Texte intégral
Patrick BOYER
L'invité aujourd'hui est Charles PASQUA, candidat à l'élection présidentielle. Charles PASQUA, bonjour.
Charles PASQUA
Bonjour.
Patrick BOYER
Beaucoup de candidats notoires n'arrivent pas à décoller et à franchir la barre des 5% dans les sondages, vous en faites partie, Monsieur PASQUA. A quoi attribuez-vous l'atonie de ce score ?
Charles PASQUA
On peut l'expliquer de différentes manières. Je dirais qu'en ce qui me concerne, c'est un peu différent puisque je commence seulement ma campagne. Je constate que certains, qui ont commencé depuis quelques mois, ont du mal, peut-être tout simplement parce que les Français ne sont pas encore totalement acquis ou disponibles. Pourtant, si j'en juge par l'audience télévisée d'un débat que nous avons eu chez un de vos confrères, et qui a été, d'après ce que nous avons appris, très suivi, je pense que si l'on parle des problèmes de fond, et si on débat sérieusement, les Français sont capables d'écouter, et ça doit leur permettre de se faire une opinion. En tout cas, c'est ce qu'ils attendent, certainement.
Patrick BOYER
Et vous vous assignez quel objectif, alors, en termes de voix, de pourcentage, dans ce premier tour ?
Charles PASQUA
Moi, je ne m'assigne pas d'objectif. Je pense que, de toutes façons, les sondages d'aujourd'hui ne veulent rien dire. Je me reporte aux sondages de l'année dernière à la même époque et où pratiquement tous les instituts donnaient la gauche victorieuse aux élections municipales : on a vu ce qui est arrivé. On n'est pas candidat pour faire un score. On est candidat si l'on considère que l'on a un message à diffuser, et qu'on veut dire aux Français quel est l'avenir qui se prépare pour eux et ce que l'on pourrait faire pour qu'il soit meilleur. On n'est pas candidat autrement pour témoigner. Je ne suis pas là pour ça.
Patrick BOYER
Vous n'êtes pas un candidat de témoignage. Mais on s'inquiète de plus en plus à droite qu'il y ait trop de candidats de témoignages, trop de candidatures à 3-4%, on redoute un éparpillement fâcheux des voix de droite.
Charles PASQUA
Ecoutez, de toutes façons, si éparpillement il y a, c'est que peut-être, à droite comme à gauche d'ailleurs, les candidats qui devaient le mieux défendre leurs idées ne l'ont pas fait. Peut-on dire que Monsieur CHIRAC a défendu les valeurs de défense de la souveraineté nationale, de défense de l'Etat, les valeurs de sécurité, etc ? Certainement pas. Et Monsieur JOSPIN, lui, qu'est-ce qu'il défend ? Et en définitive, quelle est la différence entre les deux ? Ils vont avoir bien du mal à trouver une différence sur l'Europe, sur la politique économique, sur la politique sociale. Je ne doute pas qu'ils y parviendront, mais je crois que les Français ne sont pas tellement dupes. C'est pour ça que leur intérêt peut se porter, ou se porte, sur d'autres candidats.
Patrick BOYER
Par exemple, Monsieur CHEVENEMENT. Et du coup, certains à droite, comme Monsieur DE CHARETTE, évoquaient hier la perspective d'un second tour CHEVENEMENT-JOSPIN.
Charles PASQUA
Oui, ça, évidemment, on peut toujours rêver.
Patrick BOYER
Vous n'y croyez pas ?
Charles PASQUA
Non, je n'y crois pas du tout, parce que je pense qu'il y a dans le pays des courants profonds, et je ne crois pas du tout que ces courants puissent être transgressés. C'est l'espérance de CHEVENEMENT, ça
Patrick BOYER
Ce n'est pas le grand candidat de droite de substitution, là ?
Charles PASQUA
Non, certainement pas. Candidat, oui, de droite, sûrement pas. C'est un candidat de gauche, qui est acquis à un certain nombre de valeurs républicaines, ce que je ne conteste pas. Mais c'est un candidat de gauche, et j'ajouterais qu'il est responsable, au même titre que les autres membres de la gauche, des 15 ans de politique de gauche que nous venons de subir.
Patrick BOYER
Et donc, vous n'avez jamais envisagé de le rallier, par exemple, comme Monsieur DE VILLIERS, votre ancien ami, a envisagé de le faire ?
