Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur, .
Messieurs les Grands Rabbins,
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Nous sommes rassemblés ce soir pour célébrer un acte fondateur. Par un vote entré dans l'histoire, l'Assemblée Générale des Nations-Unies apportait, il y a un peu plus de 50 ans, l'approbation -décisive- de la communauté internationale à la création de l'Etat d'ISRAËL. Tous ceux qui prirent alors une part à cette décision eurent immédiatement conscience de son importance et de sa portée, qui étaient celles d'une triple reconnaissance.
Reconnaissance du droit du peuple d'ISRAËL de s'établir sur une terre avec laquelle il n'avait cessé d'entretenir une relation unique. Reconnaissance de la volonté de la communauté internationale : c'est par un acte solennel que s'affirmait, à l'organisation des Nations-Unies, la décision partagée de voir naître l'Etat d'ISRAËL. Reconnaissance, enfin, de la nécessité de la coopération, du développement, du respect mutuel, et pour le dire d'un seul mot, de la paix. Par son contenu même -la création d'un Etat juif, mais aussi celle, simultanée, d'un Etat Arabe- cette décision signifiait qu'il n'est pas d'Etat durable qui ne soit accepté par ses voisins.
Voilà le message, toujours fécond, que nous voulons ensemble commémorer.
La France s'honore d'avoir contribué, par son propre vote ce jour là, à la naissance d'ISRAËL et à son entrée dans le concert des Nations. Elle s'est toujours portée aux côtés d'ISRAËL, lorsque son existence était menacée. La France entretient avec ISRAËL une relation d'amitié sincère et profonde. Pour la France, la naissance d'ISRAËL a représenté d'abord la réparation d'une terrible injustice commencée au temps de l'Empire romain, perpétuée tout au long de l'histoire européenne et portée au paroxysme de l'horreur par la Shoah. Et cela d'autant que des Français -et le régime qui s'était arrogé le Gouvernement du pays- y avaient pris leur part. Mais la naissance d'ISRAËL symbolisait aussi le refus de la fatalité -fût-elle historique-, la valeur de l'action politique, le triomphe de l'obstination de ferrures et d'hommes décidés à accomplir leur idéal. Elle était une grande et belle leçon d'espérance.
Profondément ancrée dans nos consciences, source vive de nos actes, l'amitié de la France pour Israël est naturellement exigeante précisément parce qu'elle engage le meilleur de nous-mêmes. Au nom même de cette amitié que nous célébrons aujourd'hui-, je voudrais donc exprimer avec franchise des préoccupations profondément ressenties par la France.
Contestée d'abord dans son principe même, combattue ensuite par la violence, l'existence d'ISRAËL est désormais admise par la plupart des Etats du Proche Orient. Cette oeuvre de paix est le fruit de la lucidité, du courage, de la volonté, de l'engagement de toutes les femmes et de tous les hommes - simples citoyens ou chefs d'Etat et de Gouvernement- qui, rejetant la haine et la peur de l'autre qui l'engendre, ont su faire le choix de l'ouverture, du dialogue, de la négociation. Par définition même, la paix ne peut se faire qu'entre d'anciens ennemis. Ceux qui ont combattu les antres à la main deviennent souvent ses meilleurs partisans, parce qu'ils savent que le prix de la paix, -quel qu'il soit-, est toujours moins élevé que celui de la guerre. Anouar EL-SADATE, Menahen BEGIN, Itzhak RABIN furent des hommes d'Etat confrontés à la guerre ; ils devinrent des artisans de la paix. Je veux en ce jour prononcer leurs noms et rappeler leur exemple. Seule la voie qu'ils ont défrichée, -celle de la paix négociée-, assurera la sécurité d'ISRAËL à laquelle nous sommes tous ici profondément attachés.
