Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
J'ai eu le plaisir d'accueillir aujourd'hui au Quai d'Orsay mon homologue suisse. J'ai entretenu auparavant les relations les plus fructueuses et les plus cordiales avec
M. Cotti et j'ai bien l'intention de continuer à accorder aux relations franco-suisses toute l'importance qu'elles méritent.
Sur le plan bilatéral, même en cherchant, nous n'avons pas trouvé de vrais problèmes. Nous avons trouvé des questions à aborder dans le cadre d'un tour d'horizon normal qui doit ne rien laisser de côté, mais nous n'avons pas véritablement trouvé de problèmes ni de difficultés qu'il faille résoudre. Nous avons surtout parlé de la question du Kosovo et d'autre part, de la question plus générale des relations entre la Suisse et l'Union européenne.
A propos du Kosovo, je voudrais commencer par dire ici que je remercie la Suisse pour ce qu'elle a fait pour la représentation de nos intérêts à Belgrade, dans des conditions difficiles. Nous en savons gré aux autorités suisses.
Nous avons fait le point de la situation au Kosovo, des difficultés rencontrées - mais qui ne sont pas pour autant une surprise - dans la mise en oeuvre qui commence de cette paix que la communauté internationale s'est engagée à bâtir au Kosovo. Tout le monde connaît l'engagement de la France dans cette opération. Je veux souligner aussi le rôle de la Suisse qui accueille sur son territoire 200 000 Kosovars, certains depuis longtemps, d'autres plus récemment. La Suisse joue déjà un rôle important dans cette question et sera amenée à jouer un rôle important également dans l'avenir, notamment dans le cadre du Pacte de stabilité et de cette politique à long terme que nous voulons mener pour que les Balkans se développent dans la sécurité, dans la stabilité et que l'on ne revoit plus jamais, en Europe, des situations telles celles du Kosovo des dernières années. Il y a beaucoup de convergences entre la France et la Suisse sur ces plans et une large plage de travail en commun. C'était donc une part importante de nos entretiens et nous avons donc parlé comme je vous l'indiquais, des relations qui se développement et qui seront marquées notamment lundi par une étape importante entre la Suisse et l'Europe.
Q - Quelle est la position de la France concernant la participation de la Russie dans la KFOR ?
R - La France est favorable à ce que la Russie prenne ses responsabilités dans le cadre de la KFOR au Kosovo. Nous y sommes favorables depuis longtemps, nous l'avons dit, ce n'est pas une nouveauté. Nous souhaitons que les arrangements militaires et techniques soient réglés au plus tôt pour permettre le plein fonctionnement de la KFOR mais cet arrangement, selon nous doit se faire dans le respect d'un principe très simple : il faut qu'il y ait une seule politique de sécurité pour l'ensemble du Kosovo sous le contrôle de la KFOR, et cette politique ne peut pas être différente d'un endroit à l'autre, quels que soient les termes employés pour la localisation de tel ou tel contingent. Une seule politique de sécurité avec une coordination parfaite entre les rôles et les fonctions des uns et des autres.
Q - Monsieur le Ministre, peut-on revenir sur la Russie dans la KFOR, dans cette politique unifié qui veut intégrer les Russes, cela exclut-il un secteur pour les Russes ? Est-il envisageable ou envisagé que les soldats soient déployés dans le secteur français ?
R - Je ne veux rien exclure en ce qui concerne l'organisation détaillée et exacte, ni sur le plan des modalités, ni sur le plan de la géographie. Des discussions sont en cours, j'espère qu'elles vont s'achever bientôt. Je ne veux pas interférer avec ces discussions en cours sur lesquelles je suis, comme mes homologues, informé presque en temps réel. Je ne veux pas interférer avec cela. Il faut juger du résultat par rapport à notre objectif et l'objectif, quel que soit le mode d'organisation sur le terrain et dans la géographie, c'est de faire en sorte qu'il ne puisse pas y avoir de politique de sécurité différentes d'une zone à l'autre, d'un secteur à l'autre ou d'un sous-secteur à l'autre, quels que soient les noms qu'on leur donne. C'est l'une des leçons tirées des premières interventions en Bosnie.
Il faut une seule politique, celle définie par le Conseil de sécurité par la résolution à laquelle le ministre suisse faisait allusion il y a quelques instants. Elle définit à la fois la fonction de la force, la KFOR, et d'autre part, la fonction de l'administration civile internationale transitoire. Il faut une seule et unique politique de sécurité pour l'ensemble du Kosovo, quels que soient les endroits, quels que soient les contingents. C'est pour cela qu'il y a eu, tous ces derniers jours, ces dernières semaines, tellement de discussions pour arriver à combiner ces différents éléments et à avoir un système de commandement qui assure cette unité, cette homogénéité, cette cohérence. La tâche est très difficile, la tâche de rétablir la paix et la sécurité dans le Kosovo est très difficile. Elle peut se heurter à des incidents très divers, de diverses origines, auxquels on a réfléchi à l'avance mais, qui peuvent en effet se produire. Il faut, je le répète, une seule politique.
Q - Si on envisage la possibilité que les Russes s'intègrent au secteur français, quels seraient les problèmes ?
