Texte intégral
LOUIS LAFORGE
Alors les Français commencent à trouver le temps long. Selon un sondage CSA pour " Le Parisien ", publié aujourd'hui, 65 % d'entre eux souhaitent que Jacques CHIRAC et Lionel JOSPIN déclarent très vite maintenant leur candidature. Vos militants, vos amis aussi, et j'imagine que c'est également votre cas. Vous voulez qu'ils sortent du bois pour débattre vraiment
FRANÇOIS BAYROU
Les Français disent : c'est une mascarade, et ils ont raison. On a appris ces jours-ci qu'il y avait des directeurs de campagne nommés, il y avait des locaux de campagne, et officiellement, on nous explique qu'ils ne sont pas candidats, que En réalité, naturellement, tous leurs efforts, toutes les équipes de l'Elysée et de Matignon ne travaillent qu'à cela, à la campagne électorale. De la même manière, tous leurs efforts ne sont dédiés, ou portés, que pour tuer l'autre, et les problèmes des Français passent naturellement après cela.
LOUIS LAFORGE
Mais cette stratégie d'attente, finalement, est peut-être la bonne. Vous, vous avez été l'un des premiers à vous lancer dans la campagne, et, on l'a vu dans le reportage, les sondages vous créditent toujours de 4 à 5 % d'intentions de vote au premier tour. Vous êtes peut-être parti trop tôt, vous, finalement, non ?
FRANÇOIS BAYROU
Vous allez voir que les Français vont créer une surprise à laquelle le monde politique, et médiatique, et sondagier, ne s'attend pas. Les Français vont changer la donne. Parce que cette manière de gouverner, avec toutes ces affaires qui ressortent
LOUIS LAFORGE
C'est un hasard, selon vous, qu'elles ressortent en ce moment ?
FRANÇOIS BAYROU
Vous voulez rire ! Il y a des cabinets noirs, des officines, des équipes qui sont entièrement consacrés à préparer des dossiers des uns contre les autres. Et ça fait 20 ans que ça dure. Et ça fait 20 ans qu'on a les résultats que l'on voit. Si on réélisait les mêmes, on aurait les mêmes résultats exactement.
LOUIS LAFORGE
Vous-même
FRANÇOIS BAYROU
On a eu ça pendant 20 ans, et tout ce qu'ils nous demandent, c'est que ça dure 25 ans. Les Français vont dire non. Parce qu'il y a d'autres manières de gouverner la France. Raymond BARRE
LOUIS LAFORGE
Pardonnez-moi, vous-même
FRANÇOIS BAYROU
Attendez, laissez-moi finir ma phrase, parce que c'est assez bref. Raymond BARRE ne gouvernait pas de cette façon.
Jacques DELORS n'aurait pas gouverné de cette façon.
Mais ils ont tué BARRE et ils ont découragé Jacques DELORS. Moi, je suis dans cette lignée, et c'est pour cela que je me présente. Je veux que la politique française change et que les Français puissent en être fiers.
Aujourd'hui, ils n'ont aucune raison d'en être fiers, et ils ont au contraire toutes les raisons de s'en éloigner.
LOUIS LAFORGE
Vous parliez des petites attaques, vous-même, depuis le début de la campagne, vous n'avez pas été épargné, ni par vos adversaires, ni même par certains de vos amis au sein de l'UDF. Vous leur en voulez, encore aujourd'hui, de ces attaques plus ou moins masquées ?
FRANÇOIS BAYROU
Je vais vous donner une règle qui vaut pour toutes les élections présidentielles. Celui qui a la trahison dans son jeu perd. Alors je conseille à tout le monde d'adopter une autre attitude, qui est celle dont je voudrais qu'on fasse la loi de la politique : loyauté d'abord. L'union, c'est la loyauté, à mes yeux. Le rassemblement commence par la loyauté. S'il y a déloyauté, il y aura défaite.
LOUIS LAFORGE
Demain, l'UDF va tenir son conseil national. En quelques secondes, je sais que l'exercice est très difficile, mais quelle est la mesure forte sur laquelle vous allez insister auprès de vos militants et de vos électeurs potentiels ?
FRANÇOIS BAYROU
Je vous en donne une sur l'emploi, parce que c'est un grand sujet, et les Français sont, à juste titre, très inquiets de voir le chômage qui repart. Je propose que tout emploi nouveau, dans la limite de un pour les particuliers et de deux pour les entreprises, soit libre de charges, 10 % de charges, au lieu des 40 ou 50 % que nous avons aujourd'hui. J'appelle cela des emplois francs. Autrement dit, une manière concrète et simple de prendre le problème de l'emploi, à laquelle tous les Français peuvent adhérer et qui peut réellement changer les choses.
LOUIS LAFORGE
Merci, François BAYROU, d'avoir accepté l'invitation du 19/20.
