Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce,
Chers compatriotes,
Je suis heureux de vous rencontrer cet après-midi et de célébrer avec vous notre fête nationale. Arrivant de Paris, où j'ai assisté aux festivités du 14 juillet, cette visite à Varsovie m'offre le bonheur rare d'une fête renouvelée. C'est aussi pour moi l'occasion de vous rappeler à quel point votre présence dans ce pays est importante.
Vous faites vivre au présent l'amitié entre la France et la Pologne. Cette amitié, vous le savez, est ancienne. Ce pays a vu régner au Moyen-âge des princes français. Il a même élu roi un de nos souverains. Depuis les Lumières, c'est la fraternité avec un pays plusieurs fois par ses voisins ; c'est l'idéal d'une liberté que la Pologne dut plusieurs fois reconquérir ; c'est l'affirmation de l'égalité entre les peuples, qui nous ont réunis. Fêter le 14 juillet une seconde fois, à Varsovie, c'est rappeler ce lien, que des générations de Français en Pologne et de Polonais en France ont tissé à travers le temps. Vous leur succédez chaque jour. Votre présence ici porte témoignage que, depuis 1989, ce lien s'est renforcé. Vous n'étiez que quelques dizaines à Varsovie dans les années quatre-vingt. Vous dépassiez les quatre cent dès 1990. Aujourd'hui, vous êtes plus de 4000. Hommes d'affaires, jeunes cadres dont c'est souvent la première expérience à l'étranger, fonctionnaires détachés, mais aussi familles franco-polonaises qui sont au coeur de cette relation privilégiée : vous formez la plus importante communauté française à l'est de l'Elbe.
Vous affirmez avec vigueur la présence française en Pologne. Nous avions pris un peu de retard sur nos partenaires, au début des années 1990. Le soutien spontané que l'opinion française avait manifesté à nos amis polonais, dans les années difficiles du combat pour la démocratie, avait pourtant suscité de grandes attentes à notre égard. Ce retard est aujourd'hui comblé. Sur le plan économique d'abord : à la fin de 1995 nos investissements en Pologne atteignaient 3 milliards de francs. Ils dépassent aujourd'hui 3 milliards d'euros. Sur le plan culturel aussi : nos professeurs, lecteurs, "jeunes Français en Pologne", les 16 alliances françaises cofinancées par les institutions polonaises d'accueil, l'Institut de Varsovie, le nouveau poste mixte consulaire et culturel expérimenté à Cracovie forment un réseau complet, qui s'est adapté aux nouvelles réalités de la décentralisation polonaise.
Vous avez, comme toute communauté française à l'étranger, le souci de vos liens avec la France. L'école y tient une place déterminante. L'éducation de vos enfants est en effet la garantie d'un retour réussi dans leur pays. Je sais que les bâtiments du lycée Goscinny de Varsovie sont désormais inadaptés à l'augmentation rapide de ses effectifs. Son statut actuel doit également être revu. Des négociations immobilières, rendues plus complexes par la législation locale, ont été engagées. Soyez assurés que le ministre des Affaires étrangères suit cette question de près, et que l'Etat apportera, en complément de l'effort des parents eux-mêmes, une aide à ce projet. Le gouvernement français s'efforce de répondre à vos besoins. Nous le faisons peut-être davantage que nos partenaires européens pour leurs communautés expatriées, qu'il s'agisse de détachements d'enseignants ou de bourses scolaires. Il n'est pas souhaitable, au demeurant, que ces efforts isolent nos nationaux de ceux qui les accueillent dans leur pays. C'est pourquoi nous souhaitons que nos établissements scolaires à l'étranger restent largement ouverts à d'autres nationalités, et qu'ils jouent ainsi leur rôle dans notre réseau culturel mondial.