R - Encore une fois, je ne veux pas entrer dans le détail. Toutes les formules ont été envisagées et tant que nous n'avons pas conclu, je réserve mes analyses. En tout cas, je suis certain que nous arriverons à une solution qui respectera ce principe général, puisque tous les participants à la KFOR sont d'accord sur ce principe
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 1999)
J'ai eu le plaisir d'accueillir aujourd'hui au Quai d'Orsay mon homologue suisse. J'ai entretenu auparavant les relations les plus fructueuses et les plus cordiales avec
M. Cotti et j'ai bien l'intention de continuer à accorder aux relations franco-suisses toute l'importance qu'elles méritent.
Sur le plan bilatéral, même en cherchant, nous n'avons pas trouvé de vrais problèmes. Nous avons trouvé des questions à aborder dans le cadre d'un tour d'horizon normal qui doit ne rien laisser de côté, mais nous n'avons pas véritablement trouvé de problèmes ni de difficultés qu'il faille résoudre. Nous avons surtout parlé de la question du Kosovo et d'autre part, de la question plus générale des relations entre la Suisse et l'Union européenne.
A propos du Kosovo, je voudrais commencer par dire ici que je remercie la Suisse pour ce qu'elle a fait pour la représentation de nos intérêts à Belgrade, dans des conditions difficiles. Nous en savons gré aux autorités suisses.
Nous avons fait le point de la situation au Kosovo, des difficultés rencontrées - mais qui ne sont pas pour autant une surprise - dans la mise en oeuvre qui commence de cette paix que la communauté internationale s'est engagée à bâtir au Kosovo. Tout le monde connaît l'engagement de la France dans cette opération. Je veux souligner aussi le rôle de la Suisse qui accueille sur son territoire 200 000 Kosovars, certains depuis longtemps, d'autres plus récemment. La Suisse joue déjà un rôle important dans cette question et sera amenée à jouer un rôle important également dans l'avenir, notamment dans le cadre du Pacte de stabilité et de cette politique à long terme que nous voulons mener pour que les Balkans se développent dans la sécurité, dans la stabilité et que l'on ne revoit plus jamais, en Europe, des situations telles celles du Kosovo des dernières années. Il y a beaucoup de convergences entre la France et la Suisse sur ces plans et une large plage de travail en commun. C'était donc une part importante de nos entretiens et nous avons donc parlé comme je vous l'indiquais, des relations qui se développement et qui seront marquées notamment lundi par une étape importante entre la Suisse et l'Europe.
Q - Quelle est la position de la France concernant la participation de la Russie dans la KFOR ?
R - La France est favorable à ce que la Russie prenne ses responsabilités dans le cadre de la KFOR au Kosovo. Nous y sommes favorables depuis longtemps, nous l'avons dit, ce n'est pas une nouveauté. Nous souhaitons que les arrangements militaires et techniques soient réglés au plus tôt pour permettre le plein fonctionnement de la KFOR mais cet arrangement, selon nous doit se faire dans le respect d'un principe très simple : il faut qu'il y ait une seule politique de sécurité pour l'ensemble du Kosovo sous le contrôle de la KFOR, et cette politique ne peut pas être différente d'un endroit à l'autre, quels que soient les termes employés pour la localisation de tel ou tel contingent. Une seule politique de sécurité avec une coordination parfaite entre les rôles et les fonctions des uns et des autres.
Q - Monsieur le Ministre, peut-on revenir sur la Russie dans la KFOR, dans cette politique unifié qui veut intégrer les Russes, cela exclut-il un secteur pour les Russes ? Est-il envisageable ou envisagé que les soldats soient déployés dans le secteur français ?
R - Je ne veux rien exclure en ce qui concerne l'organisation détaillée et exacte, ni sur le plan des modalités, ni sur le plan de la géographie. Des discussions sont en cours, j'espère qu'elles vont s'achever bientôt. Je ne veux pas interférer avec ces discussions en cours sur lesquelles je suis, comme mes homologues, informé presque en temps réel. Je ne veux pas interférer avec cela. Il faut juger du résultat par rapport à notre objectif et l'objectif, quel que soit le mode d'organisation sur le terrain et dans la géographie, c'est de faire en sorte qu'il ne puisse pas y avoir de politique de sécurité différentes d'une zone à l'autre, d'un secteur à l'autre ou d'un sous-secteur à l'autre, quels que soient les noms qu'on leur donne. C'est l'une des leçons tirées des premières interventions en Bosnie.
Il faut une seule politique, celle définie par le Conseil de sécurité par la résolution à laquelle le ministre suisse faisait allusion il y a quelques instants. Elle définit à la fois la fonction de la force, la KFOR, et d'autre part, la fonction de l'administration civile internationale transitoire. Il faut une seule et unique politique de sécurité pour l'ensemble du Kosovo, quels que soient les endroits, quels que soient les contingents. C'est pour cela qu'il y a eu, tous ces derniers jours, ces dernières semaines, tellement de discussions pour arriver à combiner ces différents éléments et à avoir un système de commandement qui assure cette unité, cette homogénéité, cette cohérence. La tâche est très difficile, la tâche de rétablir la paix et la sécurité dans le Kosovo est très difficile. Elle peut se heurter à des incidents très divers, de diverses origines, auxquels on a réfléchi à l'avance mais, qui peuvent en effet se produire. Il faut, je le répète, une seule politique.
Q - Si on envisage la possibilité que les Russes s'intègrent au secteur français, quels seraient les problèmes ?
R - Encore une fois, je ne veux pas entrer dans le détail. Toutes les formules ont été envisagées et tant que nous n'avons pas conclu, je réserve mes analyses. En tout cas, je suis certain que nous arriverons à une solution qui respectera ce principe général, puisque tous les participants à la KFOR sont d'accord sur ce principe
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 1999)