Déclaration de M. Noël Mamère, député des Verts et candidat à l'élection présidentielle, sur les thèmes de campagne des Verts pour les élections présidentielles et législatives de 2002, La Plaine Saint-Denis le 12 janvier 2002.

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Circonstance : Assemblée générale des Verts, La Plaine Saint-Denis le 12 janvier 2002

Texte intégral

Chères amies, chers amis,
Notre campagne commence ce 17 janvier à Toulouse, symbole de la vulnérabilité de la société face au système productiviste. Mais c'est devant vous, militants et responsables de mon parti, les Verts, vous qui m'avez accordé votre confiance dans la tourmente des derniers mois que je voudrais m'expliquer sur la stratégie politique de la campagne dans un moment où nos adversaires, comme nos partenaires ne nous font aucun cadeau. Je ferais donc le point ici sur les objectifs, le positionnement, les thèmes et le style de campagne que nous allons mener ensemble.
Nous sommes décidés à utiliser le premier tour des présidentielles pour dessiner un nouveau paysage de la gauche plurielle et pour en tracer les nouvelles frontières. Les Verts doivent apparaître comme le vecteur du changement, la résistance utile au néolibéralisme. Face aux dangers menaçant notre planète et notre vie quotidienne, nous devons retrouver nos "fondamentaux ". Nous voulons démontrer que si nous sommes avec la gauche, nous les Verts, nous avons un vrai projet écologiste alternatif pour le monde de demain : nous sommes plus innovants, plus en phase avec la société, plus proches de la jeunesse, plus "protecteurs". Il y aura deux campagnes au sein de la gauche : celle de Lionel Jospin et la nôtre. Contre le Président de la République, le Premier Ministre mènera une campagne bilan contre bilan, nécessairement institutionnelle, doublée d'une campagne image contre image. Lionel Jospin pourra difficilement proposer un projet en rupture avec son bilan. Il sera amené à continuer sur sa lancée sur le thème: "Voyez ce que j'ai fait; avec moi, vous avez une assurance pour les années à venir" Il faut préciser que ce bilan n'est pas seulement le sien. Il tire une brochure sur papier glacé à 6 millions d'exemplaires pour vanter les mérites de la parité, du PACS, des emplois-jeunes ou des 35 heures. Mais sans la dynamique de la gauche plurielle , sans l'accord verts PS de 97, sans l'apport de nos députés et de nos ministres, il n'aurait pu mettre en oeuvre ces réformes importantes. Et quand nous disons que le compte n'y est pas, nous ne faisons pas seulement référence aux négociations sur le programme et les circonscriptions. Tous les groupes locaux des Verts qui parrainent les démarches des sans-papiers et se battent contre la double peine savent ce que je veux dire par le compte n'y est pas. Les Verts de la Hague savent que le compte n'y est pas , comme ceux de Bure, les Verts en procès pour arrachage des OGM savent que le compte n'y est pas, les Verts de Toulouse et des sites Seveso savent que le compte n'y est pas, les Verts de Chambéry, d'Annecy et du Mont-Blanc savent que le compte n'y est pas. Le PS s'est trop souvent comporté de façon hégémonique, voire méprisante face à nos demandes légitimes. Il a trop souvent renié ses engagements sur les sans papiers, le nucléaire ou les OGM. Face à la double dérive sociale libérale et nationale républicaine, nous avons souvent fait office de garde-fou de la gauche plurielle, au prix de sarcasmes dont nous gardons le souvenir très présent. Si nous sommes solidaires, nous ne sommes pas niais: nous refusons de nous laisser corseter par des promesses non tenues, des engagements reniés, une soumission aux lobbies du nucléaire ou du Bâtiment et des Travaux Publics. Nous avons fait évoluer les politiques publiques dans le bon sens mais à petit pas, à très petit pas. Nous avons dû avaler trop de couleuvres.
C'est pour toutes ces raisons que, face à la droite nous devons mener dans la gauche une campagne projet contre projet. Nous devons démontrer notre capacité de rassemblement autour du projet écologiste et contraindre les autres candidats à se positionner sur des questions aussi essentielles que les nouvelles menaces, les nouveaux risques, l'interrogation sur le vivant, la marchandisation du monde et l'avenir de l'espèce ou la défense des libertés et des droits humains.
C'est cette bataille qui peut et qui doit faire gagner toute la gauche : En continuant à faire progresser les Verts, nous ferons gagner la gauche. Plus notre score sera important au premier tour, plus nous serons en mesure de faire entendre nos propositions et de les faire reprendre par nos partenaires, et plus la majorité plurielle aura des chances de l'emporter.
