Texte intégral
Mesdames, Messieurs, et, comme je connais beaucoup d'entre vous, chers amis,
Lorsque le Président de la Commission française du Développement Durable, Christian Brodagh, m'a demandé de venir ouvrir cette réunion, j'ai acccepté avec plaisir. Et ce pour plusieurs raisons.
D'une part Rio a constitué pour toutes celles et tous ceux qui se préoccupent de l'avenir de notre planète une étape importante. La focalisation de nombreux espoirs. Mais aussi de nombreuses déceptions.
D'autre part parce que personne, mieux que les organisations Non Gouvernementales, ne peut apporter sur ces 5 ans l'éclairage indépendant et sans complaisance qui est nécessaire, mais aussi des propositions novatrices pour l'avenir.
Je vous le disais il y a un instant, le Sommet de Rio a focalisé de nombreux espoirs.
L'espoir de voir deux logiques tenues jusque là comme irréconciliables, celle de l'environnement et celle du développement, enfin réunies.
L'espoir de voir l'ensemble des chefs d'Etat enfin décidés à reconnaître et à prendre en charge les problèmes de développement durable au niveau planétaire.
L'espoir de voir naître une société civile planétaire organisée, pesant sur les pouvoirs publics, non pas en faveur de tel ou tel intérèt particulier ou catégoriel, mais en faveur de l'ensemble de l'Humanité présente et à venir.
Malheureusement, 5 ans après, le compte n'y est pas. La lutte contre l'effet de serre, par exemple , piétine malgré l'adoption de la Convention sur les changements climatiques, faute d'engagement précis et contraignants de la part de l'ensemble des pays développés.
L'engagement des pays développés, maintes fois répété, d'attribuer 0,7% de leur PNB à l'aide au développement n'est toujours pas respecté.
Quant à la mise en uvre de l'agenda 21, disons pudiquement qu'elle n'est encore qu'à ses prémisses.
Ce constat vous semble peut-être bien sombre.
Et il est certain qu'une analyse plus détaillée et précise laisse apparaître en de nombreux endroits, partout où des individus ou des groupes se mobilisent, des signes d'espoir importants.
Mais les logiques lourdes auxquelles nous sommes confrontés (effet de serre, disparition de la biodiversité, désertification, pollutions de l'air, de l'eau et des sols, mal développement du Nord comme du Sud) imposent plus que cela. Car chaque année perdue entraîne des dégats irreversibles. Car chaque année perdue entraînera des mutations plus douloureuses encore quand les déséquilibres globaux planétaires, ou les populations du Sud, nous présenteront l'addition.
Pour toutes ces raisons le gouvernement de Lionel Jospin, et moi-même dans le cadre de mes responsabilités, a fait du développement durable l'une de ses priorités. Nombre des engagements que nous avons pris, sur le canal Rhin-Rhône, sur Superphénix, sur le programme autoroutier, etc. témoignent déjà de notre volonté d'inverser des logiques destructrices.
Ainsi, hier, mon collègue M. Gayssot, ministre des transports a décidé en concertation avec mon ministère, de reporter l'enquète publique prévue sur le tronçon central de l'autoroute A51 afin de nous permettre son réexamen.
C'est dans cet état d'esprit et forte de ces convictions, je peux vous l'assurer, que nous entendons préparer l'échéance anniversaire du Sommet de la Terre.
Comme vous le savez, ma prise de fonction est toute récente. Je ne suis donc pas en mesure de vous présenter dans le détail les propositions que nous porterons lors de ce nouveau sommet. Et je vous prie de bien vouloir m'en excuser.
Mais comme tout revers a sa médaille, je n'en serais que plus ouverte à vos propositions. Car les réflexions et les propositions des Organisations Non Gouvernementales constituent pour moi une contribution essentielle à l'élaboration de la positions du gouvernement français.
Mes obligations ne me permettront malheureusement pas d'assister à vos débats.
Mais je compte sur la Commission française du développement durable, et sur son Président, pour m'en faire un compte-rendu le plus exhustif possible.
Je l'en remercie, et je vous remercie d'avance.
Je n'ai pas oublié, pour y avoir participé avec nombre de mes amis, l'assemblée Ya Wananchi, organisée par les ONG ici, à Paris, 6 mois avant le sommet de Rio. Je n'ai pas oublié que l'implication sans précédent des ONG dans la préparation de Rio a contribué énormément à son retentissement. Elles ont donc, au moins autant que les Etats, une parole à porter sur le bilan des politiques menées depuis 5 ans.
Enfin, parce que je veux croire que la réunion, pour la première fois, au sein d'un même ministère, de l'aménagement du territoire et de l'environnement, juste 5 ans après Rio, ne peut être totalement dû au hasard. C'est pour moi le signe que l'environnement n'est plus aujourd'hui considéré comme la cinquième roue du carrosse. Le signe qu'il n'est plus considéré comme la cerise sur le gâteau, le domaine dont on s'occupe une fois qu'on a réglé tous les problèmes.Je veux y voir le début d'une prise de conscience : celle que l'environnement doit être intégré dès l'origine dans l'élaboration des choix politiques qui structurent le développement sur le long terme. Et je veux croire que c'est un peu du souffle de Rio qui permet aujourd'hui cette avancée importante pour le développement durable.