(source http://www.bayrou.net, le 13 février 2002)
Alors les Français commencent à trouver le temps long. Selon un sondage CSA pour " Le Parisien ", publié aujourd'hui, 65 % d'entre eux souhaitent que Jacques CHIRAC et Lionel JOSPIN déclarent très vite maintenant leur candidature. Vos militants, vos amis aussi, et j'imagine que c'est également votre cas. Vous voulez qu'ils sortent du bois pour débattre vraiment
FRANÇOIS BAYROU
Les Français disent : c'est une mascarade, et ils ont raison. On a appris ces jours-ci qu'il y avait des directeurs de campagne nommés, il y avait des locaux de campagne, et officiellement, on nous explique qu'ils ne sont pas candidats, que En réalité, naturellement, tous leurs efforts, toutes les équipes de l'Elysée et de Matignon ne travaillent qu'à cela, à la campagne électorale. De la même manière, tous leurs efforts ne sont dédiés, ou portés, que pour tuer l'autre, et les problèmes des Français passent naturellement après cela.
LOUIS LAFORGE
Mais cette stratégie d'attente, finalement, est peut-être la bonne. Vous, vous avez été l'un des premiers à vous lancer dans la campagne, et, on l'a vu dans le reportage, les sondages vous créditent toujours de 4 à 5 % d'intentions de vote au premier tour. Vous êtes peut-être parti trop tôt, vous, finalement, non ?
FRANÇOIS BAYROU
Vous allez voir que les Français vont créer une surprise à laquelle le monde politique, et médiatique, et sondagier, ne s'attend pas. Les Français vont changer la donne. Parce que cette manière de gouverner, avec toutes ces affaires qui ressortent
LOUIS LAFORGE
C'est un hasard, selon vous, qu'elles ressortent en ce moment ?
FRANÇOIS BAYROU
Vous voulez rire ! Il y a des cabinets noirs, des officines, des équipes qui sont entièrement consacrés à préparer des dossiers des uns contre les autres. Et ça fait 20 ans que ça dure. Et ça fait 20 ans qu'on a les résultats que l'on voit. Si on réélisait les mêmes, on aurait les mêmes résultats exactement.
LOUIS LAFORGE
Vous-même
FRANÇOIS BAYROU
On a eu ça pendant 20 ans, et tout ce qu'ils nous demandent, c'est que ça dure 25 ans. Les Français vont dire non. Parce qu'il y a d'autres manières de gouverner la France. Raymond BARRE
LOUIS LAFORGE
Pardonnez-moi, vous-même
FRANÇOIS BAYROU
Attendez, laissez-moi finir ma phrase, parce que c'est assez bref. Raymond BARRE ne gouvernait pas de cette façon.
Jacques DELORS n'aurait pas gouverné de cette façon.
Mais ils ont tué BARRE et ils ont découragé Jacques DELORS. Moi, je suis dans cette lignée, et c'est pour cela que je me présente. Je veux que la politique française change et que les Français puissent en être fiers.
Aujourd'hui, ils n'ont aucune raison d'en être fiers, et ils ont au contraire toutes les raisons de s'en éloigner.
LOUIS LAFORGE
Vous parliez des petites attaques, vous-même, depuis le début de la campagne, vous n'avez pas été épargné, ni par vos adversaires, ni même par certains de vos amis au sein de l'UDF. Vous leur en voulez, encore aujourd'hui, de ces attaques plus ou moins masquées ?
FRANÇOIS BAYROU
Je vais vous donner une règle qui vaut pour toutes les élections présidentielles. Celui qui a la trahison dans son jeu perd. Alors je conseille à tout le monde d'adopter une autre attitude, qui est celle dont je voudrais qu'on fasse la loi de la politique : loyauté d'abord. L'union, c'est la loyauté, à mes yeux. Le rassemblement commence par la loyauté. S'il y a déloyauté, il y aura défaite.
LOUIS LAFORGE
Demain, l'UDF va tenir son conseil national. En quelques secondes, je sais que l'exercice est très difficile, mais quelle est la mesure forte sur laquelle vous allez insister auprès de vos militants et de vos électeurs potentiels ?
FRANÇOIS BAYROU
Je vous en donne une sur l'emploi, parce que c'est un grand sujet, et les Français sont, à juste titre, très inquiets de voir le chômage qui repart. Je propose que tout emploi nouveau, dans la limite de un pour les particuliers et de deux pour les entreprises, soit libre de charges, 10 % de charges, au lieu des 40 ou 50 % que nous avons aujourd'hui. J'appelle cela des emplois francs. Autrement dit, une manière concrète et simple de prendre le problème de l'emploi, à laquelle tous les Français peuvent adhérer et qui peut réellement changer les choses.
LOUIS LAFORGE
Merci, François BAYROU, d'avoir accepté l'invitation du 19/20.
(source http://www.bayrou.net, le 13 février 2002)