Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur la désignation de M. Bernard Kouchner comme représentant spécial de l'ONU, chargé de l'administration internationale civile du Kosovo, par M. Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, Paris le 2 juillet 1999.

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Circonstance : Nomination de M. Bernard Kouchner comme administrateur provisoire de l'ONU pour le Kosovo le 2 juillet 1999

Texte intégral

Je me réjouis de la désignation, par M. Kofi Annan, de M. Bernard Kouchner comme représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, chargé de l'administration internationale civile, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité.
Je voudrais d'abord rendre hommage au travail remarquable qui a été déjà entrepris par M. Vieira de Mello dans les jours qui se sont écoulés entre l'entrée de la KFOR au Kosovo et aujourd'hui. Bernard Kouchner va maintenant prendre sa succession. Il aura la très lourde tâche de mettre en place et de diriger l'administration internationale civile dans toutes ses composantes au Kosovo.
Je me réjouis que le Secrétaire général, parmi les différentes candidatures européennes de grande qualité qui étaient présentées par l'Union européenne, ait choisi celle de Bernard Kouchner qui avait des titres tout à fait remarquables et particuliers à faire valoir, compte tenu de son extraordinaire expérience de terrain. C'est un homme qui avait fondé, il y a une trentaine d'années, Médecins sans frontières, et qui a joué un rôle dans le traitement de toutes les crises, et dont l'expérience humanitaire, et également politique, est considérable. Je crois que ces arguments ont beaucoup joué dans le choix du Secrétaire général qui a cherché la personne la plus adaptée à cette fonction urgente et essentielle pour maintenant bâtir la paix au Kosovo.
La mission de Bernard Kouchner est clairement définie par la résolution 1244, qui a confié au Conseil de sécurité, au Secrétaire général, à son représentant, la tâche de bâtir une administration qui puisse non seulement faire face à toutes les tâches quotidiennes d'une administration normale, comme dans les pays qui fonctionnent sans drame, mais aussi de rebâtir les fondements d'une police, de rebâtir les fondements d'une justice, de le faire dans un esprit de démocratie, dans un esprit de paix, dans un esprit de coexistence entre les différentes communautés. C'est donc une mission qui va au-delà du rétablissement d'une situation et qui, par son ampleur, est sans précédent. Ce qui doit être faite maintenant au Kosovo, peut et doit être exemplaire pour l'avenir de l'ensemble de la Yougoslavie et pour l'ensemble de la région. C'est dire l'importance de cette responsabilité.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 06 juillet 1999)