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 14 septembre 2001)
Lorsque le Président de la Commission française du Développement Durable, Christian Brodagh, m'a demandé de venir ouvrir cette réunion, j'ai acccepté avec plaisir. Et ce pour plusieurs raisons.
D'une part Rio a constitué pour toutes celles et tous ceux qui se préoccupent de l'avenir de notre planète une étape importante. La focalisation de nombreux espoirs. Mais aussi de nombreuses déceptions.
D'autre part parce que personne, mieux que les organisations Non Gouvernementales, ne peut apporter sur ces 5 ans l'éclairage indépendant et sans complaisance qui est nécessaire, mais aussi des propositions novatrices pour l'avenir.
Je vous le disais il y a un instant, le Sommet de Rio a focalisé de nombreux espoirs.
L'espoir de voir deux logiques tenues jusque là comme irréconciliables, celle de l'environnement et celle du développement, enfin réunies.
L'espoir de voir l'ensemble des chefs d'Etat enfin décidés à reconnaître et à prendre en charge les problèmes de développement durable au niveau planétaire.
L'espoir de voir naître une société civile planétaire organisée, pesant sur les pouvoirs publics, non pas en faveur de tel ou tel intérèt particulier ou catégoriel, mais en faveur de l'ensemble de l'Humanité présente et à venir.
Malheureusement, 5 ans après, le compte n'y est pas. La lutte contre l'effet de serre, par exemple , piétine malgré l'adoption de la Convention sur les changements climatiques, faute d'engagement précis et contraignants de la part de l'ensemble des pays développés.
L'engagement des pays développés, maintes fois répété, d'attribuer 0,7% de leur PNB à l'aide au développement n'est toujours pas respecté.
Quant à la mise en uvre de l'agenda 21, disons pudiquement qu'elle n'est encore qu'à ses prémisses.
Ce constat vous semble peut-être bien sombre.
Et il est certain qu'une analyse plus détaillée et précise laisse apparaître en de nombreux endroits, partout où des individus ou des groupes se mobilisent, des signes d'espoir importants.
Mais les logiques lourdes auxquelles nous sommes confrontés (effet de serre, disparition de la biodiversité, désertification, pollutions de l'air, de l'eau et des sols, mal développement du Nord comme du Sud) imposent plus que cela. Car chaque année perdue entraîne des dégats irreversibles. Car chaque année perdue entraînera des mutations plus douloureuses encore quand les déséquilibres globaux planétaires, ou les populations du Sud, nous présenteront l'addition.
Pour toutes ces raisons le gouvernement de Lionel Jospin, et moi-même dans le cadre de mes responsabilités, a fait du développement durable l'une de ses priorités. Nombre des engagements que nous avons pris, sur le canal Rhin-Rhône, sur Superphénix, sur le programme autoroutier, etc. témoignent déjà de notre volonté d'inverser des logiques destructrices.
Ainsi, hier, mon collègue M. Gayssot, ministre des transports a décidé en concertation avec mon ministère, de reporter l'enquète publique prévue sur le tronçon central de l'autoroute A51 afin de nous permettre son réexamen.
C'est dans cet état d'esprit et forte de ces convictions, je peux vous l'assurer, que nous entendons préparer l'échéance anniversaire du Sommet de la Terre.
Comme vous le savez, ma prise de fonction est toute récente. Je ne suis donc pas en mesure de vous présenter dans le détail les propositions que nous porterons lors de ce nouveau sommet. Et je vous prie de bien vouloir m'en excuser.
Mais comme tout revers a sa médaille, je n'en serais que plus ouverte à vos propositions. Car les réflexions et les propositions des Organisations Non Gouvernementales constituent pour moi une contribution essentielle à l'élaboration de la positions du gouvernement français.
Mes obligations ne me permettront malheureusement pas d'assister à vos débats.
Mais je compte sur la Commission française du développement durable, et sur son Président, pour m'en faire un compte-rendu le plus exhustif possible.
Je l'en remercie, et je vous remercie d'avance.
Je n'ai pas oublié, pour y avoir participé avec nombre de mes amis, l'assemblée Ya Wananchi, organisée par les ONG ici, à Paris, 6 mois avant le sommet de Rio. Je n'ai pas oublié que l'implication sans précédent des ONG dans la préparation de Rio a contribué énormément à son retentissement. Elles ont donc, au moins autant que les Etats, une parole à porter sur le bilan des politiques menées depuis 5 ans.
Enfin, parce que je veux croire que la réunion, pour la première fois, au sein d'un même ministère, de l'aménagement du territoire et de l'environnement, juste 5 ans après Rio, ne peut être totalement dû au hasard. C'est pour moi le signe que l'environnement n'est plus aujourd'hui considéré comme la cinquième roue du carrosse. Le signe qu'il n'est plus considéré comme la cerise sur le gâteau, le domaine dont on s'occupe une fois qu'on a réglé tous les problèmes.Je veux y voir le début d'une prise de conscience : celle que l'environnement doit être intégré dès l'origine dans l'élaboration des choix politiques qui structurent le développement sur le long terme. Et je veux croire que c'est un peu du souffle de Rio qui permet aujourd'hui cette avancée importante pour le développement durable.
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 14 septembre 2001)