Charles PASQUA
Moi, j'ai des convictions, Monsieur BOYER, c'est un peu différent. Je ne suis pas à la recherche d'un strapontin.
Patrick BOYER
Alors vous êtes aussi, Charles PASQUA, le candidat à l'élection présidentielle qui cumule le plus de mises en examen, dans trois affaires distinctes en cours d'instruction. Quand on se présente devant les Français pour briguer l'Elysée, on ne peut pas traiter ça négligemment ; comment on le traite ?
Charles PASQUA
Vous savez, Monsieur BOYER, si on pense qu'on a quelque chose à se reprocher, on ne se présente pas. Si on pense que l'on n'a rien à se reprocher, on se rappelle - et je vous le rappelle, à l'occasion - que la présomption d'innocence, ça existe, et que les juges ne sont pas infaillibles.
Patrick BOYER
Mais par rapport aux Français, qu'est-ce qu'on leur dit, dans ce cas ?
Charles PASQUA
Les Français trancheront.
Patrick BOYER
Par le vote
Charles PASQUA
Ce que les Français attendent, c'est qu'on leur parle de leurs problèmes, c'est qu'on leur dise ce que l'on compte faire pour qu'ils vivent plus tranquillement et mieux, et pour que la peur qui, à l'heure actuelle, malheureusement, touche beaucoup de quartiers et beaucoup de gens, change de camp. C'est ça qui les intéresse. Quand je me déplace, c'est de cela qu'on me parle.
Patrick BOYER
Vous voulez dire qu'on ne vous parle pas de l'affaire SCHULLER ? Sauf que lui, quand il rentre, il parle forcément de vous.
Charles PASQUA
Oui, mais écoutez, moi, en tous les cas, il n'en parle plus. Et puis nous allons laisser la justice faire son ouvrage, c'est son rôle.
Patrick BOYER
Mais comment vous réagissez au fait que depuis enfin, depuis 15 jours au moins, tous les jours, il y a dans la presse des photos où on voit tout le temps trois hommes ensemble : Patrick BALKANY, Didier SCHULLER et vous-même ?
Charles PASQUA
Mais je n'ai pas l'intention de faire davantage de commentaires sur cela. J'étais, et je suis toujours dans les Hauts-de-Seine, et donc je vois et j'ai vu énormément de gens. Selon les moments, on peut trouver des quantités de photos, et essayer de leur faire dire ce qu'on veut. Je suis tout à fait serein dans cette affaire comme dans les autres.
Patrick BOYER
Et avant-hier à ce micro, Jean-Louis DEBRE regrettait que son mouvement, le RPR, ait accueilli ce Monsieur SCHULLER, disait-il, qu'il a qualifié de personnage peu recommandable. Est-ce que, vous aussi, vous le regrettez ?
Charles PASQUA
Ecoutez, moi je ne fais pas de commentaires là-dessus, et je ne suis pas venu pour parler de ça.
Patrick BOYER
Donc, vous ne voulez plus parler de Monsieur SCHULLER ?
Charles PASQUA
Non.
Patrick BOYER
Et s'il parle de vous, vous ne répondrez pas ?
Charles PASQUA
Si, je répondrai par l'intermédiaire de la justice selon ce qui se dira.
Patrick BOYER
Presque toute la classe politique, Charles PASQUA, s'est émue hier que la cour de cassation maintienne la condamnation de José BOVE à de la prison ferme. Et vous ?
Charles PASQUA
Moi, je dirais que je suis étonné de ce que les hommes politiques discutent les décisions de la cour de cassation. La cour de cassation juge en droit, elle ne juge pas sur le fond. Elle a donc regardé si, dans les jugements qui étaient intervenus, il y avait des éléments de droit qui permettaient d'annuler cette condamnation. Mais si elle avait été annulée, José BOVE aurait été renvoyé devant une autre juridiction. Donc, elle n'a pas trouvé d'éléments pour annuler cette condamnation et, par conséquent, elle a rejeté la requête. Je crois que les hommes politiques ont tort de suivre la mode. Je crois, d'autre part, que personne n'a le droit pour défendre ses idées, même s'il pense qu'elles sont les meilleures du monde, personne n'a le droit d'utiliser la violence, pas plus Monsieur BOVE que d'autres. Alors, cela étant, que tout ce qui s'est progressivement aggloméré autour de José BOVE ait conduit à faire prendre conscience à beaucoup de gens en France et dans le monde des conséquences de la mondialisation, que j'ai moi-même en son temps dénoncée mais la mondialisation n'est jamais que le résultat de l'abaissement des frontières décidé par les gouvernements. C'est de cela dont il faut se souvenir. Mais Monsieur BOVE lui-même n'est pas défavorable à la mondialisation. Il est défavorable à un certain nombre de ses conséquences.