L'abandon du " ni droite ni gauche " nous a ouvert un espace politique et électoral qui ne doit pas se refermer. Cet espace, nous l'avons occupé avec succès depuis 1997, notamment au plan électoral. La campagne pour l'élection présidentielle sera conduite en cohérence avec ce choix politique.
Si notre campagne est autonome de celle du PS, nous ne sommes pas ailleurs comme Chevènement ou à gauche de la gauche. Nous sommes au coeur de la gauche mais avec une autre démarche. Nous voulons une gauche qui renoue avec ses valeurs fondamentales mais qui rompe avec son contenu productiviste et ses pratiques politiques. La seule manière de construire la victoire de la gauche aux présidentielles et aux législatives, c'est le rééquilibrage de la gauche plurielle et donc le plus fort score vert aux présidentielles et aux législatives.
Les autres forces politiques ne portent pas un projet répondant aux attentes d'un monde en mutation
En effet, ce ne sont pas les frontières françaises chères aux souverainistes de toutes obédiences qui arrêteront la crise de la vache folle, le nuage nucléaire, les marées noires. Pasqua ne fait plus illusion et Chevènement apparaît pour le moment comme un candidat crédible de la droite. Sa posture d'homme d'Etat, la guerre, le climat sécuritaire le renforcent pour l'instant. Mais plus il s'avance, plus il apparaît comme il a toujours été : un nationaliste républicain. Sa dernière tournée au Maghreb où il a été se faire adouber par l'armée algérienne, la monarchie marocaine et le dictateur Ben Ali est un bel exemple de cette nostalgie du temps de la IIIème république, de cette République coloniale, centralisatrice, nationaliste. A chaque moment où il y a une mutation apparaissent un temps des hommes qui se prennent pour les sauveurs de la nation ; Avant-hier le général Boulanger, hier Poujade, Aujourd'hui Chevènement. Nous n'avons rien de commun avec ce pôle républicain anti européen et conservateur qui réunit dans le même sac les Pinton anti PACS, les pasquaiens défroqués et les staliniens reconvertis. Nous sommes le pôle écologiste, démocrate, régionaliste, féministe, européen, défenseur des droits de la personne humaine, nous sommes la gauche qui porte les valeurs de la gauche. Rompre avec le national républicanisme ce n'est pas rompre avec la République c'est se battre pour une nouvelle conception de l'articulation des pouvoirs par le bas, c'est lutter pour une république plurielle. Le revival républicain de Chevènement est une mode. Cette collection d'hiver ne passera pas le printemps.
Tout en témoignant de la persistance d'inégalités profondes dans le pays, les candidatures d'extrême gauche ou communiste ne sont pas capables de fournir des réponses adaptées à la situation des groupes sociaux qu'elles prétendent défendre. Arlette et Robert sont les deux faces d'une tradition d'un autre temps qui a sombré il y a dix ans avec la chute du mur de Berlin.
La remontée de l'extrême droite si elle est malheureusement normale, ou mécanique, dans un climat sécuritaire, marqué par le pessimisme, est une très mauvaise nouvelle pour la France. Nous devons affronter le Pen en montrant que son fond de commerce sécuritaire et xénophobe constitue la trame cachée des discours d'autres candidats, y compris à gauche.
Chirac, lui, n'a ni bilan crédible ni projet autre que celui de durer et d'échapper à la justice. Les affaires, n'en doutons, pas émergeront de nouveau dans la campagne. Je serai le candidat anti-Chirac parce que je suis le seul candidat qui dise tout haut ce que le peuple de gauche et les démocrates pensent tout bas : Le roi Chirac est nu. Il est triplement dévalué comme roi fainéant, comme roi corrompu, comme gérant d'une seule politique de droite, celle du MEDEF. Sans tomber dans l'antiparlementarisme, nous devons nous en prendre à la monarchie républicaine et à sa dérive affairiste. De la Mairie de Paris aux vacances tout frais payées rubis sur l'ongle, les écuries d'Augias du roi Chirac nous donnent la nausée.
Les axes de notre projet sont clairs :
Oui, Un autre monde est possible, oui un autre monde est nécessaire.
Nous mènerons ensemble une campagne positive pour l'espérance d'un monde plus juste, plus équitable donc, pour une vie meilleure, plus sûre et plus tranquille. Nous voulons contribuer à faire émerger les réponses aux défis environnementaux sociaux et politiques auxquels nous sommes tous confrontés. Nous devons être capables de répondre à la question : quel est votre projet pour les 10 prochaines années ?
