les Français qui le souhaitent peuvent partir très librement. Certains
d'ailleurs l'ont fait, mais sans panique, en utilisant notamment des moyens
maritimes. Nous réfléchissons sur l'opportunité qu'il y aurait ou non à prévoir
un positionnement, au demeurant certainement très limité, de l'armée française
pour faciliter la sécurité de nos ressortissants.
Q - Avez-vous redouté, à un certain moment que l'un ou l'autre des belligérants
endommagent les infrastructures pétrolières du pays ?
R - Disons le tout net : aucun des protagonistes n'a intérêt "à tuer la poule
aux oeufs d'or". On ne va pas casser ce qui est aujourd'hui, - c'est vrai du
Congo-Brazzaville, mais c'est vrai aussi de l'Angola... et singulièrement de
l'enclave de Cabinda -, ce qui fait l'essentiel de la richesse économique de ce
pays.
Q - Que tirez-vous comme leçon de ce qui s'est passé et de ce qu'il faudrait
faire maintenant dans ce pays pour ramener le calme et rétablir des relations
de confiance ? Vous connaissez tout de même bien Denis Sassou N'guesso, ce
n'est pas un inconnu.
R - Il est connu parce qu'il a déjà eu des responsabilités. Donc, il a été un
interlocuteur normal des responsables français qui, en effet, le connaissent.
Il a certainement des qualités militaires. Il vient d'en faire la preuve. Il en
a, sans doute, d'autres. Ce sont ces autres qu'on aimerait voir mobilisées pour
arriver à une situation, qui, je le répète, conjugue, à la fois paix,
démocratie et développement. C'est regrettable que l'on vienne, après coup,
nous demander de réparer. Mais on ne peut pas non plus être absent de la
reconstruction qui sera nécessaire./.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp, le 22 juillet 2002)
ENTRETIEN
DU SECRETAIRE D'ETAT A LA COOPERATION,
M. CHARLES JOSSELIN,
AVEC "RFI"
(Paris, 16 octobre 1997)
J'aimerais savoir ce que le général Nguesso va faire du pouvoir qu'il a obtenu
de cette manière. A-t-il l'intention de mettre en marche un processus
démocratique permettant aux Congolais de ne pas faire une marche arrière par
rapport à la démocratie ? C'est quand même un point important ! J'aimerais bien
que l'Histoire ne recule pas à cet égard. Voilà les questions.
Il est probablement un peu tôt pour le savoir, la situation actuelle,
caractérisée par la présence, aux côtés des troupes de M. Nguesso, de troupes
étrangères, en l'occurrence angolaises, ne peut être considérée non plus comme
satisfaisante, du point de vue du droit international. Combien de temps cette
situation va-t-elle durer ? Est-ce que M. Dos Santos, l'objectif étant atteint,
envisage de retirer ses troupes pour laisser aux Congolais - j'y insiste - la
possibilité de se déterminer ? Voilà les questions que nous posons. D'une
manière générale, les deux mois qui viennent de s'écouler ont été une sorte de
gâchis en vies humaines, en armement évidemment aussi, mais cela renvoie au
financement. Si au moins les Congolais pouvaient, demain, considérer que le
cessez-le-feu est définitif et qu'un processus démocratique est en marche, nous
pourrions alors considérer que l'Histoire reprend son cours./.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp, le 22 juillet 2002)