Patrick BOYER
Comme vous, en somme ?
Charles PASQUA
Moi, je suis contre la spéculation. Je pense qu'on ne peut pas empêcher les mouvements boursiers dans un monde libéral et capitaliste, mais je crois qu'on doit essayer de contrôler la spéculation. Et c'est la raison pour laquelle j'avais voté la taxe TOBIN au Parlement européen.
Patrick BOYER
Finalement, vous auriez pu être à Porto Alegre, au forum
Charles PASQUA
Oui, ça ne m'aurait pas gêné. Mais quand je vois le cirque, quand je vois tous les gens qui s'y précipitent, non pas pour être solidaires des paysans sans terre mais pour faire parler d'eux, je trouve ça assez minable. En tous les cas, c'est ma conception des choses.
Patrick BOYER
Mais à part ce point-là, on voit assez mal ce qui vous différencie finalement de Jean-Pierre CHEVENEMENT. Vous êtes assez proche de lui sur...
Charles PASQUA
Ce qui me différencie de CHEVENEMENT, c'est que c'est un homme de gauche, et moi je suis un homme de droite et je suis gaulliste. Je dirais aussi que nous n'avons pas tout à fait la même conception en ce qui concerne le fonctionnement de l'Etat et les décisions qui doivent être prises. Je ne veux pas être désagréable à l'égard de CHEVENEMENT, mais ce qu'il a fait sur le plan de la Police de proximité est un échec. Il suffit de regarder ce qui s'écrit dans les journaux aujourd'hui. Et quand on est Ministre, on est naturellement tributaire des décisions que l'on prend.
Patrick BOYER
Merci. Charles PASQUA, candidat à l'élection présidentielle, était l'invité de France Info.
(source http://www.pasqua-2002.org, le 12 février 2002)
L'invité aujourd'hui est Charles PASQUA, candidat à l'élection présidentielle. Charles PASQUA, bonjour.
Charles PASQUA
Bonjour.
Patrick BOYER
Beaucoup de candidats notoires n'arrivent pas à décoller et à franchir la barre des 5% dans les sondages, vous en faites partie, Monsieur PASQUA. A quoi attribuez-vous l'atonie de ce score ?
Charles PASQUA
On peut l'expliquer de différentes manières. Je dirais qu'en ce qui me concerne, c'est un peu différent puisque je commence seulement ma campagne. Je constate que certains, qui ont commencé depuis quelques mois, ont du mal, peut-être tout simplement parce que les Français ne sont pas encore totalement acquis ou disponibles. Pourtant, si j'en juge par l'audience télévisée d'un débat que nous avons eu chez un de vos confrères, et qui a été, d'après ce que nous avons appris, très suivi, je pense que si l'on parle des problèmes de fond, et si on débat sérieusement, les Français sont capables d'écouter, et ça doit leur permettre de se faire une opinion. En tout cas, c'est ce qu'ils attendent, certainement.
Patrick BOYER
Et vous vous assignez quel objectif, alors, en termes de voix, de pourcentage, dans ce premier tour ?
Charles PASQUA
Moi, je ne m'assigne pas d'objectif. Je pense que, de toutes façons, les sondages d'aujourd'hui ne veulent rien dire. Je me reporte aux sondages de l'année dernière à la même époque et où pratiquement tous les instituts donnaient la gauche victorieuse aux élections municipales : on a vu ce qui est arrivé. On n'est pas candidat pour faire un score. On est candidat si l'on considère que l'on a un message à diffuser, et qu'on veut dire aux Français quel est l'avenir qui se prépare pour eux et ce que l'on pourrait faire pour qu'il soit meilleur. On n'est pas candidat autrement pour témoigner. Je ne suis pas là pour ça.
Patrick BOYER
Vous n'êtes pas un candidat de témoignage. Mais on s'inquiète de plus en plus à droite qu'il y ait trop de candidats de témoignages, trop de candidatures à 3-4%, on redoute un éparpillement fâcheux des voix de droite.