Avec vous, nous souhaitons multiplier les liens entre la France et la Pologne. En soutenant par exemple la coopération entre collectivités locales françaises et polonaises : je me rends demain à Katowice et à Cracovie, pour souligner l'importance de ces relations. En approfondissant notre présence économique dans ce pays : il s'agit moins de découvrir, comme il y a six ou sept ans, un nouveau marché, une économie en transition, que de pérenniser notre engagement. En appuyant chaque jour les changements qui aident la Pologne à se préparer à rejoindre l'Union européenne. Les efforts qu'accomplissent les Polonais sont considérables. La France les soutiendra, tant au moyen de concours bilatéraux que par sa participation aux programmes communautaires. Vous avez un rôle à jouer : non seulement, quotidiennement, dans ces transformations ; mais encore, en faisant mieux connaître à nos compatriotes ce pays en mutation. Je tiens à saluer bien amicalement à cet égard les 62 jeunes Français lauréats du concours "L'Europe des 2000 jeunes" présents parmi nous aujourd'hui : vous qui aurez vingt ans en l'an 2000, je forme le voeu que vous saurez perpétuer notre ambition européenne à travers tout le continent.
Mes chers compatriotes,
La Pologne a vocation à porter avec nous cette ambition européenne. Le cap fixé sera tenu même si nous ne pouvons dire aujourd'hui le moment exact où toutes les conditions seront réunies pour l'atteindre. Il vous appartient donc de soutenir, dans ses difficultés présentes, ce pays qui vous accueille. En faisant mieux comprendre que les efforts qui lui sont demandés aujourd'hui rendront plus facile, demain, son entrée dans un vaste ensemble économique où règne une concurrence très vive. En rappelant que, nous aussi, nous avons dû fournir, dans la dernière décennie, des efforts importants d'adaptation de nos économies avant d'instaurer une monnaie unique. Vous donnerez ainsi toute sa profondeur à une amitié franco-polonaise sincère, lucide et volontairement engagée dans la poursuite d'objectifs communs.
Vive la Pologne, vive la France, vive l'amitié franco-polonaise.
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr le 26 juillet 1999)
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce,
Chers compatriotes,
Je suis heureux de vous rencontrer cet après-midi et de célébrer avec vous notre fête nationale. Arrivant de Paris, où j'ai assisté aux festivités du 14 juillet, cette visite à Varsovie m'offre le bonheur rare d'une fête renouvelée. C'est aussi pour moi l'occasion de vous rappeler à quel point votre présence dans ce pays est importante.
Vous faites vivre au présent l'amitié entre la France et la Pologne. Cette amitié, vous le savez, est ancienne. Ce pays a vu régner au Moyen-âge des princes français. Il a même élu roi un de nos souverains. Depuis les Lumières, c'est la fraternité avec un pays plusieurs fois par ses voisins ; c'est l'idéal d'une liberté que la Pologne dut plusieurs fois reconquérir ; c'est l'affirmation de l'égalité entre les peuples, qui nous ont réunis. Fêter le 14 juillet une seconde fois, à Varsovie, c'est rappeler ce lien, que des générations de Français en Pologne et de Polonais en France ont tissé à travers le temps. Vous leur succédez chaque jour. Votre présence ici porte témoignage que, depuis 1989, ce lien s'est renforcé. Vous n'étiez que quelques dizaines à Varsovie dans les années quatre-vingt. Vous dépassiez les quatre cent dès 1990. Aujourd'hui, vous êtes plus de 4000. Hommes d'affaires, jeunes cadres dont c'est souvent la première expérience à l'étranger, fonctionnaires détachés, mais aussi familles franco-polonaises qui sont au coeur de cette relation privilégiée : vous formez la plus importante communauté française à l'est de l'Elbe.