Face à la dictature des marchés, à la politique du FMI, de la Banque Mondiale, de l'OMC qui viennent de démontrer la réalité de leur modèle économique en mettant en faillite l'Argentine, un autre monde est possible si l'on veut s'en donner les moyens. La taxe Tobin, l'éradication des paradis fiscaux , la démocratisation des institutions financières internationales, l'annulation de la dette : oui il y a une troisième voie possible entre la gestion libérale de la mondialisation et le repli nationaliste, nous ne voulons pas d'une mondialisation dictée par les multinationales, nous ne voulons pas subir les conséquences d'une guerre entre riches et pauvres, une guerre entre le nord et le sud. Ici comme ailleurs, il ne peut y avoir de paix sans justice.
Un autre monde est possible et nécessaire si nous ne voulons pas que des millions de réfugiés climatiques, victimes des conséquences de l'effet de serre s'ajoutent aux réfugiés politiques et économiques. Depuis le 11 septembre, l'hyper puissance américaine n'a pas changé de position, qu'il s'agisse du protocole de Kyoto, des missiles anti-missiles, du droit international.
Ce sont les Verts qui, les premiers, ont posé l'axiome : agir local , penser global. Au moment où ce thème se transforme en réalité politique, nous ne devons l'abandonner ni aux souverainistes ni à l'extrême-gauche. De Seattle à Millau, De Gênes à Porto Alegre, nous avons été de toutes les mobilisations. Les élections présidentielles seront l'occasion de donner une traduction politique au slogan " le monde n'est pas une marchandise ", de dire à messieurs les PDG de Monsanto et de Vivendi ; La culture, l'éducation, l'eau, l'air, la terre sont des biens communs. Ne touchez plus au patrimoine commun
Oui, nous devons tout mettre en oeuvre pour protéger l'avenir et prévenir les risques majeurs qui menacent notre planète, notre vie quotidienne et l'avenir des générations futures.
Pour la première fois les thématiques proprement écologistes seront au centre de la présidentielle. De l'Erika à l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, de l'effet de serre au tunnel du mont-Blanc, des procès contre les anti-OGM aux aspirations à une alimentation et une eau de qualité, ces crises sont au coeur du débat qui dépasse les frontières de la France.
Ce qui est en cause dans ces crises c'est la remise en question d'une société à risques illimités qui nous impose ses incertitudes. Notre responsabilité est collective à l'égard des générations futures et nous devons reprendre le contrôle démocratique, la maîtrise de l'accélération des évolutions qui nous échappent aujourd'hui.
C'est sur nos " fondamentaux " que nous attendent les électeurs, et c'est à partir de ces questions que nous devons aborder toutes les autres. Face aux nouvelles menaces, dans une société du risque, vulnérable et précaire, les Verts doivent être les garants d'un progrès tranquille et durable, ils doivent jouer le rôle de frein à la démesure de la technique. Dans cette société tout est jetable, le travail, les hommes et les femmes, les animaux, la nature ; tout est remplaçable :. Une société durable c'est une société qui prend en compte l'avenir de nos enfants, et des générations ultérieures, une société qui ne se résume pas à la maxime : " après moi, le déluge " et qui passe de la rentabilité économique à court terme à l'intégration de critères sociaux et environnementaux à long terme.
Les 3 " P ", précaution, prévention, protection seront au centre de notre campagne
Le droit à la protection, le principe de précaution, la méthode de prévention des risques, face aux nouvelles menaces, s'opposent terme à terme au projet sécuritaire, au principe du repli sur soi, à la méthode autoritaire. Notre vision de la protection n'appelle pas la frilosité, la peur mais au contraire le débat public dans la société, la rupture avec le conservatisme dans plusieurs domaines comme les drogues, la discrimination positive, les politiques publiques dans le domaine agricole ou éducatif, la régionalisation.
Face aux marchands de peur, les Verts doivent carburer au C03 (co-développement, co-responsabilité , co-générosité) et montrer que voter vert aux présidentielles comme aux législatives c'est utile maintenant. Avant les Verts posaient des questions qui se sont révélées justes. Aujourd'hui il ne suffit plus de faire clignoter des signaux d'alerte, il faut apporter des solutions nécessaires et indispensables. Voter Vert, c'est voter pour l'écologie qui agit, qui construit, qui réalise, c'est voter pour une écologie qui a les pieds sur terre.