Charles PASQUA
Ecoutez, de toutes façons, si éparpillement il y a, c'est que peut-être, à droite comme à gauche d'ailleurs, les candidats qui devaient le mieux défendre leurs idées ne l'ont pas fait. Peut-on dire que Monsieur CHIRAC a défendu les valeurs de défense de la souveraineté nationale, de défense de l'Etat, les valeurs de sécurité, etc ? Certainement pas. Et Monsieur JOSPIN, lui, qu'est-ce qu'il défend ? Et en définitive, quelle est la différence entre les deux ? Ils vont avoir bien du mal à trouver une différence sur l'Europe, sur la politique économique, sur la politique sociale. Je ne doute pas qu'ils y parviendront, mais je crois que les Français ne sont pas tellement dupes. C'est pour ça que leur intérêt peut se porter, ou se porte, sur d'autres candidats.
Patrick BOYER
Par exemple, Monsieur CHEVENEMENT. Et du coup, certains à droite, comme Monsieur DE CHARETTE, évoquaient hier la perspective d'un second tour CHEVENEMENT-JOSPIN.
Charles PASQUA
Oui, ça, évidemment, on peut toujours rêver.
Patrick BOYER
Vous n'y croyez pas ?
Charles PASQUA
Non, je n'y crois pas du tout, parce que je pense qu'il y a dans le pays des courants profonds, et je ne crois pas du tout que ces courants puissent être transgressés. C'est l'espérance de CHEVENEMENT, ça
Patrick BOYER
Ce n'est pas le grand candidat de droite de substitution, là ?
Charles PASQUA
Non, certainement pas. Candidat, oui, de droite, sûrement pas. C'est un candidat de gauche, qui est acquis à un certain nombre de valeurs républicaines, ce que je ne conteste pas. Mais c'est un candidat de gauche, et j'ajouterais qu'il est responsable, au même titre que les autres membres de la gauche, des 15 ans de politique de gauche que nous venons de subir.
Patrick BOYER
Et donc, vous n'avez jamais envisagé de le rallier, par exemple, comme Monsieur DE VILLIERS, votre ancien ami, a envisagé de le faire ?
Charles PASQUA
Moi, j'ai des convictions, Monsieur BOYER, c'est un peu différent. Je ne suis pas à la recherche d'un strapontin.
Patrick BOYER
Alors vous êtes aussi, Charles PASQUA, le candidat à l'élection présidentielle qui cumule le plus de mises en examen, dans trois affaires distinctes en cours d'instruction. Quand on se présente devant les Français pour briguer l'Elysée, on ne peut pas traiter ça négligemment ; comment on le traite ?
Charles PASQUA
Vous savez, Monsieur BOYER, si on pense qu'on a quelque chose à se reprocher, on ne se présente pas. Si on pense que l'on n'a rien à se reprocher, on se rappelle - et je vous le rappelle, à l'occasion - que la présomption d'innocence, ça existe, et que les juges ne sont pas infaillibles.
Patrick BOYER
Mais par rapport aux Français, qu'est-ce qu'on leur dit, dans ce cas ?
Charles PASQUA
Les Français trancheront.
Patrick BOYER
Par le vote
Charles PASQUA
Ce que les Français attendent, c'est qu'on leur parle de leurs problèmes, c'est qu'on leur dise ce que l'on compte faire pour qu'ils vivent plus tranquillement et mieux, et pour que la peur qui, à l'heure actuelle, malheureusement, touche beaucoup de quartiers et beaucoup de gens, change de camp. C'est ça qui les intéresse. Quand je me déplace, c'est de cela qu'on me parle.
Patrick BOYER
Vous voulez dire qu'on ne vous parle pas de l'affaire SCHULLER ? Sauf que lui, quand il rentre, il parle forcément de vous.
Charles PASQUA
Oui, mais écoutez, moi, en tous les cas, il n'en parle plus. Et puis nous allons laisser la justice faire son ouvrage, c'est son rôle.
Patrick BOYER
Mais comment vous réagissez au fait que depuis enfin, depuis 15 jours au moins, tous les jours, il y a dans la presse des photos où on voit tout le temps trois hommes ensemble : Patrick BALKANY, Didier SCHULLER et vous-même ?