Vous affirmez avec vigueur la présence française en Pologne. Nous avions pris un peu de retard sur nos partenaires, au début des années 1990. Le soutien spontané que l'opinion française avait manifesté à nos amis polonais, dans les années difficiles du combat pour la démocratie, avait pourtant suscité de grandes attentes à notre égard. Ce retard est aujourd'hui comblé. Sur le plan économique d'abord : à la fin de 1995 nos investissements en Pologne atteignaient 3 milliards de francs. Ils dépassent aujourd'hui 3 milliards d'euros. Sur le plan culturel aussi : nos professeurs, lecteurs, "jeunes Français en Pologne", les 16 alliances françaises cofinancées par les institutions polonaises d'accueil, l'Institut de Varsovie, le nouveau poste mixte consulaire et culturel expérimenté à Cracovie forment un réseau complet, qui s'est adapté aux nouvelles réalités de la décentralisation polonaise.
Vous avez, comme toute communauté française à l'étranger, le souci de vos liens avec la France. L'école y tient une place déterminante. L'éducation de vos enfants est en effet la garantie d'un retour réussi dans leur pays. Je sais que les bâtiments du lycée Goscinny de Varsovie sont désormais inadaptés à l'augmentation rapide de ses effectifs. Son statut actuel doit également être revu. Des négociations immobilières, rendues plus complexes par la législation locale, ont été engagées. Soyez assurés que le ministre des Affaires étrangères suit cette question de près, et que l'Etat apportera, en complément de l'effort des parents eux-mêmes, une aide à ce projet. Le gouvernement français s'efforce de répondre à vos besoins. Nous le faisons peut-être davantage que nos partenaires européens pour leurs communautés expatriées, qu'il s'agisse de détachements d'enseignants ou de bourses scolaires. Il n'est pas souhaitable, au demeurant, que ces efforts isolent nos nationaux de ceux qui les accueillent dans leur pays. C'est pourquoi nous souhaitons que nos établissements scolaires à l'étranger restent largement ouverts à d'autres nationalités, et qu'ils jouent ainsi leur rôle dans notre réseau culturel mondial.
Avec vous, nous souhaitons multiplier les liens entre la France et la Pologne. En soutenant par exemple la coopération entre collectivités locales françaises et polonaises : je me rends demain à Katowice et à Cracovie, pour souligner l'importance de ces relations. En approfondissant notre présence économique dans ce pays : il s'agit moins de découvrir, comme il y a six ou sept ans, un nouveau marché, une économie en transition, que de pérenniser notre engagement. En appuyant chaque jour les changements qui aident la Pologne à se préparer à rejoindre l'Union européenne. Les efforts qu'accomplissent les Polonais sont considérables. La France les soutiendra, tant au moyen de concours bilatéraux que par sa participation aux programmes communautaires. Vous avez un rôle à jouer : non seulement, quotidiennement, dans ces transformations ; mais encore, en faisant mieux connaître à nos compatriotes ce pays en mutation. Je tiens à saluer bien amicalement à cet égard les 62 jeunes Français lauréats du concours "L'Europe des 2000 jeunes" présents parmi nous aujourd'hui : vous qui aurez vingt ans en l'an 2000, je forme le voeu que vous saurez perpétuer notre ambition européenne à travers tout le continent.
Mes chers compatriotes,
La Pologne a vocation à porter avec nous cette ambition européenne. Le cap fixé sera tenu même si nous ne pouvons dire aujourd'hui le moment exact où toutes les conditions seront réunies pour l'atteindre. Il vous appartient donc de soutenir, dans ses difficultés présentes, ce pays qui vous accueille. En faisant mieux comprendre que les efforts qui lui sont demandés aujourd'hui rendront plus facile, demain, son entrée dans un vaste ensemble économique où règne une concurrence très vive. En rappelant que, nous aussi, nous avons dû fournir, dans la dernière décennie, des efforts importants d'adaptation de nos économies avant d'instaurer une monnaie unique. Vous donnerez ainsi toute sa profondeur à une amitié franco-polonaise sincère, lucide et volontairement engagée dans la poursuite d'objectifs communs.
Vive la Pologne, vive la France, vive l'amitié franco-polonaise.
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr le 26 juillet 1999)