Oui, il faut en finir avec la mal vie et la fracture humaine
Au sortir de la crise économique et malgré la baisse du chômage, nous nous trouvons devant une mutation de la société sans précédent caractérisée par la marchandisation du monde, l'artificialisation du vivant, la vulnérabilité des grands systèmes. Cette mutation remet en cause non seulement notre expérience générationnelle mais l'héritage humain tout entier. Elle touche à ce qu'il y a de plus intime en chacun de nous. Cette civilisation de la vitesse, de la compétitivité, de la rentabilité à court terme, crée une fracture humaine. La fracture humaine est l'expression de la crise profonde du lien social dans laquelle nous plonge la mondialisation économique et informationnelle à la fin de millénaire. La fracture humaine, c'est la conjonction de la crise écologique, de la crise civilisationnelle, de la fracture morale et de la crise de représentation politique. Elle est liée au sentiment d'impuissance que les citoyens éprouvent face à des choix qu'on leur impose. Elle s'exprime à travers des pathologies de masse, la peur de la différence, et le repli sur soi.
Les plans de licenciements, le travail pauvre, la flexibilité et le travail précaire renvoient à la fragilisation, à la vulnérabilité, à la mal vie des individus. La protection sociale, la défense des retraites, la garantie de ressources pour les jeunes, le droit à la formation tout le long de la vie, le développement du tiers-secteur, la semaine de 4 jours seront les thèmes sociaux prioritaires que nous devrons mettre en avant durant la campagne.
Oui nous voulons le droit au respect et à la dignité.
Les mouvements sociaux, des infirmières aux enseignants, du corps médical aux policiers, ne revendiquent pas seulement une revalorisation salariale ou financière, ils demandent surtout une reconnaissance de leur rôle, de leur statut dans la société. Ils demandent qu'on respecte leur travail. Que pèsent les 8 milliards demandés par les médecins généralistes face aux dizaines de milliards gaspillés dans le nucléaire civil et militaire, face aux milliards dépensés pour faire face aux conséquences de l'amiante, du saturnisme, du tabac, de l'alcoolisme ou des accidents de voiture. Il est scandaleux, je tiens à le dire haut et fort ici, de considérer les médecins généralistes comme des privilégiés. Les professions de santé sont en première ligne face à la mal-vie. Les traiter comme l'a fait Juppé en 95, c'est s'exposer au même rejet de la population qui refuse que l'on mette en question le droit à la santé .
Les sans papiers et les doubles peine ne demandent pas la lune. Ils demandent simplement à être considérés comme des êtres humains et non comme du bétail. Ils demandent la dignité. Les jeunes, les femmes, les étrangers ne demandent rien d'autre que la reconnaissance de leurs droits contre les discriminations et le harcèlement moral, sexuel, raciste, ils et elles demandent l'égalité des droits entre français et étrangers, ils et elles demandent, après la parité politique, la parité sociale et économique, ils et elles demandent que quand on a moins de 25 ans, on puisse comme tout le monde avoir un revenu minimum. Les habitants de ce pays ne veulent pas un policier derrière chaque jeune. Ils demandent un pacte pour le respect, contre les violences et les incivilités, une véritable aide aux victimes et un droit aux réparations ; une justice rapide, accessible et proche des gens. Les habitants des cités-dortoirs veulent une ville de droits. 85 % des Français habitent l'espace urbain, mais la ville n'a pas de politique et est marquée par les inégalités sociales et environnementales. L'écologie populaire, c'est d'abord le refus de voir un seul quartier de ce pays sacrifié. Les habitants des zones rurales en voie de désertification ne demandent pas autre chose : ils exigent que les hôpitaux, les écoles, les services publics soient maintenus dans la Creuse, l'Ardèche, l'Ariège ou la Lozère, qu'on ne transforme plus les territoires en terrains de chasse ou en réserve touristique.
Oui il y a nécessité de renouveler la classe politique et ses pratiques. Depuis trente ans, quelles que soient les évolutions du monde, nous avons droit aux mêmes personnages : Chirac, Giscard, Jospin, Chevènement... La première campagne présidentielle du millénaire devrait nous permettre non seulement une relève de générations, mais surtout un changement dans les pratiques politiques. Elles sont élitistes et accaparées par un ghetto élevé dans le même sérail ( ENA) et dans la même religion de l'Etat jacobin.. Ces conceptions ont fait faillite, elles ont accru la crise de légitimité de l'élite qui s'est progressivement coupée de la population. Nous devons refuser de nous laisser entraîner dans cette spirale. Si nous participons à la gestion des politiques publiques, c'est pour y opérer des ruptures démocratiques comme la parité, le contrôle citoyen, une réforme du statut de l'élu politique, syndical ou associatif, l'ouverture aux catégories sociales discriminées
Après New-York, après Toulouse, la vulnérabilité des grosses machines est avérée. Ce qui est en jeu dans la pratique politique, c'est d'abord une façon d'aborder les questions posées aux Français avec moins de morgue et la démonstration qu'une révolution démocratique lente peut se développer d'en bas.