Charles PASQUA
Mais je n'ai pas l'intention de faire davantage de commentaires sur cela. J'étais, et je suis toujours dans les Hauts-de-Seine, et donc je vois et j'ai vu énormément de gens. Selon les moments, on peut trouver des quantités de photos, et essayer de leur faire dire ce qu'on veut. Je suis tout à fait serein dans cette affaire comme dans les autres.
Patrick BOYER
Et avant-hier à ce micro, Jean-Louis DEBRE regrettait que son mouvement, le RPR, ait accueilli ce Monsieur SCHULLER, disait-il, qu'il a qualifié de personnage peu recommandable. Est-ce que, vous aussi, vous le regrettez ?
Charles PASQUA
Ecoutez, moi je ne fais pas de commentaires là-dessus, et je ne suis pas venu pour parler de ça.
Patrick BOYER
Donc, vous ne voulez plus parler de Monsieur SCHULLER ?
Charles PASQUA
Non.
Patrick BOYER
Et s'il parle de vous, vous ne répondrez pas ?
Charles PASQUA
Si, je répondrai par l'intermédiaire de la justice selon ce qui se dira.
Patrick BOYER
Presque toute la classe politique, Charles PASQUA, s'est émue hier que la cour de cassation maintienne la condamnation de José BOVE à de la prison ferme. Et vous ?
Charles PASQUA
Moi, je dirais que je suis étonné de ce que les hommes politiques discutent les décisions de la cour de cassation. La cour de cassation juge en droit, elle ne juge pas sur le fond. Elle a donc regardé si, dans les jugements qui étaient intervenus, il y avait des éléments de droit qui permettaient d'annuler cette condamnation. Mais si elle avait été annulée, José BOVE aurait été renvoyé devant une autre juridiction. Donc, elle n'a pas trouvé d'éléments pour annuler cette condamnation et, par conséquent, elle a rejeté la requête. Je crois que les hommes politiques ont tort de suivre la mode. Je crois, d'autre part, que personne n'a le droit pour défendre ses idées, même s'il pense qu'elles sont les meilleures du monde, personne n'a le droit d'utiliser la violence, pas plus Monsieur BOVE que d'autres. Alors, cela étant, que tout ce qui s'est progressivement aggloméré autour de José BOVE ait conduit à faire prendre conscience à beaucoup de gens en France et dans le monde des conséquences de la mondialisation, que j'ai moi-même en son temps dénoncée mais la mondialisation n'est jamais que le résultat de l'abaissement des frontières décidé par les gouvernements. C'est de cela dont il faut se souvenir. Mais Monsieur BOVE lui-même n'est pas défavorable à la mondialisation. Il est défavorable à un certain nombre de ses conséquences.
Patrick BOYER
Comme vous, en somme ?
Charles PASQUA
Moi, je suis contre la spéculation. Je pense qu'on ne peut pas empêcher les mouvements boursiers dans un monde libéral et capitaliste, mais je crois qu'on doit essayer de contrôler la spéculation. Et c'est la raison pour laquelle j'avais voté la taxe TOBIN au Parlement européen.
Patrick BOYER
Finalement, vous auriez pu être à Porto Alegre, au forum
Charles PASQUA
Oui, ça ne m'aurait pas gêné. Mais quand je vois le cirque, quand je vois tous les gens qui s'y précipitent, non pas pour être solidaires des paysans sans terre mais pour faire parler d'eux, je trouve ça assez minable. En tous les cas, c'est ma conception des choses.
Patrick BOYER
Mais à part ce point-là, on voit assez mal ce qui vous différencie finalement de Jean-Pierre CHEVENEMENT. Vous êtes assez proche de lui sur...
Charles PASQUA
Ce qui me différencie de CHEVENEMENT, c'est que c'est un homme de gauche, et moi je suis un homme de droite et je suis gaulliste. Je dirais aussi que nous n'avons pas tout à fait la même conception en ce qui concerne le fonctionnement de l'Etat et les décisions qui doivent être prises. Je ne veux pas être désagréable à l'égard de CHEVENEMENT, mais ce qu'il a fait sur le plan de la Police de proximité est un échec. Il suffit de regarder ce qui s'écrit dans les journaux aujourd'hui. Et quand on est Ministre, on est naturellement tributaire des décisions que l'on prend.
Patrick BOYER
Merci. Charles PASQUA, candidat à l'élection présidentielle, était l'invité de France Info.
(source http://www.pasqua-2002.org, le 12 février 2002)