Le processus de paix entre ISRAEL et ses voisins arabes doit se poursuivre. Il doit aboutir. Cela supposera beaucoup d'intelligence, d'imagination et de générosité. Cela nécessitera des efforts, des sacrifices, des concessions - parfois considérables et parfois douloureuses-. Ces concessions seront d'autant plus difficiles à réaliser que la logique perverse et stérile des extrémistes est de conjuguer des efforts pour attiser la haine et empêcher la paix. La responsabilité de chaque homme soucieux de la sécurité d'ISRAEL et de la paix au Proche-Orient est de tout faire pour conjurer cette menace. Je ne vois pour ma part qu'une seule ligne de conduite politique à la hauteur de cette enjeu. Celle que résumait avec force Itzhak RABIN dans cette phrase que j'ai déjà eu l'occasion de citer il y a peu : " Il faut combattre le terrorisme comme s'il n'y avait pas de processus de paix et poursuivre le processus de paix comme s'il n'y avait pas de terrorisme. "
Interrompre l'oeuvre engagée reviendrait à donner raison aux fanatiques et à remettre notre sort entre leurs mains. Je me refuse à envisager cette perpective. La France souhaite donc que le Gouvernement de l'Etat d'ISRAËL, poursuivant la voie ouverte à MADRID et à OSLO, relance résolument les négociations avec Yasser ARAFAT sur l'avenir des territoires occupés, reprenne une relation confiante et parfois même noue tout simplement un dialogue avec ses voisins arabes, pour établir une paix authentique et durable. Ile peuple israélien et le peuple palestinien n'ont d'autre choix que de vivre ensemble. Je souhaite qu'une vraie réconciliation voie le jour, dans le respect de la sécurité et des droits légitimes de chacun de ces deux peuples.
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
L'anniversaire que nous célébrons aujourd'hui doit nous réjouir. Cette joie ne sera sans ombre que lorsque la paix au Proche-Orient sera pleinement et durablement acquise. Je crois cette paix -il y a peu encore inconcevable- inscrite dans l'avenir des peuples israélien et palestinien parce que je suis confiant en leur intelligence politique et en leur lucidité. Et puisque commence aujourd'hui même la fête de HANOUCAH, -fête de la lumière dans la religion juive-, je souhaite que cette lumière qui symbolise l'espoir et la renaissance brille pour tous les peuples de la région.
Vive ISRAËL.
Vive l'amitié entre ISRAËL et la FRANCE.
Vive notre espérance commune.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mai 2001)
Messieurs les Grands Rabbins,
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Nous sommes rassemblés ce soir pour célébrer un acte fondateur. Par un vote entré dans l'histoire, l'Assemblée Générale des Nations-Unies apportait, il y a un peu plus de 50 ans, l'approbation -décisive- de la communauté internationale à la création de l'Etat d'ISRAËL. Tous ceux qui prirent alors une part à cette décision eurent immédiatement conscience de son importance et de sa portée, qui étaient celles d'une triple reconnaissance.
Reconnaissance du droit du peuple d'ISRAËL de s'établir sur une terre avec laquelle il n'avait cessé d'entretenir une relation unique. Reconnaissance de la volonté de la communauté internationale : c'est par un acte solennel que s'affirmait, à l'organisation des Nations-Unies, la décision partagée de voir naître l'Etat d'ISRAËL. Reconnaissance, enfin, de la nécessité de la coopération, du développement, du respect mutuel, et pour le dire d'un seul mot, de la paix. Par son contenu même -la création d'un Etat juif, mais aussi celle, simultanée, d'un Etat Arabe- cette décision signifiait qu'il n'est pas d'Etat durable qui ne soit accepté par ses voisins.
Voilà le message, toujours fécond, que nous voulons ensemble commémorer.
La France s'honore d'avoir contribué, par son propre vote ce jour là, à la naissance d'ISRAËL et à son entrée dans le concert des Nations. Elle s'est toujours portée aux côtés d'ISRAËL, lorsque son existence était menacée. La France entretient avec ISRAËL une relation d'amitié sincère et profonde. Pour la France, la naissance d'ISRAËL a représenté d'abord la réparation d'une terrible injustice commencée au temps de l'Empire romain, perpétuée tout au long de l'histoire européenne et portée au paroxysme de l'horreur par la Shoah. Et cela d'autant que des Français -et le régime qui s'était arrogé le Gouvernement du pays- y avaient pris leur part. Mais la naissance d'ISRAËL symbolisait aussi le refus de la fatalité -fût-elle historique-, la valeur de l'action politique, le triomphe de l'obstination de ferrures et d'hommes décidés à accomplir leur idéal. Elle était une grande et belle leçon d'espérance.