Oui nous voulons choisir notre vie, et ne plus la subir. Mais parce que nous avons les pieds sur terre, nous voulons des changements concrets, positifs qui s'ancrent dans la réalité et tiennent compte des rapports de force et de la société telle qu'elle est.
La campagne débute vraiment maintenant. Elle durera à peine 100 jours. Elle sera donc courte et ramassée. .Cette campagne doit être jeune, collective, ancrée sur le terrain, proche des Français, elle doit démontrer que l'on peut vivre mieux ici et maintenant..
Dans chaque ville traversée, nous devrons écouter, dénoncer, proposer
-Ecouter les doléances des gens partout où ils se trouvent. Vu le caractère ramassé de la campagne je ne pourrai être partout. Il faut donc s'organiser avec le parti pour que dans les zones où je ne pourrai pas me rendre, les candidats verts aux législatives utilisent la campagne présidentielle
- Il ne s'agit pas d'apparaître comme la mouche du coche, ou d'être le cassandre qui annonce des mauvaises nouvelles. Il faut apporter à chaque fois des propositions en les élaborant avec les gens, mais aussi en profitant de l'expérience des militants Verts, des experts citoyens, des expériences innovantes menées sur le terrain et à l'étranger Nous devons synthétiser nos grandes propositions dans " un contrat vert " proposé à la société .
Je tracerai mon chemin avec vous, sereinement, en donnant la parole à tous ceux qui veulent changer le monde tel qu'il est. Je ne prétends pas avoir réponse à tout mais je vais forger mes propositions dans le dialogue avec la société. Nous n'avons que des réponses partielles aux questions que se posent les citoyens ; la campagne sera l'occasion de soumettre ces réponses partielles au débat, de les enrichir, de les corriger, de les amender. En aidant concrètement ceux qui veulent transformer la société, en cherchant avec eux comment faire sauter les verrous qui bloquent ces évolutions. Nous sommes là pour indiquer le chemin qui permettra de lever les tabous. Notre campagne présidentielle s'articule avec celle des candidats Verts aux législatives. Malgré des différences évidentes de style, le contenu de la campagne présidentielle devra être lié à celui des législatives pour bien montrer que l'accord éventuel que nous ferons avec le PS est bien un compromis entre nos deux électorats, entre deux projets différents et non un marché de maquignons pour avoir plus de postes de députés.
Cette campagne doit mobiliser tous les Verts et leurs réseaux. Ce ne doit pas être une clause de style. Je serai le porte parole des centaines de candidats Verts sur le terrain. Mais seul je ne peux rien, seul je ne suis rien ; c'est à nous en tant que collectivité de femmes et d'hommes libres de nous bouger, d'affirmer notre projet de société du développement durable. Il faut en finir avec le pessimisme ambiant. Nous avons des atouts formidables, une génération de jeunes élus locaux qui sont le ferment des Verts de demain, un panel de personnalités complémentaires avec Dominique à la barre, Yves et Guy aux postes de responsabilités, Dany qui ouvre des espaces nouveaux à travers ses combats européens, Alain dont les capacités théoriques ne sont plus à démontrer. Et surtout, l'atout de milliers de militants, de centaines de groupes locaux enracinés sur le terrain. Les problèmes internes de ces derniers mois sont derrière nous, il faut maintenant que les Verts rassemblés se mettent en ordre de marche, qu'ils aillent chercher les dernières signatures de parrainage dès la semaine prochaine, qu'ils construisent partout les comités de soutien, qu'ils aillent chercher chaque voix, car chaque voix comptera quand il s'agira avec nos partenaires et nos adversaires de faire le bilan. Oui, les Verts, les pieds sur terre, oui des Verts présents, mais fidèles à leur projet et à leurs convictions. Debout les Verts, l'année qui vient c'est la nôtre, c'est la vôtre. Projetons-nous en avant dans une belle et grande campagne. Il faut changer la donne, on va le faire ! L'espoir maintenant.
(Source http://www.les-verts.org, le 22 janvier 2002)