Profondément ancrée dans nos consciences, source vive de nos actes, l'amitié de la France pour Israël est naturellement exigeante précisément parce qu'elle engage le meilleur de nous-mêmes. Au nom même de cette amitié que nous célébrons aujourd'hui-, je voudrais donc exprimer avec franchise des préoccupations profondément ressenties par la France.
Contestée d'abord dans son principe même, combattue ensuite par la violence, l'existence d'ISRAËL est désormais admise par la plupart des Etats du Proche Orient. Cette oeuvre de paix est le fruit de la lucidité, du courage, de la volonté, de l'engagement de toutes les femmes et de tous les hommes - simples citoyens ou chefs d'Etat et de Gouvernement- qui, rejetant la haine et la peur de l'autre qui l'engendre, ont su faire le choix de l'ouverture, du dialogue, de la négociation. Par définition même, la paix ne peut se faire qu'entre d'anciens ennemis. Ceux qui ont combattu les antres à la main deviennent souvent ses meilleurs partisans, parce qu'ils savent que le prix de la paix, -quel qu'il soit-, est toujours moins élevé que celui de la guerre. Anouar EL-SADATE, Menahen BEGIN, Itzhak RABIN furent des hommes d'Etat confrontés à la guerre ; ils devinrent des artisans de la paix. Je veux en ce jour prononcer leurs noms et rappeler leur exemple. Seule la voie qu'ils ont défrichée, -celle de la paix négociée-, assurera la sécurité d'ISRAËL à laquelle nous sommes tous ici profondément attachés.
Le processus de paix entre ISRAEL et ses voisins arabes doit se poursuivre. Il doit aboutir. Cela supposera beaucoup d'intelligence, d'imagination et de générosité. Cela nécessitera des efforts, des sacrifices, des concessions - parfois considérables et parfois douloureuses-. Ces concessions seront d'autant plus difficiles à réaliser que la logique perverse et stérile des extrémistes est de conjuguer des efforts pour attiser la haine et empêcher la paix. La responsabilité de chaque homme soucieux de la sécurité d'ISRAEL et de la paix au Proche-Orient est de tout faire pour conjurer cette menace. Je ne vois pour ma part qu'une seule ligne de conduite politique à la hauteur de cette enjeu. Celle que résumait avec force Itzhak RABIN dans cette phrase que j'ai déjà eu l'occasion de citer il y a peu : " Il faut combattre le terrorisme comme s'il n'y avait pas de processus de paix et poursuivre le processus de paix comme s'il n'y avait pas de terrorisme. "
Interrompre l'oeuvre engagée reviendrait à donner raison aux fanatiques et à remettre notre sort entre leurs mains. Je me refuse à envisager cette perpective. La France souhaite donc que le Gouvernement de l'Etat d'ISRAËL, poursuivant la voie ouverte à MADRID et à OSLO, relance résolument les négociations avec Yasser ARAFAT sur l'avenir des territoires occupés, reprenne une relation confiante et parfois même noue tout simplement un dialogue avec ses voisins arabes, pour établir une paix authentique et durable. Ile peuple israélien et le peuple palestinien n'ont d'autre choix que de vivre ensemble. Je souhaite qu'une vraie réconciliation voie le jour, dans le respect de la sécurité et des droits légitimes de chacun de ces deux peuples.
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
L'anniversaire que nous célébrons aujourd'hui doit nous réjouir. Cette joie ne sera sans ombre que lorsque la paix au Proche-Orient sera pleinement et durablement acquise. Je crois cette paix -il y a peu encore inconcevable- inscrite dans l'avenir des peuples israélien et palestinien parce que je suis confiant en leur intelligence politique et en leur lucidité. Et puisque commence aujourd'hui même la fête de HANOUCAH, -fête de la lumière dans la religion juive-, je souhaite que cette lumière qui symbolise l'espoir et la renaissance brille pour tous les peuples de la région.
Vive ISRAËL.
Vive l'amitié entre ISRAËL et la FRANCE.
Vive notre espérance commune.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mai 2001)